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Risque possible de cancers avec le portable:”Le quotidien du médecin” rapporte les conclusions de l’OMS

Téléphones portable et sans fils: le CIRC reconnaît un risque possible de cancers

lequotidiendumedecin.fr 01/06/2011

Réunis à Lyon entre le 25 et le 30 mai les experts internationaux du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) ont finalement statué que l’usage des téléphones portables pouvait être cancérogène en le classant dans le groupe 2B. Toutefois, le risque de cancer n’est pas quantifié.

« Les preuves, qui continuent à s’accumuler, sont assez fortes pour justifier » une classification de l’usage du téléphone portable en « peut être cancérogène pour l’homme » (groupe 2B), indique Jonathan Samet, président du groupe de travail. Les experts de 14 pays, rassemblés sous l’égide du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) – agence de l’OMS dédiée aux champs électromagnétiques de radiofréquence –, ont analysé toute la littérature scientifique (les conclusions seront publiées dans le « Lancet Oncology » du 1er juillet 2011).

Le classement 2B, basé « sur des études épidémiologiques montrant un risque accru de gliome, un type de cancer du cerveau associé avec l’usage du téléphone portable », indique qu’« il peut y avoir un risque, et que donc nous devons surveiller de près le lien entre les téléphones portables et le risque de cancer », ajoute Jonathan Samet. Il est identique à celui, par exemple, de la laine de verre et des vapeurs d’essence. « Il est important que des recherches complémentaires soient menées sur l’utilisation intensive, sur le long terme, des téléphones portables », a souligné Christopher Wild, directeur du CIRC. « Dans l’attente de la disponibilité de telles informations, il est important de prendre des mesures pragmatiques afin de réduire l’exposition (aux ondes) », a-t-il ajouté. Conseiller la pratique des SMS ou l’utilisation d’un kit mains-libres permettrait d’abaisser de 10 fois l’exposition.

Gliomes et neurinomes.

S’il existe un lien possible pour les gliomes et les neurinomes de l’acoustique, les experts estiment toutefois qu’il n’est pas possible de tirer des conclusions pour les autres types de cancer. Par ailleurs, le risque de cancer n’a pas été quantifié. « Concernant les forts utilisateurs, il faut faire attention, car les données épidémiologiques remontent à 10 ans. Entre-temps, la technologie a beaucoup évolué et les téléphones modernes ont une émission beaucoup plus basse que les anciens », explique le Dr Robert Baan, chercheur au CIRC. « Il y a une amélioration de la technologie mais il y a aussi une augmentation de l’usage, il est difficile de faire la balance entre les deux », a-t-il ajouté. Le groupe de travail se base essentiellement sur l’étude Interphone qui a étudié un usage du portable jusqu’en 2004 et a montré une augmentation de 40 % du risque de gliomes chez les plus gros utilisateurs (à l’époque définis comme utilisant l’appareil pendant en moyenne 30 minutes par jour pendant 10 ans). Le Pr Gérard Lasfargues, directeur général adjoint de l’Agence de sécurité sanitaire de l’environnement (ANSES), s’est dit « satisfait » des conclusions de l’OMS qui rejoignent celles auxquelles était parvenue l’Anses (qui s’appelait alors AFSSET) en 2009. L’Agence maintient toujours une veille scientifique sur le sujet via, notamment, un groupe de travail permanent « Radiofréquences et santé ».

« À partir d’aujourd’hui, plus personne ne pourra dire “le risque n’existe pas” et, chacun à son niveau – politiques, opérateurs, employeurs, utilisateurs, parents –, devra en tenir compte », a déclaré Janine Le Calvez, présidente de l’association Priartem qui se bat également contre les antennes-relais. La Fédération française des télécoms rappelle, de son côté, que les opérateurs incluent un kit oreillette dans chaque coffret de téléphone mobile tandis que les professionnels américains, regroupés au sein de l’association CTIA, contestent les conclusions du CIRC. Il y a désormais 5 milliards d’abonnements à la téléphonie mobile dans le monde dont 64 millions en France.

STÉPHANIE HASENDAHL

Elfe : une étude qui va durer 20 ans pour 20 000 bébés

ELFE: Une étude très attendue:
Vingt mille bébés français (recrutés dans 344 maternités) seront suivis à la trace pour une étude épidémiologique inédite pendant 20 ans.

Nous relayons un communiqué publié par : LE MONDE

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Zadig Poisson, 2,8 kg et 49,5 cm, est le premier bébé “Elfe” recruté à la maternité de l’Institut mutualiste Montsouris (IMM), à Paris.
Quelques heures seulement après l’accouchement, vendredi 1er avril, malgré l’émotion et la fatigue, sa mère, Cécile Poisson, 31 ans, a accepté de participer à la plus grande enquête épidémiologique jamais réalisée en France, l’Etude longitudinale française depuis l’enfance
(Elfe). “Un peu de mon temps ne représente pas grand-chose par rapport àtout ce que ce travail va apporter”, explique la jeune femme.

Comme Zadig, 20 000 enfants, recrutés dans 344 maternités réparties sur l’ensemble du territoire, seront suivis, de l’état de foetus à l’âge de 20 ans. La première phase de recrutement a eu lieu du 1er au 4 avril.

Trois autres suivront, début juillet, début octobre et mi-décembre.
Objectif ? “Elucider une foule de questions auxquelles nous n’avons pas de réponses pour
l’instant”, explique Marie-Aline Charles, directrice du projet, piloté par l’Institut national
d’études démographiques (INED) et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

Quelle est l’influence de la structure familiale, des changements de trajectoire des parents, du milieu socio-économique sur la réussite scolaire ?
Certains choix alimentaires précoces protègent-ils de l’obésité et des allergies ?
Quel impact le mode de garde a-t-il sur l’acquisition du langage et les relations avec les autres ?
Quelle est l’influence de l’exposition aux médias et aux nouvelles technologies,de la pratique du sport ou des activités culturelles, 
sur le développement futur ?

Pour la première fois, l’exposition aux polluants (air intérieur et extérieur, pesticides, métaux lourds, bisphénol A…) sera mesurée dès la vie intra-utérine,période particulièrement critique, et son impact sur la santé à long terme évalué.
“Ce sont des questions que tout jeune parent se pose, observe Mme Poisson. Les réponses m’intéressent forcément.”

Les futurs parents entendent souvent des informations contradictoires sur l’impact sanitaire de la pollution de l’air, des ondes électromagnétiques, de l’eau du robinet… “En ce moment,l’alimentation,en particulier la viande, fait beaucoup parler. Mais on ne sait pas grand-chose, il y a beaucoup de clichés”, observe la jeune femme. Elle voit aussi dans l’étude un “levier” potentiel pour dénoncer, par exemple, la difficulté d’accès aux crèches, si ce mode d’accueil apparaît meilleur pour l’enfant.

Dans les jours qui ont suivi l’accouchement, la jeune mère a répondu aux questions d’une enquêtrice sur le déroulement de sa grossesse, et rempli un questionnaire précis:combien de douches a-t-elle pris chaque jour ?

A-t-elle utilisé du mascara, du liquide vaisselle, suivi un régime, mangé des conserves, du pain blanc ou complet… ?

Les participantes transmettent leur dossier médical.

Des prélèvements biologiques sont réalisés (sang de cordon, cheveux, lait,urines  de la mère, premières selles du bébé),et des pièges à poussières installés dans les logements, afin de mesurer les polluants dans l’air.

Afin de réduire au maximum les contraintes pour les participants, l’enquête se déroulera ensuite essentiellement par téléphone.
Une évaluation directe des aptitudes de l’enfant aura lieu à 3, 5, 6 et 11 ans.
Le suivi ultérieur n’est pour l’instant pas défini.

Les données recueillies, rendues anonymes, resteront confidentielles.
Les volontaires peuvent se retirer à tout moment.
“Quand Elfe nous a été présentée, je me suis dit “Enfin !Il était temps !”, relate Mona Negrea, pédiatre à l’IMM, qui fait partie  des enquêteurs recrutés par l’INED.

Des études comparables ont déjà eu lieu à l’étranger (Etats-Unis, Canada, Grande-Bretagne, Pays-Bas), mais jamais en France.

Son coût sur dix ans est estimé à 50 millions d’euros.
“Elfe comporte des éléments nouveaux par rapport à ce qui a été fait ailleurs, estime Patricia Dargent, directrice adjointe de l’étude. La multitude des questionnements, et l’approche pluridisciplinaire, notamment.” Une soixantaine d’équipes de recherche, composées de médecins, démographes, économistes, psychologues… exploiteront les données et des résultats seront publiés à chaque grande étape de l’enquête. L’implication du père est aussi une singularité.

Mme Negrea espère obtenir des conclusions sur “certains sujets mal connus, comme l’exposition aux polluants, l’impact du mode de garde du jeune enfant ou de la structure familiale”.

Elfe ne servira pas à “dire aux gens comment vivre, mais à influencer les politiques  publiques”, affirme celle qui a accepté d’être enquêtrice pour “donner l’exemple” et “aborder les mères différemment”.

Le taux de réponse de la première phase n’est pas encore connu, mais des enquêtes pilotes avaient montré une participation d’environ 50 % des personnes sollicitées. “C’est un taux important, qui témoigne de l’intérêt de la population”, commente Mme Dargent.

Gaëlle Dupont 6 avril 2011

Cette étude attendue depuis longtemps s’avère très prometteuse en renseignements de tous ordres

L’Europe demande des pénalités à la France en matière de qualité de l’air

Bruxelles assigne la France en justice pour non-respect des valeurs limites

Publié le vendredi 20 mai 2011, par Anne Lenormand avec AFP

La Commission européenne a annoncé le 19 mai sa décision de poursuivre la France devant la Cour de justice de l’UE en raison de ses mauvais résultats en termes de pollution aux particules fines.

“La France n’a pas pris à ce jour de mesures efficaces pour remédier au problème des émissions excessives de ce type de particules dans plusieurs zones du pays”, a souligné l’exécutif européen dans un communiqué.

La directive 2008/50/CE concernant la qualité de l’air impose en effet aux gouvernements de limiter l’exposition de la population aux microparticules appelées PM10. La législation fixe des valeurs limites d’exposition concernant à la fois la concentration annuelle (40 µg/m²) et la concentration quotidienne (50 µg/m²). Cette dernière valeur ne doit pas être dépassée plus de 35 fois au cours d’une même année civile.
Depuis l’entrée en vigueur de la législation, en 2005, les valeurs limites applicables aux PM10 ne sont pas respectées dans seize zones de qualité de l’air en France. Les zones concernées sont Marseille, Toulon, Avignon, Paris, Valenciennes, Dunkerque, Lille, le territoire du Nord Pas-de-Calais, Grenoble, Montbéliard/Belfort, Lyon, le reste de la région Rhône-Alpes, la zone côtière urbanisée des Alpes-Maritimes, Bordeaux, la Réunion et Strasbourg. La France, qui s’est déjà vu adresser un avis motivé par la Commission lui demandant de prendre des mesures, avait demandé une prolongation de délai pour la réalisation des objectifs, mais la Commission estime que les conditions ne sont réunies que pour Strasbourg.

En France, la pollution de l’air cause la mort de 42 000 personnes chaque année.

En 2005, une évaluation sur l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique dans 25 pays de l’Union européenne a été réalisée dans le cadre du programme Cafe (Clean Air for Europe) de la Commission européenne. Cette enquête estimait qu’en France près de 42 000 décès par an étaient dus à la pollution de l’air par les particules PM2,5 – particules fines de diamètre inférieur à 2,5 micromètres – liées aux activités de l’homme.

Selon l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), en 2009, près de 6 millions de personnes ont été exposées à des dépassements de normes de particules dans l’air ambiant.

Pour améliorer la qualité de l’air, un plan Particules a été mis en place. Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, il fixe un objectif ambitieux de réduction de 30 % des particules fines de diamètre inférieur à 2,5 micromètres dans tous les secteurs d’ici à 2015. Toutefois, les efforts fournis pour réduire les polluants atmosphériques (transports, activités industrielles, chauffage, agriculture, etc.) et notamment pour faire baisser les concentrations de particules PM10 doivent être renforcés.

La Commission européenne a donc lancé un contentieux à l’encontre de la France pour le non respect des valeurs limites PM10 dans certaines zones en régions Rhône-Alpes, Nord-Pas-de-Calais et Ile-de-France.

Communiqué de presse du WWF sur les micropollants dans l’eau

Par V. Fauvel, A. l’AFP

L’organisation mondiale de protection de la nature WWF s’inquiète de la présence de “polluants dangereux” comme les nitrates ou les résidus chlorés, dans l’eau du robinet et en bouteille, même si les normes sont respectées, selon une enquête publiée le 19 mai 2011.

« Encore trop de polluants dangereux dans l’eau du robinet et l’eau en bouteille », écrit l’organisation non-gouvernementale WWF qui a réalisé des prélèvements en 2009 et 2010 dans une cinquantaine de villes et communes rurales, ainsi que sur une quinzaine d’eaux embouteillées.

Sur l’eau du robinet, « l’enquête montre globalement qu’elles respectent les normes en vigueur. Cependant, 19 molécules ont été détectées, essentiellement des nitrates, des résidus chlorés ou bromés de sous-produits de désinfection et de l’aluminium », indique le rapport.

Au sujet des eaux en bouteille, minérales ou de source, « quatre micropolluants ont été détectés à l’état de traces ou à des concentrations quantifiables: nitrates, aluminium, antimoine et plomb », également en quantité inférieures aux normes réglementaires actuelles.

Diversité et augmentation des molécules- Pour l’organisation non-gouvernementale, le fait que les normes soient respectées n’évacue pas pour autant d’éventuels problèmes sanitaires.

« La diversité et l’augmentation constante du nombre de molécules présentes dans les eaux de boisson posent un réel problème », écrit le WWF, qui « s’interroge sur les risques pour la santé liées à l’exposition à de faibles doses de polluants sur le long terme, à l’effet cocktail, aux perturbateurs endocriniens ».

« Il est impératif de mettre en place, au plus vite, une protection efficace des sources d’eau potable en amont, et plus généralement des ressources en eaux brutes », poursuit le texte.

Concentration des principales familles de micropolluants par région

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Légende : des couleurs sont attribuées aux valeurs égales ou supérieures à  :

  • 20 μg/L pour l’aluminium, et les sous-produits de traitements ;
  • 20 mg/l pour les nitrates ;
  • 0,02 μg/l pour les triazines
  • et 0,05 μg/l pour les HAP.
  • nd= non détecté
(Source : étude WWF  » eau de boisson »)

Catastrophe de Fukushima au Japon 2 mois après

Après le séisme d’une rare intensité au Nord Est du Japon un tsunami avait fortement endommagé plusieurs réacteurs de la centrale de Fukushima Daïchi, rejetant là bas de fortes doses d’éléments radioactifs dans l’air, dans les sols et dans l’eau de mer.

Pour l’instant la situation est stabilisée, ce qui  ne signifie pas que les problèmes pour autant sont terminés, mais seulement qu’un certain contrôle est maintenu, celui-ci pouvant cependant être pris en défaut au moindre élément nouveau.

Selon la Criirad qui n’a cessé d’être en alerte depuis 1 mois à propos  de la contamination de l’air par des composés radioactifs en provenance de la centrale on peut dire qu’en France , à 15 000 km du désastre (décalage d’une dizaine de jours quant aux transferts des émissions radioactives), la contamination de l’air n’a pas provoqué en France d’augmentation mesurable du niveau de rayonnement ambiant et en particulier les niveaux d’iode et de césium radioactifs sont restés suffisamment faibles pour ne pas  nécessiter de protection contre le risque d’inhalation pour la population.

Pour des détails plus précis : CRIIRAD 

– www.criirad.org/actualites/…/japon_bis/sommaire.html