Tous les articles par Jacqueline Collard

Concertation inter-Cli sur la sureté nucléaire avec l’ASN

Vendredi 10 octobre pour la journée  inter-Commissions Locales d’Information  le département de la Drôme et l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) ont débattus sur les questions de sureté nucléaire et de la radioprotection. Ceci correspond aux dispositifs imposés aprés Fukushima comme le contrôle des installations nucléaires, « après Fukushima », nucléaire et environnement, la  gestion de crise, l’ information et la culture du risque.

 C’est la loi de 2006 qui avait mis en route les Commissions locale d’informations, les CLI, fixant  les règles de cet exercice de transparence. En France sont installées 37 CLI , qui accompagnent les INB (installations nucléaires de base) elles ont pour objet de permettre aux citoyens, ou plutôt leurs représentants, d’exercer leur contrôle et d’être informés sur l’état de sureté de ces installations et les risques liés au rejet de matières radioactives et d’assurer un lieu préférentiel d’informations.

 Ce sujet est particulièrement important pour répondre à notre demande énergétique mais tout autant et de façon simultanée pour les  aspects  de sécurité. Nous sommes tous concernés et particulièrement en Rhône Alpes puisque nous avons la plus grande proportion de réacteurs nucléaires en fonctionnement dans notre région.

Transition énergétique : abaissement de la part du nucléaire de 75 à 50% voté

L’article 1er du projet de loi de transition énergétique a été voté à l’Assemblée nationale, il prévoit de réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75% à 50% à l’horizon 2025, comme promis par François Hollande pendant sa campagne.

Le même article du projet de loi, qui était débattu depuis lundi dans l’hémicycle, programme la diminution de moitié de la consommation énergétique en 2050 par rapport à 2012. Les députés y ont ajouté un objectif intermédiaire de réduction de 20% de la consommation en 2030, via un amendement gouvernemental.

Parmi les autres objectifs définis, figurent la baisse des émissions de gaz à effet de serre de 40% entre 1990 et 2030, et leur division par quatre en 2050. Enfin, la part des énergies renouvelables doit être portée à 23% en 2020 et 32% en 2030, et la consommation des énergies fossiles diminuer de 30% en 2030.

L’Assemblée doit achever vendredi soir l’examen des 64 articles du projet de loi « relatif à la transition énergétique pour la croissance verte ».

L’interdiction des plastiques jetables votée

Dans le cadre de la la loi sur la transition énergétique  a été votée l’interdiction des sacs plastiques à usage unique à compter de 2016 et à compter de 2020 la disparition de la vaisselle jetable (assiettes et gobelets). Une mesure intéressante dans l’objectif de réduction des déchets si l’on tient compte que  près de 5 milliards de sacs de caisse en matière plastique à usage unique et plus de 12 milliards de sacs dits « fruits et légumes » sont encore distribués dans les commerces.

réduisons nos déchets

A partir du 1er janvier 2016, il sera donc mis fin à la mise à disposition payante ou gratuite de ces cabas à usage unique, sauf pour ceux répondant à des conditions particulières : les « biosourcés » et les sacs compostables en compostage domestique. « Nous subissons déjà des pressions pour repousser cette date », a d’ores et déjà déclaré Mme Royal. Soumis au vote global des députés mardi, le projet de loi sur la transition énergétique sera ensuite examiné au Sénat.

Effets indésirables de compléments alimentaires

Le bilan du dispositif de Nutrivigilance, a été  dressé ce 8 octobre par l’Anses à propos des compléments alimentaires.

Parmi les nouveaux produits sur le marché, les compléments alimentaires font l’objet du plus grand nombre de signalements. Plus de trois ans après sa mise en œuvre, Nutrivigilance a enregistré 1.565 signalements d’effets indésirables, provenant d’industriels, de centres régionaux de pharmacovigilance, de centres anti-poison et de toxicovigilance, d’hôpitaux, de pharmacies et de médecins de ville.

C’est pourquoi l’ANSES a été conduite à procéder à étudier  les effets secondaires indésirables des compléments alimentaires, des nouveaux aliments (comme la baie de goji), des aliments enrichis (comme les boissons énergisantes) et des aliments spécifiques (pour les nourrissons ou les personnes âgées). Les trois quarts des déclarations concernent des compléments alimentaires (en première ligne minceur, capillaire, hypocholestérolémiant, vitalité et digestion), avec des effets d’ordre hépatique (19,9%), gastro-entérologique (18,4%) et allergologique (16%), dont certains ne sont pas encore répertoriés dans la littérature scientifique.

En 2013, le marché des compléments alimentaires a représenté 1,35 milliard d’euros contre environ 1 Md€ en 2011. Selon l’étude Inca 2, un adulte sur cinq et un enfant sur dix consomment au moins occasionnellement des compléments alimentaires ou des vitamines et minéraux sous forme médicamenteuse.

Dispositif national de nutrivigilance – ANSES

Que sont les compléments alimentaires ? ANSES

 

Les nanoparticules atteignent le cerveau

Une étude récemment présentée par l’unité ANSES de Lyon met en évidence le franchissement des barrières encéphaliques et donc le passage des nanoparticules jusqu’au cerveau, recensant ainsi des mécanismes de stress oxydant et  des processus  inflammatoires.

 Ci joint l’abstract de l’étude :

Le cerveau est un organe particulièrement vulnérable vis-à-vis de divers stress tels qu’une hypoxie, une infection, une lésion mécanique, une inflammation et possède à ce titre plusieurs types spécifiques de protection dont la barrière hémato-encéphalique (BHE).

Les travaux accumulés ces dix dernières années dans le domaine de la nanotoxicologie sont rarement orientés vers l’étude d’un impact cérébral, cependant ils montrent l’incomplète efficacité des barrières protectrices du cerveau vis-à-vis des nanoparticules.

En effet, le franchissement des diverses barrières biologiques a pu être mis en évidence pour plusieurs voies d’entrée et pour différents types de nanoparticules, confirmant que la taille nanométrique favorise un passage inter- et trans-cellulaire au sein d’un organisme entier.

Ainsi la translocation neuronale peut être directe, comme depuis la fosse nasale où sont présentes les terminaisons nerveuses des neurones du bulbe olfactif, mais aussi indirecte après franchissement d’une première barrière, pulmonaire, cutanée, intestinale;
les nanoparticules gagnant la voie systémique peuvent alors atteindre secondairement le cerveau en traversant la BHE.

Au-delà de ce constat, plusieurs questions se posent :

  • quel est le destin de ces nanoparticules qui sont parvenues à atteindre le cerveau ?
  • Sont-elles modifiées, sont-elles éliminées ou au contraire s’accumulent-elles ?
  • Quels sont les effets sur le fonctionnement cérébral ?

La littérature disponible permet de recenser l’induction de stress oxydant, d’inflammation, de mort par apoptose ou de modifications du niveau d’expression de certains neurotransmetteurs.

De nombreuses questions restent en suspens : que se produit-il quand l’exposition est chronique ?
Quel impact peut avoir une exposition in utero sur le développement du tissu cérébral ?
Quelles sont les conséquences d’une exposition sur le long terme ?
Existe-t-il des nanoparticules plus alarmantes ?

Les nanoparticules de nature métallique pourraient avoir des effets plus délétères sur le système nerveux par leur capacité de modifier des conformations de protéines, menant ainsi à leur agrégation. Or il est admis que la plupart des maladies neuro-dégénératives sont généralement liées à l’agrégation anormale de protéines : peptide bêta-amyloïde qui forme les plaques typiques de la maladie d’Alzheimer, l’alpha-synucléine, principal constituant des corps de Lewy dans la maladie de Parkinson, ou même du prion de la maladie de Creutzfeldt-Jakob.

Ces constatations doivent conduire à la vigilance sur l’impact possible des nanoparticules sur le fonctionnement cérébral.

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Unité Maladies Neurodégénératives (MND), Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES), 31 avenue Tony Garnier, 69364 Lyon Cedex 07, France

Le cerveau est-il à l’abri d’un impact d’une exposition à des nanomatériaux ?