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L’obsolescence programmée deviendrait un délit

La loi Hamon promulguée le 18 mars 2014 avait  retenu deux aspects non négligeables : l’obligation pour les fabricants d’informer sur la durée de disponibilité des pièces de rechange et l’extension des garanties à deux ans: depuis les choses évoluent .

Le projet de loi sur la transition écologique voté par l’Assemblée nationale le 14 octobre 2014 contient un article 22 instituant un délit d’obsolescence programmée lorsque la durée de vie du produit est intentionnellement raccourcie lors de sa conception.

Cet article 22 comporte également une définition de l’obsolescence programmée qui mérite d’être citée ici intégralement : “L’obsolescence programmée désigne l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise, notamment par la conception du produit, à raccourcir délibérément la durée de vie ou d’utilisation potentielle de ce produit afin d’en augmenter le taux de remplacement. Ces techniques peuvent notamment inclure l’introduction volontaire d’une défectuosité, d’une fragilité, d’un arrêt programmé ou prématuré, d’une limitation technique, d’une impossibilité de réparer ou d’une non-compatibilité”

la planète déverse ses déchets

L’avis du Comité économique et social européen, premier texte européen sur le sujet, a eu le mérite de faire bouger les lignes.

Le 24 juin 2014, il fut présenté à l’initiative de la représentation européenne de l’Union européenne à Madrid et une déclaration demandant l’intégration du droit à une consommation durable fut publiée. Le 10 octobre, c’est à l’initiative de l’association des consommateurs portugais, qui célébrait son 40e anniversaire que le sujet fut à nouveau présenté. Le 17 octobre une grande table ronde européenne fut organisée à l’occasion du premier anniversaire de l’avis et le 10 novembre 2014, c’est le bureau européen des consommateurs qui consacre une journée à l’échange sur la question.

Des études commencent à voir le jour. Le Fonds de dotation pour la normalisation de l’AFNOR est en cours de lancement d’une étude réalisée à l’Université catholique de Louvain et qui vise à déterminer les changements de comportements des consommateurs face à l’affichage de la durée de vie des produits. Le service Économie et Prospective de l’Ademe vient de publier une excellente étude nuançant les effets de l’obsolescence programmée en fonction de l’analyse du cycle de vie du produit.

La conférence environnementale 2014 aura lieu cette année les 27 et 28 novembre

Communication de l’AFP

La conférence environnementale du gouvernement, un rendez-vous annuel souhaité par François Hollande, se tiendra finalement les 27 et 28 novembre, a annoncé Ségolène Royal  : “L’ouverture solennelle de la conférence se fera à l’Elysée, puis il y aura les travaux thématiques sur deux jours, et, en janvier, le Premier ministre donnera la feuille de route pour l’année 2015“.

Malgré la réduction à deux jours de travaux réunissant ministres, parlementaires, collectivités, organisations non gouvernementales, entreprises et syndicats, trois thématiques seront bien traités.
Il s’agit de l’organisation de la Conférence climat de l’ONU qui aura lieu dans la capitale française à la fin de 2015 (voir encadré),de la mobilité durable, et des problématiques de santé liées à l’environnement. 

La ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, vient parallélement de mettre en place l’équipe de préfiguration de la future Agence française pour la biodiversité, promise en septembre 2012 par François Hollande et attendue pour 2015, qui devra œuvrer dans le domaine de la biodiversité comme le fait l’Ademe pour l’énergie et les déchets.

Cette agence, annoncée lors de la première conférence environnementale, en septembre 2012, doit regrouper principalement l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema), qui fournira le plus gros bataillon d’agents, près de 800 sur 1200 au total, l’Établissement public des parcs nationaux et l’Agence des aires marines protégées. Elle devrait être dotée d’un budget d’environ 200 millions d’euros, hors investissements d’avenir.

Le 28 octobre à l’ANSES présentation de l’étude Agrican

L’enquête Agrican ( Agriculture et cancers) sur la santé en milieu agricole a  été présenté par son coordinateur le Pr Pierre  Lebailly ce  mardi 28 octobre lors du colloque sur l’exposition professionnelle aux pesticides, organisé ce mardi et mercredi à Paris par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).

Cette étude qui a démarré en 2005 porte sur une  cohorte de plus de 180 000 agriculteurs affiliés à la Mutualité sociale agricole(MSA) répartis sur une douzaine de départements ayant des  pratiques agricoles variées. Elle vise à étudier l’impact de l’exposition des agriculteurs à des risques particuliers (pesticides, ultraviolets, virus animaux…), et notamment des risques de cancer.

Selon des résultats de l’enquête Agrican  les agriculteurs montrent  des types de cancers différents selon leur type d’exploitation. Cette différence pourrait être due à l’utilisation des pesticides.

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L’étude souligne que le risque du cancer du poumon est ainsi deux fois plus élevé chez les agriculteurs engagés dans la culture du pois fourrager, dans la taille des arbres fruitiers ou la culture des légumes que dans la population globale, le risque est par contre réduit chez les agriculteurs élevant du bétail ou des chevaux pendant plus de vingt ans.

Pour le risque de cancer de la prostate, l’étude montre qu’il est plus élevé chez les cultivateurs de tournesol, tabac, fruits et pommes de terre. C’est également le cas chez les producteurs de bovins, ce qui pourrait s’expliquer par l’utilisation d’insecticides pour les animaux, estime encore Pierre Lebailly. L’étude montre que deux autres cancers sont significativement plus élevés chez les agriculteurs : le myélome multiple (un cancer qui touche les cellules qui produisent les cellules du sang) chez les hommes et le mélanome cutané (cancer de la peau) chez les femmes. Un total d’environ 7 000 nouveaux cas de cancer a été observé entre 2005 et décembre 2009.

Comme le rappelle l’étude, la France est l’utilisateur principal de pesticides dans l’Union européenne et le cinquième dans le monde.

Dans la transition énergétique la politique de l’eau

Pour les 50 ans de la loi sur l’eau, le Ministère de l’Ecologie a organisé un colloque, le 21 octobre, à la Maison de la Chimie à Paris.

Objectif : aborder les réussites de la politique de l’eau et dresser un état des lieux de la politique de l’eau en 2014.

A l’occasion des 50 ans de la loi fondatrice de la politique de l’eau Ségolène Royal est revenue sur l’importance “des progrès accomplis” dans le domaine de la politique de l’eau et a incité les acteurs à “poursuivre les efforts de manière à agir plus efficacement”. Elle a notamment souligné des points comme “l’accès à une eau de qualité pour chaque Français” ainsi qu’ un “partage plus équitable” de cette ressource.

Ségolène Royal a réitéré le plan d’action de la politique de l’eau, annoncé au Conseil des Ministres de Juillet qui se résume en 5 mesures phares:

12ème conférence de la Convention sur la diversité biologique

La 12ème conférence des Parties signataires de la Convention sur la diversité biologique (COP12) s’est déroulée du 06 au 17 octobre 2014 dans la ville de Pyeongchang en Corée du Sud.

Les représentants des 193 pays signataires de la CDB ont en particulier examiné les progrès établis à mi -parcours dans la mise en œuvre du plan stratégique 2011-2020 et de ses objectifs (dits d’Achi) et fait un état des lieux de la biodiversité mondiale , alors qu’une semaine auparavant le WWF publiait un rapport qui faisait état d’une diminution de 50% du nombre d’espèces sauvages vertébrées, terrestres ou marines entre 1970 et 2010.

Le  quatrième rapport sur les perspectives mondiales de la biodiversité montre qu’il y a eu des progrès pour répondre à certaines composantes de la majorité des objectifs d’Aichi : les surfaces terrestres protégées pour leur biodiversité sont en constante augmentation et la désignation d’aires marines protégées s’accélère ;

179 des 194 parties de la Convention ont développé des stratégies de biodiversité et des plans d’actions sur le plan national, dont 57 sont toujours d’actualité.

Cependant, dans la plupart des cas, des mesures supplémentaires sont plus que nécessaires pour que le Plan stratégique reste sur la bonne voie et que ses 20 objectifs d’Aichi sur la biodiversité, adopté par la communauté internationale en 2010, soient atteints d’ici à 2020 :

  • Réduire de moitié la perte de tous les habitats naturels, y compris les forêts
  • Réduire la pollution, y compris celle issue de l’excès des éléments nutritifs
  • Réduire les nombreuses pressions sur les écosystèmes vulnérables marins et côtiers affectés par les changements climatiques ou l’acidification des océans, tels que les récifs coralliens
  • Eviter l’extinction d’espèces menacées connues et améliorer leur statut de conservation
  • Restauration des écosystèmes et développement de la résilience

« Sans une biodiversité en bonne santé, les moyens de subsistance, les services écosystémiques, les habitats et la sécurité alimentaire seront compromis » a rappelé Achim Steiner, Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’Environnement.