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Record mondial d’incidence des cancers hormonodépendants en France

La France est le pays où le nombre de nouveaux cas de cancers hormono-dépendants   (sein et prostate) par an est le plus important au monde, selon les données publiées par le Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC).

Ces pathologies progressant 4 à 5 fois plus rapidement que le changement démographique, ce dernier ne peut expliquer le phénomène à lui seul, pas plus que le tabac ou l’alcool pour le toxicologue A. Cicolella. Le médecin dénonce d’ailleurs le peu de prise en compte du phénomène « Le plan Cancer n’en parle pas et les perturbateurs endocriniens, principale hypothèse explicative, ne sont mentionnés que marginalement ». Ces molécules chimiques interférant avec le système hormonal se retrouvent dans divers types de produits auxquels la population française est exposée quotidiennement, à travers certains pesticides, plastifiants, produits d’incinération, ou encore détergents par exemple. Elles modulent l’expression des gènes dès le stade du développement fœtal, et leurs effets se transmettent sur plusieurs générations.

Le coût sanitaire lié à l’ensemble des effets sanitaires des perturbateurs endocriniens dans l’Union Européenne, cancers compris, pourrait atteindre jusqu’à 31 milliards d’euros par an, selon une étude de HEAL.

Dernières statistiques mondiales sur le cancer En augmentation à 14,1 millions de nouveaux cas en 2012 : L’augmentation marquée du cancer du sein demande des réponses

Le Plan cancer

HEALTH COSTS IN THE EUROPEAN UNION

Étude faisant le lien entre exposition au téléphone portable et baisse de la fertilité masculine

Alors qu’environ 14% des couples rencontrent des problèmes de fertilité dans les pays développés, et que la concentration de spermatozoïdes a diminué d’un tiers en 17 ans en France, les chercheurs de l’université d’Exeter ont réalisé une méta analyse de 10 études afin de voir si le téléphone portable pouvait avoir un lien avec ces problématiques émergentes. Leurs résultats montrent une association entre l’exposition au téléphone portable et une baisse de 8% de la motilité des spermatozoïdes, c’est-à-dire leur capacité à se déplacer, ainsi qu’une diminution de 9% de leur viabilité, c’est-à-dire de leur durée de vie, deux paramètres utilisés classiquement pour évaluer la qualité du sperme.

Les troubles de la reproduction comptant, avec les tumeurs cérébrales, parmi les principaux effets suspectés des ondes électromagnétiques, cette étude vient renforcer la légitimité des inquiétudes exprimées vis-à-vis de cette technologie. En attendant d’autres preuves, il est fortement déconseillé de garder son téléphone portable dans la poche de son pantalon, ainsi que de poser sur ses genoux un ordinateur portable connecté en Wifi puisque la technologie utilisée est sensiblement identique dans ces deux cas.

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Mobile phones affect multiple sperm quality traits: a meta-analysis

L’excès de viande rouge source de cancer du sein ?

Une étude de cohorte réalisée par l’Université de Harvard a étudié le lien entre une alimentation riche en viande rouge et l’apparition de cancer du sein chez les jeunes femmes. Les résultats montrent que la consommation quotidienne de viande rouge (mouton, porc, bœuf, …) serait associée à une augmentation de 22% de ce risque. Par ailleurs, le WCRF/AIRC avait déjà associé la consommation excessive de viande rouge à l’augmentation de risque du cancer colorectal d’une part et de maladies cardio-vasculaires d’autres part dans son rapport de 2007.

Pour autant la consommation de viande rouge est un apport de protéines et de fer, nutriments qui présentent de nombreux atouts pour la santé. Toute la question est dans la mesure. Pour le Fond Mondial de Recherche contre le Cancer, l’apport de viande rouge par semaine devrait représenter 300 grammes (soit environ 2 steaks), les apports de protéines pouvant ensuite être complétés avec de la viande blanche, du poisson, ou encore des protéines végétales comme celles retrouvées dans les légumineuses par exemple.

En dehors de l’aspect sanitaire, l’aspect environnemental lié l’élevage intensif mérite également d’être évoqué, car il est régulièrement synonyme de déforestation ou de disparition de cultures vivrières.

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Dietary protein sources in early adulthood and breast cancer incidence : prospective cohort study

Ondes électromagnétiques : le Sénat nie les dangers, la DGS les entend

La proposition de loi sur les ondes électromagnétiques avait déjà subit un certain élagage lors de son passage devant l’Assemblée en janvier, mais pour son initiatrice, la députée L. Abeille, elle a véritablement été « vidée de sa substance » au Sénat ce mardi 17 juin.

La notion de « sobriété » s’est substituée à celle de « modération », ce que le rapporteur de la loi au Sénat, D. Raoul, explique au porte-parole de l’association Robin des Toits: « la modération, il n’en est pas question, on ne réduira pas les niveaux d’exposition ». De même, la définition des points atypiques, qui correspondait aux « points du territoire où le niveau d’exposition du public aux champs électromagnétiques dépasse sensiblement la moyenne observée à l’échelle nationale » se transforme en « points de mesure, situés dans les lieux de vie fermés, où les expositions du public aux champs électromagnétiques sont les plus fortes à l’échelle nationale et peuvent être réduites, tout en garantissant la couverture et la qualité des services rendus ». Dans les mesures visant à la protection des enfants on assiste par ailleurs à la suppression des restrictions du WIFI dans les écoles primaires, et de l’interdiction des publicités pour les « objets radioconnectés » vis-à-vis des moins de 14 ans. L’obligation pour les maires d’informer leurs administrés de manière « claire et transparente » lors de l’installation d’antennes relais disparaît également, tout comme la prévision d’un rapport du gouvernement à propos de l’électro-hypersensibilité. D. Raoul rappelle d’ailleurs « avec force qu’aucune étude n’a établi la preuve d’un risque sanitaire de l’exposition aux ondes électromagnétiques » à la page 7 de son rapport.

La Direction Générale de la Santé (DGS) semble en revanche prendre plus au sérieux la classification des radiofréquences par l’OMS comme possiblement cancérogènes pour l’homme, ou encore les recommandations de l’ANSES de réduction des expositions pour ne citer que ces deux sources scientifiques, puisqu’elle a adressée une note concernant l’hypersensibilité électromagnétique aux les agences régionales de santé (ARS). Celle-ci vise autant à sensibiliser les ARS à la problématique qu’à ébaucher des dispositifs de prise en charge. Elle spécifie ainsi que:

–       le dispositif de mesure de l’exposition de l’Agence Nationale des Fréquences (ANFR) peut être mobilisé par les ARS,

–       les conditions d’hospitalisation d’une personne hypersensible aux ondes doivent concilier la demande du patient avec les contraintes liées à l’urgence, l’organisation et la sécurité des soins,

–       la délivrance et le contenu de certificats médicaux attestant de l’hypersensibilité d’un patient sont laissés à l’appréciation du médecin au cas par cas,

–       les 24 Centres de Pathologie Professionnelle (CPP) sont désignés comme centres référents pour la prise en charge,

–       elle ne voit pas d’objection à la création de zones blanches issues de projets d’initiative privée.

Lors de la rencontre le 18 juin entre le collectif des électrohypersensibles et la DGS, celle-ci a envisagé la possibilité d’organiser des rencontres scientifiques multidisciplinaires sur le thème de l’hyperélectrosensibilité afin de lutter contre le cloisonnement des acteurs, et a indiqué vouloir prendre contact avec l’Institut National de Veille Sanitaire (INVS) pour les questions d’épidémiologie et de vigilance sanitaire. Elle a également engagé un travail sur les dispositifs d’isolement aux ondes et les produits anti-ondes.

Plus d’informations sur :

Le site des Electrosensibles de France

Un mois de juin dédié aux Océans

Après la Journée Mondiale en leur honneur dimanche 8 juin, les océans restent au cœur des thématiques de ce mois, avec une réunion des Nations Unies à New York sur le droit relatif à la haute mer du 16 au 19 juin, une conférence réunissant les chefs d’État ou les ministres de 80 pays à Washington sur le thème des actions en faveurs de l’océan les 16 et 17 juin, et enfin, un ensemble de propositions d’actions présentées par la Commission Océan Mondial le 24 juin.

Bien qu’ils couvrent 72% de la surface de la planète, le secrétaire d’État américain J. Kerry a qualifié “les océans de la planète, aussi vastes et impressionnants soient-ils, (d’) assiégés” lors de son discours d’ouverture de la Conférence, en raison des risques posés par la surpêche, l’acidification des océans en lien avec la hausse des températures, et la pollution, particulièrement par les matières plastiques.

Ce constat intervient quelques jours après l’étude publiée par les chercheurs des universités d’Oxford et de Colombie-Britannique sur la « valeur des services écosystémiques rendus par la haute mer ». Par « haute mer », il est entendu zone océanique située au delà des zones économiques exclusives (ZEE) nationales. L’étude identifie 15 principaux « services rendus à l’humanité » par la haute mer, parmi lesquels se trouvent l’approvisionnement (poissons, …), la protection du patrimoine génétique, les loisirs, mais aussi la régulation de l’environnement. Dans cette dernière catégorie, l’océan séquestrerait jusqu’à 500 millions de tonnes de CO2 atmosphérique chaque année, notamment grâce à la photosynthèse réalisée par le phytoplancton…ce phénomène est chiffré, à lui seul, à 200 milliards de dollars par an. Pour Trevor Manuel, “Cette étude rend visible l’invisible et nous pouvons désormais voir et évaluer de façon plus claire ce que nous risquons de perdre si nous ne prenons pas de mesures pour protéger la haute mer“.

Si l’ampleur du travail est titanesque, le capitaine C. Moore découvreur du “7ème continent” avait estimé qu’il faudrait 79 000 ans pour nettoyer le Pacifique avec des filets conventionnels, des projets récents sont porteurs d’espoirs. C’est le cas du projet Boyan Slat, du nom du jeune hollandais à son origine, porté par l’association The Ocean Cleanup. Le but est de récupérer les déchets grâce à une méthode respectueuse des fonds marins, qui consiste à “ installer des bouées disposées en V, attachées au fond de l’océan (qui) attrapent et ramène passivement les déchets vers le centre, tout en permettant à la faune marine de passer librement par dessous“. L’étude de faisabilité menée à jugé le projet réaliste, réalisable, et efficace puisqu’il permettrait d’extraire la moitié des macro-déchets de l’océan d’ici 10 ans. L’association fédère déjà une centaine de chercheurs et de volontaires qui souhaitent passer rapidement de la théorie à la pratique.

Plus d’informations sur :

Global ocean commission.org

Wedemain.fr/Il-veut-depolluer-l-ocean-grace-a-un-entonnoir-geant

The plastic pollution problem