Tous les articles par Jacqueline Collard

70 ans d’études toxicologiques caduques ?

L’équipe du chercheur Séralini, soutenue par le CRIIGEN (comité de recherches et d’informations indépendantes sur le génie génétique), révèle que la nourriture des animaux de laboratoire est contaminée par des dizaines de substances chimiques toxiques, au rang desquels perturbateurs endocriniens, pesticides et OGM se côtoient. Cette faille dans la méthodologie des tests toxicologiques et pharmacologiques menés en amont de la mise sur le marché des substances chimiques minimise les risques sanitaires, rendant les résultats de 70 années d’études réglementaires « lourdement sujet à caution ». La conséquence directe est que d’innombrables molécules chimiques potentiellement dangereuses pour la santé publique ont été autorisées par les agences sanitaires. Pour mémoire, on compte actuellement 250 000 molécules chimiques présentes sur le marché, sans prendre en compte les produits de dégradation.

Une étude toxicologique repose sur la comparaison de la fréquence d’apparition de l’effet toxique recherché entre un groupe d’animaux soumis à une exposition, par rapport au groupe dit « témoin », c’est à dire vierge de cette exposition.

Capture d’écran 2015-07-14 à 11.13.45

Or industriels et agences sanitaires partageaient le constat qu’une proportion élevée d’animaux de laboratoire présentait une prédisposition au développement de diverses pathologies. L’étude de l’équipe de Caen propose une piste d’explication à ce phénomène en mettant en évidence l’exposition chronique du groupe témoin à divers polluants via l’alimentation. Après avoir étudié sur 13 échantillons communs de croquettes pour rats les traces de 262 pesticides, 4 métaux lourds, 17 dioxines et furanes, 18 PCB et 22 OGM, le professeur Séralini révèle que « Tous les lots de croquettes contiennent des taux non négligeables de plusieurs de ces produits, à des niveaux susceptibles de causer des pathologies graves et de perturber le système hormonal ou nerveux des animaux. » À titre d’exemple, il indique qu’avec les PCB et les dioxines présents également dans les régimes, “les rats ont 40 % de risque supplémentaire de développer des maladies chroniques avec ces nourritures qu’avec des nourritures saines”.

Ce phénomène va dans le sens d’une minimisation du risque : puisque tous les animaux sont exposés par la nourriture, l’écart entre les différents groupes est en partie masqué. Pour tenter de remédier à la perte de puissance que cela représente (c’est à dire au risque de ne pas avoir un écart statistiquement significatif alors que la substance étudiée provoque réellement un effet sanitaire), les études toxicologiques étudient, et donc sacrifient, un nombre d’animaux étudiés plus important. Plus grave encore en terme de défaut méthodologique, dans certaines études, la nourriture contenait le polluant même qui était étudié, et ce, à l’insu des chercheurs qui estimaient leur groupe témoin exempt du produit. C’est le cas d’une étude du Laboratoire DuPont sur un colza transgénique tolérant au Roundup au sein de laquelle les croquettes des animaux témoins contenaient de manière importante des résidus de Roundup. L’étude a conclu à l’innocuité du colza en question.

La découverte n’a apparemment pas été du goût de tout le monde puisque le travail, accepté par l’éditeur scientifique de la revue internationale PlosOne, n’a pu paraître sur internet comme prévu le 18 juin mais à été retardé jusqu’au 2 juillet. « Une fois de plus, y a-t-il eu pression de la part de groupes ou d’entreprises qui ne voient pas d’un bon œil la publication d’une telle information ? », s’interroge ouvertement Corine Lepage, présidente d’honneur du Comité de recherche et d’information indépendantes sur le

Plus d’informations sur : Laboratory Rodent Diets Contain Toxic Levels of Environmental Contaminants: Implications for Regulatory Tests

Révision des objectifs de qualité des eaux de surface

Les objectifs de réduction des rejets de substances dangereuses dans les eaux de surface ont été réactualisés. Ils seront incorporés aux futurs SDAGE (schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux) de décembre 2015, qui, rappelons-le, planifient la gestion de l’eau pour atteindre le « bon état » visé par la Directive cadre européenne. 12 nouvelles substances ont été ajoutées à la liste des molécules réglementées au niveau européen.

Les objectifs déclinés dans les Sdages le seront en fonction de l’état des lieux de 2013 en prenant en compte la faisabilité de réductions des émissions. « Ils constitueront une déclinaison des objectifs nationaux en pourcentage si les connaissances sur les sources de données sont complètes et fiables, en flux si l’on ne connaît que des apports ponctuels. Des objectifs de réduction plus ambitieux (…) peuvent être fixés localement, substance par substance.« 

Parmi les substances visées, certaines doivent être supprimées « à terme », soit en 2033, comme : les dioxines (perturbateur endocrinien avéré et cancérogène suspecté), le phtalate DEHP (perturbateur endocrinien), le cadmium et ses composés (métaux lourds néphrotoxiques), le trichloroéthylène et le tétrachloroéthylène (solvant classés cancérigènes possibles par le centre internationale de recherche sur le cancer), les hydrocarbures aromatiques polycycliques dit HAP (molécules issues de combustion incomplète, dont la grande majorité est reconnue mutagène).

D’autres composés font l’objet de mesure de réduction. C’est le cas de pesticides comme le diuron (herbicide), le glyphosate (fameux principe actif du round up) et son produit de dégradation l’AMPA, la cyperméthrine (insecticide de la famille des pyréthrinoïdes) mais aussi de deux hydrocarbures aromatiques (toluène et xylène) qui doivent répondre à un objectif de -10%. Le benzène, et trois métaux lourds (nickel, plomb et arsenic) devront répondre à un objectif de réduction de -30%.

Plus d’informations sur : Note technique du 11 juin 2015 relative aux objectifs nationaux de réduction des émissions, rejets et pertes de substances dangereuses dans les eaux de surface et à leur déclinaison dans les SDAGE 2016-2021

Appel citoyen en faveur d’actions pour le climat

Merci de faire circuler et de faire signer ici : www.anv-cop21.org   (C’est également le contact pour celles et ceux qui veulent s’inscrire comme volontaires pour les actions à venir)

Debout et déterminés

pour sauver le climat !

Appel pour des actions pour la justice climatique,

non-violentes et déterminées, radicales et populaires, pendant la COP21 et au-delà !

Les événements climatiques extrêmes se multiplient et deviennent de plus en plus destructeurs : ouragans, cyclones, inondations, sécheresses, incendies… Alors que la température du globe n’a augmenté que de 0,85°C, la réalité du dérèglement climatique est déjà une tragédie pour des millions de personnes de tous les continents, et notamment dans les pays du Sud, qui sont pourtant les moins responsables des émissions de gaz à effet de serre à l’origine du dérèglement en cours.

Si nous continuons d’émettre autant de gaz à effet de serre que nous le faisons aujourd’hui, nous atteindrons le seuil d’impact majeur des 2°C d’augmentation dès les années 2035, exposant les enfants qui naissent aujourd’hui à des conditions de vie inédites depuis plus de 10.000 ans : destruction de la biodiversité, montée des océans spectaculaire provoquant le déplacement forcé de millions de personnes, disparition de terres cultivables et baisse des rendements agricoles qui entraîneront à leur tour famines, conflits de plus en plus nombreux.

Bref un monde qui d’ici 2100 et avec 4,5°C supplémentaires, voire bien plus, ne permettrait plus des conditions de vie civilisée sur terre.

Nous sommes de fait la génération qui doit trouver les solutions et enclencher les changements profonds dont nous avons besoin avant 2035 !

Le changement climatique ne tombe pas du ciel !

Mais le changement climatique ne tombe pas du ciel ! Il est produit par toutes les multinationales qui continuent d’extraire les ressources fossiles du sol, et qui développent de surcroît les fausses solutions qui risquent d’empirer la situation ! Il est produit par l’inaction des politiques et le travail de sape des lobbies !

Alors que la COP21 va replacer la question du climat au centre de l’agenda politique international, il nous faut absolument traduire la gravité et l’urgence de la situation pour que le grand public comprenne ce qui est réellement en train de se passer. Nous avons besoin de mener des actions très fortes, qui frappent l’imaginaire, qui bousculent les mentalités. Et en même temps, nous avons besoin d’actions qui inspirent, qui donnent de l’espoir, et qui mettent en mouvement le plus grand nombre.

Pour une riposte non-violente et déterminée, radicale et populaire

Nous avons les moyens de mener des actions à la fois fortes, radicales, déterminées, tout en bénéficiant du soutien de l’opinion publique, et de la participation la plus large possible des gens via une stratégie d’actions clairement non-violentes.

De Gandhi aux Indignés Espagnols du 15-M, de Martin Luther King au Printemps Arabe et au mouvement Occupy, des millions de personnes ont déjà montré l’exemple de luttes qui ont su faire basculer les rapports de force et changer les rapports de conscience, en refusant de répondre à la violence par la violence, mais en menant des actions non-violentes déterminées et à visage découvert, dans le respect des personnes et dans l’opposition la plus ferme à l’injustice.

Aujourd’hui, c’est d’un grand mouvement pour la justice climatique dont nous avons besoin, non-violent et déterminé, radical et populaire.

Qu’il s’agisse d’actions symboliques, artistiques ou humoristiques, ou d’actions directes d’interposition, d’occupation ou de blocage, d’actions constructives ou d’actions de non-coopération et de boycott, l’action non-violente peut être l’instrument du changement capable de réunir la population dans toute sa diversité.

Notre maison brûle ; arrêtons de regarder ailleurs !

Nous invitons toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans cette voie à nous rejoindre pour préparer et pour mener de telles actions non-violentes pendant la COP21, et au-delà ! (Pour signer à votre tour cet Appel, ou vous inscrire comme volontaire pour les actions à venir, c’est ici : www.anv-cop21.org )

COP 21

Colloque scientifique sur le climat à l’Unesco dans le cadre de la COP 21

 « Le débat sur la réalité du changement climatique est derrière nous. Il nous faut désormais avancer des solutions pour un futur désirable ». Le climatologue et physicien Hervé Le Treut va occuper cette semaine le poste de président du comité d’organisation d’une conférence internationale placée sous le signe de la transversalité. Avec « Notre avenir commun face au changement climatique » tous les domaines scientifiques pouvant apporter une contribution à cette question sont convoqués à l’Unesco et à l’université Pierre et Marie Curie (UPMC). Mardi 7 juillet 2015 a bien été consacré à un état des lieux des connaissances sur le changement climatique et ses impacts, les trois jours suivants seront l’occasion de se pencher sur la contribution de la science à résoudre les problèmes d’adaptation qui se posent à l’humanité toute entière. C’est ainsi que le mercredi sera consacré au « paysage d’un monde futur ». Il s’agira d’imaginer les villes résilientes des décennies qui viennent avec la perspective d’un monde à 80% urbain. Les scénarios d’évolution de la biodiversité impactée par la hausse des températures seront explorés et on se posera la question de la vulnérabilité des activités humaines, de la sécurité alimentaire et de l’approvisionnement en eau de qualité.

th1

Des liens nouveaux entre la communauté scientifique et la société

Jeudi  a été abordé la question de l’adaptation.

Comment aller vers une économie bas carbone ?

Comment financer le développement des énergies renouvelables ?

Quels outils mettre en place pour accélérer cette transition ? Le quatrième jour, enfin, est certainement celui qui porte tous les espoirs des organisateurs. Il s’agit en effet de tisser des liens entre la communauté scientifique et la société civile. « Nous devons, nous scientifiques, montrer que nous avons des propositions à faire et pour cela nous allons initier un dialogue avec les domaines économiques, technologiques, financiers, institutionnels, éducatifs afin d’expliquer la transition entre les connaissances actuelles et les solutions futures » expose Hervé Le Treut.

L’initiative menée sous l’égide du Conseil international pour la science, Future earth, l’Unesco et les institutions scientifiques françaises a connu un très vif succès au sein d’une communauté scientifique internationale résolue à resserrer les liens avec la société. La perspective, c’est bien sûr, celle de la négociation internationale sur le climat de décembre prochain à Paris, la COP21. « Il y aura à l’issue de ces quatre jours la publication d’un texte court où la communauté scientifique s’adressera à toutes les parties en présence : négociateurs, décideurs, entreprises, ONG » annonce par avance Claire Weill, secrétaire générale de la Conférence. La place de la science dans les débats actuels sur la nécessaire transition que doivent mener les communautés humaines, y sera rappelée, son apport bien défini, son rôle et sa mission réaffirmés.

Lors de cette conférence internationale sur le changement climatique à l’Unesco, les écologues ont témoigné de leur inquiètude du devenir de nombreuses animales et végétales qui auront bien du mal à supporter le réchauffement climatique.

La conférence « Notre futur commun face au changement climatique » se conclut par un appel des scientifiques pour un accord robuste sur le climat à la COP21 de Paris en décembre.*
La déclaration signée par les 36 sommités scientifiques du comité d’organisation de la conférence qui vient de se tenir à l’Unesco à Paris proclame : « Le changement climatique est un défi essentiel du 21e siècle. Ses causes sont profondément ancrées dans la façon dont nous produisons et utilisons l’énergie, faisons pousser les récoltes, gérons les paysages et consommons au-delà de nos besoins. Ses effets peuvent impacter chaque région du monde, chaque écosystème et de nombreux aspects de l’activité humaine. Sa solution réclame un engagement ambitieux pour notre futur commun ». Il s’agit donc de l’impérieuse nécessité d’entrer à marche forcée dans une économie en mutation qui ne brûlerait plus du tout de charbon, de pétrole et de gaz.

Avis de sécheresse sur Rhône-Alpes: mesures de restriction d’eau

La gazette  des communes nous alerte sur les mesures prises dans cette période de sécheresse dans certains départements dont certains sont en Rhône-Alpes:

Des mesures de restriction d’eau ont été imposées par les préfectures d’une trentaine de départements frappés par la sécheresse dans l’Ouest, le Sud-Ouest, la Bourgogne et Rhône-Alpes.
Au 9 juillet au soir, trente départements faisaient l’objet de mesures de restriction d’eau tandis que trente-quatre autres étaient en vigilance sécheresse (information et incitation des particuliers et des professionnels à faire des économies d’eau), selon le site gouvernemental Propluvia.

Les zones les plus touchées (ayant dépassé le seuil d’ »alerte renforcée » ou de « crise ») étaient situées dans les départements de la Loire-Atlantique, la Vendée, le Maine-et-Loire, l’Eure-et-Loire, le Loiret, la Vienne, la Charente, l’Indre, la Dordogne, le Lot, le Lot-et-Garonne, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, le Cantal, la Lozère, l’Ardèche et la Saône-et-Loire.

Dans les zones en « alerte renforcée », la réduction des prélèvements à des fins agricoles est supérieure ou égale à 50% de la consommation normale, et certains prélèvements peuvent être interdits.

Dans les zones en « crise », les prélèvements non prioritaires sont arrêtés y compris à des fins agricoles. Seuls les prélèvements prioritaires sont autorisés: santé, sécurité civile, eau potable, salubrité.En Ardèche, dont la majeure partie du territoire est placée en « alerte renforcée », il est ainsi interdit d’arroser les pelouses et les espaces verts dans les bassins hydrographiques de l’Ardèche, du Doux et de l’Eyrieux. Le remplissage des piscines n’est autorisé que pour celles nouvellement construites. Et l’arrosage des potagers n’est autorisé que de 19H00 à 22H00, trois jours par semaine.

Vendredi, la préfecture du Rhône a annoncé la mise en place du niveau d’alerte sur les secteurs hydrographiques des monts du Beaujolais, des monts du Lyonnais et du massif du Pilat.th

Par arrêté préfectoral, l’arrosage des jardins, espaces verts et espaces sportifs est interdit entre 08H00 et 20H00. Pour les usages agricoles, les prélèvements autorisés doivent être réduits de 25%, souligne la préfecture.

Le préfet de la Drôme a également pris jeudi un arrêté de restriction d’eau pour les bassins versants du Roubion/Jabron, de la Drôme et du sud du département, dont les eaux superficielles sont en situation d’alerte.

En Côte-d’Or, sept des 16 stations hydrométriques, ont franchi le seuil d’alerte, selon la préfecture qui a imposé des mesures de restriction sur tout le département.Dans l’Yonne, où sur cinq secteurs du département les débits des cours d’eau sont en vigilance, le seuil d’alerte a été franchi dans le secteur Armançon-amont, où certains usages de l’eau ont été limités.

En Haute-Savoie, l’ensemble du département a franchi le seuil d’alerte. Le préfet a décidé de prendre des mesures de restriction d’eau à compter du 15 juillet « pour préserver la ressource en eau et les débits des cours d’eau ».

Pour plus de détails consulter le site:

http://propluvia.developpement-durable.gouv.fr/propluvia/faces/index.jsp