Tous les articles par Jacqueline Collard

La loi sur l’agriculture et l’alimentation a été votée sans éclats

Alors qu’un rapport de la commission d’enquête est sorti la semaine dernière sur  l’alimentation industrielle, incitant le secteur agroalimentaire à mettre moins de sel, de gras, de sucre et d’additifs dans ses produits, et demandant une éducation des enfants à bien manger.

Après un travail parlementaire qui a  fait l’objet d’un long débat d’un an et de plus de 5 500 amendements, ce texte voté ne répond pas aux attentes créées par les Etats généraux de l’alimentation (EGA). Les EGA, souhaités par Emmanuel Macron, ont, il est vrai, suscité de fortes attentes. Que ce soit du côté des agriculteurs, alors que l’un des objectifs fixé par le président de la République était de mieux répartir la valeur dans la chaîne alimentaire pour mieux les rémunérer avec la fixation des indicateurs de coût de production ont  été au cœur des débats ou que ce soit du côté des consommateurs et des ONG environnementales, soucieux d’une alimentation plus saine et plus durable, la loi a été votée laissant beaucoup d’espoirs sur le chemin. Certains parlent d’occasion manquée d’un rééquilibrage nécessaire entre producteurs, distributeurs et consommateurs.

.Quelques détails :

Un sujet clivant, jusqu’au sein de la majorité : le glyphosate. Les députés ont de nouveau refusé d’inscrire dans la loi interdisant l’herbicide controversé, dont le gouvernement a programmé la sortie à l’horizon 2020-2021 pour laisser aux agriculteurs le temps de s’adapter. Une mission de suivi sur ce sujet brûlant a été mise en place la semaine dernière à l’Assemblée.

Le projet de Loi Egalim  entend rééquilibrer  les relations commerciales entre agriculteurs, transformateurs et distributeurs, et mettre  fin à une guerre de prix mortifère pour toute la filière : elle s’intéresse aussi au contenu des assiettes en fixant l’objectif de 50 % de produits bio ou bénéficiant d’un label de qualité d’ici à 2022 dans la restauration collective. Déception du côté des agriculteurs qui espéraient rééquilibrer le rapport de force entre les distributeurs et eux, pour augmenter leurs revenus. «Le projet de loi EGalim s’annonce en définitive comme une simple charte n’imposant aucune contrainte aux transformateurs et distributeurs et ne reposant ainsi que sur leur bonne volonté plus qu’improbable pour augmenter le prix payé aux agriculteurs», vitupère la Coordination rurale. «Capable de légiférer sur les couverts en plastique mais incapable d’impulser un système plus contraignant concernant notre revenu : c’est révoltant et grave pour notre démocratie», dénonce la Confédération paysanne.

A noter la ré-autorisation de l’épandage aérien de pesticides (par drone) pourtant interdit depuis plusieurs années. «Les quelques rares avancées votées ne masqueront pas l’échec global d’une loi qui ne fixe aucun cap clair pour aider les agriculteurs à sortir de leur dépendance à la chimie et leur assurer un revenu décent», juge Agir pour l’environnement.

Cette loi  entérine  l’adoption de 20% de produits bio (mais pas forcément locaux) dans la restauration collective publique en 2022 ce qui ne saura calmer les esprits, pas plus que l’expérimentation du menu végétarien et l’interdiction des contenants alimentaires en plastique dans les cantines, ou l’interdiction à venir de deux nouveaux pesticides tueurs d’abeilles. A porter au crédit de la nouvelle loi, concèdent les ONG : la suspension annoncée du dioxyde de titane dans l’alimentation (à confirmer par décret), l’étiquetage obligatoire de l’origine du miel. Est aussi prévu un meilleur étiquetage indiquant le pays d’origine des vins et des miels mélangés.

En matière de bien-être animal, les députés ont doublé les sanctions encourues en cas de mauvais traitements, lancé l’expérimentation du contrôle vidéo dans les abattoirs et interdit l’installation de nouveaux élevages de poules en cage.

Les objets à usage unique en matière plastique (pailles, touillettes, couverts, couvercles, plateaux-repas, boîtes, pots à glace, etc.) seront, quant à eux, interdits au 1er janvier 2020.

On a vingt ans pour changer le monde : bonne nouvelle c’est possible !

Avec le  livre, le film qui nous donne des moyens de retrouver une vie plus saine dans un monde qui se dégrade: pollutions de sols, dérèglement climatique, gaspillage énergétique etc.. aussi comme dit son auteur Maxime de Rostolan cofondateur des Fermes d’avenir : osez, diffusez, inventez, agissez !

Même pas peur ! Au pire ça marche! allégation lucide de notre responsabilité face à une catastrophe annoncée, à une apocalypse inéluctable : la dégradation des espaces naturels et les ravages du consumérisme sont visibles à l’œil nu : le défi de notre génération

220 fermes/ rappel des limites à la croissance de Dennis Meadows : il faudrait 7 planètes pleine de ressources si tout le monde vivaient comme les US : nécessité d’un partage éthique des richesses

Convaincu que l’alimentation et l’agriculture sont les premiers chantiers pour un avenir désirable, Maxime de Rostolan se bat avec toute l’équipe de l’association Fermes d’Avenir pour que l’agroécologie à taille humaine remplace l’agriculture chimique de grande échelle.mais être agriculteur ne s’improvise pas et la permaculture s’append ! Tenter de faire la révolution dans le domaine agricole et composer avec un écosystème diversifié : l’agriculture est aux croisées des chemins.l’alimentation est centrale et indissociable des enjeux écologiques.

Manifester, signer des pétitions, agir localement, occuper des lieux, boycotter… Toutes ces propositions faites dans d’innombrables ouvrages, articles, émissions et réseaux sociaux « n’ont aucune utilité, ou presque, si elles sont mises en œuvre de façon…C’est dans la diversité que nous trouverons la complémentarité, les ressources et la créativité nécessaires à un projet social commun ; faire converger les dynamiques.

Le modèle agricole développé depuis les années 60 consomme plus qu’il ne produit, coûte très cher à la société et fait des ravages sur notre environnement et notre santé. Alors que le secteur pourrait créer de l’emploi et revitaliser nos campagnes, il fait exactement le contraire ; mais plus pour longtemps : les alternatives s’organisent !

Viser un changement profond et réel : pour une possibilité d’agir et pouvoir choisir, savoir changer d’échelle par la suite : personne ne nous a dit que c’était impossible alors on le fait

Inventez un nouveau modèle : réaffirmer ces convictions, rassembler nos forces, fédérer les acteurs

Chacun dispose de solutions sans attendre forcément celles des autres, mais apprendre de l’expérience des autres, relier les personnes motivées pour transmettre les clés de la mutation

L’ADEME analyse la face cachée des produits courants (Cycle de vie)

Déjà en 2016, l’ADEME avait lancé une étude portant sur la modélisation et l’évaluation du poids carbone de produits de consommation et de biens d’équipement (indicateur GWP de l’IPCC). La présente étude vise à reprendre le travail réalisé afin d’étendre l’analyse aux indicateurs environnementaux disponibles dans la Base Impacts ainsi que deux indicateurs liés à la consommation des ressources.

Ce rapport s’était  focalisé sur les nouveautés. Il complétait le rapport précédent centré sur l’évaluation carbone : ADEME. J.Lhotellier, E.Lees, E.Bossanne, S.Pesnel. 2017.

 Cette nouvelle étude porte plus précisément sur les bilans carbone. Ciblant 45 produits de consommation courante (appareils électriques et électroniques, textiles, ameublement et équipements de sport), elle précise leur impact sur le climat grâce à une analyse du cycle de vie qui s’est focalisée sur 4 critères : changement climatique, épuisement des ressources, acidification et effets respiratoires, et polluants inorganiques. Et les résultats sont énormes.

«Les équipements électriques et électroniques arrivent en tête à cause de l’extraction nécessaire d’un grand nombre de minerais, et dans une moindre mesure du transport en avion des smartphones et des tablettes», explique Pierre Galio, chef du service consommation et prévention de l’Ademe. Le bilan carbone d’un seul téléviseur est de 350 kilogrammes équivalent CO2 (éqCO2), autant qu’un aller-retour Paris-Nice en avion. Il est en cela le champion de cette catégorie de produits.

Au total, tous les produits examinés affichent un bilan carbone supérieur à 6 t eq CO2[1], selon les calculs de l’Ademe [2]. Soit 6 allers-retours Paris New York. Un résultat d’autant plus inquiétant que ces objets, smartphones en tête, sont renouvelés à grande vitesse. Et pour clore ce sombre inventaire, 45 tonnes de matières premières ont été nécessaires à leur fabrication[3]. Autre enseignement de ces travaux, les émissions de GES peuvent varier du simple au double pour un même type de produit. Pour le téléviseur, la taille s’avère cruciale. Un écran de 60 pouces est en effet deux fois plus ‘carboné’ qu’un écran de 30 pouces (600 kg éqCO2 contre 300 kg éqCO2). Même chose pour la quantité de matières utilisées pour leur fabrication (6.500 kg contre 3.000 kg).

Forte de ces résultats, l’Ademe prodigue quelques judicieux conseils de consommation vertueuse.

Au programme: éviter le suréquipement (en ai-je vraiment besoin?), limiter le surdimensionnement (n’est-ce pas trop grand?), ralentir le rythme de renouvellement, tout en prolongeant la durée d’usage des équipements grâce à la réparation et au réemploi.

Partenaire de l’étude, l’association Zero Waste s’est spécialisée dans la chasse aux nouveaux produits. Son défi ‘Rien de neuf’, lancé en janvier 2018, a déjà réuni 12.000 foyers décidés à acheter le moins possible de nouveaux équipements au cours d’une année. «Ces personnes nous disent que c’est finalement assez facile», raconte Flore Berligen, directrice de l’ONG.

Agir à la source, c’est-à-dire en concevant des produits moins consommateurs de ressources et à la durée de vie plus longue, restera toujours plus efficace pour le climat. L’éco-conception n’est pourtant pas la priorité de la feuille de route sur l’économie circulaire( accés en bas de page) présentée en avril par le Premier ministre Edouard Philippe. «La puissance publique n’est pas favorable à un basculement vers la contrainte», résume Arnaud Leroy, président de l’Ademe. Pourtant, quelques obligations se sont faufilées dans le dogme du laisser-faire. Dès le 1er janvier 2020, les producteurs d’équipements électriques et électroniques devront afficher un indice de réparabilité sur leurs produits.

L’Ademe finalise actuellement la méthodologie d’évaluation, qui devrait comprendre au moins trois critères : disponibilité des pièces détachées, existence de réparateurs et coût de la réparation.  «Cet indice a par ailleurs vocation à s’appliquer à d’autres produits», assure Marc Cheverry, directeur de l’économie circulaire de l’agence. «Malheureusement, si cet indicateur garantira plus ou moins la réparabilité du produit, il n’incitera pas pour autant le consommateur à le réparer», craint de son côté Alain Pautrot, du groupe Seb, qui propose un forfait global de réparation pour tous ses produits. Si le coût de la réparation dépasse en effet le tiers du coût d’un produit neuf, celle-ci sera boudée par le consommateur.

Deuxième piste : le bonus-malus appliqué aux fabricants via le montant de leur éco-contribution[4]. Là encore, tout dépendra de sa mise en œuvre. «Si la fabrication d’un produit moins vertueux ne coûte qu’un euro de plus, le constructeur ne changera pas de pratique. Il faudrait que la fourchette oscille entre 10 et 20 €», observe Marc Cheverry. Aujourd’hui, la recyclabilité et la réparabilité d’un produit n’ont aucune incidence financière pour les fabricants. Même chose s’ils détruisent massivement des produits neufs invendus, comme l’a fait Amazon qui est face à un procés des Amis de la Terre.

[1] En y ajoutant les émissions de l’électroménager, du mobilier, des textiles et des équipements de sport

[2] Un résultat sous-estimé puisqu’il se focalise sur le craddle to gate, c’est-à-dire du berceau au point de vente, laissant de côté l’impact de l’usage et de la fin de vie du produit

[3] En y ajoutant les matières nécessaires à la fabrication des meubles, textiles, électroménager et équipements de sports

Modélisation et évaluation du poids carbone de produits de consommation et biens d’équipement – Rapport. 213 pages. https://www.ademe.fr/modelisation-evaluation-poids-carbone-produits-consommation-biens-dequipements

et Feuille de route économie circulaire : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/feuille-route-economie-circulaire-frec

Les territoires à énergie positive (TEPOS) pour la croissance verte (TEPCV) se développent

En  février 2015, Ségolène Royal, alors ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie avait  présenté les lauréats des territoires à énergie positive pour la croissance verte suite à l’appel à projets lancé en septembre 2014. Ces deux acronymes pour les territoires à énergie positive (TEPOS) pour la croissance verte (TEPCV) sont des démarches qui se rejoignent et visent la réduction de 50% des consommations énergétiques des territoires à horizon 2050 et une couverture de la part restante par la production d’énergie renouvelable.

Leur objectif est de permettre aux collectivités locales de développer, financer et mettre en œuvre des plans climat énergie ambitieux dans le but d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Ces collectivités, le plus souvent rurales mais de toutes tailles,  visent à produire plus d’énergie qu’elles n’en consomment, avec un objectif de 100 % de renouvelables. Elles montrent la voie à suivre pour sortir des combustibles fossiles et lutter efficacement contre le réchauffement climatique. Mais elles permettent aussi aux territoires et aux citoyens de se réapproprier les questions énergétiques, alors que les choix étaient jusqu’à présent imposés, de façon très centralisée, par l’Etat.

En Auvergne-Rhône-Alpes, la communauté de travail régionale a ainsi permis de conforter un réseau de 29 territoires (désormais appele TEPosCV), qui couvre 43 % de la population de l’espace Auvergne-Rhône-Alpes et 33 % de la surface de ce territoire. Déjà hétérogène avec 14 territoires, ce réseau l’est encore plus aujourd’hui, après avoir doublé. Cette diversité continue d’apporter une grande richesse au réseau régional, au sein duquel le partage d’expériences est apprécié de tous.

Depuis de nombreuses années, AURA-EE est impliquée, comme partenaire ou coordinateur, dans des projets de dimension européenne mis en place dans le cadre de programmes de la Commission européenne. Ces actions apportent aux territoires de la région de nouveaux outils et savoir-faire pour renforcer ou étendre leurs champs d’action, ainsi que ceux de l’agence régionale. La Région Auvergne-Rhône-Alpes soutient les projets dans lesquels AURA-EE est impliquée.

La filière bio du lait continue sa croissance

Le collectif Faire bien, notamment animé par « Les prés rient bio », représente 2,5 % de cette collecte laitière en France.

Alors qu’en France, le nombre d’exploitations laitières a diminué de plus de moitié en vingt ans, passant d’environ cent soixante mille exploitations, en 1995, à soixante-dix mille cinq cent soixante-huit, en 2013 ; comme en Normandie, second bassin laitier français en volume de production de lait de vache. Entre 2010 et 2015, ce sont trois cent soixante-seize élevages laitiers qui ont disparu chaque année.

Pour de jeunes éleveurs laitiers, le bio s’avère être une filière d’avenir. Le marché est en pleine croissance : pour le seul lait bio, les achats des ménages français ont plus que doublé entre 2007 et 2015. Les éleveurs sont assurés de vendre leur lait, car l’on assiste à l’envolée de la consommation. Face à ce défi, l’agriculture bio constitue l’une des réponses à l’érosion de la démographie agricole.