Tous les articles par Jacqueline Collard

Du 11 au 15 mars s’est tenue l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement

La 4ème session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement (UNEA), qui réunit les ministres de l’environnement du monde entier se tient du 11 au 15 mars à Nairobi. A cette occasion, est publié le 6ème Rapport sur l’avenir de l’environnement mondial (Global Environment Outlook(GEO)). La 4ème UNEA a pour thème « Solutions innovantes face aux défis environnementaux et pour une production et une consommation durables ».

 Le message le plus important que l’on retient et qu’il est nécessaire de médiatiser ! Il est urgent de protéger l’environnement pour préserver de notre santé.

Les auteurs du rapport GEO rappellent que préserver l’environnement et donc la santé peut avoir un coût immédiat mais générera finalement davantage de bénéfices. Mettre en oeuvre l’Accord de Paris sur le climat coûtera environ 22 milliards de dollars, mais le gain sanitaire de l’amélioration de la qualité de l’air s’élèvera à 54 milliards de dollars.

Ne reste plus qu’à espérer que les experts seront écoutés par les décideurs, d’autant que la pression des populations, à l’image de la Marche du siècle prévue ce 15 mars, s’accentue.

Sources: Global Environment Outlook 6communiqué de presse (anglais) et résumé pour les décideurs (français)

 

Suivi médical des enfants obligatoire avant 16 ans

Depuis le 1er mars, la loi impose aux moins de 16 ans une série d’examens de santé. Croissance, développement psychoaffectif, vaccinations en voici quelques exemples.Cette mesure fait suite à la parution d’un décret au Journal officiel, le 28 février, entré en application le 1e mars.

Depuis une semaine, la loi prévoit une série de 20 examens de santé – remboursés à 100% par l’Assurance-maladie – à passer obligatoirement avant l’âge de 16 ans. 10 ont lieu pendant la première année de vie de l’enfant, 3 pendant sa deuxième année, 4 examens sont prévus entre 3 et 6 ans, 1 entre 8 et 9 ans, 1 entre 11 et 13 puis 1 entre 15 et 16.

Ces examens concernent

– suivi de la croissance poids-taille (évolution du poids et de la taille en fonction de l’âge) et du développement physique
– surveillance psychomotrice
– le développement émotionnel de l’enfant
– Détection précoce d’anomalies ou de carences
– la pratique des vaccinations

Quel médecin choisir ?
Le choix du professionnel de santé dépend de l’âge de l’enfant. Pour les moins de 6 ans, un médecin d’une consultation de protection maternelle et infantile (PMI) peut s’en charger. A tous les âges, il peut aussi s’agir du médecin traitant, d’un médecin choisi par les parents de l’enfant ou par la personne ayant la garde de celui-ci Pendant la 6e année, l’examen peut être effectué par un médecin de l’Éducation nationale.

Tout est inscrit dans le carnet de santé
Au fil des rendez-vous médicaux, toutes les données sont inscrites par le médecin dans le carnet de santé, « éventuellement, dans le dossier médical partagé de l’enfant ». Ce suivi permet de s’assurer de l’accès à la prévention et aux soins dans chaque foyer. « En cas de difficultés, une aide peut être proposée à la famille (par exemples, visite à domicile de puéricultrices, prévention). »Lors des rendez-vous médicaux, le médecin saisit toutes les données dans le dossier médical, « éventuellement dans le dossier médical partagé de l’enfant ». Ce suivi garantit l’accès à la prévention et aux soins dans chaque foyer. « En cas de difficultés, une aide peut être proposée à la famille (par exemple, visite à domicile des infirmières, prévention). »

A noter : ces examens réguliers donnent aussi l’occasion d’une collecte anonyme des données, alimentant ainsi les ressources des travaux épidémiologiques et statistiques.

De nouvelles études à charge des effets du roundup

Cette molécule déjà accusée d’effets génotoxique ou cancérogène est désormais affublée de perturbateur endocrinien comme le montre plusieurs études récentes.

En mars 2015, le CIRC , cette agence des Nations unies avait classifié le glyphosate comme « cancérogène probable ». Une décision qui avait initié une controverse internationale sur la dangerosité de l’herbicide. Elle s’opposait en effet aux conclusions de la plupart des agences réglementaires à travers le monde, dont l’Autorité européenne de sécurité des aliments et l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA). Selon une  étude publiée en février, le risque de développer un lymphome non hodgkinien (LNH), une forme rare de cancer du sang, est accru de 41 % pour les travailleurs les plus exposés. Inventé par Monsanto, l’herbicide vendu sous le nom commercial de Roundup est aujourd’hui le plus utilisé au monde.A ce jour, 9 000 procédures judiciaires sont en cours au Etats-Unis contre Monsanto, initiées par des personnes atteintes de lymphome, ou par leur famille pour celles qui sont mortes. Toutes estiment le glyphosate responsable de leur maladie.

Cette nouvelle étude émanant d’un  consortium international de chercheurs conduits par l’Institut Ramazzini en Italie vient de publier, dans la revue Environmental Health, les derniers résultats d’une étude pilote évaluant les effets du célèbre herbicide sur le rat. Les chercheurs y mettent en évidence des perturbations du développement et de l’équilibre hormonal des rongeurs exposés, depuis le stade fœtal jusqu’à l’âge adulte à une faible dose de la substance. Ce même groupement de chercheurs avait dans le cadre de cette étude, mis en évidence une modification de la flore intestinale chez les animaux exposés, par rapport groupe témoin.

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1383574218300887

https://ehjournal.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12940-018-0394-x

https://ehjournal.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12940-019-0453-y#Abs1

11 mars 2019 : 8ème anniversaire de la catastrophe de Fuhushima

Le Japon a commémoré ce mois ci le séisme et le tsunami survenu le 11 mars 2011 à la centrale de Fukushima-Daiichi qui ont tué quelque 18 500 personnes le 11 mars 2011, une catastrophe naturelle dont la dimension tragique a été amplifiée par un accident nucléaire à Fukushima. Or malgré les diverses mesures prises par le gouvernement japonais en faveur d’un retour de ces réfugiés, dont la décontamination et les aides à reconstruction, seuls 15% d’entre eux avaient regagné leur ancien domicile dans les zones de nouveau habitables, en mars 2018, soit sept ans plus tard.

Près de huit ans après les faits,les populations qui habitaient dans le nord-est du Japon et qui ont dû fuir leur maison après l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima en mars 2011 pourront être dédommagées.. La justice nippone a ordonné mercredi le paiement de 3,4 millions d’euros de dommages-intérêts pour l’ensemble des habitants concernés.

La contamination, un facteur de non-retour parmi d’autres

Ce que ces résultats montrent, c’est que la culture de la gestion du risque et de la radioprotection dans les zones contaminées semble vaine. Au fil des plus de 120 entretiens réalisés (politiques nationaux et locaux, résidents, chercheurs, etc.), il ressort une très nette réticence des personnes à revenir vivre près de Fukushima. Pour des raisons directement liées à la contamination résiduelle, mais aussi à ses nombreuses conséquences. Le concept de «culture de la radioprotection» est peu audible des premiers intéressés.

Aujourd’hui, l’un des défis majeurs reste celui de la décontamination et du stockage de l’eau contaminée que certains aimeraient voir rejetée directement dans la mer.

Les risques sanitaires de la pollution sous estimés

La pollution de l’air ambiant est un risque majeur pour la santé, entraînant une mortalité respiratoire et cardiovasculaire. Une équipe de scientifiques, emmenés par Jos Lelieveld, de l’Institut Max-Planck de chimie (Allemagne), publie les résultats de leur dernière étude dans la revue de cardiologie « European Heart Journal ».

En utilisant de nouvelles méthodes de modélisation des effets de la pollution sur l’organisme, ces chercheurs nous livrent un rapport alarmant sur la surmortalité liée à l’air que nous respirons. Un modèle mondial récent de mortalité par exposition, basé sur un nombre inégalé d’études de cohortes dans de nombreux pays, fournit de nouvelles fonctions de risque, qui appelle à une réévaluation de la charge de morbidité. En conséquence, nous avons estimé la mortalité cardiovasculaire excessive attribuée à la pollution atmosphérique en Europe.

Ces estimations dépassent de plus d’un facteur deux les analyses récentes, telles que la charge mondiale de morbidité pour 2015. Nous estimons que la pollution atmosphérique réduit l’espérance de vie moyenne en Europe d’environ 2,2 ans avec un taux de mortalité annuel attribuable par habitant en Europe de 133/100 000 par an. « Le nombre de morts par maladies cardiovasculaires qui peut être attribué à la pollution de l’air est beaucoup plus important que prévu », expliquent ces chercheurs.

« Dans la seule Europe, le nombre de décès en excès est de près de 800.000 par an;8,8 millions dans le monde – un chiffre encore plus élevé que celui de l’ONU. En France 67.000 personnes décéderaient prématurément chaque année en raison de la pollution.

Un nouveau rapport GEO de l’ONU sur l’état de la planète vient de paraitre:Ce rapport sur l’environnement mondial (Global Environment Outlook, GEO), sur lequel ont travaillé 250 scientifiques de 70 pays pendant six ans, souligne également un fossé grandissant entre pays riches et pays pauvres : surconsommation, pollutions et gaspillage alimentaire au Nord précipitent famine, pauvreté et maladies au Sud.

Les émissions responsables de la pollution de l’air, les produits chimiques contaminant l’eau potable et la destruction accélérée des écosystèmes nécessaires à la survie de milliards de personnes causent une sorte d’épidémie mondiale qui entrave aussi l’économie, selon le texte.

Et alors que les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter, les dérèglements climatiques, comme les sécheresses ou les tempêtes, risquent de s’ajouter au fardeau de milliards de personnes.