Tous les articles par Jacqueline Collard

L’Arcep vient de sortir son rapport sur l’aspect environnemental de l’audiovisuel

Nous vous proposons un petite synthèse de l’étude sur l’impact environnemental des différents modes de diffusion audiovisuelle en France, faite par L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) et l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep), en partenariat avec l’Agence de la transition écologique (ADEME).

La consommation de contenus audiovisuels peut se faire via une grande diversité de terminaux. Certains sont spécifiques à l’audiovisuel ou à des usages particuliers, d’autres sont polyvalents et multiplient les usages possibles.

Elle confirme bien que c’est la fabrication des terminaux (téléviseurs, smartphones, ordinateurs, tablettes, etc.) qui constitue la part prépondérante des impacts environnementaux liés aux usages audiovisuels, bien plus que leur consommation d’énergie lors de leur utilisation. L’Arcom, l’Arcep et l’ADEME recommandent en conséquence une approche d’écoconception pour prolonger la durée de vie des terminaux, notamment en assurant la rétrocompatibilité des services audiovisuels.

Pour une mise en place d’outils le 17 mai 2024 a été produit par ces instances le Référentiel général de l’écoconception des services numériques (RGESN) C’est la traduction de la  recommandation issue de l’article 26 de la loi REEN. Ce document fournit des recommandations pratiques pour concevoir des services audiovisuels plus durables, en réduisant l’impact environnemental à chaque étape de leur développement.

Néanmoins les réseaux de communication et les centres de données  (Data Center), contribuent également de manière significative, à cette empreinte environnementale.

Le Référentiel général de l’écoconception des services numériques (RGESN) : document accessible ici.

https://www.arcom.fr/nos-ressources/espace-juridique/textes-juridiques/recommandation-de-larcom-sur-larticle-26-de-la-loi-visant-reduire-lempreinte-environnementale-du-numerique-loi-reen

Loi n°2021-1485 du 15 novembre 2021 visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique en France (dite loi REEN)

https://www.vie-publique.fr/loi/278056-loi-15-novembre2021-reen-reduire-empreinte-environnementale-du-numerique

https://www.arcom.fr/sites/default/files/2024-10/Arcom-arcep-ademe-etude-impact-environnemental-des-usages-audiovisuels.pdf

Le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-3) arrive enfin

Aprés un report de la parution du plan d’adaptation au changement climatique prévu dés 2023, décalée en 2024, puis  repoussée par l’exécutif en raison de la dissolution , c’est finalement en ce mois d’octobre  qu’il est présenté .

Préparer une France à +2,7° en 2050, + 4° en 2100, telle est l’ambition de ce troisième Plan national d’adaptation au changement climatique

Il est conçu pour courir sur la période 2024-2028, il propose d’intégrer les enjeux d’adaptation de façon systématique, dans toutes les politiques publiques : santé, économie, agriculture, biodiversité, éducation, travail, urbanisme, logement, transports, culture. Ce sont des programmes d’aménagement, politiques sectorielles et aides publiques qui devront à terme prendre en compte le climat futur à ces niveaux de réchauffement : +2° en 2030; +2,7° en 2050; +4° en 2100, par rapport à l’ère industrielle. Ces niveaux de réchauffement ont été revus à la hausse car le précédent plan d’adaptation (2018-2022) tablait sur un réchauffement de 1,5°C à +2°C d’ici 2100.

Le gouvernement a défini une trajectoire de référence pour l’adaptation au changement Climatique (TRACC), afin que tous les acteurs basent leurs stratégies sur une vision commune, qui s’appuie sur un consensus scientifique en regardant de prés la réalité  et de se préparer activement à une hausse de réchauffement climatique dont les impacts se font de plus en plus sentir en France. Simultanément

Le plan comporte une cinquantaine de mesures déclinées autour de 5 axes majeurs : « protéger les personnes », « assurer la résilience des territoires, des infrastructures et des services essentiels »; « adapter les activités humaines »; « protéger les patrimoine naturel et culturel »; Mobiliser les forces vives de la nation ». Dans tous ces domaines, le PNACC3 invite à engager des « diagnostics », des « consultations », des « études ».

Les divers plans régionaux devront revoir tous les documents de politique publique, en intégrant ces nouvelles orientations pour les schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET), les plans climat-air-énergie territoriaux (PCAET), les schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) et les projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE).

Dans ce cadre est crée « La Mission adaptation », un guichet unique d’ingénierie pour les collectivités: cette mission adaptation accompagnera 100 territoires dans leur démarche d’adaptation au changement climatique.

trajectoire de référence pour l’adaptation au changement Climatique (TRACC)

Télécharger Dossier de presse : Présentation du PNACC 3 (version accessible)

Plan national d’adaptation au changement climatique.

En amont de la Cop 29 un rapport du CNUCC confirme les tendances à la progression des températures

L’Azerbaïdjan accueillera la 29e conférence des parties (COP29) de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) à Bakou du 11 au 22 novembre.

Comme avant chaque réunion annuelle des Parties de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (Cnucc), le Programme onusien pour l’environnement (Pnue) délivre son évaluation des politiques climatiques en cours. Dans son dernier rapport (1) , publié le 24 octobre, le constat est clair : conserver la ligne des politiques actuelles emmène la température planétaire vers une augmentation de 3,1°C en 2100, par rapport aux niveaux préindustriels, .et selon les projections de la CCNUCC, l’ambition des NDC (2) demeure insuffisante pour limiter la hausse des températures moyennes mondiales à +1,5°C et respecter l’objectif de l’Accord de Paris.

Le rapport examine combien les pays doivent promettre de limiter les gaz à effet de serre et d’obtenir, lors de la prochaine série de contributions déterminées au niveau national, qui doit être soumise au début de 2025 avant la COP30. Des réductions de 42 % sont nécessaires d’ici à 2030 et de 57 % d’ici à 2035 sont nécessaires pour être sur la bonne voie pour 1,5 degrés Celsius.

Quant au réchauffement, les engagements climat combinés des 195 Parties à l’Accord de Paris pourraient mettre le monde sur la voie d’un réchauffement compris entre +2,1°C t +2,8°C d’ici la fin du 21e siècle en fonction des hypothèses sous-jacentes (il s’agit de la meilleure estimation possible, étant donné ces diverses hypothèses, d’après la CCNUCC)

Ce qui est confirmé par le  bulletin climat mensuel pour le mois d’ octobre 2024, publié le 7 novembre 2024, le programme européen Copernicus a annoncé que le mois d’octobre 2024 est le 2e mois d’octobre le plus chaud jamais enregistré (après oct. 2023, +1,7°C) : la température moyenne mondiale mensuelle était de +1,65°C au-dessus de la moyenne pré-industrielle (1850-1900). Par ailleurs, octobre 2024 est le 15e mois sur une période de 16 mois pour lequel la température moyenne mondiale à la surface a dépassé de +1,5°C la moyenne pré-industrielle.

Tout comme l’édition 2024 du Bulletin GES de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) sur les concentrations atmosphériques des trois principaux GES persistants (à longue durée de vie) : CO2, CH4 et N2O (publié le 28 octobre 2024). En 2023, les concentrations moyennes mondiales de chacun de ces gaz ont atteint les niveaux les plus élevés jamais enregistrés depuis l’époque préindustrielle (1750)

1) L’édition 2024 du rapport annuel du PNUE, Emissions Gap Report (publié le 24 octobre 2024)

2) Les contributions déterminées au niveau national, ou NDC, sont des plans  climatiques nationaux dans lesquels les pays qui sont parties à l’Accord de Paris communiquent les mesures qu’ils prévoient de prendre pour lutter contre les changements climatiques.

Communiqué de presse sur le rapport de synthèse 2024 NDC

Comment sont faites les alertes météorologiques ? et qu’en faire ?

Le système de vigilance de Météo-France a vu le jour en octobre 2001, après les conséquences catastrophiques des deux tempêtes Lothar et Martin de la fin décembre 1999. Les prévisions météorologiques sont établies par Arome, le principal modèle informatique de Météo-France, mis en service en 2008.

Destiné à prévenir populations et pouvoirs publics de l’imminence d’événements météorologiques inquiétants ou dangereux, il place les départements français sur une échelle de quatre niveaux – vert, jaune, orange et rouge – pour les vingt-quatre heures à venir. Actualisé deux fois par jour au minimum (à 6 heures et 16 heures), il peut l’être plus fréquemment si la situation l’exige. Un comité de pilotage composé de représentants de Météo-France et de plusieurs ministères (intérieur, transition écologique, santé) fait des propositions chaque année après avoir étudié les performances du système.

Entre 2002 et 2021, la vigilance orange a été déclenchée 1 071 fois et la vigilance rouge 49 fois, soit 1 120 événements météorologiques sur 2 024 jours. Le nombre de vigilances orange ou rouges a tendance à augmenter régulièrement. Les cinq dernières années (2017-2021) concentrent 53 % des vigilances rouges et 32 % des vigilances orange.

En France la coordination des mesures à prendre lors d’épisodes météorologiques forts est pris en charge par les services préfectoraux suivi d’une chaine de décisions incluant les communes et communautés de communes concernées, la sécurité civile, les SDIS et relayés par les Deal : en Auvergne Rhône Alpes une  plaquette d’informations pour les risques industriels qui peuvent être associés  a été transmise aux citoyens: vous pouvez la retrouver sur https://www.lesbonsreflexes.com/

Il semblerait qu’en Espagne où les crues torrentielles ont fait d’innombrables dégâts tant humains qu’urbanistiques , c’est bien un défaut de chaine de décisions tardif qui serait l’origine de cette catastrophe.On retiendra qu’il est conseillé dans  des cas d’événements puissants de bien suivre les consignes transmises sur les radios locales ( en lien avec les autorités préfectorales).

https://vigilance.meteofrance.fr/fr

Nouvelle étude faisant le lien entre pesticides et cancer de la prostate

Une étude de l’Université de Stanford (Californie)a été publiée le 4 novembre dans la revue Cancer et a évalué les associations entre l’exposition à 295 pesticides et la survenue du cancer de la prostate, pour chaque comté des Etats-Unis.Elle pointe la responsabilité de 22 pesticides, associés à la survenue du cancer de la prostate. 19 d’entre eux n’étaient pas connus jusqu’à présent et quatre seraient liés à un risque de mortalité accru.

Les quatre substances associées à la mortalité sont des herbicides, le trifluraline, le cloransulam-méthyl et diflufenzopyr et un insecticide, le thiaméthoxame, pour certains interdis en Europe.

Cette étude a permis d’ analyser les associations au niveau des comtés entre l’utilisation annuelle de 295 pesticides distincts (mesurés en kg par comté) et les taux d’incidence et de mortalité du cancer de la prostate dans les États contigus des États-Unis.

En France, le cancer de la prostate lié à l’exposition aux pesticides est reconnu comme maladie professionnelle depuis 2021. La loi prévoit un délai de prise en charge de 40 ans, sous réserve d’une durée d’exposition de 10 ans. Cela concerne notamment les professions exposées aux pesticides lors de la manipulation ou l’emploi de ces produits, par contact ou par inhalation ou par contact avec les cultures, les surfaces, les animaux traités ou lors de l’entretien des machines destinées à l’application des pesticides.

« Cette recherche démontre l’importance d’étudier les expositions environnementales, telles que l’utilisation de pesticides, pour expliquer potentiellement une partie de la variation géographique que nous observons dans l’incidence du cancer de la prostate et les décès à travers les États-Unis », a déclaré l’auteur principal Simon John Christoph Soerensen, de la Stanford University School of Medicine. « En nous appuyant sur ces résultats, nous pouvons faire progresser nos efforts pour identifier les facteurs de risque du cancer de la prostate et travailler à réduire le nombre d’hommes touchés par cette maladie. »

Et  rappelons que ce cancer est prédominant aux Antilles « Malgré l’arrêt, il y a 30 ans, de son utilisation aux Antilles comme insecticide, le chlordécone persistant dans l’environnement continue de contaminer les populations », alerte l’Inserm. Et ce via la consommation d’aliments eux-mêmes contaminés.

Incidences et mortalité des pesticides et du cancer de la prostate : étude d’association à l’échelle de l’environnement:  Simon John Christoph Soerensen MD, David S. Lim EM MS, Maria E. Doctorat à la rasse de Montez, Glenn M. Chertow MD, MPH, Benjamin I. Chung MD, MS, David H. Rehkopf ScD, MPH

Première publication : 04 novembre 2024 : https://doi.org/10.1002/cncr.35572