Tous les articles par Jacqueline Collard

La transition écologique et la sobriété de plus en plus en difficultés

Alors que l’Institut de l’économie pour le climat ((I4CE), estime que les investissements locaux devraient atteindre 19 milliards d’euros par an jusqu’en 2030 pour respecter les engagements climatiques de la France, les collectivités locales sont de plus en plus confrontées à des difficultés financières, tout en restant  loin du compte de pouvoir tenir les objectifs de la Cop 21.

Les  efforts consacrées à cet enjeu n’ont été « que » de 10 milliards en 2023, selon les estimations des experts. « Les collectivités locales investissent de plus en plus dans la transition, elles doivent continuer à le faire, résume Damien Demailly, directeur adjoint de l’institut , avant d’esquisser ce qu’il appelle la quadrature du cercle. Il y a une incompatibilité entre la stratégie de désinvestissement qui  est demandée aux collectivités et les investissements attendus. »

La France est le seul pays à faire référence à la « sobriété ». Ce terme est en effet typiquement français,il est pourtant fondamental à s’imposer et c’est une association française, NégaWatt, qui a publié dès 2003 le premier scénario de transition énergétique incluant le recours à des formes de sobriété, et démontrant que celle-ci serait indispensable à la transition énergétique. La notion a depuis s infusé dans le débat public.« Nous ne sommes à pas à la hauteur des besoins, il y a encore un effort à faire », décrypte Aurore Colin, spécialiste à l’I4CE du financement de la transition bas carbone – tout en précisant que cette estimation est plutôt prudente. Les secteurs de l’agriculture, de la biodiversité, des déchets, de l’eau et de l’assainissement ne sont toujours pas inclus dans ces calculs.

 Et nous pouvons être d’autant plus inquiets quand on voit comment le Fonds vert européen est lui aussi mis à mal, alors qu’il était prévu qu’au plus tard le 21 mai 2025, 80 % des  encours financiers au moins, devraient être  consacrés à « atteindre des caractéristiques environnementales, sociales ou des objectifs d’investissement durable ».

Panorama des financements climat des collectivités locales

En vue de la neutralité carbone pour 2030, Grenoble et Lyon se mobilisent

Issue du programme Horizon Europe de l’Union européenne, la mission « Climate-Neutral and Smart Cities » avait  ouvert un appel à manifestation d’intérêt (AMI) à destination des villes qui souhaitaient devenir l’une des 100 villes européennes climatiquement neutres en 2030. Les villes sélectionnées mettent en œuvre un « Climate City Contract » co-construit avec les partenaires locaux et les citoyens.Elles sont dénommées Eurocities.En Europe, on estime qu’en 2050 près de 85 % des Européens vivront dans des zones urbaines. Parce qu’elles concentrent les enjeux de mobilités, de logistique, d’approvisionnement, de consommation, les villes joueront un rôle clé dans la baisse des émissions de gaz à effets de serre (GES) et, par conséquent, dans la réduction des atteintes portées au climat par les activités humaines.

Dans notre région Lyon et Grenoble ont été retenues: qu’en est il, 2 ans aprés??

Lyon 2030: Mobilisant d’ores et déjà plus de 80 acteurs issus de tous les secteurs (universitaires, milieux économiques, urbanisme, mobilité, associations, partenaires institutionnels…), la démarche « Lyon 2030 » vise à agir collectivement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) du territoire et se placer dans une trajectoire européenne positive et ambitieuse. Lyon fait partie des villes les plus touchées par le réchauffement climatique, avec 518 000 habitants et 24 500 entreprises, Lyon, capitale de la région Auvergne-Rhône-Alpes – première région industrielle de France – fait face à une responsabilité particulière face à ces enjeux.

La candidature lyonnaise a été  construite autour de quatre grands axes :

  • Une transition dans la justice sociale
  • Des investissements et achats publics exemplaires
  • Les mobilités durables : ville marchable, projet rive droite, piétonisations, ville 30, développer le fret ferroviaire et les voies d’eau, travailler la logistique du dernier kilomètre…
  • La production et la consommation responsable
  • Pour toute information : lyon2030@mairie-lyon.fr

Pour Grenoble nous nous repérons avec les ambitions de Grenoble 2040, Grenoble 2040 propose un cadre commun pour penser les futurs et élaborer des trajectoires de transition à la hauteur des défis actuels et à venir, avec pour objectif la neutralité carbone, dix ans avant l’objectif de 2050 fixé par les accords de la Cop21.

Les crises récentes illustrent à quel point l’action publique a été et sera probablement mise à l’épreuve par les bouleversements à venir. Grenoble 2040, c’est aussi l’opportunité de questionner et évaluer les politiques publiques existantes, intégrer et développer les actions menées sur le territoire, et fédérer l’ensemble des parties prenantes locales pour renforcer et sécuriser notre trajectoire de transition.

La  démarche de Grenoble se situe avec ses interrogations: Parviendrons-nous à préserver nos villes des vagues de chaleur ? Aurons-nous toujours accès à de l’eau potable de qualité, en quantité ? Pourrons-nous toujours respirer l’air extérieur sans compromettre davantage notre santé ? Comment nous déplacerons-nous ? Que mangerons-nous ? Comment auront évolué nos logements ? Autant de questions que nous nous posons par inquiétude ou par anticipation.

Grenoble 2040 : Un futur désirable dans un espace juste et sûr

site : https://www.gremag.fr/tag/6/24-grenoble2040.htm

et  https://www.grenobleencommun.fr/actualites/

Notre association est associée à ces 2 villes afin d’apporter des enjeux citoyens ; vous pouvez vous engager à nos côtés ! N’hésitez pas à vous rejoindre à nous en nous informant par mail à secretariat@sera.asso.fr

Corrélation pesticides et morts prématurées de nouveaux nés par une étude américaine

« Science » vient de transmettre une étude publiée  estimant que la mortalité infantile dans plusieurs comtés aux États Unis , entre 2006 et 2017, ait  été causée par la surutilisation d’insecticides.

 le résumé de l’étude ci dessous retransmis indique:  La perte de biodiversité s’accélère, mais nous savons peu de choses sur la façon dont ces perturbations des écosystèmes affectent le bien-être humain. Les écologistes ont documenté à la fois l’importance des chauves-souris en tant que prédateurs naturels des insectes ainsi que leur déclin de la population après l’émergence d’une maladie de la faune sauvage, entraînant un déclin potentiel de la lutte biologique contre les ravageurs. 

Les recherches existantes en matière d’écologie sont des documents qui permettent aux chauves-souris de lutter contre les ravageurs biologiques grâce à leur taille de population élevée et à leurs taux de prédation sur une variété d’insectes, dont beaucoup sont des ravageurs. Les chauves-souris insectivores consomment 40 % et plus de leur poids corporel chez les insectes chaque nuit

 Cette étude démontre les interactions entre les espèces peuvent s’étendre au-delà d’un écosystème et affecter l’agriculture et la santé humaine. Ainsi  les agriculteurs ont compensé le déclin des chauves-souris en augmentant leur consommation d’insecticide de 31,1 %. L’augmentation compensatoire de l’utilisation d’insecticides par les agriculteurs a eu des effets néfastes sur la santé – la mortalité infantile humaine a augmenté de 7,9 % dans les comtés qui ont connu des décès de chauves-souris.

L‘utilisation d’insecticides au niveau des comtés et la mortalité infantile en raison de causes internes ont toutes deux augmenté après l’apparition du syndrome du nez blanc **, tandis que les revenus des cultures des exploitations agricoles ont diminué.

Le syndrome du nez blanc a provoqué un déclin des espèces de chauves-souris en Amérique du Nord. Parce que les chauves-souris sont généralement en proie à des insectes nuisibles agricoles, ce déclin peut être traité comme une expérience naturelle pour quantifier les coûts associés à la perte d’un service écosystème important. Ces résultats fournissent une validation empirique aux prévisions théoriques antérieures sur la façon dont les perturbations des écosystèmes peuvent avoir des coûts sociaux significatifs.

Cadre de schéma reliant l’écosystème et la santé humaine comme étant intermédié par le système agricole.
La figure illustre les principaux éléments de l’étude et les prévisions théoriques faites concernant la façon dont i) les décompositions de chauves-souris dues à une espèce de champignon invasif conduisent à une moindre fourniture de lutte biologique contre les ravageurs, ii) à leur tour à compenser une utilisation plus élevée des insecticides, et iii) entraînant des effets négatifs sur la santé du nourrisson humain. Les deux lignes solides mettent en évidence les relations observées examinées dans cette étude.
Cette étude fournit un exemple de la façon dont la perte de biodiversité affecte le bien-être humain et présente des méthodes d’observation pour quantifier ces coûts.

**Le « syndrome du nez blanc » ou WNS (pour l’anglais : White-nose Syndrome) est une épizootie affectant les chauves-souris en Amérique du Nord, avec un risque sérieux de destruction d’espèces

Université de Chicago  : Chicago,Illinois,États-Unis:   Eyal Frank

Harris School of Public Policy, Université de Chicago, Chicago, IL, États-Unis.

Centre de recherche en politique économique, Paris (France).
National Bureau of Economic Research, Cambridge, MA, États-Unis.*

https://www.science.org/doi/10.1126/science.adg0344?adobe_mc=MCMID%3D16003541573781823461974944205576538878%7CMCORGID%3D242B6472541199F70A4C98A6%2540AdobeOrg%7CTS%3D1725553059

Les ENR passent en 3ème position pour la consommation d’énergie en France

En progression constante ces dix dernières années, les énergies renouvelables (ENR, Éolien, hydraulique, biomasse…) constituent désormais la troisième source d’énergie primaire en France en 2023, selon le ministère de la transition écologique transmis fin Aout avec les chiffres-clés des énergies renouvelables ,  les énergies renouvelables représentent 15,4 % de la consommation d’énergie primaire pour 2023. Leur développement doit encore s’accélérer pour atteindre les objectifs nationaux et européens pour 2030.

Depuis 2005, la production primaire d’énergies renouvelables a presque doublé, principalement grâce à l’essor de l’éolien, du photovoltaïque, des pompes à chaleur et  le biogaz. Ces filières, qui ne représentaient que 3% de la production en 2005, en constituent aujourd’hui 40%. La France devient le deuxième producteur d’énergies renouvelables de l’Union européenne en 2022, derrière l’Allemagne. Elle est première pour les pompes à chaleur et deuxième pour l’hydroélectricité, la biomasse, la géothermie et les déchets ménagers renouvelables.

Selon les règles de calcul européennes, la part des énergies renouvelables atteint 22,2 % de la consommation finale brute d’énergie en 2023. En 2022, la France se situait à la 15e position de l’Union européenne pour cet indicateur.

https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-energies-renouvelables-2024/

Corinne Lalo lance un cri d’alerte avec son livre, sur le dérèglement hormonal

Le Grand Désordre hormonal : Ce qui nous empoisonne à notre insu  (2021  Editions Cherche Midi)

Comment les toxiques hormonaux ont envahi la planète et comment s’en défendre.

Certains fantasment sur un humain augmenté… Encore faudrait-il commencer par arrêter de le diminuer au point de menacer sa survie. Le principal danger ne vient pas des virus, mais des produits chimiques qui ont envahi notre environnement quotidien et dérèglent notre système hormonal : les perturbateurs endocriniens. En cinquante ans, les hommes ont perdu plus de la moitié de leurs spermatozoïdes et leur testostérone décline. Les femmes voient leurs capacités de reproduction décroître avec la montée de nouvelles maladies ovariennes. Les cas d’autisme et d’allergies explosent chez les enfants. Des maladies autrefois rarissimes comme le diabète, l’obésité, les dysfonctions de la thyroïde, l’endométriose deviennent communes. Cette perte de potentialité n’est pas propre à l’espèce humaine, c’est toute la biodiversité qui est menacée.

Pour tout savoir sur les perturbateurs endocriniens

Produits cosmétiques et ménagers, médicaments, alimentation, pesticides, eau, air, ou encore ustensiles de cuisine : les perturbateurs endocriniens sont partout et dérèglent le fonctionnement de notre corps. Leurs méfaits sont d’autant plus inquiétants qu’ils sont observés sur plusieurs générations et les maladies associées à ces substances, comme les cancers, progressent de façon alarmante. Et les effets de cette pollution générale s’observent aussi chez les animaux.

Corinne Lalo, journaliste grand reporter à la télévision depuis trente ans, spécialisée dans la santé, a couvert de grandes affaires telles que le sang contaminé, le « nuage de Tchernobyl », la vaccination contre l’hépatite  B, la grippe  H1N1 et le Mediator. Elle est coauteure du Livre noir du médicament (Plon) et Se soigner sans médicaments de A à Z (le cherche midi).