Tous les articles par Jacqueline Collard

Tchernobyl : 39 ans après la catastrophe, où en est-on ?

L’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl, le 26 avril 1986, a marqué un tournant tragique dans l’Histoire contemporaine.Cette nuit-là, le monde a basculé. Le pire accident nucléaire jamais survenu plonge l’URSS dans le chaos qui  déclenche une crise sanitaire et environnementale d’une ampleur inédite dont les effets se feront sentir bien au-delà du bloc soviétique, y compris sur le sol français.

Pourquoi le réacteur a-t-il explosé ? Quelles erreurs humaines, décisions politiques ou défaillances techniques ont mené à l’irréparable ?la CRIIRAD allait naître en réaction à l’incapacité des pouvoirs publics à donner une information fiable sur l’intensité des retombées et à mettre en œuvre des mesures de protection.

Et  aujourd’hui une question demeure : 40 ans après l’explosion, quelles sont les répercussions à long terme sur la santé des populations et l’environnement ?

Retrouver les publications de la CRIIRAD sur la catastrophe de Tchernobyl

Bruno Chareyron, conseiller scientifique CRIIRAD, a été interviewé par Fanny Germain, réalisatrice du documentaire « Tchernobyl : scénario de la pire catastrophe nucléaire » (50 min.), diffusé sur RMC Découverte le 17 avril 2025 puis disponible en replay jusqu’au 16 mai 

Rencontre-dédicace du livre de Bruno Chareyron “Le nucléaire : une énergie vraiment sans danger ?”

Librairie L’Oiseau Siffleur, 66 avenue Victor Hugo, 26000 Valence

 

Il n’y aura pas de nouvelles astreintes à propos de la pollution de l’air

Le Citepa qui suit de façon permanente les émissions de gaz à effet de serre et polluants atmosphériques pour en faire un inventaire  nous donne le bilan 2024.

Le constat: Les émissions de GES poursuivent leur trajectoire à la baisse en 2024, de façon plus faible qu’entre 2022 et 2023, avec une réduction de 1,8% en 2024 par rapport à 2023, soit une réduction de 6,7 Mt CO2e (hors puits de carbone). C’est le secteur de l’industrie de l’énergie qui enregistre la plus forte baisse, de 11,6% par rapport à 2023.

Les émissions de la plupart des polluants atmosphériques suivent également une tendance à la baisse, c’est le cas du dioxyde de soufre [SO2] (-1,4% par rapport à 2023 ; -1,1 kt), des oxydes d’azote [NOx] (-1,7% ; -11 kt) et des particules fines de diamètre inférieur à 2,5 micromètres [PM2,5] (-1,5% ; -2,5 kt). En revanche, il est noté une hausse des émissions de 3,8% (+39,6 kt) est estimée pour les composés organiques volatils non-méthaniques [COVNM],  d’abord due au secteur des bâtiments (+25 kt), puis de l’industrie manufacturière (+10,9 kt).

Selon cette première estimation du Baromètre, les émissions de particules fines (PM2,5) ont diminué de 20% entre 2019 et 2024. Cette tendance à la baisse est notamment liée à une réduction de la consommation, pour le chauffage résidentiel et tertiaire, de fioul (-2% de la vente de fioul domestique entre 2023 et 2024) et de gaz naturel (-2% de la consommation de gaz naturel dans le résidentiel/tertiaire entre 2023 et 2024).

Le Conseil d’État qui a infligé des astreintes financières depuis 2020 pour des dépassements chroniques sur les grandes agglomérations ( oxydes d’azotes, particules fines) n’en imposera pas de nouvelle, mais précise que ce n’est pas une raison pour marquer de « pause » alors que les zones à faibles émissions sont sur la sellette.

https://www.citepa.org/wp-content/uploads/2025/03/CP-Citepa_Barometre_28mars2025_final.pdf

Une étude révèle qu’il y a du TFA même dans le vin !

Le Réseau européen d’action contre les pesticides (PAN Europe) dont fait partie Générations futures, révèle que le TFA (acide trifluroacétique, faisant partie des polluants éternels) s’accumule dans les produits agricoles, et plus particulièrement dans le vin.

Le rapport intitulé « Message from the Bottle – The Rapid Rise of TFA Contamination Across the EU » révèle des résultats inquiétants qui appellent à une action immédiate des autorités européennes.L’étude a analysé 49 vins provenant de 10 pays européens, dont 39 vins récents et 10 vins anciens. Les résultats sont sans appel : tous les vins récents contenaient du TFA, avec une concentration médiane de 110 microgrammes par litre (µg/l) et des pics atteignant 320 µg/l. Ces niveaux sont environ 100 fois supérieurs aux concentrations déjà préoccupantes mesurées dans les eaux de surface et l’eau potable.

Pour rappel, le TFA est le produit final non dégradable de l’herbicide flufénacet, interdit en mars 2025. Toutefois, un délai de 18 mois a été accordé pour écouler les stocks. Néanmoins le flufénacet, pesticide dont la dégradation est notamment à l’origine du TFA, a été reconnu comme perturbateur endocrinien en 2024 par l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Pour l’heure, cet herbicide est donc toujours utilisé, et ce  TFA est aussi un métabolite de tous les pesticides PFAS, qui participent à la dissémination de ce polluant éternel dans les nappes phréatiques, notamment. Largement utilisé dans de très nombreuses applications industrielles et pour la production de molécules fluorées, il est retrouvé dans l’environnement – les rivières, les eaux souterraines, les sols, les plantes – du fait des rejets directs ou via la dégradation d’autres PFAS.

Pour Helmut Burtscher-Schaden, chimiste environnemental chez Global 2000, initiateur de l’étude, ces résultats sont alarmants. Les auteurs de l’étude appellent ainsi à une interdiction immédiate des pesticides PFAS et des gaz fluorés, de même qu’un programme complet de surveillance du TFA dans les produits alimentaires.

https://www.generations-futures.fr/wp-content/uploads/2025/04/message-dans-la-bouteille_vf.pdf

Incertitude sur les nanopesticides

L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) atteste de l’incertitude sur la caractérisation et les risques éventuellement posés par les nanopesticides et appelle à mettre à jour la réglementation européenne.

Des particules de taille inférieure à 100 nm présentes dans les produits phytosanitaires solides et liquides sous forme de suspension concentrée ainsi que dans les produits biocides solides, établit plusieurs recommandations qui tendent à les réduire le plus possible, telle  est la conclusion d’un avis de l’Anses, publié le 16 avril 2025

Bien que leur concentration soit jugée trop faible pour une analyse statistique précise, l’agence appelle à la prudence et recommande de limiter leur présence, faute de cadre réglementaire spécifique et de méthodologie d’évaluation adaptée aux risques nanométriques. L’Anses recommande de réduire « le plus possible » les nanoparticules susceptibles d’être présentes dans les produits, puisque l’exposition ne peut pas être considérée comme négligeable pour les personnes et les écosystèmes malgré l’application de mesures de gestion.

https://www.anses.fr/fr/content/analyse-des-resultats-de-lexpertise-collective-inserm

La Cop AURA développe la planification écologique de notre région

La COP a été lancée officiellement le 21 décembre 2023 par le ministre Christophe Béchu et le président de région Laurent Wauquiez à Lyon, en présence de la préfète de région Fabienne Buccio et du secrétaire général à la planification écologique Antoine Pellion.

L’évènement a réuni plus de 400 participants (élus et collectivités, parlementaires, entreprises et représentants du monde économique, agriculteurs, associations, organismes publics, étudiants et lycéens). Elle s’est déployée en 2024 à travers la mise en place de groupes de travail thématiques régionaux (3 sessions déjà organisées autour des 6 grands thèmes de la COP : Industrie/Produits Bois, Transport, Bâtiments, Energie et Déchets, Biodiversité et Ressources Naturelles, Forêts)qui seront rejoints cette année 2025 par l’agriculture et l’alimentation.

Enfin, les travaux de la COP régionale Auvergne-Rhône-Alpes ont été alimentés par les retours des questionnaires envoyés aux collectivités territoriales (départements, EPCI, Communes) : plus de 630 questionnaires ont été complétés et plus de 90 000 actions ont été identifiées.

La feuille de route 2030 a été restituée le 31 janvier 2025 aux parties prenantes. Plus de 430 participants étaient au rendez-vous, issus des différents collèges.

L’année 2025 marque aussi et surtout la mise en œuvre opérationnelle de la feuille de route, avec un engagement de tous les acteurs des territoires. Ils se réuniront de nouveau fin 2025 pour partager un premier bilan de leurs actions, de leurs initiatives locales, et de leurs résultats.

Un évènement de lancement sur le volet adaptation au changement climatique, animé par la DREAL, s’est tenu le 11 avril 2025 avec 450 participants.