Tous les articles par Jacqueline Collard

La mise en œuvre des ZFE est en cours

Le principe des zones à faibles émissions (ZFE)  est de limiter l’accès aux métropoles aux véhicules les plus polluants.

Ces ZFE ont été créées par la loi Climat et résilience du 22 août 2021 ( article 119) et la mise en place par onze agglomérations: ces zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m) devraient théoriquement être généralisées à l’ensemble des agglomérations de plus de 150 000 habitants avant le 31 décembre 2024. La notion de ZFE a été créée suite à une condamnation du gouvernement, par le conseil d’état, pour la pollution de l’air en juillet 2019.

11 ZFE-m sont en vigueur en France (agglomérations de Rouen, Paris, Reims, Strasbourg, Lyon, Saint-Etienne, Grenoble, Toulouse, Montpellier, Nice, et Marseille), et 1 nouvelle ZFE est attendue d’ici début 2023 (Toulon).

Pour rappel, si aucune nouvelle zone n’a été créée au 1er janvier 2023, la réglementation a cependant changé dans plusieurs des onze ZFE déjà existantes. Ainsi, les véhicules avec une vignette Crit’air 5 sont désormais interdits dans les agglomérations de Lyon, Montpellier, Nice, Strasbourg. Les véhicules Crit’air 4 ne sont quant à eux plus admis dans les agglomérations de Reims, Rouen et Toulouse. Dans ces zones, la circulation des véhicules les plus polluants peut être limitée et la prime à la conversion peut bénéficier d’un supplément. D’ici 2025, les 43 agglomérations de plus de 150 000 habitants devront avoir instauré une ZFE-m.

À l’occasion du 1er comité ministériel qui s’est tenu le 25 octobre 2022 sur les zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m), le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures pour lutter contre la pollution de l’air dans les agglomérations puisque  la pollution continue de menacer la santé des Français, et en particulier ceux qui vivent au sein des grandes agglomérations.

Or un décret paru au Journal officiel le 24 décembre 2022 précise les possibilités de dérogations concernant l’instauration obligatoire d’une Zone à Faibles Émissions (ZFE). Ce décret précise que l’obligation d’instaurer une ZFE dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants est « écartée » lorsqu’il est démontré que, sur trois des cinq dernières années au moins, les concentrations moyennes en dioxyde d’azote « sont inférieures ou égales à 10 µg/m3 recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Les ZFE permettraient de réduire significativement non seulement les concentrations de dioxyde d’azote et de particules PM10 (jusqu’à 12%)mais aussi des particules PM2.5 (jusqu’à 15%). La ZFE pourrait être bénéfique également sur la réduction des nuisances sonores, et de gaz à effet de serre en favorisant le développement des énergies renouvelables.

L’Europe compte déjà plus de 300 zones à faibles émissions (ZFE), comme à Londres, Bruxelles, Milan, Rotterdam, Berlin ou Lisbonne :  certaines assez anciennes, sans que ces restrictions ne soulèvent, semble-t-il des problèmes insurmontables.

La directive 2016/2284 du Parlement européen et du Conseil du 14 décembre 2016
concernant la réduction des émissions nationales de certains polluants
atmosphériques, transposée dans le décret n° 2017-949 du 10 mai 2017 fixant les
objectifs nationaux de réduction des émissions de certains polluants atmosphériques
en application de l’article L. 222-9 du code de l’environnement.

Loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets

Décret du 23 décembre 2022https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000046793415

https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A14587

Dossier de presse: https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/DP%20ZFE.pdf

https://www.ecologie.gouv.fr/zones-faibles-emissions-mobilite-mesures-lutter-contre-pollution-lair

Le Conseil d’Etat demande une distance accrue pour les épandages en zone habitée

Le Conseil d’État a jugé par décision du Conseil d’État du 22 décembre 2022 que les  mesures prises suite à la  décision du 26 juillet 2021 (nouvelle fenêtre) étaient insuffisantes  et donc demande au  Gouvernement de fixer des distances de sécurité plus importantes entre les habitations et les zones d’épandage des pesticides les plus toxiques avec comme justification : c‘est la « gravité des conséquences du défaut partiel d’exécution » sur la santé publique qui en est la motivation.

La haute juridiction donne un délai de deux mois pour l’application d’une précédente décision de 2021, sous peine de paiement d’une astreinte de 500 euros par jour de retard. Elle exigeait que la réglementation soit modifiée pour déterminer de nouvelles distances de sécurité concernant les produits classés CMR2 (suspectés d’être cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction) dont l’autorisation de mise sur le marché ne prévoit pas de distance spécifique d’utilisation. Seules les substances CMR1 (nocivité établie) doivent être utilisées en respectant une distance de 20 mètres.

Les recours des associations demandaient elles, une distance de 10 mètres pour tous les produits CMR2, suspectés d’être cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction.

De bonnes résolutions : reprendre une activité physique ! Bouger, c’est aussi bon pour la tête !

Si la plupart des gens considèrent l’exercice comme un moyen d’améliorer leur santé physique, cette pratique régulière d’exercices physiques présente d’innombrables avantages, permettant en plus d’une meilleure santé générale , une réduction du risque de maladie cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et de diabète, mais c’est sans compter qu’il peut aussi avoir un impact profond sur le bien-être mental. Il peut également améliorer la qualité du sommeil, la concentration et les niveaux d’énergie.

Peu de choses ont autant d’effet sur notre santé que l’activité physique.Les preuves en faveur des bienfaits de l’activité physique aussi bien sur le corps que sur l’esprit, ainsi que de son rôle dans la réduction des risques de nombreuses maladies continuent de s’accumuler.

Lors d’une semaine normale, les Français âgés de 15 à 75 ans déclarent pratiquer pour un quart de leur temps total d’activité physique pendant les loisirs (25,3%), pour 28,3% de leur temps pour se déplacer et pour près de la moitié de ce temps (46,6%) au travail.En France, la recommandation diffusée depuis 2002 par le ministère chargé de la santé, dans le cadre du Programme national nutrition santé (PNNS), est de pratiquer l’équivalent d’au moins 30 minutes de marche rapide par jour au minimum 5 fois par semaine pour les adultes et l’équivalent d’au moins 60 minutes par jour pour les enfants et adolescents.

La tendance mondiale va vers la diminution du volume total de l’activité physique quotidienne, face à une vie de plus en plus rapide et stressante. L’inactivité physique est devenue l’un des principaux facteurs de risque pour les problèmes de santé et est à l’origine d’environ 10% de la mortalité totale dans la Région européenne de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon les estimations de l’OMS, l’inactivité physique est la cause de 5% de la charge des cardiopathies coronariennes, de 7% du diabète de type 2, de 9% du cancer du sein et de 10% de cancer du côlon.

De multiples études le confirment: en voici quelques unes :

(Source Anses – Avis et rapports relatifs à l’ « Actualisation des repères du PNNS : Révisions des repères relatifs à l’activité physique et à la sédentarité », 2016

et OMS Europe – Stratégie sur l’activité physique pour le Région européenne de l’OMS 2016-2025)

La vitamine D réhabilitée par une nouvelle étude américaine

Depuis des années  l’importance du rôle de la vitamine D dans notre organisme s’est peu à peu révélé aux chercheurs :D’une “simple” vitamine impliquée dans le métabolisme du phosphore, du calcium et par conséquent de la bonne santé osseuse… ses vertus comme rempart naturel contre la grippe et les autres infections respiratoires s’est imposée: des controverses récentes nous interrogeaient.

Sa synthèse se produit naturellement surtout lors de notre exposition journalière à la lumière sous l’effet des rayons UV, mais elle est peu apportée par l’alimentation, aussi un apport régulier surtout en période hivernale semble être une bonne indication.

Cette nouvelle étude sur les effets bénéfiques de la vitamine D contre le coronavirus  parue dans la revue Scientific Reports en cette fin d’année nous amène à poursuivre notre intérêt pour cette vitamine .Menée conjointement par des chercheurs de l’université Johns-Hopkins de Baltimore, de l’université de Chicago et le Ministère des anciens combattants à Washington, cette vaste étude a inclus plusieurs centaines de milliers de participants, tous vétérans. Les chercheurs américains concluent d’ailleurs qu’ “en tant que traitement sûr, largement disponible et abordable, la vitamine D peut aider à réduire la gravité de la pandémie de COVID-19”.

Lors d’une attaque virale, nos cellules peuvent en effet puiser dans la vitamine D qui circule dans l’organisme, pour l’activer et déclencher “la production d’une famille d’antibiotiques naturels appelés AMP (peptides anti-microbiens) selon cette étude.

La surveillance des perfluorés ( PFAS)dans l’eau se met enfin en place

L’année 2023 marquera un premier pas vers la surveillance et la gestion de la contamination des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) dans l’eau potable : les textes de transposition de la version révisée de la directive Eau potable doivent être publiés courant janvier.

Le 22 décembre 2022, le Gouvernement a annonçé la présentation d’un plan d’action pour janvier 2023 afin d’encadrer l’usage des PFAS. « Le ministère travaille avec les acteurs du milieu industriel pour réduire l’usage de ces produits en 2023 et trouver des solutions durables de substitution », explique le ministère de la Transition écologique. En Union européenne, le suivi dans l’eau des PFAS, polluants chimiques omniprésents, sera obligatoire en 2026.

À partir de 2026, vingt PFAS ( dans les 12000 utilisés par l’industrie chimique) seront suivis dans l’eau potable et devront rester en dessous d’un seuil. Une obligation qui pose la question des possibilités de traitement de ces polluants dits éternels. Ultra-résistantes, les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) sont utilisées dans les emballages plastiques, dans certains vêtements et équipements et jusque dans nos téléphones portables c’est donc dans tous nos objets quotidiens qu’on les retrouve et qu’ils persistent dans les sols et les eaux. Leur bannissement va de ce fait être de longue haleine!

S’agissant de ces polluants, la limite de qualité de l’eau potable est fixée par une directive européenne : moins de 100 nanogrammes par litre pour un cocktail de 20 PFAS. Obligatoire dès 2026, sa transposition dans le droit français doit être réalisée en 2023.Une obligation qui pose la question des possibilités de traitement de ces polluants dits éternels.

 Ces mesures s’ajouteront à la  liste des substances chimiques soumises à la redevance pour pollutions diffuses pour 2023 qui est paru dans un arrêté au Journal officiel du 26 décembre 2022. Les PFAS viendront donc compléter ceux produits par la phytopharmacie( qui jusque là faisait l’objet d’une mobilisation pour des produits chimiques dangereux dans l’agriculture, dans les cosmétiques et pour l’entretien des espaces verts). Les risques encourus pour la santé humaine sur les lieux de travail mais aussi pour les milieux aquatiques en étaient les principales exigences.