Les substances perfluorées (PFAS) surveillées de près

Au regard des préoccupations grandissantes concernant l’impact des PFAS sur la santé humaine et celle des écosystèmes, une action ministérielle forte est mise en place  pour répondre aux aspirations des français.

Depuis l’émission qui a fait polémique sur les rejets perfluorés d’ARKEMA à Pierre Bénite le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires a mené en 2022 des travaux pour structurer son action au regard des inquiétudes de la population à propos des PFAS.

Mais qui sont-ils ?  Les substances per- et polyfluoroalkylées, également connues sous le nom de PFAS, sont une large famille de plus de 4 000 composés chimiques aux propriétés très diverses. Antiadhésives, imperméabilisantes, résistantes aux fortes chaleurs, les substances PFAS sont largement utilisées depuis les années 1950 dans divers domaines industriels et produits de consommation courante : textiles, emballages alimentaires, mousses anti-incendie, revêtements antiadhésifs, cosmétiques, produits phytosanitaires, etc.

Deux des sous-familles les plus connues sont le PFOA (acide perfluorooctanoïque) et le PFOS (sulfonate de perfluorooctane), qui font déjà l’objet de réglementations européennes particulières.
Les PFAS étant des molécules très persistantes (on parle de « polluant éternel »), celles-ci se retrouvent dans les déchets générés en fin de vie par les produits de consommation, et donc potentiellement dans certaines filières de traitement des déchets. Elles peuvent également se retrouver dans les rejets dans l’air, les sols et l’eau, par exemple en raison de certaines fabrications qui génèrent des impuretés à l’origine de rejets difficiles à identifier, ou de rejets domestiques.

Les PFAS ont été définies comme étant des substances prioritaires dans le cadre de la stratégie nationale de biosurveillance. La surveillance de l’imprégnation au sein de la population française sera ainsi poursuivie avec le lancement en 2023 de la nouvelle enquête nationale de biosurveillance ALBANE.
Au niveau européen, le partenariat PARC (European Partnership for the Assessment of Risks from Chemicals) lancé en mai 2022 permettra de poursuivre le suivi de l’imprégnation des populations européennes aux PFAS.

Ces travaux ont abouti au présent plan, qui s’appuie sur 6 axes d’actions :

disposer de normes pour guider l’action publique ;
porter au niveau européen une interdiction large pour supprimer les risques liés à  l’utilisation ou la mise sur le marché des PFAS ;
améliorer la connaissance des rejets, ainsi que l’imprégnation des milieux pour réduire l’exposition des populations ;
réduire les émissions des industriels de façon significative ;
assurer une transparence complète sur les informations disponibles ;
intégrer les actions sur les PFAS dans le plan micropolluants.

https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/22261_Plan-PFAS.pdf