Tous les articles par Jacqueline Collard

Le décret autorisant le retour des soignants a été promulgué

« L’obligation de vaccination contre la covid-19 prévue par l’article 12 de la loi du 5 août 2021 susvisée est suspendue », indique le décret diffusé dans cette nuit. Il lève ainsi l’obligation vaccinale des soignants et autorise donc leur retour, après avis publié le jeudi 30 mars, l’avis de la Haute autorité de santé (HAS) qui préconise de mettre fin à l’obligation vaccinale des soignants.

Au total, l’obligation de se vacciner a été requise auprès de 2,7 millions de personnes, qu’elles soient directement au contact avec les malades – aides-soignants, infirmiers, médecins, ambulanciers, aides à domicile, pompiers – ou encore indirectement comme les personnels administratifs des établissements de soins.

Les estimations vont de quelques milliers, suivant les indications parcellaires obtenues notamment auprès du ministère de la Santé, à « de 20 à 40.000 personnes ». Celles ci n’ont reçu aucun dédommagement pécuniaire pendant cette période, ni même la possibilité de travailler ce qui a rendu cette mesure particulièrement pénalisante. Pour rappel, la France était l’un des deux derniers pays européens, avec la Hongrie, à ne pas avoir réintégré les soignants non vaccinés contre la Covid.

Les conditions de ce retour, qui prévoient notamment que la personne suspendue se voie réintégrée dans le même poste ou un poste « équivalent », ont été définies par le gouvernement dans une instruction ministérielle diffusée il y a deux semaines, pour laisser aux hôpitaux et autres établissements de soin le temps de se préparer. Le gouvernement garde la possibilité de suspendre à nouveau les non-vaccinés ( COVID 19) si un regain de la pandémie est constaté, par un nouveau décret. L’instruction énumère la procédure à suivre et les différents moyens pour résoudre les situations dans lesquelles le retour de l’agent s’avère impossible ou non souhaité par lui.

Il y est rappelé que les périodes de suspension :

– n’ont pas généré de droits à congés
– n’ont pas été prises en compte comme périodes ouvrant des droits à l’avancement
– n’ont pas été prises en compte pour la constitution des droits à pension.

Pas d’amélioration sur les naissances de prématurés

Selon des données publiées mercredi par l’OMS, aucun progrès notable n’a été observé dans le monde depuis dix ans, faisant de la prématurité la principale cause de mortalité avant l’âge de 5 ans. Chaque année, on estime que 15 millions de nourrissons naissent prématurément (avant 37 semaines révolues de gestation).

Ces données alarmantes sont issues du rapport « Naître trop tôt : une décennie d’action contre les naissances prématurées », publié mercredi 10 mai par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), en collaboration avec Le Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant, la plus grande alliance mondiale mobilisée dans le domaine.
Dix ans après la parution d’un rapport de référence sur le sujet, les auteurs tirent le signal d’alarme sur cette « urgence silencieuse » dont l’ampleur et la gravité sont encore sous-estimées.

Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer les causes et les mécanismes des naissances prématurées. Parmi les causes figurent les grossesses multiples, les infections et maladies chroniques, comme le diabète et l’hypertension ; il arrive fréquemment, toutefois, que la cause ne soit pas identifiée. Il y aurait aussi une influence génétique. La prévention des décès et des complications d’une naissance prématurée commence par une grossesse en bonne santé. Les lignes directrices de l’OMS pour les soins anténatals comportent des interventions essentielles pour éviter les naissances prématurées, comme les conseils sur une alimentation saine, une nutrition optimale, le tabagisme et l’usage de substances psychoactives.

On estime que 15 millions de nourrissons naissent trop tôt chaque année, soit plus d’un nourrisson sur dix. Environ 1 million d’enfants meurent chaque année des complications d’une naissance prématurée (1). De nombreux survivants sont confrontés à un handicap à vie, y compris des troubles de l’apprentissage ainsi que des problèmes de vue ou d’audition. À l’échelle mondiale, la prématurité est la principale cause de décès chez les enfants de moins de 5 ans. Les inégalités en matière de taux de survie dans le monde sont considérables.

En France c’est chaque année, environ 60.000 bébés qui naissent prématurément. Parmi ces bébés nés avant terme, 85% sont des prématurés moyens, 10% des grands prématurés (6 à 7 mois de grossesse) et 5% des très grands prématurés (en-deçà de 6 mois de grossesse).

Selon les résultats de la dernière enquête nationale périnatale, le taux de prématurité augmente depuis plusieurs années: il est passé de 4,5% en 1995 à 6% en 2016. Aujourd’hui, il représente près de 8% des naissances, affirme l’association SOS préma, en pointe sur le sujet.

L’étude Epipage‑2 menée par l’Inserm depuis 2011 est un très grand projet de recherche observationnel sur la prématurité en France, avec de nombreuses sous-études. Elle implique des équipes de recherche Inserm, universitaires et hospitalières issues de 25 régions françaises.

Références

1. Perin J, Mulick A, Yeung D, Villavicencio F, Lopez G, Strong KL, et al. Global, regional, and national causes of mortalité des enfants de moins de 5 ans in 2000-19 : an updated systematic analysis with implications for the objectifs de développement durable. Lancet Child Adolesc Health. 2022; 6(2):106-15. doi:10.1016/S2352-4642 (21)00311-4

2. Blencowe H, Cousens S, Oestergaard M, Chou D, Moller AB, Narwal R, Adler A, Garcia CV, Rohde S, Say L, Lawn JE. National, regional and worldwide estimates of preterm birth. The Lancet. 2013; 9; 379 (9832) : 2162-72. 30%

La transition énergétique face à la pénurie de matériaux rares

L’OCDE alerte sur le marché difficile des matériaux critiques qui peut peser sur la transition énergétique. C’est l’alerte que lance l’OCDE dans un nouveau rapport intitulé « Raw materials critical for the green transition », publié le 11 avril 2023.

« La production et les échanges internationaux des matériaux critiques, qui ont pourtant progressé rapidement au cours de la dernière décennie, n’arrivent plus à suivre les prévisions de demande pour transformer l’économie mondiale et passer d’un monde où les combustibles fossiles dominent à une ère axée sur les technologies d’exploitation des énergies renouvelables », note l’OCDE. « Nous devons veiller à ce qu’aucune pénurie de matières ne nous empêche de tenir nos engagements climatiques », prévient Mathias Cormann, le Secrétaire général de l’OCDE, dans un communiqué.

Autre sujet d’inquiétude, les fortes hausses de production de lithium, terres rares, chrome, arsenic, cobalt, titane, sélénium et magnésium au cours des dix dernières années – de 33 % pour le magnésium à 208 % pour le lithium – qui ne sont malgré tout pas suffisantes au regard des augmentations prévues dans le cadre de la transition énergétique, qui varient d’un facteur quatre à six. L’Europe est aujourd’hui très dépendante des importations pour l’essentiel des minerais et des métaux de la transition énergétique, par exemple de la Russie pour l’aluminium, le nickel ou le cuivre, tout comme elle dépend aussi très fortement de la Chine pour les terres rares, du Congo pour le cobalt, ou encore de l’Amérique du Sud pour le lithium, le silicium et le zinc.

Bruxelles considère comme « critiques » 34 matériaux, contre seulement 14 en 2011.

L’OCDE pointe aussi du doigt la trop forte concentration de la production de matières premières critiques dans quelques pays fort lointains, à l’instar de la Chine, la Russie, l’Australie, l’Afrique du Sud et le Zimbabwe.

La demande de ces ressources précieuses et rares augmente fortement, ce qui conduit à une course mondiale pour le ‘nouveau pétrole’ au cœur de notre économie », pointe Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur. Dans ce contexte, la Commission européenne a présenté mi-mars son règlement sur les matières premières critiques (Critical Raw Materials Act, CRMA) qui vise à réduire sa dépendance aux importations de pays tiers.

+ 3 500 % pour le lithium, + 2 600 % pour le dysprosium (terres rares), + 330 % pour le cobalt. La demande en métaux utiles à la transition énergétique va exploser d’ici 2050, selon Eurométaux, l’association européenne des producteurs de métaux.

Un nouveau rapport publié par Eurométaux, l’association européenne des producteurs de métaux, alerte sur le fait que l’Union européenne pourrait se retrouver en risque sur sa transition énergétique d’ici 2030.

https://www.mineralinfo.fr/fr/ecomine/marche-des-terres-rares-2022-filieres-dapprovisionnement-aimants-permanents

https://eurometaux.eu/media/20ad5yza/2022-policymaker-summary-report-final.pdf

L’étude d’impact de la plateforme chimique Pont de Claix-Jarrie est parue

Un communiqué de presse de la FNE Isère l’a rendue accessible.

Cette étude, close le 30 décembre dernier par le communiqué de la Préfecture de l’Isère, a établi sur plusieurs années le bilan environnemental du Sud Grenoblois. D’un coût actuel de 420 000 € d’argent public (avec la généreuse participation des industriels à hauteur de 10 000 €), cette étude a collecté, sur le territoire de 18 communes, l’ensemble des mesures disponibles intéressant « plusieurs milieux (air, gaz des sols, sols, » eaux superficielles et eaux souterraines, « végétaux) et de nombreux polluants émis par les différentes activités humaines (tertiaire, transport, industrie…) ». Par ailleurs, l’eau est la grande oubliée du communiqué de presse préfectoral. Pour chacun des polluants, des cartes de distribution spatiale ont été dressées.

Le communiqué préfectoral mettant un point final à cette étude de zone donne une interprétation de l’état des milieux (IEM) et annonce les restrictions d’usages principalement liées à la présence de dioxines : 30 hectares impactés, 500 – 700 personnes concernées par des recommandations sanitaires…

Ce communiqué ignore totalement « l’état sanitaire des populations »* soumises à une multitude de polluants**, et à ses éventuels effets « cocktails », qui constituent la préoccupation majeure des populations locales qu’elles avaient clairement exprimée à la dernière réunion publique (Le Pont-de-Claix 17 juin 2019).

Compte tenu de ces faits et de ces lacunes, nous demandons le prolongement de cette étude de zone du Sud Grenoblois par la mise à profit des données collectées pour engager et poursuivre un suivi épidémiologique des populations exposées.
* Voir Étude de zone du Sud Grenoblois – Résultats et recommandations été 2022 – SPPPY
**Antimoine, benzène, toluène, éthylbenzène, xylènes, chlorobenzène, cumène, dioxines, dichloroéthane, éthylène, formaldéhyde, mercure, naphtalène, NOx, PCB, PM2.5, PM 10, polychlorobiphényle, propylbenzène, styrène (phényléthylène), tétrachlorométhane, tetrachloroéthylène, triméthylbenzène, vanadium… cette liste est loin d’être exhaustive !
https://www.isere.gouv.fr/Actualites/Salle-de-presse/Derniers-communiques/Etude-de-zone-Sud-grenoblois-Recommandations-pour-les-riverains
https://www.fne-aura.org/communiques/isere/communique-plateformes-chimiques-du-sud-grenoblois-quels-impacts-sur-la-sante-des-populations-exposees/

Santé mentale des adolescents : fort inquiétante

Les dernières données issues du Point épidémiologique mensuel dédié à la Santé mentale le confirment : les indicateurs de souffrance psychique chez les 11-17 ans restaient à des niveaux élevés, comparables voire supérieurs à ceux observés début 2021.

La crise sanitaire a eu des conséquences sur la santé mentale des adolescents, constatées par des professionnels de l’Éducation nationale, des pédiatres et pédopsychiatres (notamment, démotivation, décrochage scolaire, repli, refus scolaire anxieux). Le système de surveillance mis en place par Santé publique France a confirmé ces signaux à l’échelle nationale et régionale. Les passages aux urgences pour troubles de l’humeur, gestes et idées suicidaires montrent depuis le début de l’année 2022 des niveaux élevés, comparables à ceux observés début 2021 voire supérieurs chez les 15-17 ans.

Au regard des dernières données indiquant que la santé mentale des adolescents reste dégradée en ce début d’année et de l’accueil positif auprès de la cible de la campagne #JenParleA, Santé publique France rediffuse jusqu’en juin 2022 une campagne enrichie de nouveaux contenus. L’objectif reste inchangé : prévenir l’apparition et l’installation de troubles psychiques chez les adolescents en favorisant la recherche d’aide par l’ouverture du dialogue et en facilitant l’accès à des dispositifs d’écoute et d’orientation, en particulier Fil Santé Jeunes.

Ce service anonyme et gratuit propose une ligne d’écoute 0 800 235 236, accessible 7 jours sur 7 de 9h à 23h, et un site internet mettant à disposition de l’information, un forum, un tchat, et une orientation vers des structures d’aide (lieux d’accueil et d’écoute, maisons des adolescents, structures associatives, professionnels et structures de soins). Ces services sont dispensés par des professionnels (psychologues, éducateurs, conseillers familiaux, médecins).

Rappelons qu’en présence de signes d’anxiété ou de dépression (tristesse, perte d’intérêt, d’énergie, irritabilité excessive…), ou en cas de changements inhabituels de comportement (décrochage scolaire, isolement social, perte ou gain important d’appétit ou de poids…), il est important d’en parler et de prendre conseil auprès de son médecin afin d’être orienté sur les aides et solutions disponibles. 

Si vous êtes confrontés à des idées suicidaires, appelez le 3114. Accueil, évaluation, intervention, orientation des personnes en souffrance ayant des pensées suicidaires. Information et conseils aux proches, aux professionnels et aux personnes endeuillées par suicide (appel confidentiel et gratuit, accessible tous les jours, 24h/24, par téléphone ou sur internet).