Tous les articles par Jacqueline Collard

Rebond sur le colloque de l’ANSES sur les pertubateurs endocriniens

Nous relayons le reportage de la revue « SLATE » rapportant ce colloque sur les perturbateurs endocriniens ( PE) qui s’est tenu à l’Institut Pasteur à Paris à la fin Janvier et qui a connu une affluence record témoignage de l’importance du sujet( les participants étaient d’origine trés variés: tant les institutions, agences de santé, chercheurs, scientifiques, ONG, que les  industriels largement concernés).

La complexité du sujet, à laquelle s’ajoute la multiplicité des enjeux financiers et politiques, contribue largement à alimenter sa méconnaissance par les individus. Qui sait ce qu’est un perturbateur endocrinien aujourd’hui en France? A peu près personne, à l’exception de certains chercheurs ou médecins, voire de certains malades que l’on soupçonne d’en être victimes… La ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, a conscience qu’il s’agit là d’un énorme défi de santé publique pour la France et les Français, comme elle l’a évoqué en ouverture du colloque.

PE-sur-foetus08-24-11-08-52-262x300Le mot «endocrinien» renvoie en fait à notre système hormonal, qui produit les oestrogènes chez les femmes ou la testostérone chez les hommes, pour ne citer que les plus connues. Ces hormones ont un rôle majeur chez l’être humain. Leur perturbation peut avoir des conséquences directes sur des processus essentiels comme la digestion, la croissance, la reproduction ou le développement du cerveau. Le vaste programme du deuxième colloque international sur le sujet, organisé les 21 et 22 janvier derniers à Paris à l’Institut Pasteur, trahit bien l’inquiétude grandissante des chercheurs sur la question.

Barbara Demeneix, chercheure au Muséum national d’Histoire naturelle, est la présidente du Comité scientifique du deuxième colloque organisé dans le cadre du «Programme national de recherche sur les perturbateurs endocriniens» (PNRPE), lancé en 2005. Son dernier ouvrage, Losing Our Minds. How Environmental Pollution Impairs Human Intelligence and Mental Health (Oxford University Press, 2014) analysait les dégâts de la pollution environnementale sur la santé mentale et l’intelligence humaine. Elle y a mis en évidence, en particulier, le lien étroit entre l’exposition aux perturbateurs endocriniens et d’autres substances toxiques chez l’enfant et l’augmentation significative des troubles du comportement, des cas d’autisme et des baisses de QI.

La communauté scientifique pointe du doigt six facteurs pour justifier la complexité de son travail sur le sujet:

1. Ils sont petits

2. L’effet cocktail des PE

3. L’environnement pollué. Avant de pouvoir déterminer que tel PE est à l’origine ou un accélérateur/amplificateur de tel symptôme sur tel individu, il faudrait pouvoir étudier en détail l’environnement (pollution de l’eau, de l’air, des sols…), le mode de vie (alimentation, stress, sommeil, médicaments, cosmétiques…) et le patrimoine génétique de l’individu.

4. La diversité des modes d’action. Les PE n’agissent pas tous de la même manière sur notre système hormonal.

5. Les fenêtres d’action. Un PE n’aura pas les mêmes effets selon la période à laquelle il touche un individu.

6. La longévité. Les PE sont «persistants» dans l’eau, dans l’air ou dans la terre des dizaines voire des centaines d’années

«On ne peut attendre que les chercheurs aient compris l’intégralité des mécanismes d’action des perturbateurs endocriniens pour commencer à agir. Ils en ont peut-être pour des années encore, insiste Elisabeth Ruffinengo, responsable des «plaidoyers santé et environnement» de WECF (Women in Europe for a Common Future). Le grand public n’est pas dans le temps de la recherche, il est dans le temps de l’action.

L’intégralité de l’article :   www.slate.frperturbateurs-endocriniens

Contestation dans les calanques de Marseille

Alors que le préfet a prolongé l’autorisation de dérogation du rejet de l’usine de Gardanne qui produit de l’aluminium une mobilisation  forte a été menée à Marseille. Ce site produit de l’alumine de spécialité à partir de la bauxite destinée à la céramique industrielle et pour des  verres spéciaux.

Ségolène Royal  a demandé plusieurs études à propos de ce site  depuis 2014, et la  plus récente est l’ analyse de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses)qui a démontré la toxicité des rejets.

En ligne de mire : l’arrêté signé le 28 décembre par le préfet des Bouches-du-Rhône, Stéphane Bouillon, autorisant Alteo à rejeter dans le canyon de Cassidaigne, une fosse marine à sept kilomètres des côtes du Parc national des Calanques, jusqu’à 270 mètres cube d’effluents liquides par heure. Et acceptant, pour une durée de six ans, le dépassement des valeurs limite d’émission fixées par des normes européennes concernant six polluants, principalement des métaux lourds, tels l’arsenic (11kg par jour), le fer (87 kg/jour), l’aluminium à raison de 8 t/jour soit 2880 tonnes par an, alors que depuis 30 ans l’usine est incitée  à trouver des traitements alternatifs..

L’usine Alteo fabrique depuis des décennies de l’alumine  à partir de la bauxite et disposait d’une autorisation de rejet en mer de ses résidus de fabrication, les « boues rouges », jusqu’au 31 décembre 2015, rejets transportés  via une canalisation longue de 47 kilomètres souterrains et 7 kilomètres sous-marins reliant Gardanne au canyon de Cassidaigne. Depuis 1996, ce sont vingt millions de tonnes de boues rouges qui ont tapissé ainsi les fonds marins sur 2 400 km², bien au-delà du point de rejet et s’étendant vers le Var à la faveur de courants marins.

 Ce qui a conduit les citoyens, les élus , les pêcheurs  à demander une révision de cet arrêté trouvé inacceptable d’autant dans  un parc naturel.

L’accompagnement du cancer par le Dr Ménat

Cancer, un accompagnement qui change tout ! – Dr Eric Ménat et Dr Alain Dumas

Bien que les traitements anti-cancéreux progressent, ils se font souvent aux dépens d’effets secondaires. Le Dr Eric Ménat, porte-parole de l’ASEF, et le Dr Alain Dumas, publient un livre complet et novateur, qui propose de nous éclairer sur les mécanismes du cancer, de mieux connaître ses causes, mais aussi, et surtout, de comprendre comment les médecines naturelles peuvent accompagner efficacement un patient pendant les différentes phases des traitements.

Depuis 30 ans, les auteurs, médecins spécialisés, aident leurs patients à surmonter l’épreuve de la maladie et à supporter les traitements classiques -chimiothérapie, radiothérapie, et hormonothérapie- grâce notamment à la phytothérapie, l’homéopathie et la nutrition. Ils nous délivrent ici de précieux conseils. Ce livre, fruit de recherches et d’une longue expérience, peut vraiment changer votre combat contre la maladie ! Il vous aidera à vous prendre en charge et vous permettra de découvrir comment affronter le cancer pour augmenter vos chances de guérison. Un livre indispensable à lire et à offrir pour mieux comprendre et affronter la maladie !

Les auteurs : Ancien médecin colonel de l’armée de l’air, le Docteur Alain Dumas termine sa carrière à l’Hôpital du Val de Grace. Après avoir pratiqué pendant 25 ans, entre autres, la médecine d’urgence, il entame en 1990 une seconde carrière en médecine libérale à orientation homéopathique. Il est titulaire d’un diplôme universitaire de cancérologie et d’immuno-pathologie. Egalement compétent en acupuncture et en phytothérapie, il s’est spécialisé dans l’apport des médecines dites non conventionnelles en cancérologie.

Le Dr Eric Ménat est médecin homéopathe et titulaire de diplômes universitaires de « Carcinologie Clinique » et de « Diététique et Maladies de la Nutrition ». Il est l’auteur d’une dizaine de livres autour de la nutrition et enseigne la nutrition, la phytothérapie et les soins de support en cancérologie depuis plus de 20 ans dans différentes structures. Il est porte-parole de l’ASEF et Président de son antenne Sud Ouest.

A lire : « Cancer : un accompagnement qui change tout », Dr Eric Ménat et Dr Alain Dumas, Editions La Source Vive, 22 €, Octobre 2015.

Perturbateurs neuro-endocriniens et les maladies émergente », Dr Collomb

Perturbateurs neuro-endocriniens et les maladies émergentes – Dr Collomb, Dr Gauchet et Dr Lagarde

Depuis le scandale du Bisphénol A dans les biberons, on entend souvent parler des perturbateurs endocriniens, sans vraiment les connaitre. Dans leur ouvrage « Perturbateurs neuro-endocriniens et maladies émergentes », le Docteur Collomb, médecin généraliste et président de l’ASEP, et deux de ses confrères, le Dr Gauchet et le Dr Lagarde, nous expliquent comment identifier ces polluants et apportent des solutions pour se « détoxiner ». En voici un aperçu :

« Toute l’histoire du vivant est sous-tendue par la capacité d’adaptation des organismes à un environnement toujours changeant. Une adaptation qui s’est étalée sur des millions d’années…

Or, très récemment, notre environnement a radicalement changé : alimentation de type industriel, hygiène implacable, mondialisation et standardisation de tous les objets courants, mélange de populations… C’est dans le spectre large et confus de ces conditions « artificielles » que se trouvent les « perturbateurs neuro-endocriniens ».

Des milliers de substances sans utilité directe sont employées, voire imposées, par tous les types d’industries : agro-alimentaires, textiles, équipementiers automobiles, beauté, hygiène, déco. Ces produits existent pour « améliorer » un processus de fabrication ou de conservation, ou encore apporter goût, confort et séduction. À très faible dose et pris indépendamment, ils sont sans toxicité mesurable pour la plupart. Et pourtant, les populations sont sujettes à de nouvelles pathologies insidieuses, dites « émergentes », que les enquêtes épidémiologiques attribuent en très grande part à l’action de ces perturbateurs chimiques.

Le but de cet ouvrage est de répertorier un maximum d’informations utiles et concrètes pour comprendre le danger et organiser notre protection individuelle mais aussi nos exigences de santé collectives. Un test en fin d’ouvrage vous permettra de calculer l’impact invisible des perturbateurs sur votre quotidien et de prendre les décisions nécessaires à la préservation de votre famille et de vos animaux de compagnie. »

A lire : « Perturbateurs neuro-endocriniens et les maladies émergente », Dr Collomb, Dr Gauchet, Dr Lagarde, Edition Dangles, 20 €,

 

Reporterre a fait une nouvelle enquête sur les nuggets

Ils sont faciles à préparer à la maison, ils plaisent aux enfants, les industriels de l’agroalimentaire les adorent : les nuggets de poulet. Mais qu’est-ce qui se cache sous la panure ?

C’est cette enquête qu’a menée Reporterre : nous la rapportons

« Au supermarché, direction les rayons de produits frais et surgelés. Impossible de rater les boites rectangulaires aux couleurs dominantes chaudes de « beignets », « frites », « petits panés » ou « nuggets (extra-)croustillants » à base de poulet. Les prix varient entre 9 et 15 euros le kilo. Dans notre panier témoin, une boite de marque distributeur, une autre, plus colorée, de la marque au bonhomme grassouillet : 2,03 et 2,46 euros respectivement, pour 200 g à chaque fois. Sur la tranche des emballages, la liste des ingrédients est longue et mystérieuse : de la viande à base de poulet reconstituée, de l’eau, des « E » suivis de trois chiffres, des arômes, de l’amidon… La dégustation peut commencer.

Lunettes sur le bout du nez, méticuleux, il scrute les emballages. Les nuggets de la marque de distributeur d’abord. Premier ingrédient : « Préparation à base de viande de poulet et de dinde traitée en salaison reconstituée 60 %. » Ou l’art de la formule alléchante. Les informations les plus « croustillantes » sont à suivre, entre parenthèses : « Eau, viande de poulet origine France 17 %, viande de dinde origine France 10 %, peau de volaille, fibres de blé, gluten de blé, acidifiants : E326, E262, sel arômes. » Le restaurateur fait la moue. « Le fait que l’eau soit indiquée en premier lieu indique que c’est l’élément principal de la préparation. » On ne sait pas dans quelle proportion. Le reste ? Selon nos calculs, 27 % seulement du total de la garniture seraient de la viande de dinde et de poulet, « mais on ne sait pas laquelle, c’est-à-dire quelle partie de l’animal », poursuit le restaurateur. Et de la peau ? « Les nuggets, c’est le moyen de faire passer de la viande qui ne serait commercialisée autrement. » La mention « origine France » accolée serait-elle un avantage du spécimen ? Paule Neyrat, nutritionniste, notre seconde analyste, n’est pas si optimiste : « C’est pour faire bien, pour rassurer, mais la peau de volaille qui arrive en troisième position et qui doit représenter juste un peu moins de 10 % – on n’est pas obligé d’indiquer le pourcentage à partir du troisième ingrédient –, on ne sait pas d’où elle vient ! »

Quant à la pâte à beignet, les 40 % restant de nos bouchées panées, elle contient dans l’ordre : « Eau, huile de tournesol et de colza, farine de blé, sel, épices, dextrines, poudres à lever, E450i, E500i, colorants, extraits de paprika, curcumine… ». Des agents de texture, acidifiants et autres exhausteurs de goût. « Les additifs sont légion dans ces produits et on sait qu’ils ont des conséquences néfastes sur la santé », poursuit la nutritionniste. Le vrai bon point de l’échantillon : « Les huiles de tournesol et d’arachide, meilleures que l’huile de palme, riche en acides gras saturés nocifs », habituellement définie comme « huile végétale » sur nos étiquettes.

Quant aux mixtures bon marché à base de viandes « reconstituées » ? « Les industriels utilisent une viande dite “préprocessée”, ce qui signifie qu’on y a injecté des additifs comme le phosphate et le carbonate pour que la viande retienne l’eau, gonfle et soit plus lourde. C’est exactement la même chose que pour certains filets de dinde ou de poulet vendus dans les grandes surfaces. » Sans parler de la peau des bas morceaux ajoutés à cette savante mixture.

En 2013, une  enquête, avait été publiée par The American Journal of Medecine, qui montrait  que les « nuggets de poulet » sont bien loin de mériter cette dénomination. L’étude se fondait sur deux échantillons issus de deux grandes chaînes de fast-food états-uniennes et en préservait l’anonymat. Au microscope, les chercheurs ont découvert que le muscle de poulet (le blanc) ne constituait qu’à peine la moitié de la viande de chaque beignet. Le reste ? Graisses, peau, veines, nerfs, viscères, cartilage et os broyés. Les lobbies du poulet frit reprochaient alors à l’équipe scientifique de n’avoir étudié que deux exemples. Étude trop partielle selon eux ».