Tous les articles par Jacqueline Collard
L’océan ne représente qu’un aspect marginal des négociations climatiques
Malgré son rôle vital pour la planète et les sociétés humaines, l’océan ne représente qu’un aspect marginal des négociations climatiques.
A quelques semaines de la COP 22 au Maroc on peut se réjouir de la ratification de l’accord de Paris sur le climat par les Etats-Unis et la Chine prévoyant une limitation du réchauffement climatique à 2°C en ce début de semaine (la Chine et la Etat-Unis émettent 42% des émissions mondiales de CO2). Cet accord pris lors de la COP21 avait seulement au départ été ratifié par une vingtaine de pays représentants 2% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. A la veille de l’ouverture du sommet du G20 en Chine, une étape majeure vient ainsi être franchie dans le processus de mise en œuvre de cet accord me si prendre effet il est nécessaire que 55 pays comptabilisant 55% des émissions de gaz à effet de serre le ratifient. La France a signé à la mi-juin ce décret de ratification de l’accord sur le climat mais le reste de l’Europe traine..
L’institut Climate Analytics a recensé 34 pays s’étant engagés à ratifier l’accord climatique d’ici à fin 2016 (Brésil, Canada, Indonésie, Japon, Iran…). Mais la ratification est surtout attendue pour l’Inde et la Russie qui font partie des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre .
Néanmoins lors du congrés mondial de l’UICN à Hawai et malgré la prépondérance des océans sur notre planète Terre et l’importance des changements qu’ils subissent ceux-ci ne font pas l’objet de négociations à la hauteur des enjeux sur la biodiversité et notre santé à tous.
Celui-ci consacre d’ailleurs un chapitre particulièrement glaçant aux impacts de ces mutations sur la santé humaine. « Davantage de chaleur, moins d’oxygène, plus de microbes », résume Dan Laffoley. Les passages qui s’ouvrent entre l’Atlantique et le Pacifique avec la fonte des glaces ne vont pas seulement être une aubaine pour le fret et les organisateurs de croisières mais aussi pour des espèces envahissantes de faune et flore. Plus nombreux, les pathogènes voient en outre leur circulation favorisée par la montée du niveau des mers, qui accélère les échanges avec les bactéries terrestres dans les estuaires.
Quelques rappels: la gigantesque masse océanique couvre à 71 % notre planète– soit 360,6 millions de kilomètres carrés –, et celle-ci devrait encore gagner un à quatre degrés d’ici à 2100. Même la température de l’eau des grandes profondeurs est en train de s’élever et, près des côtes, le thermomètre grimpe 35 % plus vite que dans la haute mer depuis les années 1960.
Les scientifiques estiment que l’océan a absorbé 93 % du réchauffement dû à l’émission de gaz à effet de serre générés par les activités humaines depuis 1970. « Sans cela, il ferait 36 degrés Celsius de plus qu’actuellement sur la terre, ce serait invivable », traduit Carl Gustaf Lundin, directeur du programme marin de l’UICN. Or « 70 % de la biodiversité se trouve dans l’océan », rappelle-t-il.
Et selon Dan Laffoley vice président de la commission mondiale des aires protégées de l’UICN » les changements dans l’océan se font 5 fois plus vite dans n’importe que système terrestre »
Il reste donc beaucoup à faire pour que les sociétés humaines prennent la mesure du « plus grand défi caché de notre génération », selon les auteurs du rapport. Au-delà du monde marin, c’est bien la planète tout entière qui va être bouleversée par les changements climatiques en cours.
Le lait maternel paré de beaucoup d’avantages
Selon une méta-analyse publiée dans le Lancet agrégeant les données recueillies dans 164 pays démontre que l’allaitement maternel jusqu’à 6 mois n’aurait que des avantages défiant les habitudes culturelles jusqu’alors en vigueur, tout en confortant les recommandations de l’OMS.
Le lait maternel est d’une importance vitale pour l’enfant, un nouveau-né devrait en bénéficier dès la première heure de son existence et connaître sans délai le contact charnel avec sa mère si important . Tel est le message que le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef)
Allaiter au sein ou au biberon est sans doute une question de choix individuel, du moins pour les mères libres (sur le plan matériel, professionnel ou familial) de cette décision. Mais c’est aussi une question de santé publique.cette généralisation éviterait la mort de 823 000 enfants de moins de 5 ans dans le monde et préviendrait de plusieurs maladies infantiles et réduirait de 20 000 le nombre de cas de cancers du sein.
En France le taux d’allaitement à 1 an est de 9% alors qu’il atteint 60% au Japon, 27% aux USA ,34% en Finlande, 35% en Norvège, en Allemagne et Espagne 23% , pour tomber à 0,5% au Royaume-Uni, 2% en Irlande et 3% au Danemark .
D’autre part cette étude montre que dans les pays pauvres, le risque de mortalité, dans les six premiers mois, est huit fois inférieur lorsque les nourrissons bénéficient d’un allaitement maternel complet, par rapport à ceux qui en sont totalement privés. La tétée éviterait, en particulier, la moitié des épisodes de diarrhée et un tiers des infections respiratoires.
Dans les pays les plus riches même si la mortalité infantile y est beaucoup plus faible, ils n’en sont pas moins concernés car l’allaitement y réduit de 36 % le risque de mort subite du nourrisson, et de 58 % celui d’entérocolite nécrosante, une perte de tissus de la muqueuse intestinale surtout observée chez les prématurés et parfois mortelle.
« L’intérêt de cette étude est de donner une vue mondiale de la question de l’allaitement, pour les enfants et pour les mères, commente Sandra Wagner, épidémiologiste à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Elle en rappelle les bénéfices aux mères, mais aussi aux responsables des politiques publiques. » Ce qui n’enlève rien au libre-arbitre des femmes devant le choix de l’allaitement.
www.thelancet.com/series/breastfeeding
3 septembre Documentaire sur ARTE sur l’hyperconnexion: cerveaux en surcharge
Diffusion du documentaire de Laurence Serfaty (France, 52′), sur ARTE le samedi 3 septembre à 22h20: Hyperconnectés: cerveaux en surcharge
Vous vous en êtes probablement rendu compte, mais ces dernières années, l’hyperconnexion a eu quelques effets sur votre façon de vous comporter en société. «Aujourd’hui, la moitié de la population mondiale utilise internet. Chaque jour, 150 milliards d’e-mails sont échangés.
Désormais, l’humanité produit autant d’informations en deux jours qu’elle ne l’a fait en deux millions d’années. Chaque seconde, l’équivalent d’environ 28 millions de livres est diffusé sur le web. La seule gestion des e-mails représente 30% de la journée d’un salarié. La durée moyenne de concentration des gens par activité était de trois minutes en 2004, puis une minute et quinze secondes en 2012. Aujourd’hui, elle n’est plus qu’à 45 secondes.» Tous ces chiffres permettent de prendre conscience de cette réalité et sont issus d’un documentaire d’Arte que vous pouvez visionner en avant-première ci-dessus, et qui sera diffusé à l’antenne le 3 septembre à 22h20.
Laurence Serfaty est allée à la rencontre de personnes qui ont pris conscience de la façon dont l’hyperconnexion a affecté leur vie (et qui ont parfois évité de peu le burn-out) ainsi que de chercheurs, pour essayer de comprendre pourquoi il est souvent impossible de traiter la totalité de ces informations et ce que l’on peut faire pour y remédier.
Grâce aux smartphones, ordinateurs et autres tablettes, nous sommes reliés au monde en continu. Mais ce déluge d’informations menace notre bien-être. Alliant témoignages de cadres victimes de burn out et explications de chercheurs en neurosciences, en informatique ou en sciences de l’information et de la communication, ce documentaire captivant passe en revue les dangers de cette surcharge sur le cerveau. Il explore aussi des solutions pour s’en prémunir, des méthodes de filtrage de l’information aux innovations censées adapter la technologie à nos besoins et à nos limites.
Chaque jour, cent cinquante milliards d’e-mails sont échangés dans le monde. Les SMS, les fils d’actualité et les réseaux sociaux font également partie intégrante de notre quotidien connecté, tant au bureau qu’à l’extérieur. Nous disposons ainsi de tout un attirail technologique qui permet de rester en contact avec nos amis, nos collègues, et qui sollicite sans cesse notre attention.
Comment notre cerveau réagit-il face à cette avalanche permanente de données ? Existe-t-il une limite au-delà de laquelle nous ne parvenons plus à traiter les informations ? Perte de concentration, stress, épuisement mental, voire dépression… : si les outils connectés augmentent la productivité au travail, des études montrent aussi que le trop-plein numérique qui envahit nos existences tend à diminuer les capacités cognitives.
Avec la rentrée les toxiques arrivent aussi par les cartables
Que choisir dans son numéro de septembre a fait analyser un ensemble de fournitures scolaires pointant la présence de toxiques chimiques dans certaines.Des phtalates classés perturbateurs endocriniens, des impuretés cancérogènes probables, du formaldéhyde cancérogène par inhalation et puissant irritant, en prime un conservateur si allergisant.
Des phtalates classés perturbateurs endocriniens, des impuretés cancérogènes probables, du formaldéhyde cancérogène par inhalation et puissant irritant, en prime un conservateur si allergisant qu’il est l’ennemi numéro un des dermatologues et allergologues : voilà à quoi nous risquons d’exposer les enfants en leur achetant des fournitures scolaires. Les plus optimistes retiendront peut-être que sur les 52 produits testés, 19 ne contiennent aucun composé nocif pour la santé ou seulement à dose infinitésimale.
Ce qui rend la tache des parents difficile dans l’offre généreuse de ces fournitures toujours plus tentantes grâce au marketing . En effet rien ne distingue, par exemple, un crayon à papier ou des crayons de couleur que l’enfant mâchouillera sans risques de ceux avec lesquels il ingurgitera des phtalates. Même chose avec les cartouches d’encre. Alors que les élèves se mettent souvent de l’encre sur les doigts, elles contiennent de la MIT, un puissant allergène par contact. On pourrait continuer avec d’autres produits sélectionnés, tels les stylos-billes, colles à paillettes ou encore feutres et marqueurs parfumés, des articles qui font un tabac auprès des enfants. Certaines références sont acceptables, d’autres trop nocives pour leur santé, sans qu’on puisse repérer les unes et les autres.
Le problème provient que les fournitures scolaires sont dispensées de réglementation spécifique alors qu’elles existent pour les cosmétiques, les détergents et bien d’autres catégories et même n’ont pas d’obligation du marquage CE; il est urgent qu’une réglementation adaptée voit le jour surtout pour des produits en contacts rapprochés des enfants.
www.quechoisir.org/comparatif-substances-nocives-dans-les-fournitures-scolaires-52-produits-testes