Tous les articles par Jacqueline Collard

La protection des mineurs en danger : une enquête parlementaire en témoigne

Le mineur s’il a moins de 18 ans (et que sa santé, sa sécurité et/ou sa moralité sont menacées ou que les conditions de son développement physique, affectif, intellectuel et social sont gravement compromises) doit faire l’objet d’une protection particulière lorsqu’il est en danger. Des mesures administratives sont d’abord mises en place par l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Si elles ne suffisent pas pour mettre fin à la situation de danger, la justice prend le relais au titre de la protection judiciaire.

N’importe quel citoyen, y compris le mineur lui-même, peut appeler le 119, service national d’accueil téléphonique de l’enfance en danger (SNATED) s’il considère qu’un mineur est en danger ou risque de l’être. Ce numéro est gratuit et joignable 24h/24 et 7j/7.

Des chiffres alarmants produits au CESE:n France :
◊ 344 682 mineurs ou jeunes majeurs sont pris en charge par l’aide sociale à l’enfance (ASE) toutes prestations et mesures confondues, en augmentation de 18 % depuis 2011 selon l’ONPE
◊ 2 000 enfants étaient dans la rue en aout 2024 selon l’UNICEF dont près de 500 avaient moins de 3 ans
◊ plus de 70 % des juges pour enfants disent avoir déjà renoncé à prendre des décisions de placement d’enfants en danger faute de solutions

Leur constat : un déficit d’ambition collective, une désorganisation et épuisement des acteurs, la protection de l’enfance est en danger. Le CESE alerte sur des dysfonctionnements qui persistent ou s’aggravent et l’énorme décalage qui se révèle entre le cadre protecteur et complet des lois existantes et leur réelle application sur le terrain. Selon les rapporteures, la protection de l’enfance est un cas d’école de la non-effectivité des politiques sociales. 

Quatre points structurent les 20 préconisations du CESE.

  • Appeler l’État et les départements à assumer leurs responsabilités et à coordonner le pilotage
  • Protéger efficacement l’enfant malmené par le système   
  • Faire respecter les droits des enfants
  • Garantir de façon transversale la prise en charge des enfants par des professionnels suffisamment nombreux et bien formés  

La  présentation du 8 avril de la commission d’enquête parlementaire sur « les manquements des politiques publiques de protection de l’enfance« ils concluent que le secteur est traversé « par une crise profonde », dont les « premières victimes » sont les enfants placés. Est mis en lumière les carences des structures de protection des enfants, confrontées à une hausse des bénéficiaires (380 000 suivis, dont 80 000 placés), une pénurie de places dans les structures d’hébergement et une baisse de personnels. Alors que les besoins sont croissants et que les rapports accablants s’accumulent, le gouvernement annonce un plan de refondation de l’aide sociale à l’enfance, mais pas de crédits supplémentaires.

https://www.lecese.fr/actualites/la-protection-de-lenfance-est-en-danger-le-cese-adopte-lavis

https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/organes/autres-commissions/commissions-enquete/ce-protection-de-l-enfance

Textes de référence

Microplastiques : une pollution invisible mais massive dans tous les fleuves européens

Microplastiques : une pollution invisible mais massive dans tous les fleuves européens.

Dans le cadre de la mission « Tara Microplastiques » menée depuis 2019,   dans un numéro spécial de la revue Environmental Science and Pollution Research, on retrouve réunit pas moins de 14 articles scientifiques consacrés à cette étude – de la source aux effets – des déchets plastiques dans le continuum terre-mer en Europe.  Ces  études scientifiques sur neuf grands cours d’eau européens montrent une pollution « alarmante » de ces petites particules qui dés le fleuve se fragmente en microéléments pour atteindre « trois microplastiques par mètre cube d’eau« .

« Notre hypothèse de départ, c’était que la transformation des plastiques en microplastiques se produisait en mer, sous l’effet du soleil et des vagues », indique Jean-François Ghiglione à Mer et Marine.« On voit une pollution diffuse et installée« , explique-t-il. L’ hypothèse de départ a été rapidement balayée par l’expérience, dès la première étape de la mission dans la Tamise. L’Europe est au moins autant polluée que le reste du monde, c’est une sacrée mauvaise nouvelle. »D’une part, les « petits microplastiques » (entre 0,5 et 0,025 millimètre) sont mille fois plus nombreux et trente-cinq fois plus concentrés que des particules plus grandes, même en amont d’un cours d’eau où les déchets plastique sont pourtant moins dégradés qu’en mer. « Nous en avons relevé jusqu’à une centaine de microgrammes par litre, indique Alexandra Ter Halle, chimiste au laboratoire Softmat de l’université de Toulouse. Aucun autre polluant n’atteint cette valeur-là. »

« 100% des prélèvements contenaient des microplastiques« , a témoigné  Romain Troublé, directeur général de la Fondation Tara Océan. Les microplastiques ont envahi les fleuves européens, de l’Elbe en Allemagne à l’Ebre en Espagne, en passant par la Seine et la Garonne. « Ce qu’on voit c’est une pollution diffuse et installée » qui « arrive de partout » dans les fleuves.

Environmental Science and Pollution Research (ESPR)

https://link.springer.com/article/10.1007/s11356-023-26883-9

Mission Tara Microplastics: a holistic set of protocols and data resources for the field investigation of plastic pollution along the land‑sea continuum in Europe

En 2024 la France poursuit une baisse des GES comme de nombreux polluants atmosphériques

Selon le bilan du CITEPA les émissions de GES poursuivent leur trajectoire à la baisse en 2024, de façon plus faible qu’entre 2022 et 2023, avec une réduction de 1,8% en 2024 par rapport à 2023, soit une réduction de 6,7 Mt CO2e (hors puits de carbone). d’après les chiffres provisoires publiés par le Citepa (Centre interprofessionnel technique d’études de  la pollution atmosphérique) le 28 mars.C’est le secteur de l’industrie de l’énergie qui enregistre la plus forte baisse, de 11,6% par rapport à 2023.

Les émissions de la plupart des polluants atmosphériques suivent également une tendance à la baisse, c’est le cas du dioxyde de soufre [SO2] (-1,4% par rapport à 2023 ; -1,1 kt), des oxydes d’azote [NOx] (-1,7% ; -11 kt) et des particules fines de diamètre inférieur à 2,5 micromètres [PM2,5] (-1,5% ; -2,5 kt). En revanche, une hausse des émissions de 3,8% (+39,6 kt) est estimée pour les composés organiques volatils non-méthaniques [COVNM].

« On est sur une bonne trajectoire de baisse globale des émissions, par contre le rythme de baisse ralentit. C’est pour cela qu’il faut des actions complémentaires et une mobilisation, c’est l’objet de ce Conseil de planification écologique », fait également savoir le Secrétariat général à la planification écologique.

Cependant face aux rumeurs de limitation des ZFE, qui dans les zones très urbaines pourraient encore améliorer ces résultats, nous sommes très dubitatifs et dans l’attente de positionnements bénéfiques !

Revoir l’utilisation de l’aspartame (E 951) serait nécessaire

De nombreux produits alimentaires dit « light » utiliseraient l’additif E951 pour remplacer les sucres, or l’aspartame molécule chimique de cet additif  a été classé par le CIRC  en 2023 comme « peut-être cancérogène pour l’homme » (groupe 2B) sur la base d’une « indication limitée »de cancer chez l’homme (en particulier, pour le carcinome hépatocellulaire, qui est un type de cancer du foie. Or l’utilisation à faible dose permet encore à cet instant  son usage industriel avec comme justificatif : l’exposition du consommateur est très inférieure à la DJA ( dose journalière admissible). 

Déjà en 2009 une étude de l’INSERM sur plus de 100 000 adultes( Nutinet santé) avait  établit un lien clair entre la consommation d’aspartame et un risque accru de certains cancers…

Après de nombreuses controverses des associations ouvrent une pétition pour demander l’interdiction du E951.La Ligue contre le cancer, Foodwatch et Yuka ont lancé mardi 4 février une pétition pour réclamer l’interdiction de cet édulcorant. Ces acteurs associatifs et privés invoquent « le principe de précaution » dans le cas d’un produit classé dans la catégorie des « cancérogènes possibles » par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En Europe, il est désigné par le sigle E 951 sur l’étiquette de vos produits, le « 9 » désignant la famille des édulcorants.

« Aspartame and cancer risks », Institut Ramazzini, 2007​​​​​​​

Écarts artificiels et risque de cancer  Inserm : résultats de l’étude de cohorte basée sur la population de NutriNet-Santé   Publié: 24 mars 2022

The Effects of Non-Nutritive Artificial Sweeteners, Aspartame and Sucralose, on the Gut Microbiome in Healthy Adults: Secondary Outcomes of a Randomized Double-Blinded Crossover Clinical Trial, 2020​​​​​​​

Publication des résultats de l’évaluation des dangers et des risques liés à l’aspartame, Centre International de Recherche sur le Cancer, 2023​​​​​​​

SOS Océans un pré-sommet avant la conférence de l’ONU à Nice en juin

En cette fin mars a eu lieu un pré-sommet, baptisé SOS Océan, à Paris, aux musées de l’Homme et de la Marine en présence de leaders d’opinion, décideurs politiques, scientifiques et défenseurs de l’océan du monde entier. L’objectif est de préparer le terrain en amont du sommet de Nice et d’appeler à un plan d’action ambitieux. « Les conclusions de cet événement seront portées sur la scène internationale, jouant un rôle clé dans l’adoption d’engagements audacieux et transformateurs à l’Unoc », indique le gouvernement.

L’association Bloom vient de publier un rapport sur la surpêche et le chalutage de grande profondeur à l’occasion du sommet SOS Ocean, soulignant que les chalutiers sont responsables de 90% de la destruction des fonds causée par la pêche française, détruisant chaque année en moyenne 670 000 km², un seul passage de chalut de fond tuant entre 20 et 50% des invertébrés présents sur la zone. Les chercheurs montrent que dans l’Hexagone, 85% des volumes de poissons capturés par les chaluts de fond pourraient être pêchés par des lignes, casiers et filets, techniques de pêche bien moins impactantes.L’association a interpellé le Président afin de  faire preuve de courage politique pour annoncer la mise en place d’une véritable protection maritime et donc une interdiction immédiate des méthodes de pêche destructrices comme le chalutage de fond et le chalutage pélagique dans 30% des eaux françaises, par façade maritime, et la mise en place d’un tiers de ces zones sous protection « stricte » sans aucune activité extractive. Elle demande également une interdiction des navires de plus de 25 mètres dans les eaux côtières (12 milles nautiques) et l’engagement d’une transition du secteur de la pêche permettant de lui redonner un horizon de viabilité économique et sociale. Face à l’inaction des pouvoirs publics, BLOOM appelle également les distributeurs à prendre leurs responsabilités pour répondre à l’urgence écologique ainsi qu’aux aspirations des citoyens en cessant d’acheter progressivement leurs poissons s’ils proviennent de chalutiers ayant pêché dans des zones protégées. BLOOM a mis à disposition des supermarchés une liste rouge mondiale des chalutiers pêchant dans les aires marines supposées être « protégées ».

Et la Fondation Tara défendra également à Nice « le principe de protection de l’océan« . Il consiste à protéger l’océan « par défaut« , au-delà des frontières nationales, c’est-à-dire dans les eaux internationales (Haute mer), les grands fonds marins et l’océan austral. « La protection doit devenir la norme et non plus l’exception. C’est à ceux qui veulent exploiter les ressources de l’océan de prouver l’innocuité de leurs actions et non aux ONG qui le défendent. La charge de la preuve doit être inversée ! », défend Romain Troublé, directeur général de la fondation.

Rapport Bloom :

Deux études inédites pour sortir des pêches destructrices et mettre fin à la déforestation sous-marine