Tous les articles par Jacqueline Collard

Un arrête du 20 février pose des recommandations sanitaires à propos de l’exposition au radon dans l’habitat

La radon est un gaz radioactif, incolore et inodore d’origine naturelle que l’on peut trouver partout : dans l’air, le sol et l’eau. Issu de la désintégration de l’uranium et du radium présent dans la croûte terrestre, une partie du radon produit par les roches peut parvenir à l’air que nous respirons. Mais s’il se dilue rapidement dans l’air, il peut atteindre des concentrations élevées dans des lieux confinés tels que les habitations pouvant atteindre plusieurs milliers de Bq/m³.

Si L’OMS recommande le seuil de 100 Bq/m3 dans les bâtiments, seuil à partir duquel le risque de cancer des poumons augmente de 16%, il faut essentiellement retenir que le risque de développer un cancer des poumons augmente proportionnellement à la durée d’exposition au radon.

Si le radon est présent partout en France, il se trouve en concentration plus élevée dans les zones localisées sur les grands massifs « anciens » (Massif armoricain, Massif central, Corse, Vosges, etc.) ainsi que sur certains grès et schistes noirs. Pour faciliter la lecture de cette cartographie et permettre à chacun de connaître le potentiel radon de sa commune, l’arrêté du 27 juin 2018  a divisé la France en 3 zones à potentiel radon et a réparti 7000 des 35357 communes françaises dans une de ces 3 zones ce qui permet de connaitre son exposition potentielle..

Des campagnes de mesures mises en œuvre par l’IRSN et la Direction Générale de la Santé (DGS) depuis les années 80 ont permis de dresser une cartographie des concentrations moyennes en radon dans les habitations.

Un risque principalement présent dans les habitations et dont l’information aux acquéreurs et locataires est obligatoire depuis le 1er juillet 2018.

Au journal officiel du 1er Mars: L’Arrêté du 20 février 2019 relatif aux informations et aux recommandations sanitaires à diffuser à la population en vue de prévenir les effets d’une exposition au radon dans les immeubles bâtis

: https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2019/2/20/SSAP1900884A/jo/texte/fr

Une nouvelle analyse met l’accent sur l’impact carbone de notre alimentation

L’alimentation est responsable de nombreuses émissions de gaz à effet de serre (GES) au niveau mondial.Dans cette nouvelle étude « Estimer les émissions de gaz à effet de serre de la consommation alimentaire : méthodes et résultats », I4CE présente différentes méthodes de comptabilisation de la consommation, leurs avantages et leurs limites, ainsi que leurs résultats.

En cherchant à mettre en cohérence plusieurs études internationales parues ces dernières années, les experts d’I4CE (Institute for Climate Economics) estiment que la demande alimentaire mondiale génère de 22 % à 37 % des rejets de gaz à effet de serre, tous secteurs confondus. Une fourchette large, qui s’explique notamment par la difficulté à chiffrer l’effet du changement d’affectation des sols, c’est-à-dire la déforestation entraînée par la production alimentaire.

L’achat en circuit court ou en agriculture biologique se révèle moins significatif en termes de bilan carbone.

L’étude de l’I4CE évalue le poids des différentes étapes de la production alimentaire. « Les deux tiers des émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation de nourriture sont rejetées avant la sortie du produit de la ferme, précise Lucile Rogissart.  La transformation et le transport comptent pour 20 % et la phase finale, du magasin à l’assiette, pour 13 %. »le secteur de l’élevage génère à lui seul 63 % des rejets de l’alimentation alors qu’il ne fournit que 16 % des calories consommées dans le monde.

La lutte contre le gaspillage alimentaire constitue l’autre axe à privilégier. « Diviser le gaspillage par deux permettrait de réduire les émissions d’environ 5 % », insiste l’étude de l’I4CE, qui appelle également à réduire la consommation de produits très transformés, suremballés ou importés par avion et à respecter la saisonnalité. Un fruit poussant en serre chauffée génère « 6 à 9 fois plus d’émissions qu’un même fruit produit en saison », notent les auteurs.

www.i4ce.org/wp-core/wp-content/uploads/2019/03/0301-I4CE2984-PolitiquesAlimentairesEtClimat-Note20p-web.pdf

Les aliments ultra-transformés une fois encore désignés par Nutrinet

Qu’est-ce qu’un aliment ultra-transformé ?

Les aliments qualifiés d’ultra-transformés dans l’étude constituent le groupe 4 (soit le plus élevé) du classement international Nova, qui distingue les produits en fonction du degré de transformation de leurs ingrédients. Le groupe 4 réunit les produits fabriqués selon un processus industriel et contenant de nombreux additifs – additifs dont l’objectif est de créer des aliments conservables longtemps, bon marché et consommables très facilement.

Leur apport énergétique est fort en raison de la grande quantité de sucre et de gras qu’ils contiennent, à l’inverse de leur apport nutritionnel. Ils représenteraient environ 50 % de l’offre en supermarché en France, d’après Anthony Fardet, ingénieur agronome et spécialiste de la nutrition, un chiffre qui monterait à 80 % dans les rayons diététiques et même à 100 % en ce qui concerne les céréales pour enfants d’après une enquête de La Nutrition.

Alors que  la consommation d’aliments ultra-transformés (AUT) était déjà associée à un risque accru de contracter des maladies chroniques (dyslipidémies, obésité, hypertension, cancer), elle accroîtrait aussi les risques de mortalité “globale”. C’est ce que suggèrent les résultats d’une étude NutriNet-Santé, publiés dans le Journal of American Medical Association

Dans cette étude ont été analysées les habitudes alimentaires de 44 551 participants âgés d’au moins 45 ans et suivis entre 2009 et 2017. Les données permettent de dévoiler un profil type du consommateur d’AUT : en surpoids, vivant seul, ne pratiquant pas ou peu d’activité physique et disposant d’un revenu et d’un niveau de qualification faibles. Les AUT représentent, en moyenne pour tous les participants, 14,4 % des aliments qu’ils consomment (en poids) et 29,1 % de leur apport énergétique total.

Augmenter de 10 % la part des aliments ultratransformés dans l’alimentation accroîtrait de 15 % le risque de mortalité. C’est l’un des enseignements d’une étude portant sur les habitudes alimentaires de plus de 40 000 personnes, suivies entre 2009 et 2017. Le lien de causalité reste cependant à définir.

Pendant le suivi, 602 participants sont décédés. Après un ajustement visant à éliminer les autres facteurs de risques, les chercheurs ont conclu qu’une hausse de 10 % des AUT dans le régime alimentaire est associée à un risque de mortalité accru de 15 %, toutes causes confondues. Ils précisent cependant que d’autres études prospectives seront nécessaires afin de confirmer ces résultats et d’en définir les mécanismes.

Références :

• “Association Between Ultraprocessed Food Consumption and Risk of Mortality Among Middle-aged Adults in France”, dans Journal of American Medical Association, fév. 2019.

Mangeons vrai. Halte aux aliments ultratransformés !, d’Anthony Fardet, éd. Thierry Souccar, 2017.

« Exclusif : 81% d’aliments ultra-transformés au rayon “diététique” et 100% des céréales pour enfant », dans La Nutrition, juin 2017.

Cancers pédiatriques : 1ère cause de mortalité chez les moins de 15 ans

Une équipe américaine de la Harvard T.H. Chan School of Public Health a réalisé une estimation du nombre de nouveaux cas annuels de cancer chez les enfants dans 200 pays. Leur travail a permis une extrapolation par rapport aux données existantes car de nombreux pays ne disposent pas d’un registre épidémiologique digne de ce nom. Elle montre que le nombre de nouveaux cas pourrait être au moins deux fois supérieur à celui actuellement admis. Passant ainsi de 224 000 en 2015 à près de 397 000 en réalité ! Près de la moitié de ces enfants (43%) ne bénéficie donc d’aucun diagnostic, et logiquement d’aucune prise en charge. Comme dans de nombreux domaines, la situation est très variable selon les pays du monde. Ainsi, seulement 3% des cancers pédiatriques ne sont pas diagnostiqués en Europe et aux Etats-Unis.

En France, les cancers pédiatriques sont des maladies rares qui représentent 1 à 2% de l’ensemble des cancers. Chaque année, environ 1 750 nouveaux cas de cancers sont recensés chez les enfants et adolescents. Un enfant sur 440 environ sera atteint d’un cancer avant l’âge de 15 ans. 
 Le cancer est la première cause de mortalité chez l’enfant âgé de plus d’un an, avec 6000 décès par an en Europe.

Le Plan cancer 2014-2019 a fait de la pédiatrie l’une de ses priorités, afin d’améliorer l’accès des enfants, adolescents et des jeunes adultes à l’innovation et à la recherche.

Parmi les cancers les plus fréquents chez l’enfant, on retrouve les leucémies (29% des cas), les tumeurs du système nerveux central (24%), les lymphomes (11%), les tumeurs embryonnaires qui représentent un quart des cancers de l’enfant (néphroblastome, neuroblastome, rétinoblastome,…), puis, moins répandus, les sarcomes, cancers du rein, tumeurs osseuses, mélanomes ou encore les cancers du foie

Les cancers survenant avant l’âge de 14 ans sont dits pédiatriques les plus courants sont les suivants : source : Incidence et survie à 5 ans des cancers pédiatriques et Incidence départementale des cancers pédiatriques

En France Traitement : INCa – lesdonnees.e-cancer.fr – 2017

Etude américaine : The Lancet Oncology, 26 février 2019

Une étude INRS sur les masques destinés à la prévention contre les nanomatériaux

Les nanomatériaux ouvrent à la recherche et à l’industrie des perspectives nombreuses et variées. L’émergence de ces nouveaux matériaux et la prise en compte des particules ultra-fines émises lors de certains procédés industriels amènent à se poser la question des risques encourus lors de l’exposition professionnelle. En 2016, environ 425.000 tonnes de nanomatériaux manufacturés ont été mises sur le marché en France par plus de 1.400 entreprises françaises et étrangères.

Pour pallier au manque de données sur les masques de protection respiratoire vis-à-vis des nanomatériaux, l’institut a réalisé une étude en laboratoire sur leur performance en fonction de l’appareil, du rythme respiratoire, de la taille des particules, etc.

Dangers potentiels pour la santé

L’appareil respiratoire constitue la voie principale de pénétration des nano-objets dans l’organisme humain. Ils peuvent également se retrouver dans le système gastro-intestinal après avoir été ingérés ou après déglutition lorsqu’ils ont été inhalés. La pénétration à travers la peau des nano-objets est une hypothèse encore à l’étude.

Compte tenu de leur taille, les nano-objets inhalés ou ingérés seraient capables de franchir les barrières biologiques (nasale, bronchique, alvéolaire…) et de migrer vers différents sites de l’organisme via le sang et la lymphe (processus de translocation).

« Il ressort de l’ensemble de cette étude que le paramètre le plus influent sur la protection respiratoire n’est pas la taille des particules mais l’ajustement du masque« , a indiqué Sandrine Chazelet, responsable d’études à l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS)

www.inrs.fr/risques/nanomateriaux/ce-qu-il-faut-retenir.html/news-32918-guide.pdf

www.inrs.fr/risques/nanomateriaux/prevention-risques.html