Tous les articles par Jacqueline Collard

Inquiétude grandissante sur la mise en oeuvre de la 5G

Alors que les entreprises de télécommunications à l’échelle mondiale sont bien résolues, avec l’appui des gouvernements, à déployer dans les deux prochaines années, le réseau sans fil de cinquième génération (5G). Cette décision produira ce qui est considéré comme un changement sociétal sans précédent à l’échelle mondiale.

L’offensive de l’industrie des télécommunications pour le déploiement du réseau sans fil de cinquième génération (5G) se déroule avec l’appui des gouvernements. Les signataires de cet appel demandent d’y mettre un terme à cause des conséquences irréversibles pour la santé et l’environnement que cette technologie va provoquer.

Or à l’Organisation des Nations Unies, à l’OMS, à l’Union européenne, au Conseil de l’Europe et dans les gouvernements de tous les pays, nous soussignés, médecins, scientifiques, membres d’organisations environnementales et citoyens de 168 pays (au 29 mars 2019), demandons urgemment l’arrêt du déploiement du réseau sans fil de 5G (cinquième génération) y compris depuis les satellites spatiaux. En effet, la 5G entraînera une augmentation considérable de l’exposition au rayonnement de radiofréquence, qui s’ajoutera au rayonnement induit par les réseaux de télécommunications 2G, 3G et 4G déjà en place. Or on a déjà la preuve des effets nocifs du rayonnement de radiofréquence pour les êtres humains et l’environnement. Le déploiement de la 5G revient à mener des expériences sur les êtres humains et l’environnement, ce qui est considéré comme un crime en vertu du droit international.

La liste des médecins, scientifiques, membres d’organisations environnementales et citoyens ayant signé cet appel est disponible ici.

Ce que la plupart des gens ignorent, c’est que cette nouvelle réalité entraînera aussi un changement environnemental sans précédent à l’échelle planétaire. Il est impossible d’imaginer la densité prévue des émetteurs de radiofréquences. Outre les millions de nouvelles stations de base terrestres 5G qui seront installées et les 20.000 nouveaux satellites qui seront lancés dans l’espace, 200 milliards d’objets émetteurs, selon nos estimations, feront partie de l’internet des objets d’ici 2020, et un billion (mille milliards) d’objets quelques années plus tard. Il y a déjà eu un déploiement commercial de la 5G à basse fréquence et à faible débit au Qatar, en Finlande et en Estonie mi‑2018. Quant au déploiement de la 5G à très hautes fréquences (ondes millimétriques), il a déjà commencé dès la fin 2018.

Précautions nécessaires pour l’utilisation des écrans pour les enfants

Le neuroscientifique Stanislas Dehaene, président du Conseil scientifique de l’éducation nationale créé à l’initiative de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale, a adressé une mise en garde sur l’utilisation des écrans à l’école.

Lancé par le gouvernement de François Hollande en 2015, le plan numérique à l’école se voulait ambitieux. Jean-Michel Blanquer s’interroge. Depuis la rentrée 2018, il a interdit l’utilisation des portables dans l’enceinte des écoles et des collèges. Il avait même déclaré dans un entretien en août 2017, qu’il ne fallait pas exposer les enfants aux écrans avant 6 ans.Après l’engouement, le doute, sur le tout-numérique à l’école ?

Frédéric Bernard, neuropsychologue à l’université de Strasbourg, a récemment montré en quoi les sensations dues au papier renforcent l’apprentissage du texte, dans une tribune publiée dans The Conversation, le 29 mars, études scientifiques à l’appui.
Pour sensibiliser les familles aux conséquences des abus d’utilisation d’écran sur la santé (obésité, myopie, sommeil…) et sur le développement de leurs enfants, des associations lancent les semaines « dix jours sans écrans » dans les collèges et les lycées. Un moyen aussi de sensibiliser les élèves à leur temps de consommation d’écran.

Simultanément , les académies des sciences, de médecine et des technologies soulignent la responsabilité des parents et éducateurs dans l’utilisation des technologies numériques il y a trop souvent une surexposition importante et un mésusage, avec un écran utilisé comme « calmant ». Car le temps passé sur les écrans ne cesse d’augmenter. Les chiffres – qui ne sont pas mentionnés dans le nouvel appel – sont éloquents. En moyenne, les enfants de 6 à 17 ans passaient, en 2015, 4 heures et 11 minutes par jour devant un écran, selon des données de l’étude Esteban menée par Santé publique France (SpF). Au jeu des additions, cela représente pas moins de 1 526 heures en une année. Alors qu’un enfant passe 900 heures par an à l’école, il passe désormais 1200 heures devant un écran !

 

Le plan EUCOPHYTO II+ arrivera-t-il à solutionner les problèmes liés aux pesticides ?

Le bilan annuel du plan Ecophyto II en Auvergne-Rhône-Alpes a été présenté le 13 février 2019 à la COREAMR agro-écologie (instance de gouvernance du plan Ecophyto II sur ce territoire).

Le plan Ecophyto 2018 devait réduire la consommation des pesticides de 50 % en France d’ici 2018 « si possible ». A mi-parcours, c’est le constat d’un échec cuisant. C’était donc «impossible» avec les moyens mis en oeuvre. Pour redresser la barre, le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll avait  présenté le plan Ecophyto 2, la deuxième monture de ce plan.

Face à ce nouvel échec, les quatre ministères annoncent le lancement du plan « Ecophyto II+ »dans le cadre des Etats généraux de l’alimentation (la loi EGA) pour les organismes de développement et les distributeurs de produits phytos. Ce dernier intègre les mesures du plan d’action sur les produits phytopharmaceutiques et une agriculture moins dépendante aux pesticides. Ce projet a été  présenté à la commission agronomie-environnement de la Chambre régionale d’agriculture et au groupe technique Ecophyto des Chambres d’agriculture. 

Le projet de plan Ecophyto 2+ sera copiloté par les Ministères en charge de l’agriculture, de l’environnement, de la santé et de la recherche. Les objectifs en terme de réduction de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques restent identiques à ceux du plan Ecophyto 2.  Des actions complémentaires sont prévues notamment en lien avec l’évaluation des risques liés aux produits phytopharmaceutiques pour les utilisateurs et les riverains, la recherche de nouvelles solutions alternatives à l’usage de ces produits, l’amplification du transfert et de l’appropriation de ces solutions par les agriculteurs. L’ambition de ce projet de plan est d’aller plus loin qu’Ecophyto 2 et d’accentuer la logique de résultats.

Parmi les actions engagées précédemment, citons des exemples d’évolutions prévues à ce jour dans le projet de plan Ecophyto 2+ :

  • Le déploiement de l’action des « groupes 30 000 » est renforcé avec l’objectif d’atteindre les 30 000 agriculteurs engagés dans ces groupes d’ici 2021
  • L’accompagnement des agriculteurs sera orienté vers la réduction des herbicides et la sortie du glyphosate.
  • La surveillance biologique du territoire, avec notamment les bulletins de santé du végétal : les objectifs restent identiques mais les financements seront réduits de façon conséquente. De même, les budgets dédiés à l’animation régionale ecophyto et les actions régionales de communication  seront fortement réduits
  • Les outils du Grand plan d’investissement seront également mobilisés pour soutenir le développement et la mise sur le marché de nouvelles solutions technologiques en agroéquipement ou en biocontrôle
  • Dans le plan Ecophyto 2, le dispositif des CEPP (certificat d’économie de produits phytopharmaceutiques) est expérimental avec une première échéance fixée en 2021 pour que les distributeurs atteignent l’objectif fixé en terme de CEPP et la mise en place des premières sanctions financières. Dans le projet de plan Ecophyto 2+, ce dispositif ne serait plus expérimental et l’échéance de 2021 serait avancée.
  • la troisième version de son plan destiné à réduire progressivement l’utilisation des pesticides « tout en maintenant une agriculture économiquement performante ».

La hausse continue de la concentration en CO2 inquiète les scientifiques

La concentration dans l’atmosphère du CO2, principal responsable du réchauffement climatique, est au plus haut depuis 3 millions d’années, rendant inéluctable la hausse dramatique de la température de la planète et du niveau des océans en quelques siècles, mettent en garde des chercheurs. Les scientifiques estimaient jusqu’alors que le niveau actuel de dioxyde de carbone comme déjà très haut.

Les scientifiques estimaient jusqu’alors que le niveau actuel de dioxyde de carbone, un peu supérieur à 400 parties par million (ppm), n’était pas plus important que celui d’il y a 800.000 ans, lors d’une période marquée par des cycles de réchauffement et de refroidissement de la Terre qui se poursuivraient aujourd’hui sans le réchauffement lié aux activités humaines.A l’époque, des arbres poussaient en Antarctique et le niveau des océans était 15 mètres plus haut.Des carottes de glace et de sédiments marins prélevés à l’endroit le plus froid de la planète révèlent désormais que la barre des 400 ppm a en fait été dépassée pour la dernière fois il y a 3 millions d’années, pendant le Pliocène. Mais en 2017, les émissions de gaz à effet de serre ont dépassé tous les records dans l’histoire humaine, et les engagements des États signataires de l’Accord de Paris conduiraient le monde vers +3°C.

Mais malgré les promesses, ces émissions liés aux énergies fossiles et à l’agriculture augmentent inexorablement. En octobre, les scientifiques du Giec tiraient la sonnette d’alarme : pour rester sous les 1,5°C, il faudrait réduire les émissions de CO2 de près de 50% d’ici 2030.Avec une concentration à 412 ppm, et en progression, certains experts estiment qu’un réchauffement de la planète de 3 à 4°C est probablement inéluctable.

Les diverses formules du Lévothyrox ne seraient pas équivalentes

Des travaux franco-britanniques, publiés jeudi 4 avril dans la revue Clinical Pharmacokinetics, objectivent pour la première fois les plaintes déclarées par plusieurs dizaines de milliers de malades de la thyroïde. Merck avait procédé à un essai dit de « bioéquivalence moyenne » visant à s’assurer que les deux formules avaient un effet identique.

Selon les auteurs de cette nouvelle étude , il y a bien des différences importantes entre l’ancienne et la nouvelle version du Levothyrox.Cinq chercheurs ont passé au peigne fin les données fournies par le fabricant,Merck. Sur les 200 personnes qui ont testé cliniquement les deux versions, 40% ont subi des variations hormonales dans la norme et 60% étaient hors limite. Pour les victimes du Levothyrox, c’est une reconnaissance de la réalité des effets secondaires subis. « On a été en souffrance, on a été malmenés », rappelle Sylvie Chereau, présidente du collectif « Victimes du Levothyrox Occitanie ». Un peu plus de 30 000 patients ont signalé en France des effets indésirables liés à cette nouvelle version sans qu’ils aient été entendus.

Ils indiquent que les deux formulations du médicament commercialisé par Merck ne sont pas substituables pour chaque individu : près de 60 % des patients pourraient ne pas réagir de la même manière aux deux versions du médicament. Ces travaux sont susceptibles de remettre en cause le plan de développement prévu par la firme pour sa nouvelle version du Levothyrox, qui doit être déployée dans 21 pays européens au cours des prochains moi