Tous les articles par Jacqueline Collard

Un rapport de la Commission européenne pointe le manque d’efficacité des normes sur l’air en Europe

La conclusion de l’évaluation menée par la Commission européenne sur les directives de 2004 et de 2008 sur la qualité de l’air est sans appel, et relève que les normes ne sont pas respectées et qu’elles devraient être alignées sur les seuils de l’Organisation mondiale de la santé.

La pollution de l’air continue à être le «problème numéro un de santé lié à l’environnement » au sein de l’Union européenne avec « plus de 400 000 morts prématurés par an», admet d’emblée la Commission dans son rapport. En France, le nombre de morts imputés aux particules fines et au dioxyde d’azote (NO2) oscille entre 48 000 et 67 000 par an selon les méthodes de calcul. Selon une étude inédite, les particules fines seraient à l’origine de 800 000 morts prématurées par an en Europe et de près de 9 millions à l’échelle de la planète.

Déjà dans son rapport 2018 publié en octobre, l’Agence européenne de l’environnement avait déjà conclu que l’exposition aux particules fines (PM2,5, de diamètre inférieur à 2,5 micromètres) principalement, était responsable d’environ 422 000 morts prématurées (avant l’âge de l’espérance de vie) dans l’ensemble des quarante et un pays européens, dont 391 000 dans les vingt-huit Etats membres de l’Union européenne (UE). Par exemple l’UE fixe une limite annuelle d’exposition de 25 µg/m3 ,ce qui est notoirement  insuffisant pour protéger la santé des Européens, affirment les chercheurs, d’autant que L’OMS recommande  de ne pas dépasser le seuil de 10 µg/m3. Les auteurs rappellent que l’exposition à long terme aux PM2,5 augmente de 13 % les risques de développer des pathologies coronariennes par palier de 5 microgramme (µg)/m3.

Global Exposure Mortality Model » (GEMM)

Le million de signatures de l’Appel des coquelicots est franchi : une ICE prend la relève

89% des Français sont pour une interdiction totale des pesticides d’ici à cinq ans. Il y a un an, cette semaine, nous commencions partout en France les rassemblements pour l’appel des coquelicots : un an après nous avons atteint le million de signatures mais nous ne relâchons pas nos efforts.

Deux études récentes nous intiment de poursuivre nos efforts sans relâche.

La première décrit l’impensable : le crash en cours des populations d’invertébrés terrestres en Europe est plus rapide encore que les estimations publiées jusqu’à présent ; leur biomasse a chuté de 67% en 10 ans.

La 2ème émane du CNRS est publiée dans Plos One ( que vous retrouverez sur notre site en Novembre) sur les fameux SDHI (la succinate déshydrogénase (SDH), hormone qui perturbe le système respiratoire du vivant.

Or, une initiative en provenance de l’Europe à la demande de plusieurs pays (Italie, Roumanie, France,  Autriche,  Allemagne,  Belgique et Grèce) nous engage encore plus : c’est une ICE (outil d’Initiative populaire)  pour interdire les pesticides de synthèse d’ici 15 ans ?  Nous sommes sollicités pour une nouvelle récolte de signatures qui se déroulera jusqu’au 30 septembre 2020, sur les sites Save Beens and Farmers et Générations Futures pour la France. Pour parvenir à une demande efficace, la France devra dépasser en France 55 000 signatures.

Un livre édifiant: » pas de plastique dans nos assiettes »

CANTINE SANS PLASTIQUE FRANCE : Des perturbateurs endocriniens à la cantine par « l’association Cantine sans plastique »: un livre préfacé par Ana Soto et Jane MunckeLes normes sanitaires et la réduction des coûts ont poussé à une préparation des plats standardisés avec un usage intensif de contenants jetables; sacs de cuisson en plastique, barquettes en plastique jetable et vaisselle plastique sont devenus la règle.

Des parents d’élèves ont mené l’enquête et nous expliquent les risques sanitaires et les mesures concrètes à prendre pour protéger nos enfants dans les cantines des crèches, écoles, collèges et lycées.

Les records de concentration en CO2 continuent et inquiètent les scientifiques qui alertent

La France compte parmi les pays qui se sont fixés des objectifs les plus ambitieux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais ceux-ci sont loin, d’être atteints, même si notre pays a connu cette année 2018 une très légère baisse. « Les actions engagées par la France face au changement climatique sont nettement insuffisantes », déplore la climatologue Corinne Le Quéré, présidente du Haut Conseil sur le climat instance indépendante, actuellement composée de onze membres, mise en place par la volonté du président .

Les principaux gaz à effet de serre (GES) à l’origine du réchauffement climatique ont franchi de nouveaux records de concentration en 2018, et « aucun signe de ralentissement » n’est visible, et encore moins de diminution, de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, malgré tous les engagements pris au titre de l’accord de Paris sur le climat », a pointé le secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), Petteri Taalas, à l’occasion de la publication du bulletin annuel de l’OMM sur les concentrations de GES présente cette fin novembre à l’ONU.

D’après les scientifiques, le dioxyde de carbone (CO2), qui est associé aux activités humaines et constitue le principal gaz à effet de serre persistant dans l’atmosphère, a battu un nouveau record de concentration en 2018, à 407,8 parties par million (ppm), soit 147 % de plus que le niveau préindustriel de 1750, « Il convient de rappeler que la dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, c’était il y a 3 à 5 millions d’années : la température était de 2 à 3 °C plus élevée qu’aujourd’hui, et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres au niveau actuel », a souligné Petteri Taalas.

L’inquiétude de l’OMM est d’autant plus forte que l’augmentation annuelle de la concentration de CO2, qui persiste pendant des siècles dans l’atmosphère et encore plus longtemps dans les océans, a été supérieure au taux d’accroissement moyen des dix dernières années.

La commission parlementaire conclut sur la chlordécone aux Antilles

Le chlordécone est un pesticide qui a été utilisé massivement pendant plus de vingt ans dans les plantations de ­bananes afin de lutter contre le charançon.

Il a été banni aux Etats-Unis dès 1975, classé cancérogène possible par l’Organisation mondiale de la santé en 1979, et ce n’est qu’en  1990 que la France a  décider de son interdiction et en 1993 pour l’étendre aux Antilles après trois ans de dérogations. Et il aura fallu 2008  pour que le premier « plan chlordécone » ait  été activé pour tenter de réduire l’exposition de la population à l’insecticide.

Une décennie plus tard, on constate la contamination des sols, les rivières et toute la chaîne alimentaire . Ainsi c’est la quasi-totalité des Antillais (95 % des Guadeloupéens et 92 % des Martiniquais, selon Santé publique France) qui sont imprégnés. L’exposition au chlordécone, est également reconnu comme un perturbateur endocrinien, il augmente les risques de prématurité, les troubles du développement cognitif et moteur des nourrissons ou encore de cancers de la prostate. Avec 227 nouveaux cas pour 100 000 hommes chaque année, la Martinique est la région du monde la plus touchée.

« L’État a fait subir des risques inconsidérés, au vu des connaissances scientifiques de l’époque, aux populations et aux territoires de Guadeloupe et de Martinique », pointe le rapport, qui souligne que « le maintien de la production bananière a trop souvent pris le pas sur la sauvegarde de la santé publique et de l’environnement ». Selon les éléments rassemblés par la commission d’enquête, l’Etat connaissait la dangerosité de la molécule et son caractère persistant dans l’environnement, dès 1969, et la reconnaissance du danger a été trop longtemps ignorée.