Tous les articles par Jacqueline Collard

Les coûts des assurances explosent face aux éléments extrêmes du climat

Les coûts économiques des catastrophes naturelles continuent d’exploser. C’est ce que montre le dernier rapport de la Swiss Reinsurance Company (Swiss Re), compagnie d’assurance et de réassurance suisse,  chiffre chaque année les pertes économiques liées aux catastrophes naturelles et climatiques, et les coûts liés à l’assurance des sinistres.

La multiplication des tempêtes, ouragans et inondations partout dans le monde avec l’effet de la crise climatique constitue  l’un des leviers majeurs de la hausse des coûts des catastrophes en 2024. Par exemple en Europe  les phénomènes climatiques comme les fortes inondations d’Espagne qui on fait près de 230 morts, ou la tempête Boris en Europe Centrale auraient ainsi coûté directement près de 10 milliards d’euros en 2024.D’après leurs calculs, les catastrophes naturelles auraient coûté en 2024 près de 300 milliards d’euros (310 millions de dollars), un chiffre en hausse de près de 26% par rapport à la moyenne des 10 années précédentes. Pour les compagnies d’assurances, les coûts se montent à près de 130 milliards d’euros de pertes assurées, soit une augmentation de 33% par rapport à la dernière décennie.

Et ne faisons pas l’impasse sur ce que le réseau mondial des banques centrales annonce:  soit  près de 15% du PIB qui pourrait être perdu en 2050 à cause du réchauffement climatique.

Comme le montre ce rapport, la hausse des coûts est  le résultat du déficit d’adaptation des sociétés et des économies mondiales face à une réalité climatique de plus en plus difficile. Face à cette alerte, Jean Haegeli économiste en chef du groupe Swiss Re « souligne la nécessité d’une adaptation combinée à une couverture d’assurance adéquate capable de soutenir la résilience financière ».

En quoi notre environnement peut-il être bénéfique à notre santé

Santé publique France nous révèle avec une méthode habituellement appliquée à la pollution de l’air,  les bienfaits d’un environnement urbain plus vert et plus tourné vers une mobilité physique pour la population.

« Les politiques publiques visant à augmenter le nombre d’espaces verts urbains, promouvoir les mobilités actives (marche et vélo), améliorer la qualité de l’air, et réduire le bruit des transports et la chaleur en ville se traduisent annuellement par des bénéfices importants pour la santé de l’ensemble des habitants de chaque métropole, en termes de mortalité, de morbidité, de recours aux soins et de gêne », affirme l’agence sanitaire.

Pour rappel, les espaces verts correspondent, selon l’OMS, à « tout terrain urbain sur lequel se trouve toute sorte de végétation, qu’elle soit sur des terrains privés ou publics, quelles que soient sa taille ou ses fonctions, et peut inclure des zones ‘bleues’ (comme des étangs, des lacs ou des ruisseaux) et des rues longées d’arbres ».

Selon les scénarios locaux mis en place, « un espace vert peut contribuer à éviter entre 1 et 2 décès par an parmi la population résidente, soit entre 1,6 % et 5,9 % de la mortalité annuelle selon les cas ».

Les bénéfices pour la santé engendrés par les espaces verts se manifestent via des mécanismes complexes qu’il est utile de connaitre pour les valoriser:

  • l’atténuation des expositions à des facteurs de stress environnementaux ;
  • la participation au développement des capacités : pratique d’une activité physique, cohésion et lien social… ;
  • le rétablissement des aptitudes par le ressourcement : restauration psychologique, bien-être et réduction du stress ;
  • la participation à la protection de la biodiversité en ville, associée à des bénéfices pour la santé mentale, notamment.

Cette étude prouve que les choix d’aménagements urbains et les décisions des acteurs locaux peuvent influencer positivement la santé des Français. Pour le Dr Caroline Semaille, « agir sur ces facteurs implique des transformations importantes du territoire, qui doivent être concertées et planifiées pour être durables et équitables »

C’est pour cette raison que nous sommes impliqués dans les réflexions territoriales de nos métropoles pour un urbanisme favorable à la santé.

https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/pollution-et-sante/air/articles/pollution-atmospherique-evaluations-quantitatives-d-impact-sur-la-sante-eqis-pa

https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2024/espaces-verts-urbains-mobilite-active-reduction-de-la-pollution-de-l-air-sante-publique-france-evalue-leurs-benefices-pour-la-sante

Un programme expérimental sur le recyclage des stylos injecteurs (des diabétiques)

C’est chaque année, plus de 84 millions de stylos sont utilisés en France, ce qui représente 1 500 tonnes de plastique. Autant de déchets nuisibles à l’environnement. Mais aujourd’hui un programme expérimental RECYPEN lancé dans 4 régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est, Haut-de-France, Occitanie) propose justement le recyclage des stylos injecteurs pré-remplis jetables.

« Aujourd’hui, les stylos d’insuline usagés suivent des trajectoires trés variées », explique Damien Conzatti, responsable des relations entreprises à la Fédération Française des Diabétiques (FFD). « Beaucoup finissent par erreur ou méconnaissance dans la poubelle classique, tandis que d’autres sont jetés dans les boîtes jaunes Dastri, ce qui complique leur gestion. » Pour optimiser cette collecte, la FFD joue un rôle clé en informant les patients sur les bonnes pratiques. « Retirer systématiquement l’aiguille et la jeter dans une boîte Dastri est essentiel. Quant aux stylos, ils peuvent maintenant bénéficier de filières spécifiques de recyclage. » Damien Conzatti rappelle que chaque dispositif médical doit être traité de manière adaptée pour limiter son impact sanitaire et environnemental tout en limitant les contraintes au quotidien pour les patients.

« Pour la phase pilote, Dastri a équipé 7 000 pharmacies avec des kits de collecte. Selon un baromètre Ifop, 73 % des pharmaciens saluent cette initiative, témoignant d’un intérêt croissant pour les enjeux environnementaux. L’expérimentation explore aussi des usages innovants des plastiques recyclés, avec l’ambition de les réintégrer dans le circuit médical. Entièrement gratuit, Recypen pourrait s’étendre à l’échelle nationale si les résultats sont concluants, contribuant ainsi à préserver les ressources non renouvelables. »

Plus d’informations : www.dastri.fr

L’accentuation du changement climatique est enclenché: des actions s’imposent

Après avoir eu un  deuxième mois de novembre le plus chaud dans le monde, « il est de fait certain que 2024 sera l’année la plus chaude enregistrée et dépassera de plus de 1,5°C le niveau pré-industriel ». C’est le constat sur lequel alerte, ce lundi, le Service changement climatique (C3S) de l’observatoire européen Copernicus. Selon le Giec  la barre d’1,5°C sera probablement atteinte entre 2030 et 2035., et  ce quelle que soit l’évolution des émissions de gaz à effet de serre de l’humanité, proches du pic, mais loin de baisser.

Les politiques actuelles des nations emmènent le monde vers un réchauffement « catastrophique » de 3,1°C au cours du siècle, voire 2,6°C si les promesses de faire mieux sont tenues, selon l’ONU Environnement.

Selon leurs derniers calculs , le monde n’est pas du tout en bonne voie de réduction de sa pollution carbone pour éviter une très forte aggravation des sécheresses, des canicules ou des pluies torrentielles déjà observées, coûteuses en vies humaines et en impacts économiques.

Or ce mois de Novembre a été marqué par une succession de typhons dévastateurs en Asie, en Amérique,  comme  la poursuite de sécheresses ou d’inondations historiques en Afrique australe ou en Amazonie

En France l’État a été  accusé depuis 2021 de ne pas respecter sa trajectoire de réduction d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 . Si des condamnations pour inaction climatique ont déjà été prononcées à l’encontre des États, comme chez nous, et plus les impacts du réchauffement climatique et des catastrophes environnementales vont devenir graves, plus les bases juridiques pour attaquer des individus,  que ce soit des dirigeants, des actionnaires, ou des responsables politiques précis,  vont devenir une réalité.

Face au réchauffement climatique qui devient plus préoccupant chaque année, l’inaction climatique ne peut plus être permise

Des restrictions d’accès aux réseaux sociaux pour les enfants et adolescents

Un nouveau pays s’apprête à limiter l’usage des réseaux sociaux pour enfants et adolescents : il s’agit de l’Australie pour les moins de 16ans.

En France la Loi du 7 juillet 2023 vise à instaurer une majorité numérique à 15 ans  et à lutter contre la haine en ligne promeut des dispositions pour mieux prévenir et poursuivre les délits en ligne, comme le cyberharcèlement et crée le 3018, le numéro vert pour lutter contre ce cyberharcèlement ; 

Selon Surfshark, de nombreux pays tentent de s’attaquer à l’addiction aux réseaux sociaux des plus jeunes,  des restrictions sont actuellement  en vigueur dans 24 pays (en date du 11 mars 2024). En Chine, en Russie, en Corée du Nord, en Iran, au Myanmar et au Turkménistan, ce sont principalement les réseaux sociaux étrangers qui ont été bannis par les autorités, et dans les  pays de la péninsule Arabique – Émirats arabes unis, Qatar, Oman, Yemen, ils restreignent l’utilisation de certains réseaux. L’Agence espagnole de protection des données a également déclaré qu’elle travaillait sur un système d’identification pour bloquer l’accès aux mineurs qui tenteraient de contourner la loi.

Le gouvernement chinois a mis en place des mesures drastiques pour limiter l’addiction aux réseaux sociaux. Depuis 2023, les jeunes chinois de moins de 18 ans n’ont pas accès à Internet entre 22h et 6 heures du matin.

Le 1er ministre australien annonçant cette restriction en ajoutant que les réseaux sociaux étaient « une plateforme favorisant la pression sociale, une source d’anxiété, un canal pour les escrocs et, pire que tout, un outil pour les prédateurs en ligne ». Il a déclaré vouloir que les jeunes Australiens « lâchent leurs téléphones et aillent plutôt sur les terrains de foot et de cricket, de tennis, de volley et à la piscine ».Des enseignements incitant les enfants à réfléchir « de manière critique » à ce qu’ils voient en ligne devraient être adoptés, à l’instar de la Finlande,

La problématique de l’addiction aux réseaux sociaux chez les plus jeunes est de plus en plus prise en compte par les États. Une étude de l’OMS publiée le 25 septembre dernier, révélait qu’en 2022, 11 % des adolescents montraient des signes d’utilisation problématique des réseaux sociaux. Ils n’étaient que 7 % quatre ans plus tôt. Ces adolescents présentaient des symptômes similaires à ceux de l’addiction : incapacité à contrôler son utilisation excessive, sensation de manque et abandon d’autres activités au profit des médias sociaux et conséquences négatives d’une utilisation excessive dans la vie quotidienne.

Adopté le 23 avril 2022 et entré en vigueur le 17 février 2024, le Digital Services Act marque un tournant décisif dans la régulation juridique des réseaux sociaux. L’objet de cette proposition est de mettre fin au régime d’irresponsabilité des plateformes en les obligeant à être transparentes sur leur technique de modération des contenus.

Loi du 7 juillet 2023   https://www.legifrance.gouv.fr/eli/loi/2023/7/7/JUSX2306064L/jo/texte