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L’ECHA confirme la présence de produits toxiques en puériculture

La prématurité est la première cause de mortalité infantile dans le monde. A l’occasion de la dernière conférence sur la prématurité  l’ONU et l’UNICEF ont déclaré « Une urgence silencieuse dont l’ampleur et la gravité ont longtemps été sous-estimés et qui entrave les progrès en matière de santé et de survie de l’enfant. Des données montrent que les perturbateurs endocriniens sont une partie de l’explication, même s’ils n’expliquent pas tout.

Or à la demande de la Commission européenne une étude a été réalisé  par l’Agence des produits chimiques ( ECHA) qui a identifié la présence de produits chimiques dans des articles de puériculture.La Commission veut contribuer ainsi,  à l’élaboration d’une éventuelle restriction, pour protéger les enfants de ces substances. « Les enfants peuvent être exposés à ces substances dangereuses lors de leur utilisation, par exemple par contact cutané, oral ou olfactif, a noté l’Echa. Ils sont particulièrement vulnérables aux dommages causés par les substances chimiques en raison de leur petite taille, de leur physiologie et de leur organisme en développement. »

Le rapport précise ce que la proposition de restriction pourrait couvrir, les dérogations potentielles et les limites de concentrations recommandées ainsi que les échéances à fixer.

L’enquête de l’ECHA, s’appuie sur des informations provenant de 48 sources différentes, montre que des substances cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR) peuvent être présentes dans les produits de puériculture (articles). Les métaux comme le cobalt et le plomb, ainsi que les phtalates comme le DEHP, sont les substances CMR les plus courantes dans les articles de puériculture.

 Parmi les substances à potentiel d’exposition moyen ou élevé figurent par exemple le formaldéhyde, l’acétaldéhyde, des amides, l’acrylonitrile, le benzène, le phosphate de trixylyle, l’acide benzoïque, les borates, des retardateurs de flamme bromés (par exemple le tétrabromobisphénol A).

https://www.chemeurope.com/fr/news/1182003/l-enquete-de-l-echa-revele-la-presence-de-substances-chimiques-toxiques-dans-les-produits-de-puericulture.html

Un rapport supplémentaire faisant le lien entre climat et santé

Chaque année, « The Lancet » publie son « compte à rebours :  le Lancet Countdown”. Dans sa dernière édition, elle alerte plus que jamais sur les conséquences dramatiques du changement climatique sur notre santé.

Le compte à rebours du Lancet est une collaboration internationale en matière de recherche qui suit de manière indépendante l’évolution des incidences des changements climatiques sur la santé et les nouvelles possibilités sanitaires de l’action pour le climat. Dans sa huitième présentation, ce rapport 2023 s’inspire de l’expertise sur 114 scientifiques et praticiens de la santé de 52 instituts de recherche et d’organismes des Nations Unies dans le monde entier, il présente son évaluation la plus complète à ce jour.

Elle vient confirmer ce « compte à rebours sur la santé et le changement climatique » à quelques jours de la conférence internationale sur le climat (COP28) de Dubaï. Pour la première fois, une journée sera dédiée à la santé, le 3 décembre.

Alors que va s’ouvrir cette  prochaine COP , que de plus en plus de rapports alarmants montrent les efforts considérables des scientifiques pour alerter sur cette dérive climatique qui ne peut plus être négligée ni en France ni ailleurs dans le monde. Longtemps notre pays a été assez épargné mais ces 2 dernières années on a vu combien  nos régions ont elles même été impactées: sécheresses, tempêtes, feux de forêts, inondations, immersions, glissements de terrain etc..Au cours des huit dernières années, il a été confirmé qu’il s’agissait des huit années les plus chaudes jamais enregistrées.

« Il est nécessaire d’améliorer la préparation à ces phénomènes extrêmes et de veiller à ce que nous atteignions l’objectif de l’ONU en matière d’alerte rapide pour tous au cours des cinq prochaines années », a déclaré le professeur Petteri Taalas Secrétaire général de l’OMM .En 2022, les habitants du monde entier ont été exposés, en moyenne, à 86 jours de températures potentiellement mortelles, selon le « compte à rebours » du Lancet.

Et alors devons nous, nous contenter de rassemblements internationaux pour démontrer que l’action est urgente!l’inaction n’est plus possible. Comme dit la FNH ( fondation pour la nature et l’homme) c’est avec la mobilisation de toutes et tous, avec vous, que nous réussirons la transformation écologique et solidaire de notre société, seul choix d’avenir possible.

La transition écologique est une de ces alternatives : elle implique que chacun adopte un ensemble d’écogestes à l’échelle individuelle. Mais elle appelle aussi des transformations profondes, structurelles et collectives, de l’organisation de la société pour accompagner l’adoption de ces nouvelles habitudes. Nous ne  devons plus nous, nous contenter de rassemblements internationaux pour démontrer que l’action est urgente! Chacun a son rôle à jouer et exiger des politiques des mesures nécessaires pour des alternatives indispensables.

https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(23)01859-7/fulltext

Mortalité liée à la chaleur en Europe au cours de l’été 2022.

Nat Med. 2023; : 1857-1866

Envisager l’équité environnementale: changement climatique, santé et justice raciale.

Lancet. 2023; : 64-78

Sixième rapport de synthèse du GIEC (AR6): changement climatique 2023.

Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2023 : https://report.ipcc.ch/ar6syr/pdf/IPCC-AR6-SYR-SPM.pdf

https://atmosphere.copernicus.eu/europes-summer-wildfire-emissions-est-est-ces 15 ans

https://www.adaptation-changement-climatique.gouv.fr/actualites/veille/accelerer-adaptation-au-changement-climatique-cese-rend-avis

Réduire la pollution plastique : une exigence planétaire

Les négociateurs de 175 pays avec près de 2 000 délégués, viennent de passer  une semaine au siège du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), à Nairobi, pour tenter de trouver un terrain d’entente sur un projet de traité visant à résoudre le problème croissant de la pollution plastique.Ils ne sont pas intervenus à un accord . Après la capitale kényane, les discussions doivent se poursuivre en avril 2024 au Canada pour se conclure en Corée du Sud fin 2024.

Il est d’autant plus urgent de s’en préoccuper que la pollution plastique devrait s’aggraver : la production annuelle a plus que doublé en vingt ans pour atteindre 460 millions de tonnes. Elle pourrait tripler d’ici à 2060 si rien n’est fait. Qui plus est le plastique joue aussi un rôle dans le réchauffement climatique : il représentait 3,4 % des émissions mondiales en 2019, chiffre qui pourrait plus que doubler d’ici à 2060, selon l’Organisation de coopération et développement économiques (OCDE).

L’enjeu de ces négociations était de taille car le plastique, issu de la pétrochimie, est déjà partout : des déchets de toutes tailles se retrouvent tant  au fond des océans qu’ au sommet des montagnes les plus hautes,  transporté par les vents comme par les eaux; c’est ainsi qu’il se retrouve déjà dans les tissus biologiques vivants. Aujourd’hui, 81% des produits fabriqués en plastique finissent en déchet en moins d’un an. Dans le monde, l’équivalent d’un camion-poubelle de plastiques par minute se retrouve dans l’océan. (source : L’Atlas du plastique, 2020, publié par le Mouvement Break Free From Plastic).

C’est pourquoi il faut envisager ,  d’en suspendre la production mondiale telle qu’elle se poursuit aujourd’hui ! L’impact de la pollution plastique sur les écosystèmes, le climat, l’économie et la santé humaine coûte à la planète entre 300 et 600 milliards de dollars par an.

Si les différentes parties se rejoignent sur la nécessité d’un traité, elles divergent sur le fond. Les ONG plaident pour la réduction de 75 % de la production d’ici à 2040 tandis que des pays producteurs de pétrole et les lobbies des industries plastiques militent davantage en faveur du recyclage : ce qui n’est pas selon nous une solution puisqu’elle ne limite pas la production mais l’encourage sur le long terme.

projet de traité publié en septembre 2023

https://wedocs.unep.org/bitstream/handle/20.500.11822/43239/ZeroDraftFr.pdf

Le crime environnemental enfin reconnu ?

Un comité d’experts commissionné par l’association Stop Ecocide a rendu fin juin une définition du crime d’écocide, après six mois de travaux, la cour pénale internationale par l’intermédiaire de juristes spécialistes du droit pénal international et du droit de l’environnement, a publié le 22 juin une définition juridique de l’écocide, avec pour objectif, d’amender le Statut de Rome de la Cour pénale Internationale, qui définit les crimes internationaux .

L’objectif est donc d’ajouter les atteintes à l’environnement aux côtés du crime de génocide, des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre et du crime d’agression. L’inscription de l’écocide dans le droit international permettrait que les auteurs soient traduits en justice devant la Cour pénale internationale ou dans toute juridiction qui l’a ratifiée.”

À l’issue de longues négociations, la Commission, le Conseil et le Parlement européen se sont entendus jeudi 16 novembre sur un compromis de directive qui inscrit la criminalité environnementale dans le droit pénal européen.Si la directive révisée sur la protection de l’environnement par le droit pénal ne cite pas directement le crime d’écocide, elle introduit une infraction dite “qualifiée” qui vise à incriminer les atteintes les plus graves à l’environnement en se référant à la définition d’écocide retenue par les experts de la Fondation Stop Ecocide.

“Pollutions étendues, accidents industriels ou feux de forêt massifs, sont couverts par l’infraction qualifiée de façon comparable au crime d’écocide tel que débattu dans le droit international”, précise ainsi le texte.

Reste à le faire ratifier par les différents Etats , l’affaire n’est donc pas terminée !

Le glyphosate reconduit : à quoi donc servent les études indépendantes ?

Les polémiques autour du glyphosate durent depuis de nombreuses années. Emmanuel Macron avait promis dès 2017 de l’interdire « au plus tard » en 2021, avant de revenir sur son engagement .

Le glyphosate est un herbicide non sélectif pulvérisé chaque année sur des millions d’hectares de cultures. Depuis sa première commercialisation en 1974, cette molécule de synthèse a accompagné le développement de l’agriculture intensive. Le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) l’avait classé cancérogène probable dès 2015,et cependant les agences sanitaires semblent désormais l’ignorer!

Les c8onclusions de l’Inrae et de l’Ifremer, instituts de recherche publics spécialistes de l’agriculture et de la mer, ont souligné la réalité de la contamination de l’environnement par les pesticides, et l’impact négatif sur la biodiversité et les écosystèmes. Leur méta-analyse avait mobilisé pendant deux ans une quarantaine d’experts qui avaient passé en revue quelque 4.000 études scientifiques déjà publiées,« et plus de 626 000 citoyens réunis autour de plus de 30 organisations de la société civile demandaient à la France de s’y opposer clairement”.

Le Gouvernement avait  engagé à travers les “plans ECOPhyto” des plans d’actions global pour la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires avec un objectif de -25% en 2020 et -50% en 2025,et pourtant la quantité de produits phytosanitaires utilisés continuent à augmenter!

Malgré cela les défenseurs du glyphosate disent que si l’on utilise ce produit en suivant bien le mode d’emploi, les consignes, alors il n’y a pas de danger prouvé…mais  surtout pointant soi disant l’absence de produits alternatifs.

Ce jeudi 16 novembre 2023, les États membres de l’UE se sont réunis une dernière fois pour voter le sort de l’herbicide glyphosate au sein de l’UE. De nouveau, ces derniers ne sont pas parvenus à exprimer un vote à la majorité qualifiée. Faute d’accord entre les États membres, la Commission est la dernière décisionnaire. Cette dernière “va ainsi procéder au renouvellement de l’approbation du glyphosate pour une période de dix ans, sous réserve de certaines nouvelles conditions et restrictions” avant le 15 décembre 2023. La Commission européenne a ainsi donné son feu vert à la prolongation de l’autorisation du glyphosate pour dix ans. La France s’est abstenue, et le ministre de la Transition écologique s’en est expliqué:« Ce vote ne va rien changer pour nous, la France va continuer à interdire des usages du glyphosate et à restreindre son utilisation », a affirmé le ministre de la Transition écologique. Nous verrons !