Réduire la pollution plastique : une exigence planétaire

Les négociateurs de 175 pays avec près de 2 000 délégués, viennent de passer  une semaine au siège du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), à Nairobi, pour tenter de trouver un terrain d’entente sur un projet de traité visant à résoudre le problème croissant de la pollution plastique.Ils ne sont pas intervenus à un accord . Après la capitale kényane, les discussions doivent se poursuivre en avril 2024 au Canada pour se conclure en Corée du Sud fin 2024.

Il est d’autant plus urgent de s’en préoccuper que la pollution plastique devrait s’aggraver : la production annuelle a plus que doublé en vingt ans pour atteindre 460 millions de tonnes. Elle pourrait tripler d’ici à 2060 si rien n’est fait. Qui plus est le plastique joue aussi un rôle dans le réchauffement climatique : il représentait 3,4 % des émissions mondiales en 2019, chiffre qui pourrait plus que doubler d’ici à 2060, selon l’Organisation de coopération et développement économiques (OCDE).

L’enjeu de ces négociations était de taille car le plastique, issu de la pétrochimie, est déjà partout : des déchets de toutes tailles se retrouvent tant  au fond des océans qu’ au sommet des montagnes les plus hautes,  transporté par les vents comme par les eaux; c’est ainsi qu’il se retrouve déjà dans les tissus biologiques vivants. Aujourd’hui, 81% des produits fabriqués en plastique finissent en déchet en moins d’un an. Dans le monde, l’équivalent d’un camion-poubelle de plastiques par minute se retrouve dans l’océan. (source : L’Atlas du plastique, 2020, publié par le Mouvement Break Free From Plastic).

C’est pourquoi il faut envisager ,  d’en suspendre la production mondiale telle qu’elle se poursuit aujourd’hui ! L’impact de la pollution plastique sur les écosystèmes, le climat, l’économie et la santé humaine coûte à la planète entre 300 et 600 milliards de dollars par an.

Si les différentes parties se rejoignent sur la nécessité d’un traité, elles divergent sur le fond. Les ONG plaident pour la réduction de 75 % de la production d’ici à 2040 tandis que des pays producteurs de pétrole et les lobbies des industries plastiques militent davantage en faveur du recyclage : ce qui n’est pas selon nous une solution puisqu’elle ne limite pas la production mais l’encourage sur le long terme.

projet de traité publié en septembre 2023

https://wedocs.unep.org/bitstream/handle/20.500.11822/43239/ZeroDraftFr.pdf