Tous les articles par Jacqueline Collard

L’IPBES vient de publier un nouveau rapport sur les interconnexions des crises

La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), le « Giec de la biodiversité », nous alerte sur les interconnexions étroites entre biodiversité, eau, alimentation, santé et changement climatique et  propose des réponses concrètes.

 Ce rapport est le fruit de 3 ans de recherches par 165 experts de 57 pays différents pour  répondre à ces crises de façon intégrée, avec des co-bénéfices pour chacun des 5 éléments (soulignant  l’imbrication de ces cinq « éléments » : la perte de biodiversité, la disponibilité et  la qualité de l’eau, l’insécurité alimentaire, les risques sanitaires et le changement climatique) et ce en 8 étapes.

Il en ressort que la perte de biodiversité, la pénurie d’eau, la sécurité alimentaire, la santé humaine et le changement climatique ne sont pas des problèmes isolés. Ils sont indivisibles, liés entre eux et interdépendants, ainsi comme ils sont intimement liés, lorsque l’un d’entre eux faiblit, les autres suivent.

L’évaluation Nexus de l’IPBES est la première évaluation globale qui examine les liens entre ces crises et identifie des solutions. Cette synthèse de connaissances scientifiques existantes,  recommande une approche globale : regarder et traiter de manière globale toute la chaine des grands défis planétaires et non pour chaque maillon isolément. En effet, les scientifiques avertissent des conséquences néfastes de vouloir régler un problème sans penser aux autres. Par exemple en s’attaquant « exclusivement » au changement climatique en ignorant les effets sur la nature.

Cette analyse est d’autant plus judicieuse après les échecs des 3 Cop spécifiques de 2024 et connaissant les couts estimés de l’inaction pointés dans ce rapport: coût  faramineux : l’IPBES l’évalue entre 10 000 et 25 000 milliards par an, soit 10 à 25% du PIB mondial.

Une approche globale pourrait semble-t-il être une solution salutaire pour tout le vivant, avec l’idée d’ agréger les travaux du GIEC et de l’IPBES.

https://www.ipbes.net/system/files/2021-04/ipbes_8_3_nexus_assessment_fr.pdf

https://ipbes.canto.de/v/IPBES11Media/landing?viewIndex=0

« Rapport sur les Nexus »

Attention au monoxyde de carbone (CO) en cette période de froid

Ces intoxications surviennent principalement durant la période de chauffage (à partir du mois de novembre) avec des appareils fonctionnant dans de mauvaises conditions (manque de ventilation et d’aération)

Les intoxications oxycarbonées surviennent dans un espace fermé soumis aux rejets de gaz de combustion dans 4 grands types de situation :

  • mauvaise évacuation des produits de combustion : conduits de fumée obstrués responsable d’un défaut d’évacuation des gaz issus de la combustion
  • absence ou mauvaise ventilation/aération de la pièce où est installé l’appareil à combustion : combustion incomplète = émission de CO
  • mauvais entretien des appareils de chauffage et de production d’eau chaude : les combustibles ne brûlent pas correctement et peuvent provoquer des émanations de CO
  • mauvaise utilisation de certains appareils (appareils de chauffage d’appoint utilisés trop longtemps, groupes électrogènes utilisés en intérieur…).
  • Le CO est un gaz incolore inodore et non irritant produit par la combustion incomplète d’une énergie inflammable (apport insuffisant en oxygène empêchant l’oxydation complète en CO2). Il diffuse très vite dans l’environnement et peut être mortel en moins d’une heure

Chaque année, plus d’une centaine d’épisodes d’intoxications au monoxyde de carbone (CO) est signalée à l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes. Il y a ainsi eu en 2023 : 147 incidents sur la région dont 30 en Isère. Pour notre département, sur l’année en cours, il y a déjà eu 32 situations d’intoxication dont 10 depuis fin octobre 2024.

En 2023, les enquêtes menées sur la région ont mis en évidence que la majorité des intoxications étaient liées à des chaudières, dont 1 décès. Il ressort aussi que les engins à moteur thermique dont des groupes électrogènes ont été responsables de plusieurs intoxications. Les braséros ont été responsables en 2023 d’intoxications dont un décès.

L’ARS a transmis récemment des informations à la presse quotidienne régionale pour informer le grand public :

https://www.auvergne-rhone-alpes.ars.sante.fr/monoxyde-de-carbone-recommandations-destination-des-particuliers-et-des-professionnels

Un kit de communication est mis à votre disposition sur le lien suivant :

https://www.auvergne-rhone-alpes.ars.sante.fr/monoxyde-de-carbone-ressources-pour-les-communes-bailleurs-gestionnaires-derp-et-autres-acteurs

Le cyclone qui a frappé Mayotte département français nous oblige à reparler de la culture du risque

Depuis des années le changement climatique prend des dimensions qui nous imposent des  mesures indispensables pour éviter les catastrophes humaines et environnementales. Cette année 2024 a connu partout dans le Monde, mais tout particulièrement cette année, tant en métropole que dans les territoires ultramarins des épisodes inquiétants., Du Nord à l’Ouest, du Var aux Cévennes, de la Loire à l’Ardèche , en Isère de la Bénarde à la Rivière, de la Martinique à Mayotte.

La culture du risque et l’anticipation doivent devenir des éléments nécessaires à prendre en compte dans notre perception  afin d’essayer de pallier à ces événements extrêmes.

Risques accrus lorsque les populations sont en grande précarité , domiciliées dans des lieux inondables , dans des zones à forts risques. Longtemps l’aménagement du territoire n’a a pas assez pris en compte ces éléments naturels qui se modifiaient au cours des années. Le contexte d’une augmentation forte des températures, tout particulièrement de la mer et des océans , mais aussi de sécheresses récurrentes, engageant des pluies torrentielles,  fragilisant certains  sites,  compromettant les habitats et les sols agricoles et finalement les populations autochtones.

Adapter notre pays aux conséquences du changement climatique nécessite un budget – évalué au minimum à 2,3 milliards par an pour les mesures incontournables à lancer dès maintenant, selon l’Institute for Climate Economics (I4CE).

Mais ne rien faire alourdirait encore plus la facture.

https://www.adaptation-changement-climatique.gouv.fr/comprendre/enjeux/le-cout-de-l-adaptation-et-de-l-inaction

Nous en profitons pour rappeler les documents du CEREMA  et ceux de la DREAL :

La culture du risque c’est d’abord connaître les risques majeurs de son territoire et cette connaissance doit ensuite ensuite être partagée par tous pour que l’ensemble des acteurs soit en capacité de se préparer et d’agir en conséquence.

Les territoires sont de plus en plus confrontés aux risques naturels. Aujourd’hui, les citoyens sont des acteurs incontournables dans la prévention des risques.
Pour guider les élus locaux dans les démarches de sensibilisation et d’implication des habitants, le Cerema publie un nouveau Petit Essentiel sur « La culture du risque : Les clés pour mieux impliquer les populations ».

https://www.cerema.fr/fr/actualites/culture-du-risque-clefs-mieux-impliquer-populations

Accueil

Sapin naturel ou sapin en plastique ?

Alors que  le rituel du sapin de Noël se met en place avec les préparatifs de fêtes familiales, il est intéressant de se pencher sur l’interrogation qui se pose à nous. Or plusieurs études nord-américaines datant d’il y a quelques années font une analyse carbone comparative entre un sapin naturel et un sapin en plastique.

Le bilan est clair : le bilan carbone de l’arbre est meilleur pour un sapin naturel que pour son équivalent en plastique… à part si ce dernier est utilisé pendant au moins vingt ans.

Le sapin naturel porte sur 85 % du marché, le choisir produit localement dans des forets non traitées, avec ses 3,1 kg eqCO2 lors de sa croissance serait à recommander  «En moyenne, de la graine à son abattage, il s’écoule 10 ans, dont classiquement 5 à 6 ans passés en plein champ », le Nordmann, espèce emblématique du pays, aurait même un bilan carbone négatif jusqu’à son arrivée en point de vente, où qu’il soit en Europe car dans sa première partie de sa vie, il a absorbé 0,6 kg de CO2″ .La proximité est une chose mais les conditions de production influent aussi, pas seulement d’ailleurs sur l’impact carbone mais sur l’empreinte environnementale en général (biodiversité, pollution des sols, de l’eau, etc.).

Sachons tout de même que 20 % en moyenne des sapins naturels achetés chaque année sont importés  et que les conditions de production en sont peu suivies.

Sur un autre registre essayons d’éviter, les colorations et le saupoudrage de neige artificielle. Ainsi recouvert de produits chimiques, le sapin n’aura d’autre choix que d’être incinéré avec les ordures ménagères, met en garde l’Ademe  et pensons à le déposer en déchetterie ou dans un point de collecte dédié. Le plus souvent alors, il sera  composté ou broyé (c’est pour cela qu’il ne faut pas l’asperger de produits chimiques), les copeaux servant de paillage pour retenir l’eau au pied des arbustes ou les protéger du froid.

Un sapin artificiel lui peut être fabriqué à partir d’autres matières moins carbonées que le plastique, c’est pourquoi on voit de plus en plus de sapins en bois dans les magasins de décorations : ils sont à privilégier.

La facture de l’alimentation à bas prix augmente les coûts

En plus de 60 ans,  la part de l’alimentation dans les budgets des ménages a été pratiquement divisée par deux, or lors de ces dernières années sont comptabilisés plus de 2 à 4 millions de personnes qui dépendent de l’aide alimentaire. Un nombre qui a augmenté avec la précarité qui s’est fortement accrue dans notre pays.  Simultanément ces personnes ont connu l’augmentation d’autres dépenses contraintes, notamment le logement et la mobilité, aggravant  les difficultés des ménages aux revenus les plus faibles, et c’est dans ce contexte que l’alimentation apparaît plus que jamais souvent comme la variable d’ajustement.

Dans notre pays c’est  4,3 millions de personnes (6,6% de la population) qui sont en situation de « privation matérielle et sociale sévère » . Le nombre des bénéficiaires s’accroit avec des aides alimentaires nécessaires, les profils en étant  de plus en plus variés: enfants , étudiants,  salariés précaires, chômeurs,  sans emplois, sans domiciles fixes, handicapés, etc..On constate également la croissance de plus d’un tiers de nouveaux bénéficiaires (38 % de personnes venant depuis moins de 6 mois) et sachant que 58 % des bénéficiaires viennent au moins une fois par semaine, contre 52 % il y a deux ans.

On comprend aisément que ceux qui ont un faible pouvoir d’achat se tourne vers une alimentation de produits « low coast », pouvant mettre en jeu leur santé,

Afin d’atteindre ces productions à bas prix,  seule l’agriculture intensive (bénéficiant des mesures de la PAC) peut répondre aux exigences de cout minimal, engageant des coûts environnementaux évidents.

Si l’on examine l’ensemble des conséquences de cette alimentation à bas prix, on voit bien que tous les aspects sociétaux sont concernés: social, sanitaire et environnemental.