Tous les articles par Jacqueline Collard

La conscience environnementale, plus que jamais, nécessaire

Matthieu Grossetête  sociologue spécialiste des inégalités sociales, signale ainsi qu’une vraie transformation écologique passera seulement par une société plus égalitaire.
Il fait le point de ce positionnement nécessaire dans un article de la Revue Française de Socio-Économie 2019/1  » Conversion écologique des modes de vie et démarcations sociales « .

Cet article met l’accent sur le caractère inégalitaire des pratiques écoresponsables (comme trier ses déchets, réduire ses déplacements, ses consommations énergétiques domestiques, etc.) qui finalement ne s’adressent pas à toute la société mais seulement à ceux qui  déjà possèdent les pré-requis qui leur permettent d’agir de façon écoresponsable : ce qui remet en cause une partie des axes de communication largement déployées. Il constate entre autre que les profils sociaux désireux de mettre en place ce type de pratiques “écocitoyennes” se trouvent principalement dans les zones urbaines ou parmi les populations néorurales et ne touchent qu’accessoirement les populations pour lesquelles ces pratiques seraient les plus utiles.

Certains sont obsédés par l’idée de ne pas gaspiller et la privation volontaire est perçue comme une forme valorisante d’autocontrôle et non pas comme un renoncement. Chez les classes populaires au contraire, les pratiques de sobriété existent, mais en raison du manque de moyens économiques. « On voit bien que dans la réalité, vivre avec le minimum et consommer peu, ce n’est pas réservé qu’aux classes moyennes et intellectuelles qui souhaitent repenser leurs modes de vie », souligne Anne de Rugy, professeur en sociologie à l’université Paris-Est-Créteil.

L’éco-anxiété : symptôme des désordres environnementaux

La docteure de santé environnementale Alice Desbiolles pose un diagnostic inédit sur les symptômes liés aux bouleversements environnementaux, à l’aune de la crise du Covid-19. Elle nous livre aussi les clés pour passer de spectateur solastalgique à acteur se réappropriant son identité et ses combats, de façon plus sereine. Les troubles qui découlent de cette conscience d’un monde à l’avenir incertain et menacé sont autant de marqueurs de l’éco-anxiété, ou solastalgie.

Alice Desbiolles est médecin. Son parcours l’a amenée à travailler à l’hôpital, au sein d’organismes gouvernementaux de santé publique, au ministère de la Santé, à l’Institut Pasteur et à participer à des missions sanitaires internationales. Elle est l’une des premières professionnelles de santé à avoir popularisé et porté médiatiquement l’éco-anxiété et les conséquences sanitaires du réchauffement climatique.

Invitation à repenser nos manières d’être, ce livre expose avec lucidité et sensibilité les moyens de vaincre la résignation qui nous guette. Il donne des clés pour passer de la déploration à l’action. Le défi est là : se rappeler que, face à la crise écologique, nous pouvons toujours prendre des décisions avisées. Ce concept novateur fait référence aux émotions et aux questionnements que provoque en nous la destruction chronique de notre environnement.

Alice Desbiolles, médecin de santé publique, pour son livre L’éco-anxiété (éditions Fayard) : Fiche détaillée du livre et extrait :

https://www.fayard.fr/documents-temoi…

 

2022 Grenoble capitale européenne verte

Grenoble a été choisie par l’Europe pour incarner en 2022 la Capitale Verte de l’Europe des transitions. Face aux trois autres villes finalistes Turin, Tallinn et Dijon, Grenoble a remporté le prix le jeudi 8 octobre 2020 grâce au caractère transversal et pionnier de ses actions en faveur de la transition écologique. Elle est la deuxième ville française à recevoir ce prix après Nantes en 2013, et succède à Lahti en Finlande, lauréate en 2021.

Pourquoi Grenoble est capitale verte ?

Toute l’année de nombreux événements vont se succéder mettant en évidence les différents axes engagés par la Métropole grenobloise quant aux transitions de plus en plus indispensables; nous faisons partie des acteurs concernés : venez nous rejoindre!

https://greengrenoble2022.eu/actualites/2-actualites.htm

https://greengrenoble2022.eu/

En cette période de fêtes les huitres n’y sont pas forcément !

Les zones côtières où grandissent les huîtres sont particulièrement exposées aux pollutions agricoles.

« Les huîtres peuvent être comparées à des aspirateurs marins, explique Thomas Sol Dourdin, doctorant à l’Ifremer. Ce sont des organismes filtreurs ! Tout ce qu’il y a dans l’eau (que ce soit du plancton, des résidus de métaux, des microplastiques ou des pesticides) passe dans l’huître ; aussi ce n’est pas surprenant que l’Ifremer ait aboutit à ces conclusions.

Dans le cadre de sa thèse soutenue en 2015, Audrey Barranger a exposé en laboratoire des huîtres au diuron, un herbicide fréquemment détecté dans les rivières et eaux côtières françaises parcolation des sols voisins. « Nous l’avons fait pendant la période de production de gamètes, qui s’étend principalement de juin à septembre, moment où l’on retrouve de fortes concentrations de pesticides dans le milieu marin » explique-t-elle. Ces expérimentations ont été réalisées à des concentrations « réalistes » de diuron, équivalentes à celles que l’on peut retrouver sur les côtes françaises. Le diuron n’est pas la seule substance chimique avec laquelle les huîtres peuvent entrer en contact. Atrazine, alachlor, glyphosate… Voilà quelques-uns des ingrédients du cocktail toxique dans lequel baignent ces délicieux mollusques. L’Ifremer a mené des études pour évaluer les effets de ce mélange insolite. Ces recherches ont également montré que l’herbicide avait des effets « épigénétiques » sur l’huître, c’est-à-dire des conséquences sur ses facultés d’adaptation.

En parallèle, la chercheuse a observé des anomalies de développement et un taux de croissance plus faible chez les mollusques exposés. « On ne peut pas faire de lien de cause à effet, mais nous avons une forte présomption que l’exposition au diuron pourrait expliquer ces performances physiologiques moindres », commente Farida Akcha, chercheuse au laboratoire d’écotoxicologie à l’Ifremer et ancienne directrice de thèse d’Audrey Barranger.

La dispersion de pesticides n’est pas le seul problème induit par l’agriculture intensive, la gestion et la qualité des eaux posant d’autres questions sur la pérennité des activités aquacoles. Pour que les huitres puissent se reproduire, grossir dans des conditions optimales,  il reste évident que les mélanges d’eau salée et douce doivent être de qualité.

 

La disparition des zones humides met en jeu la biodiversité

Le directeur général de l’UICN, Bruno Oberle souligne la nécessité urgente de protéger les zones humides et la riche biodiversité qu’elles abritent »

L’Union internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) estime qu’au moins 16 % des libellules sont menacées d’extinction, elles sont donc mentionnées dans une mise à jour de sa liste rouge qui est un inventaire mondial de l’état de conservation de la faune et de la flore. C’est la première fois que l’UICN fait un état des lieux des 6 016 espèces de libellules et demoiselles répertoriées dans le monde.

Entre 1970 et 2015, on estime que 35 % des zones humides dans le monde – lacs, rivières, marais ou encore zones côtières ou marines – ont disparu, selon un rapport de la Convention de Ramsar des zones humides. « Ces écosystèmes disparaissent trois fois plus vite que les forêts partout dans le monde. » Si les zones humides peuvent souvent paraître hostiles à l’homme,« elles fournissent des services essentiels », insiste Bruno Oberle, soulignant : « Elles stockent le carbone, nous donnent de l’eau propre et de la nourriture, nous protègent des inondations et sont l’habitat d’une espèce connue sur 10 dans le monde. »

Libellules et demoiselles sont « très, très sensibles aux changements dans l’environnement. Et elles servent donc de signal d’alarme sur ce qui se passe dans les zones humides à travers le monde », a expliqué Craig Hilton-Taylor, chargé de la liste rouge à l’UICN. « Le changement climatique est un facteur clé », rappelle Craig Hilton-Taylor, parce qu’il provoque des sécheresses qui ont un effet dévastateur sur leur habitat. Or, les libellules sont aussi un prédateur important des moustiques et autres mouches vecteurs de maladies.

Le rapport qui vient d’être présenté relate de cette liste rouge, qui est un document de référence de 142 577 espèces, faune et flore confondues, a franchi pour la première fois le cap des 40 000 (40 084) espèces menacées d’extinction.