Nanoproduits : “le risque ne peut pas être évalué, il ne peut donc pas être exclu”.

L’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset),  a rendu, mercredi 24 mars2010, un avis très attendu sur les “risques liés aux nanomatériaux pour la population générale et dans l’environnement”.

«Les nanos sont maintenant présents dans tout notre quotidien», a déclaré mercredi le directeur général de l’Afsset Martin Guespéreau, en présentant devant la presse un rapport sur les risques liés aux nanomatériaux pour la population et pour l’environnement.

Informer les consommateurs grâce à un étiquetage clair, assurer la traçabilité des nanomatériaux figurent parmi les principales recommandations de l’Afsset à l’issue de cette mission confiée depuis 2008.

Les effets restent mal connus

Plus de mille produits de consommation courante (raquettes de tennis, crèmes solaires, sel de cuisine, emballages alimentaires, vêtements) contiennent des nanomatériaux. Entre autres, des nanoparticules d’argent dont les propriétés antimicrobiennes sont exploitées pour des applications très diverses: chaussettes sans odeur, ustensiles de cuisine, pansements, tissus pour les grands brûlés, produits d’hygiène…
Les effets sur la santé et l’environnement des nanoparticules restent mal connus. D’abord, parce qu’à cette échelle, la matière acquiert des propriétés nouvelles qui compliquent toute analyse de toxicité.
Il faut «accélérer la recherche», indique Martin Guespéreau, relevant que seulement 2% des études publiées sur les nanomatériaux concernent leurs risques éventuels, alors que tout le reste est consacré à leur développement.
«Faire une évaluation sanitaire complète» prendrait «50 ans», dit-il, insistant sur la nécessité «de définir des méthodes simplifiées».

L’Afsset devrait, d’ici deux ans, établir une «grille d’évaluation» permettant un premier classement en fonction des risques.