Espérance de vie et santé publique : Le RES nous donne un éclairage différent

La santé est la traduction de la qualité de la relation de la personne humaine à son écosystème.

Cela permet de dire comment on arrive à cet état de bien être :

1) par une action sur l’écosystème (l’ex-prévention primaire et la vision classique de la santé publique)

2 ) par une éducation de la personne humaine pour lui permettre de gérer cette relation à son écosystème

3 ) lorsque l’équilibre est rompu intervient le système de soins.

Cette définition a le mérite de mettre les 3 aspects sur un même plan alors qu’aujourd’hui il y a une confusion entre santé et soins.

Cela rappelle la définition de la santé de l’OMS : la santé est un état de bien être physique, mental et social…. il y en a donc beaucoup des gens autour de nous qui n’ont pas la santé.

Le RES (Réseau Santé-Environnement) donne une autre définition de la santé : la santé c’est la vie dans le silence du corps et des organes. En tout cas c’est certain que les pathologies chroniques grèvent beaucoup la santé.

En médecine du travail, elles sont responsables de nombreuses inaptitudes témoins de la dégradation de la santé avant l’âge de la retraite.

Le RES nous parle de  cette notion d’indicateur de l’espérance de vie en bonne santé comme arguments pour les retraites, mais aussi pour justifier de décider de vivre (et produire) autrement !

“Espérance de vie” : cette expression est un abus de langage

Tout démontre que l’espérance de vie en bonne santé et encore plus l’espérance de vie tout court sont menacées par la montée des maladies chroniques qui se sont substituées aux maladies infectieuses comme cause dominante de mortalité et de morbidité.

C’est ce qu’il est convenu d’appeler “la transition épidémiologique”.

L’OMS qualifie cette “épidémie” de maladies chroniques comme “l’un des principaux défis du XXIe siècle”.

La France n’est pas épargnée, comme le montre la croissance des affections de longue durée (ALD) du régime général de l’assurance-maladie (90 % de la population), dont les maladies cardio-vasculaires, les cancers et le diabète représentent les trois quarts. L’augmentation actuelle de l’espérance de vie à la naissance est essentiellement celle des personnes nées au début du XXe siècle, principalement en milieu rural, dans un environnement peu pollué et avec un mode de vie plutôt sain au moins jusqu’à l’âge adulte.

La tendance actuelle, en matière d’espérance de vie, risque de s’inverser lorsque les générations nées après guerre vont vieillir. Ces dernières ont vécu dans un univers totalement différent de celui de leurs aînés. Polluées dès la vie foetale par les substances chimiques de synthèse, elles ont mangé, souvent dès la naissance, une nourriture plus ou moins déséquilibrée (trop de sucre, d’aliments raffinés, de produits appauvris par des transformations industrielles, etc.), effet amplifié par le développement de la sédentarité.

Ainsi les prédictions de l’Insee, pour qui l’espérance de vie va continuer à croître au moins jusqu’en 2050, reposent sur des données fondées sur l’impact du recul des maladies infectieuses, sans prendre en compte la réalité actuelle des maladies chroniques.

Un peu comme l’état-major de l’armée française avant- guerre croyait aux vertus de sa ligne Maginot sans voir que l’environnement avait changé depuis le précédent conflit. Avec le résultat qu’on sait.