Tous les articles par Jacqueline Collard

Les horaires de travail au delà de 55h/semaine promoteurs de l’AVC

Selon une vaste étude, publiée jeudi 20 août 2015, dans The Lancet, les horaires de travail à rallonge accroissent le risque d’affection coronaire et d’accident vasculaire cérébral (AVC).

Le rôle joué par le stress dans plusieurs maladies cardiovasculaires, dont les infarctus et les AVC, a déjà fait l’objet de nombreuses études, mais les effets des horaires de travail n’avaient jusqu’à présent pas été étudiés avec autant de précision.

En analysant les données fournies par des études portant sur 600 000 personnes originaires d’Europe, des États-Unis et d’Australie, des chercheurs ont découvert que travailler plus de 55 heures par semaine augmentait de 33 % le risque de faire un AVC et de 13 % celui de développer une maladie des coronaires (les artères nourricières du cœur) par rapport à un travail hebdomadaire de 35 à 40 heures.

Dans un commentaire joint à l’étude, le Dr Urban Janlert, de l’université suédoise Umea, rappelle que parmi les membres de l’OCDE (Organisation pour la coopération économique et le développement), la Turquie a la plus grosse proportion de salariés travaillant plus de 50 heures hebdomadaires (43 %), alors que les Pays-Bas ont la proportion la plus faible, moins de 1 %.

 Rappelons qu’en France le code du travail , un salarié ne peut travailler plus de 48 heures par semaine ou 10 heures par jour. Mais attention, ceux au forfait-jour échappent à cette règle. La loi impose toutefois un repos d’au moins 11 heures consécutives chaque jour et d’1 jour tous les 6 jours durant 24 heures ininterrompues.

Ce 13 août le point de dépassement de notre empreinte écologique est atteint

En moins de huit mois, notre société humaine a déjà consommé toutes les ressources naturelles renouvelables que la planète peut produire en un an. L’organisation non gouvernementale Global Footprint Network réalise ce calcul depuis une vingtaine d’années qui chaque année arrive plus tôt.
Grâce à des données fournies par les Nations unies, elle compare l’empreinte écologique, qui mesure l’exploitation des ressources naturelles de la Terre par l’homme, avec la biocapacité de la planète, c’est-à-dire sa capacité à régénérer ses ressources et absorber les déchets, comme les émissions de gaz à effet de serre. L’ONG détermine ainsi le jour de l’année où l’empreinte écologique dépasse la biocapacité. Pour 2015, ce « jour de dépassement » est le 13 août.

Toujours plus précoce, cette date avance de trois jours par an, en moyenne, depuis 1970. En 2005, elle tombait début septembre et en 1975, fin novembre. Si nous arrivons à nous accorder en cette fin d’année lors de la COP 21 sur une réduction de 30 % de nos émissions de CO2, nous pourrons infléchir la courbe. » En 2030, le jour du dépassement serait alors repoussé au 16 septembre, au lieu du 28 juin si rien ne change.
Dorénavant on peut considérer qu’ faudrait 1,6 planète pour répondre au besoin de l’humanité, même si tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne. Les Chinois auraient besoin de 2,7 Chine pour répondre à leur besoin. Ce qui la place devant la France (1,4) ou l’Inde (2), mais derrière la Suisse (3,5) ou le Japon (5,5). Et demain, si la tendance se poursuit, il faudra 2 planètes pour répondre à nos besoins en 2030.
Face à ce constat inquiétant, les 195 pays qui participeront aux négociations climatiques auront-ils encore les moyens d’inverser la tendance ?

« C’est un cercle vicieux : notre mode de consommation dégrade les écosystèmes dont nous dépendons. Il rejette des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, et le réchauffement climatique aggrave encore la situation », alerte Diane Simiu, directrice des programmes du WWF France, organisation de protection de l’environnement.Elle met aussi l’accent sur la politique énergétique : « Les gouvernements doivent agir dès maintenant, en accélérant le déploiement des énergies renouvelables, en renforçant l’efficacité énergétique et en supprimant leurs subventions aux énergies fossiles. » Pour vivre à nouveau, un jour, dans les limites de notre planète.

Le centre de recherches sur les ENR confirme leur succès

En 1990, l’Union européenne avait émis 5626,3 millions de tonnes de CO2. En 2012, les mêmes Etats en ont relargués 4546 millions de tonnes. Chaque européen est passé de 12 tonnes de GES par an émises à 9 tonnes, le tout en un quart de siècle.

Les rapports du centre de recherches sur les énergies renouvelables que les Etats membres doivent remettre tous les deux ans à la Commission européenne à propos des leurs progrès en matière de réduction des gaz à effet de serre (GES), montrent  sans ambiguïté le rôle croissant des énergies renouvelables.

Les éoliennes, panneaux solaires, centrales à biomasse, méthaniseurs ont bien quitté la place marginale qu’ils tenaient au début du siècle pour commencer à se substituer aux énergies fossiles.

C’est le secteur de l’électricité qui –sans surprise- contribue pour 64% à la réduction des GES par les énergies renouvelables. Un poids qui va croissant, cette part n’était que de 56,3% en 2009.

Le second secteur est celui du chauffage et de la climatisation comptant pour 31,3%, en baisse puisque cette part était de 39% en 2009. L’utilisation du bois, des déchets, de la géothermie pour la production de chaleur semble donc progresser beaucoup plus lentement.

Le troisième secteur est celui des transports comptant pour 4,7%. Les biocarburants sont responsables de l’essentiel des 33,8 millions de tonnes de GES évitées constatées en 2012 dans ce secteur qui stagne depuis 2009. Près des deux tiers des émissions évitées proviennent de cinq pays : l’Allemagne (144,5 millions de tonnes), la Suède (98 millions de tonnes), la France (82,4 millions de tonnes), l’Italie (70,94 millions de tonnes) et l’Espagne (56,86 millions de tonnes). On retrouve le même palmarès pour le secteur électrique.

lyon

Les 716 millions de tonnes épargnées correspondent en effet à une part de 13,6% des énergies renouvelables dans le mix énergétique européen encore largement dominé par le pétrole et le gaz. La directive européenne sur le climat  adoptée en 2009 impose aux Etats un objectif de 20% d’ici 2020.

Dans le cadre de la négociation sur le climat qui se déroulera à Paris en décembre, l’Union européenne a annoncé vouloir réduire ses gaz à effet de serre de 40% en 2030 avec une part de production des énergies renouvelables fixée à 27%. Soit le double de la production actuelle. Et potentiellement 1500 millions de tonnes de GES en moins dans l’atmosphère.

Consultation publique du décret sur l’économie circulaire et sur les déchets

Le ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie vient d’ouvrir, ce 6 août 2015, sur son site internet, une consultation publique relative au projet de décret « relatif à la promotion de l’économie circulaire et à la prévention et à la gestion des déchets ». Ce décret réunit, notamment, des mesures d’application des dispositions du titre IV de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte qui doit être prochainement promulguée, après après examen par le Conseil constitutionnel.
Ce projet de décret, qui comporte 31 articles, créé ou modifie de nombreux articles de la partie réglementaire du code de l’environnement mais aussi du code général des collectivités territoriales. Il fusionne plusieurs projets de décrets, en cours d’élaboration parfois depuis plusieurs mois.

Premier d’une longue série, ce texte détaille les mesures liées à l’économie circulaire et à la gestion des déchets.
Le gouvernement a mis en consultation, du 6 août au 4 septembre 2015, un premier projet de décret relatif à la loi sur la transition énergétique, adoptée le 22 juillet dernier. Il comporte neuf sections, relatives aux mesures sur les déchets et l’économie circulaire.

Pour consulter le projet de décret, cliquez ici.

Il ne se borne pas à décliner les mesures du titre IV de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte qui sera bientôt  promulguée et publiée. On notera notamment les dispositions relatives au service public local de collecte des déchets ou à la réforme, toutefois limitée, de la procédure de sortie du statut de déchet( article 20).

La réforme la plus « lourde » que comporte ce projet de décret est sans doute celle relative au contenu du contrat de gestion des D3E ( section 6 Article11 et 12) que les opérateurs de gestion de ces déchets – ménagers et professionnels – doivent conclure à bref délai avec les éco-organismes ou les systèmes individuels.

D3E

70 ans après, le Japon paie encore le prix de Hiroshima et Nagasaki

Le 6 août 1945, à 8h15, un B-29 américain largue une bombe atomique au-dessus de la  ville d’Hiroshima. Plus de 80 % des habitants dans un rayon d’un kilomètre autour du point d’explosion de « Little Boy » sont tués sur le coup. Quelque 70.000 personnes meurent instantanément, un bilan qui atteindra 140.000 victimes dans les mois suivants. Trois jours plus tard, le 9 août, les Etats-Unis lancent une nouvelle attaque sur la ville de Nagasaki, à 400km d’Hiroshima, où une deuxième bombe tue 70.000 personnes.
Au-delà de l’horreur des chiffres, les conséquences humaines sont extrêmement lourdes. Une vie de souffrances physiques et psychologiques attend les 450.000 survivants, les « hibakusha » (« exposés à la bombe »), chez qui la force et la chaleur de l’explosion, ainsi que les radiations, provoquent d’innombrables symptômes : perte des cheveux, cicatrices chéloïdiennes,(excroissances de peau qui se développent sur les cicatrices) leucémie et cancers, notamment.

« Soixante-dix ans après la bombe, les risques de cancers continuent d’augmenter chez les hibakusha », explique Noboru Takamura, professeur à l’Institut des maladies de la bombe atomique, fondé en 1962 au sein de l’université de Nagasaki. « Les risques de leucémie ont disparu après environ dix ans, mais on observe ces dernières années des maladies de la moelle osseuse nommées MDS », pour syndromes myélodysplasiques. Le risque de cancers multiples a aussi fortement augmenté au cours des trente dernières années, notamment chez ceux qui se trouvaient à moins d’1,5 km du centre de l’explosion.

Créé à l’origine pour étudier les conséquences à long terme sur la santé des hibakusha de Nagasaki, l’Institut a également dépêché des équipes à Tchernobyl quelques années après la catastrophe nucléaire de 1986, quand l’Union soviétique a autorisé l’accès aux chercheurs étrangers. Les scientifiques ont notamment étudié les conséquences de l’exposition aux radiations, externe par les nuages radioactifs et l’environnement, mais aussi interne, par la consommation d’eau et de nourriture contaminées.

Annie Annie Thébaud-Mony, directrice de recherches honoraires à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et spécialiste en santé publique nous transmets son appréciation sur le retour d’expérience de ces événements catastrophiques:

« Les effets biologiques des irradiations sont désormais connus pour être beaucoup plus diversifiés et complexes que ne le suggère le « modèle linéaire sans seuil » dont on parle généralement. Selon ce modèle adopté par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR), il n’existe aucune dose en deçà de laquelle il n’y aurait pas d’effet.

 Pour d’autres, il n’y aurait aucune conséquence pathologique en dessous de 100 millisieverts (mSv). Or des études ont montré que les effets sont, certes, liés à l’exposition aux radiations, mais de façon dite non linéaire. Et il existe aujourd’hui suffisamment d’éléments de preuve — théoriques et empiriques — pour penser que la relation entre la dose de rayonnement et la réponse biologique est peu susceptible d’être linéaire pour les faibles doses. Selon ces études, la réponse biologique part de zéro (dose nulle) et augmente ensuite fortement pour s’aplanir à des doses plus élevées. Ainsi, selon moi, l’hypothèse linéaire est non seulement non valide, mais elle contribue à obscurcir la lecture de l’évaluation du risque associé aux faibles doses car elle ne rend pas compte des effets pathogènes radio-induits chez les êtres humains.

Elle poursuit: « on devrait considérer non seulement les radionucléides projetés dans l’atmosphère au moment de l’accident — puis au cours des premiers jours et semaines qui suivent — mais aussi ceux libérés à faibles doses de façon continue par la suite et que l’on retrouve dans la contamination radioactive de l’air, de l’eau et du sol.

Ainsi, depuis 1987, les principaux radionucléides issus de la catastrophe de Tchernobyl sont constitués par le césium-137 et le strontium-90. Or, alors que la part de Cs-137 dans les premiers jours après l’explosion de la centrale ne dépassait pas 4% de l’irradiation externe totale, elle a constitué vingt ans après la catastrophe 95% de la dose totale d’irradiation humaine. Or, 40% des territoires de l’Europe ont été exposés au Cs-137 de Tchernobyl dont la contamination ne durera pas moins de 300 ans pour ce radio-élément !