Tous les articles par Jacqueline Collard

2 Mai Journée mondiale de l’asthme

Parmi les pathologies atteignant les poumons, l’asthme est un problème majeur de santé publique, à la fois pour sa sévérité, sa chronicité et sa fréquence. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 300 millions de personnes souffriraient d’asthme dans le monde.

Un tiers des Français souffrent d’allergies, essentiellement respiratoires. Un fardeau sanitaire et économique que dénoncent des pneumologues dans un Livre blanc, alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelle que le nombre  d’asthmatiques ne cesse de croître. C’est la maladie chronique la plus courante chez l’enfant. Près de 30% des Français (20 millions) sont allergiques (allergies respiratoires prédominantes, mais aussi alimentaires ou cutanées), contre 2 à 3% en 1970, selon l’association Asthme et Allergies. La France compte 4,15 millions d’asthmatiques (50% d’origine allergique chez l’adulte et 80% chez l’enfant), souligne Christine Rolland directrice de l’association de patients Asthme et Allergies qui a mis en ligne ce Livre Blanc .

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que, d’ici à 2050, la moitié de la population occidentale sera touchée, notamment à cause du réchauffement climatique et de la pollution.

Les allergies respiratoires sévères se développent de manière inquiétante, alertent des spécialistes dans un Livre blanc, qui réclame un plan d’action national pour lutter contre ces maladies encore trop souvent banalisées et méconnues.


Désormais les allergies ne se limitent plus à un nez qui coule ou à des éternuements à l’arrivée des beaux jours, soulignent-ils dans ce document qui vient de paraître. Face à l’émergence de formes de plus en plus sévères et complexes, ils souhaitent une adaptation du système de santé pour une meilleure et plus précoce prise en charge des patients, afin d’éviter l’aggravation de leur maladie.
Les maladies changent, il y a de plus en plus d’allergies différentes chez le même malade, comme des formes d’asthmes sévères associées à des
allergies alimentaires, relève le Pr Jocelyne Just, pneumologue pédiatre et présidente de la Société française d’allergologie (SFA), co-auteur de ce livre blanc.

Les allergies respiratoires sévères peuvent entraîner une dégradation de la qualité de vie (fatigue, troubles de la concentration, détérioration du sommeil, difficulté scolaires…). Les allergies respiratoires sont la première cause de perte de productivité dans le monde devant les maladies cardiovasculaires. En France, la rhinite allergique persistante serait à l’origine de 7 millions de journées de travail perdues par an (coût total 1 milliard d’euros). « 15.000 personnes sont hospitalisées chaque année pour une crise d’asthme et 1.000 personnes de moins de 65 ans en décèdent », soit près de 3 morts par jour, selon le Livre Blanc.

Au Japon les réfugiés nucléaires ont du rentrer

 

Les Réfugiés de Fukushima
 
Actuellement au Japon, plus de 100 000 personnes évacuées de force ou auto-évacuées vivent encore comme des « réfugiés nucléaires ». Le gouvernement Japonais fait tout pour que les citoyens reviennent sur des territoires qui, malgré les efforts de décontamination, restent et resteront pour des décennies, gravement contaminés.
La CRIIRAD a eu l’occasion de rencontrer des réfugiés de Namie (préfecture de Fukushima) dans le cadre de soirées débat organisées à Valence et Grenoble en mars 2017 lors de la projection du film d’animation MUNEN. La délégation était conduite par Mme Kurumi Sugita, chercheuse au CNRS, fondatrice de l’association Nos voisins lointains 3.11 De nombreuses informations sont accessibles sur le site internet de l’association, en particulier les cartes de contamination établies par des bénévoles qui montrent bien les niveaux très élevés de radiation sur les territoires pour lesquels les autorités japonaises ont pourtant levé, fin mars 2017, les « ordres d’évacuation ». On y trouve aussi la déclaration de l’équipe de témoignage de Namie qui permet en particulier de percevoir la souffrance et le désarroi des évacués taraudés par le doute.
Les récents incendies qui ont touché à partir du 29 avril 2017 une zone boisée de Namie, située en zone très contaminée, ont rajouté à l’angoisse. En effet, ces incendies vont forcément remettre en suspension les éléments radioactifs piégés dans le couvert végétal et exposer les habitants aux particules radioactives transportées par les vents. Ils vont les inhaler et elles vont ensuite retomber sur les sols et les cultures et pouvoir être ingérées. Les mesures officielles réalisées les 1 et 2 mai à quelques kilomètres de l’incendie montraient la présence de césium 137 dans l’air ambiant. Mais il faudrait disposer de mesures plus nombreuses, plus proches du foyer de l’incendie et en continu pour statuer sur l’impact de ces incendies pour les pompiers et pour les riverains.

 

Inégalités dans les appréciations à propos des portables

L’Agence nationale des fréquences (ANFR) devait elle rendre publiques les mesures de contrôle des téléphones portables ?
C’est ce que demandaient deux lanceurs d’alerte, le médecin Marc Arazi (ancien coordinateur national de l’association Priartem) et la journaliste Fabienne Ausserre, ont demandé à l’ANFR de publier les données de ces tests, afin d’informer les utilisateurs de la nature de leur appareil qui, face au refus de l’agence, ont saisi la justice. Sans résultat, malgré l’avis favorable, en novembre 2016, de la commission d’’accès aux documents administratifs (Cada).
L’affaire remonte à juillet 2016, avec la publication par l’Anses de son rapport  «Exposition aux radiofréquences et santé des enfants».
L’agence y faisait état d’une série de mesures effectuées par l’ANFR, selon lesquelles 89% des 95 téléphones testés dépassaient le débit d’absorption spécifique (DAS) de 2 Watt/kg (valeur seuil fixée pour la tête et le tronc) et 25% la valeur de 4 W/kg (seuil pour les membres). Pourtant tous ces appareils, testés par l’’ANFR entre 2012 et 2015, étaient bien aux normes : les mesures effectuées par l’agence portaient sur une distance de 5 millimètres, alors que la directive européenne alors en vigueur (directive dite R&TTE, Radio & Terminal Telecommunication Equipment, mars 1999) permettait aux fabricants de tester leurs appareils à la distance de 25 mm.
Or la directive R&TTE a été abrogée par une nouvelle directive 2014/35/UE effective depuis le 13 juin 2016. «Cette nouvelle directive prévoit, pour évaluer la conformité des équipements, de prendre en compte les conditions de fonctionnement raisonnablement prévisibles. En l’espèce, l’utilisateur est susceptible d’être au contact de l’’appareil», expliquait l’Anses dans son avis.
«C’est un enjeu essentiel de santé publique pour les utilisateurs » déclaraient les 2 lanceurs d’alerte. Peu d’’entre eux le savent, mais il n’y a pas besoin que l’’appareil soit en mode téléphone : il suffit qu’il soit allumé dans la poche, il communique constamment avec l’’antenne-relais la plus proche»,expliquent-t-ils.
Beaucoup d’appareils hors normes  ?
Exit donc les 25 millimètres. Résultat : une fois écoulée la période transitoire d’’un an prévue par la nouvelle directive (qui prendra donc fin le 12 juin), les appareils épinglés en 2015 par l’’ANFR ne seront plus aux normes. D’ici là, les téléphones commercialisés avant juin 2016 peuvent rester en magasin. Quant aux appareils déjà achetés, c’est le black-out : ni rappel, ni information des propriétaires. Les résultats obtenus par l’’ANFR montrent que «des dizaines de millions de jeunes en Europe ont un téléphone qui pose problème.
Et au même moment en Italie une audience en référé tenue mercredi 19 avril au tribunal administratif de Melun. Les résultats des tests pratiqués par l’Agence nationale des fréquences (ANFR) sur des téléphones portables resteront secrets : jeudi 20 avril, le tribunal administratif de Melun lui a donné raison contre deux lanceurs d’alerte qui demandaient la transmission de données.
Rappelons que dés 2011 à l’initiative de l’OMS une trentaine d’experts internationaux avaient estimé que l’usage du portable pouvait être cancérogène pour l’homme et réclamé que de nouvelles études soient menées sur l’utilisation intensive et sur le long terme des téléphones portables. En attendant, ils avaient plaidé pour l’utilisation de « kits mains libres » et la pratique des SMS.
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Et en même temps un jugement prononcé dans le Piémont italien (région de Turin) par le tribunal d’Ivrea le 11 avril dernier, et rendu public a reconnu un lien entre l’apparition d’une tumeur bénigne chez un homme de 57 ans et l’usage de son téléphone portable, son travail dans une grande entreprise l’ayant conduit à s’en servir entre trois et quatre heures par jour pendant 15 ans.
Roberto Romeo âgé de 57 ans, était, ironie du sort, technicien à Turin au sein d’une grande entreprise de téléphonie mobile italienne. Utilisant son portable à raison de quatre heures par jour depuis 1995, il ressent en 2010 les symptômes de sa maladie sous la forme d’une sensation permanente d’oreille bouchée avant que ne soit diagnostiqué un neurinome auriculaire. « Par chance, il ne s’agit que d’une tumeur bénigne, mais néanmoins invalidante. J’ai dû subir l’ablation du nerf acoustique et je suis sourd du côté droit », a-t-il indiqué.
Ce  » jugement reconnaît le lien de causalité entre un usage inapproprié du téléphone portable et une tumeur au cerveau », ont rapporté les avocats du plaignant. Le jugement est toutefois susceptible d’appel. « Désormais, nous pensons qu’il est nécessaire de réfléchir sur ce problème et prendre des mesures adaptées » ont-ils poursuivi.
L’expert nommé par le juge a évalué son préjudice corporel à 23 % et condamné l’Institut national d’assurance contre les accidents du travail (INAIL) à lui verser une indemnité de 500 euros par mois pour le restant de ses jours en raison de ce préjudice subi.

 

 

10 ans de présence devant l’OMS à propos de l’AIEA

10 ans de Vigie à Genève face à l’OMS
 

Depuis le 26 avril 2007 des vigies ont été organisées devant le siège de l’OMS (organisation mondiale de la santé) pendant 10 ans, tous les jours de la semaine, par tous les temps, de 8 à 18 heures. Elles ont permis de dénoncer les liens entre cet organisme dont la mission est « d’amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible » et le promoteur du nucléaire, l’AIEA induisant des mensonges et des conséquences très néfastes, sur les effets sanitaires des rayonnements ionisants notamment sur les victimes des retombées des essais nucléaires militaires et celles des catastrophes civiles de Tchernobyl et de Fukushima.

La CRIIRAD s’était associée à leur action et a depuis sa propre création en 1986 dénoncé les connivences existant entre les agences nucléocrates (AIEA, Euratom,…) et les institutions internationales (Codex alimentarius, Commission internationale de protection radiologique, commission européenne, FAO, …et l’OMS).

Nous étions donc présents ce mercredi 26 avril 2017 pour marquer les 10 ans de la vigie d’Independent WHO – Santé et Nucléaire. C’était une journée émouvante où l’on a pu croiser de belles personnes comme Paul Roullaud, initiateur de la vigie. Une stèle érigée face à l’OMS a été inaugurée et diverses personnalités sont intervenues dans une belle fraternité avant de se rendre à l’OMS afin de remettre le livre dédicacé de Wladimir Tchertkoff « The Crime of Chernobyl – the Nuclear Gulag ». Cette rencontre a permis de rappeler aux instances en place nos revendications. Hélas, elles ne sont pas prêtes à changer, il faut donc continuer le combat selon d’autres modes d’action.

Une manifestation était ensuite organisée par l’association Contratom sur la place des Nations.

Déploiement des compteurs communicants à revoir ??

Communiqué du CGEDD: Le déploiement du compteur Linky

Linky est un programme porté par Enedis (ex-ERDF), résultant d’une directive européenne. Il s’agit de remplacer, à l’horizon de 5 ans, 80% des compteurs électriques des particuliers par des compteurs intelligents. Le déploiement doit permettre de mieux gérer l’énergie, avec une participation active de l’usager à la maîtrise de sa consommation énergétique, une gestion optimisée du réseau par le distributeur et une mobilisation des différentes sources d’énergie, y compris les énergies renouvelables (ENR). L’usager en retire d’abord les avantages dus à la disparition de la relève et la fin des estimations de consommations. Mais les associations d’élus attendent de l’État qu’il informe les maires sur les limites de leur capacité à agir, et qu’il fournisse aux habitants les réponses qu’ils attendent, car la contestation est de l’ordre de 3% des installations, pouvant monter localement à 20%. Les arguments développés par les opposants concernent le rayonnement électromagnétique, l’usage des données de comptage, et les incertitudes autour de l’équilibre économique de l’opération qui pourraient avoir un impact sur les tarifs d’utilisation des réseaux publics. Outre les réponses aux arguments des opposants, le rapport propose trois orientations de politique générale : affirmer l’engagement de l’État, accentuer l’effort en faveur de la maîtrise de l’énergie, et améliorer l’approche adoptée pour le déploiement. Il formule 13 propositions plus concrètes à l’attention du distributeur, des fournisseurs et de l’État, dont ils suggèrent l’approfondissement.
Auteurs : Bernard Flüry-Hérard, Jean-Pierre Dufay, CGEDD
Publié le 26 avril 2017L


Télécharger :Rapport n° 010655-01 (format pdf – 2.4 Mo – 26/04/2017)

Linky, quand Ségolène Royal sermonne ENEDIS

Communiqué du 27 avril 2017

Suite à l’annonce de notre recours devant la CADA concernant la non-publication du rapport du CGEDD sur le Linky, la Ministre de l’environnement a demandé à sa direction de cabinet de recevoir PRIARTEM.

Reçues mardi 25 avril après-midi, les représentantes de l’ONG ont été informées que la Ministre avait décidé de publier le rapport et de l’assortir d’un courrier au Président du Directoire d’ENEDIS afin de renforcer les recommandations du rapport.

Dans ce courrier dont nous avons eu communication, la Ministre émet plusieurs critiques concernant la non adéquation du dispositif actuel avec l’objectif de maîtrise de la consommation énergétique par l’usager.

Mais surtout la Ministre critique sévèrement les conditions du déploiement actuel : « Le déploiement du compteur Linky ne doit en aucun cas être une contrainte imposée aux usagers et je vous demande de faire cesser ces pratiques qui contredisent ma volonté de faire adhérer l’ensemble des français à la transition énergétique de manière positive et participative ».

L’ONG constate que même si ses revendications concernant un moratoire sur le déploiement n’ont pas été prises en compte, sa dénonciation de l’atteinte à la liberté individuelle, au libre choix de ce qui se passe au sein de la sphère domestique a été entendue. « Pour nous qui constatons régulièrement des passages en force, des menaces infondées de sanction (amendes, coupure du courant…), des attitudes agressives inacceptables, ce rappel à l’ordre est bienvenu et va permettre à chacun de faire valoir son bon droit et légitimer son refus d’une installation contrainte» constate Janine Le Calvez, Présidente de PRIARTEM.

Pour Sophie Pelletier, porte-parole des Electrosensibles de France/PRIARTEM « La lettre de la Ministre nous conforte dans la poursuite de la fronde citoyenne face à la brutalité de l’opérateur et de ses sous-traitants. Le CPL est émis en permanence, contrairement aux dires d’ENEDIS, et plusieurs personnes se plaignent, certaines ont dû partir de chez elles. Continuer ce déploiement, en l’état, c’est faire de toute la population des cobayes involontaires.»

L’ONG rappelle que :

  • Il n’y a pas de littérature scientifique sur les effets des rayonnements du Linky sur la santé ;
  • Qu’il s’agit d’une exposition chronique à des niveaux loin d’être négligeables ;
  • Que la question de l’adéquation des normes est toujours posée ;
  • Que les plaintes qui remontent sont déjà conséquentes.

Priartem appelle donc à renforcer la fronde afin d’obtenir un moratoire sur les installations et le lancement d’un programme de recherche sur les effets des expositions chroniques dans ces gammes de fréquences.