Tous les articles par Jacqueline Collard

Le BRGM publie l’état des nappes phréatiques en Juin à l’aube de l’été

Plus des deux tiers des nappes phréatiques de France affichent un niveau modérément bas à très bas, faute de recharge hivernale suffisante, a indiqué lundi 19 juin 2017 le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

A l’approche de l’été, deux tiers des points sont déjà orientés à la baisse, seuls 10% étant encore en hausse. La pluviométrie du mois de mai a été très irrégulière, après un hiver globalement déficitaire et des précipitations ayant tardé jusqu’en février. Au cours du printemps, les pluies ont été bénéfiques pour la végétation mais peu efficaces pour recharger les nappes. En mai, une partie du pays a été traversé  par des passages pluvieux parfois trés violents ( comme dans la région AURA) , mais les rivages de la Méditerranée, la Corse ainsi que les régions frontalières du nord ont plutôt connu un temps sec. Des conditions anticycloniques se sont ensuite installées sur toute la France. « Cette situation n’est pas inhabituelle pour cette période de l’année, elle marque la période de bascule entre hautes et basses eaux » précise le BRGM. Toutefois « Pour la plus grande partie du territoire, les niveaux des nappes sont inférieurs à la normale »  alors que nous abordons la saison estivale.

Restrictions par département suivant couleur Départements

Vigilance : Information et incitation des particuliers et des professionnels à faire des économies d’eau

Alerte : Réduction des prélèvements à des fins agricoles inférieure à 50% (ou interdiction jusqu’à 3 jours par semaine), mesures d’interdiction de manœuvre de vanne, d’activité nautique, interdiction à certaines heures d’arroser les jardins, espaces verts, golfs, de laver sa voiture, …
Alerte renforcée : Réduction des prélèvements à des fins agricoles supérieure ou égale à 50% (ou interdiction supérieure ou égale à 3,5 jours par semaine), limitation plus forte des prélèvements pour l’arrosage des jardins, espaces verts, golfs, lavage des voitures, …, jusqu’à l’interdiction de certains prélèvements
Crise : Arrêt des prélèvements non prioritaires y compris des prélèvements à des fins agricoles. Seuls les prélèvements permettant d’assurer l’exercice des usages prioritaires sont autorisés (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité)
Zone d’alerte spécifique aux eaux souterraines

POUR ALLER PLUS LOIN

Télécharger la note d’information sur l’état des nappes d’eau souterraine

Télécharger la carte de France de la situation des nappes au 1er juin 2017

http://www.brgm.fr/publication-presse/etat-nappes-eau-souterraine-1er-juin-2017

et le site Propluvia du ministère de la transition écologique.

Appel d’associations internationales pour une interdiction du triclosan

 

 

                      

Le triclosan est un produit de synthèse utilisé depuis plus de 30 ans comme anti-bactérien, antifongique, antiviral, antitartre et agent de conservation.

Le triclosan aussi appelé 5-chloro-2-(2,4-dichlorophénoxy) phénol est un biocide (pesticide organochloré proche des chlorophénols). Il est largement utilisé depuis les années 1970, et massivement dans des centaines de produits courants.

La communauté scientifique et les groupes environnementaux contestent l’innocuité et le caractère inoffensif de cette substance. En effet, le triclosan peut perturber le fonctionnement de la thyroïde chez l’humain. De plus, il se dégrade en composés toxiques, cancérigènes, bioaccumulables et persistants. Le triclosan soulève plusieurs préoccupations concernant l’environnement et la santé  c’est dans ce cadre que se situe cet appel de la communauté médicale et scientifique

20.06.2017
Communiqué – 20 juin 2017 – Appel mondial pour une interdiction du triclosan
 Communiqué - 20 juin 2017 - Appel mondial pour une interdiction du triclosancrédit photo : Médecins pour l’environnement

Ce 20 juin, 206 scientifiques, médecins et experts en médecine issus de 29 pays ainsi que de neuf organisations sanitaires européennes, lancent un Appel mondial pour interdire dans le monde entier le dangereux biocide triclosan.

Le problématique biocide qu’est le triclosan ne devrait être autorisé que pour certaines applications médicales spécifiques. C’est ce qu’exigent 206 scientifiques, médecins et experts en médecine issus de 29 pays dans un appel que la prestigieuse revue scientifique Environmental Health Perspectives a publié aujourd’hui. Le triclosan est toujours présent
dans de nombreux produits d’usage quotidien, comme par exemple des dentifrices et des cosmétiques, mais aussi dans des chaussures et des
vêtements de sport. Le triclosan est une molécule qui agit comme un perturbateur endocrinien. On en retrouve des traces dans le lait maternel presque partout dans le monde. C’est pourquoi, il est
problématique d’un point de vue sanitaire. Les neuf organisations sanitaires MfE, MES, ARTAC, ASEF, FAAA, FEM, MPE, SERA et WECF, issues de quatre pays européens, soutiennent l’appel international et exigent également l’interdiction du triclosan en Europe.

Lire le communiqué complet ci-dessous :

A télécharger ci-dessous :

The Florence Statement on Triclosan and Triclocarban, Halden, Blum et al., Environmental Health Perspectives, June 2017

Dossier d’information sur le triclosan, Ecoscope, Ärtzinnen und Ärzte für Umweltschutz (Médecins en faveur de l’environnement), 2014

6éme conférence santé-environnement de l’OMS

La Sixième Conférence ministérielle sur l’environnement et la santé a pour  thème principal, « les villes ».

Cette conférence, qui s’est tenue du 13 au 15 juin 2017 à Ostrava (Tchéquie), où étaient présents les ministres de l’Environnement et de la Santé ainsi que des représentants de haut niveau des États membres de la Région européenne de l’OMS, d’organisations partenaires, du monde universitaire et de la société civile. Quelque 500 délégués et observateurs venus d’États membres européens, ainsi que du Canada, des États-Unis et des Philippines, sans oublier 15 organisations internationales et non gouvernementales, ont assisté à cette conférence.

Définir les priorités de l’Europe en matière d’environnement et de santé au XXIe siècle telles sont les objectifs que se sont fixés  les États membres par une déclaration ministérielle, pour un plan de mise en œuvre d’ engagements pris à cette occasion pour un nouveau mécanisme de gouvernance dans le cadre européen Environnement et santé.

Alors que dans la Région européenne de l’OMS, près de 1,5 million de décès par an sont dus à des facteurs de risque environnementaux qui pourraient être évités et/ou éliminés. Il est donc urgent de redoubler d’efforts afin de maîtriser les principaux déterminants environnementaux de la mauvaise santé. Ceux-ci sont les suivants :

  • pollution de l’air ;
  • eau impropre à la consommation et assainissement défaillant ;
  • produits chimiques dangereux ;
  • déchets et sites pollués ;
  • changement climatique.
  • En sa qualité de président du Groupe de travail européen Environnement et santé, Robert Thaler a décrit dans les grandes lignes le processus européen Environnement et santé et la procédure suivie pour l’élaboration de la Déclaration d’Ostrava. Cette dernière est l’aboutissement d’un processus de consultation long et complexe, étayé par une collaboration intersectorielle de longue durée. La déclaration définit 7 domaines d’action clés :
  • améliorer la qualité de l’air intérieur et extérieur ;
  • garantir l’accès universel, équitable et durable à de l’eau de boisson ne présentant pas de risque sanitaire, à un assainissement et à l’hygiène ;
  • atténuer au maximum les effets nocifs des produits chimiques sur la santé humaine et l’environnement ;
  • prévenir et supprimer les effets environnementaux et sanitaires nocifs, les coûts et les inégalités liés à la gestion des déchets et aux sites pollués ;
  • renforcer la capacité d’adaptation et la résilience face aux risques sanitaires liés au changement climatique et soutenir la prise de mesures visant à atténuer le changement climatique ;
  • soutenir les efforts des villes et régions d’Europe pour les aider à devenir plus saines, plus inclusives, plus sûres, plus résilientes et plus durables ;
  • renforcer la durabilité environnementale des systèmes de santé.La Déclaration d’Ostrava est accompagnée de 2 annexes : un recueil de mesures possibles pour faire avancer sa mise en œuvre et des dispositions institutionnelles relatives au processus européen Environnement et santé.
  • Plus de détails sur: Sixième Conférence ministérielle sur l’environnement et la santé

Rapport du CEO remettant en cause les experts conseillant l’EFSA

L’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) se base sur des données et des experts en provenance de l’industrie, ce qui biaise la sérénité de son jugement. C’est ce que montre un rapport publié par Corporate Europe Observatory (CEO) et Earth Open Source (EOS)

Nina Holland, de Corporate Europe Observatory, explique : « Notre enquête montre que les intérêts industriels ont pénétré au coeur même de l’EFSA. La fréquence des conflits d’intérêts au sein du conseil d’administration et des panels d’experts, ainsi que le fait de se baser largement sur des études de l’industrie, sapent la capacité de l’EFSA à agir conformément à l’intérêt public en matière de sécurité alimentaire. Le fonctionnement de l’EFSA doit être complètement révisé ».

L’ONG a analysé les déclarations publiques d’intérêts de plus de deux cents scientifiques répartis dans les dix groupes d’experts de l’agence européenne. Chacun d’eux est dévolu à un domaine précis (pesticides, OGM, additifs alimentaires, matériaux au contact des aliments…) et se trouve régulièrement amené à évaluer la sûreté des substances entrant dans la chaîne alimentaire. C’est-à-dire de tout ce qui finit, d’une manière ou d’une autre, dans l’assiette des Européens.

« Nous avons analysé un à un tous les liens d’intérêts déclarés par ces experts et nous concluons que 46 % d’entre eux sont en conflit d’intérêts, direct ou indirect, avec des entreprises dont ils sont censés évaluer les produits »,explique Martin Pigeon, chercheur à CEO et auteur du rapport –

En revanche, l’EFSA a une approche différente de cette question. Elle considère par exemple qu’une évaluation scientifique réalisée par un membre du groupe scientifique responsable de la santé et du bien-être animal n’est pas compromise si l’expert conduit par ailleurs des recherches dans un domaine différent, par exemple la nutrition humaine, financées par un opérateur commercial. Il est important de noter néanmoins qu’aucune personne employée par l’industrie ou travaillant à temps plein en tant que consultant n’a le droit de devenir expert au sein d’un groupe scientifique ou d’un groupe de travail de l’EFSA. L’EFSA confirme qu’elle a mis en œuvre son règlement de façon rigoureuse pour assurer l’indépendance de ses avis scientifiques. Nonobstant ce qui précède, le rapport CEO constitue une contribution intéressante au débat sur la science et la société, et l’EFSA le prendra en considération lorsqu’elle réexaminera au fil du temps son règlement en matière d’’indépendance et de processus décisionnels scientifiques.

L’interdiction du Glyphosate portée par une ICE de plus de 100 ONG

 

L’Initiative Citoyenne Européenne – que l’ association Générations futures notre partenaire soutient et demandant, l’interdiction du glyphosate, une réforme du processus d’autorisation des pesticides au sein de l’UE et la fixation d’objectifs obligatoires de réduction d l’utilisation des pesticides dans l’UE  – a obtenu, en moins de 5 mois (un record!), le million de signatures nécessaire pour valider le processus. Cet engouement des européens démontre une préoccupation sociétale importante à l’égard des pesticides

Bruxelles, 15 juin 2017 – Les organisateurs de l’ICE demandent à la Commission de respecter les demandes des signataires en refusant une nouvelle autorisation pour le glyphosate dont le vote pour le renouvellement de cette autorisation est prévu à l’automne.

Cette ICE a atteint les exigences fixées par l’UE en moins de cinq mois, cette l’initiative a atteint le plus rapidement l’objectif depuis que l’UE a lancé cet outil en 2012. La Commission européenne est désormais légalement tenue de répondre aux demandes des Européens et de les considérer dans les prochaines décisions.

La coalition #ICEStopGlyphosate est soutenue par plus de 100 organisations dans l’ensemble de l’UE et est coordonnée par WeMove.EU.

Pour plus d’informations ou pour signer, visitez www.stopglyphosate.org.

Petit rappel sur le processus d’autorisation du glyphosate

Concernant le glyphosate, la Commission a récemment annoncé son intention de renouveler, dans l’UE et pour 10 ans, la licence de cet herbicide, pourtant classé comme cancérogène probable par le CIRC. On s’attend à ce qu’elle fasse une proposition formelle avant une discussion avec les représentants du gouvernement de l’UE du 19 au 20 juillet. Les gouvernements de l’UE seront invités à voter sur cette proposition après l’été. Sur la base du résultat, la Commission prendra une décision finale avant la fin de l’année, lorsque l’autorisation actuelle du glyphosate prendra fin.
Les organisateurs de l’ICE soumettront les signatures début juillet afin d’exiger que le Conseil réponde formellement et avant que la décision finale sur une nouvelle autorisation de glyphosate soit faite. La pétition restera ouverte à
signature afin que les gens aient encore la possibilité de se prononcer contre le glyphosate et en faveur d’une réduction de l’utilisation des pesticides dans l’UE.