Tous les articles par Jacqueline Collard

Communiqué de presse de Générations futures à propos du Glyphosate

Ce jour  se sont réunis les acteurs de la filière agricole à propos des alternatives au Glyphosate, rappelons que lors des états généraux de l’alimentation ceux ci  avaient déjà pris une place importante et que les ONG représentant les consommateurs n’avaient guère été entendues, cette fois  nous n’étions pas conviés!

 C’est pourquoi notre partenaire Générations Futures a ,et nous le soutenons fait paraître le communiqué suivant:

Les ministres de l’Ecologie, Nicolas Hulot, et de l’Agriculture Stéphane Travert ont rencontré ce jour les acteurs de la filière agricole pour évoquer la sortie du glyphosate en 3 ans.

 Outre le fait que les associations environnementales, pourtant très impliquées sur ce dossier, n’aient pas été associées à cet échange, Générations Futures déplore que la sortie du glyphosate ne soit pas inscrite dans la loi dès à présent, comme cela est attendu par des milliers de citoyens et fut porté par des députés dont certains de la majorité présidentielle. Cette inscription dans la loi ferait gagner un temps précieux à tous.

En outre, notre association souhaiterait que ce plan de sortie du glyphosate s’applique à l’ensemble des pesticides préoccupants car ces molécules posent de vrais problèmes de santé et impactent durablement notre environnement. Rappelons que dans son rapport sorti en décembre 2017, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS)  reconnaissait que les enjeux liés aux pesticides/santé et environnement sont majeurs et préconisait entre autre le retrait du marché des pesticides préoccupants avec la mise en place d’une trajectoire de réduction de l’utilisation des pesticides au moyen d’objectifs intermédiaires.

 Or force est de constater que la loi Agriculture et Alimentation ainsi que le plan pesticides ou encore les plans de filières qui nous sont proposés à l’heure actuelle sont bien loin des ambitions affichées et des orientations proposées dans ce rapport de l’Igas.

 « Confier aux filières le soin de sortie du glyphosate nous paraît hasardeux car actuellement rien d’ambitieux sur ce point ne se trouve dans les plans (actuellement dans les plans de filières, il n’est pas fait référence à cette question des pesticides) et l’expérience d’Ecophyto nous a démontré que s’appuyer uniquement sur la volonté des filières pour réduire l’usage des pesticides était voué à l’échec. » déclare François Veillerette, directeur de Générations Futures.

« Il faut donc que le Gouvernement impose une volonté politique claire – transcrite dans la loi ou dans tout cadre réglementaire contraignant – et des orientations ambitieuses, le tout couplé à des financements adéquats pour tendre vers une modification en profondeur de notre système agricole. » conclut-il.

https://www.generations-futures.fr/actualites/rapport-lutilisation-pesticides/

 

La défense de l’environnement dans l’article 1 de la Constitution ?

Le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, a annoncé ce jour que le gouvernement souhaite inscrire la défense de l’environnement dans l’article 1 de la Constitution.

« Ça sera dans l’article 1, maintenant (dans) la formulation il faut regarder (…) notamment la portée juridique », a déclaré à la presse le ministre, qui accompagne Emmanuel Macron dans son déplacement en Bretagne. « C’est le vœu gouvernemental.

Ce n’est pas la première fois que l’écologie ferait son entrée dans la Constitution. La loi fondamentale a intégré en 2004 une charte de l’environnement.

L’article 34 mentionne depuis 2005 « la protection de l’environnement » comme axe législatif. En 2008, le Conseil national économique est devenu le Conseil économique, social et environnemental (CESE), ce qui a entraîné la modification de la Constitution.

Personnellement, je souhaite qu’environnement, climat et biodiversité y figurent, que la finitude des ressources également y figure, mais ça pose un problème juridique donc ce n’est pas aussi simple que ça », a-t-il précisé.

« Je plaide pour qu’on puisse dire dans cet article 1er qu’il y a la question de l’écologie, mais en étant précis sur la lutte contre le dérèglement climatique et la protection de la biodiversité », avait soutenu lundi le président de l’Assemblée nationale François de Rugy.

 

Des climatologues à l’honneur

Le changement climatique s’impose à nous , des chercheurs depuis des années alertent, certains d’entre eux reçoivent des honneurs bien mérités et fort utiles à toute la planète.

Les jurés du prix Craaford vont récompenser deux chercheurs qui ont fait avancer la recherche climatologique.

Créateur du premier modèle climatique global, Syukoro Manabe (université Princeton) a ainsi montré avec une plus grande précision que précédemment l’impact climatique des émissions anthropiques de gaz carbonique.

Chimiste de l’atmosphère, Susan Solomon a expliqué dans les années 1980, le mécanisme de la formation du «trou» dans la couche d’ozone stratosphérique situé au dessus de l’Antarctique. En mettant en exergue le rôle néfaste des chlorofluorocarbures (CFC), la chercheuse du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a permis la conclusion du protocole de Montréal, accord international d’interdiction de ces gaz de synthèse. Susan Solomon a ensuite montré les conséquences climatiques du mitage de la couche d’ozone, notamment sur le régime des vents.

Créé dans les années 1980 par l’industriel suédois Holger Craaford, le prix éponyme récompense des scientifiques œuvrant dans des disciplines non éligibles au Nobel : mathématique et géologie, sciences de la vie (dont l’écologie) et géosciences. Il est doté de 6 millions de couronnes suédoises (586.000 euros). Prix certainement fort apprécié après des années de recherche souvent mal budgetées.

La fonte de l’Antarctique s’accélère

Le réchauffement est en cours, depuis une dizaine d’années la fonte des glaciers de l’Arctique est fortement médiatisée,  or ses effets se font toujours plus visibles: dans une édition spéciale de Nature, publiée alors que débute vendredi 15 juin à Davos (Suisse) la conférence scientifique POLAR2018 met le focus sur l’Antarctique.

Depuis 2012, la fonte de l’Antarctique s’est accélérée d’un facteur trois. Ce qui laisse présager le pire pour la montée du niveau marin, révèlent plusieurs études publiées mercredi 13 juin dans Nature.La surface de banquise dans l’Antarctique, jusqu’alors relativement préservée des effets du réchauffement climatique a brutalement décroché durant les derniers relevés. Depuis cinq ans, les glaces fondent à un rythme presque trois fois plus élevé qu’avant. Une menace pour des centaines de millions des personnes.

L’Antarctique a perdu 3 000 milliards de tonnes de glace depuis 1992, assez pour faire monter le niveau global des océans de presque 8 millimètres et cette tendance s’est accélérée de façon spectaculaire au cours des cinq dernières années, selon une étude parue dans le magazine Nature. « Nous avons maintenant une image sans équivoque de ce qui se passe en Antarctique », souligne Eric Rignot, principal coauteur de l’étude et chercheur au Jet Propulsion Laboratory de la NASA. « Nous considérons ces résultats comme une sonnette d’alarme supplémentaire pour agir, afin de ralentir le réchauffement de notre planète », insiste le scientifique français, qui étudie les glaciers et les pôles depuis vingt ans.

Avant 2012, le continent blanc situé au pôle Sud perdait environ 76 milliards de tonnes de glace annuellement, ont calculé les 84 scientifiques qui ont participé à cette étude de référence. Depuis cette date, ce chiffre a bondi à 219 milliards de tonnes par an. L’hémisphère austral représente à lui seul 90 % des glaces terrestres et recèle la plus grande réserve d’eau douce de la planète. Si toute cette masse de glace fondait, cela ferait grimper  le niveau des océans de presque 60 mètres.

Hausse de températures : un sujet brûlant pour Météo France

Il apparaît qu’au cours du siècle écoulé les températures annuelles se sont inscrites en nette hausse (+ 1,4 % pour les minimales), avec une accélération depuis la fin des années 1950 : environ + 0,3 °C par décennie, l’augmentation étant plus forte en été (+ 0,4 °C par décennie) qu’en automne ou en hiver (+ 0,2 à + 0,3 °C).

La courbe s’est encore accentuée depuis le début des années 1980. C’est ainsi que les cinq années les plus chaudes enregistrées depuis le début des relevés (dans l’ordre : 2011, 2014, 2015, 2017 et 2003) appartiennent toutes au XXIe siècle. Les trois printemps les plus doux ont été observés ces quinze dernières années, et les cinq étés les plus frais remontent tous à avant 1980. En revanche, il n’y a pas de signal clair en matière de précipitations, les automnes étant légèrement plus secs et les autres saisons un peu plus humides.

Raphaëlle Kounkou-Arnaud, responsable de l’équipe Etude et climatologie à Météo-France, et ses  chercheurs font d’abord  tourner des modèles climatiques globaux (d’une résolution de 50 kilomètres) alimentés par les scénarios d’émissions de gaz à effet de serre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, et tous portent un regard inquiet sur cette croissance qui s’accentue.

Pour les précipitations annuelles, quel que soit le scénario considéré, les modèles prévoient « peu d’évolution ». Mais les pluies d’une intensité extrême, génératrices de crues, devraient être de 1,5 à 2 fois plus fréquentes qu’à la fin du siècle passé. Cela n’empêchera pas « un assèchement important des sols en toute saison », au détriment de la végétation et des cultures non irriguées.

Afin d’avoir des capacités d’une meilleure anticipation rappelons que la NASA a publié, le 16 mai, une cartographie de l’évolution des stocks d’eau douce sur Terre entre 2002 et 2016. Baptisée GRACE, l’expérience s’est appuyée sur les observations de deux satellites, ainsi que sur des données concernant les précipitations et l’irrigation agricole. Cette étude permet de mieux identifier les origines de la fluctuation des stocks d’eau. Aussi bien les origines humaines que les causes naturelles. A terme, ces résultats pourraient aider à mieux anticiper les éventuelles sécheresses.