Tous les articles par Jacqueline Collard

Impacts environnementaux des smartphones

Le smartphone, objet indispensable par excellence pour de nombreux individus, nous accompagne partout, et tout le temps. À tel point que, selon l’Ademe, 61 % des Français font de leurs mobiles ou tablettes leurs premiers compagnons au réveil. Sommes-nous atteints de N-O-M-O-P-H-O-B-I-E, soit la peur d’être séparé de notre smartphone ?

Or n’oublions pas que la production de smartphones reste intrinsèquement liée à des processus énergivores et à l’extraction de ressources naturelles. L’Ademe rappelle que « jusqu’à 70 matériaux et 50 métaux différents sont présents dans un smartphone, dont des métaux précieux comme l’or et l’argent et des métaux rares et spéciaux comme le tantale. » Entre la conception, l‘extraction et la transformation des matières premières, la fabrication des principaux composants, l’assemblage ou encore la distribution, l’impact est lourd, très lourd. Pour la planète tout d’abord, puisque trois quarts de l’impact environnemental du smartphone est dû à sa fabrication. À cela s’ajoutent bon nombre de problèmes sociaux et éthiques responsables d’instabilités dans les zones où sont extraits les minerais (Congo, Chili, Argentine, etc.) nécessaires à sa fabrication.

Les terminaux (écrans, télévision, smartphones…) sont à l’origine de « 64 % à 92 % » de l’empreinte environnementale du numérique en France, selon les critères étudiés, indique un rapport de l’agence de la transition écologique (Ademe) et du régulateur des télécoms qu’est l’Arcep qui alerte sur les impacts environnementaux négatifs du numérique et appelle à identifier les leviers pour les réduire.

Évaluation de l’impact environnemental du numérique en France et analyse prospective:

https://librairie.ademe.fr/consommer-autrement/5226-evaluation-de-l-impact-environnemental-du-numerique-en-france-et-analyse-prospective.html#

L’intelligence artificielle (IA) au cœur des interrogations

Alors que le développement de l’intelligence artificielle donne un coup d’accélérateur à l’économie numérique, la Cnuced, l’agence de l’ONU pour le commerce et développement, a appelé à mettre en œuvre « des politiques solides pour renforcer la durabilité de la croissance numérique », soulignant que les pays en développement supportent une part « disproportionnée » des dommages environnementaux.

L’intelligence artificielle est souvent saluée comme la technologie du futur, promettant des avancées révolutionnaires dans divers domaines allant de la médecine à la finance, en passant par les transports. Cependant, derrière cette façade innovante se cache une réalité moins reluisante : l’IA consomme une quantité astronomique d’énergie, en contradiction avec les objectifs de durabilité.

Ainsi l’ONU souligne les conséquences prévisibles de l’économie numérique de  « plus en plus graves » sur l’environnement, entre la consommation d’eau et d’électricité des centres de données et l’épuisement des matières premières comme les minéraux nécessaires à la numérisation, tels que le graphite, le lithium et le cobalt, dont la demande pourrait augmenter de 500 % d’ici à 2050. En 2022, les centres de données ( Data Centers) ont consommé 460 térawattheures d’électricité, et leur consommation devrait encore doubler d’ici 2026.

L’essor de l’IA impose un besoin croissant en infrastructures et en énergie. Les centres de données (datacenters) sont au cœur de cette révolution, mais aussi de cette crise écologique. Microsoft et Google ont vu leurs émissions de gaz à effet de serre bondir de 29 % (2020-2023) et 48 % (2019-2023), principalement en raison des infrastructures IA. Pourtant, ces entreprises visent une décarbonation d’ici 2030, un objectif ambitieux face à la hausse de la demande.

À mesure que les data centers se multiplient, il devient urgent de concilier les ambitions technologiques avec les limites planétaires.

https://unctad.org/fr/press-material/ia-un-avenir-4-800-milliards-de-dollars-la-cnuced-alerte-contre-de-nouvelles

Obligations réelles environnementales (ORE)

La loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages a créé un nouvel outil juridique, codifiée à l’article L. 132-3 du code de l’environnement,permet aux propriétaires fonciers de faire naître sur leur terrain des obligations durables de protection de l’environnement : l’obligation réelle environnementale (ORE). Les obligations réelles environnementales (ORE) sont un dispositif foncier de protection de l’environnement.
Ce dispositif permet à tout propriétaire d’un bien immobilier de mettre en place, s’il le souhaite, une protection environnementale attachée à ce bien.Cette protection volontaire vise à mettre en place des actions en faveur de la biodiversité, ses éléments et ses fonctions,qui passe par la signature d’un contrat entre au moins 2 parties  et requiert des conditions de forme  comme un contenu minimal.

La mise en place d’une obligation réelle environnementale nécessite que le propriétaire signe un contrat avec un cocontractant qui peut être :

  • une collectivité publique ;
  • un établissement public ;
  • ou une personne morale de droit privé agissant pour la protection de l’environnement.

Le propriétaire qui a signé ce contrat reste propriétaire du bien.Les cocontractants font naître à leur charge les obligations réelles « que bon leur semble » pourvu que celles-ci aient pour finalité le maintien, la conservation, la gestion ou la restauration d’éléments de la biodiversité ou de services écosystémique.Les obligations environnementales auxquelles est tenu le propriétaire du bien immobilier, suite au contrat « ORE », peuvent porter sur une longue durée, jusqu’à 99 ans

Pour plus de détails : https://www.cerema.fr/fr/actualites/decouvrir-obligations-reelles-environnementales-ore

L’accés à une alimentation saine s’impose face à la croissance de l’obésité

Des médecins spécialistes de la nutrition dénoncent les méthodes des industriels de la malbouffe, et proposent des solutions pour favoriser l’accès à une alimentation saine et bon marché.

La surcharge pondérale, une maladie chronique évolutive qui diminue fortement l’espérance de vie

Rappelons qu’en septembre dernier, l’Organisation mondiale de la santé alertait sur le rôle majeur de la prévention de ces maladies causées par le tabagisme, la mauvaise alimentation, l’alcool, la sédentarité et la pollution. il est reconnu que les maladies cardio-vasculaires, cancers, maladies respiratoires chroniques, diabète, mortalité maternelle, périnatale ou liée à la nutrition, traumatismes… maladies non transmissibles sont responsables de 74 % des décès mondiaux.

Les acteurs  de ces maladies « sont à la fois sociaux, environnementaux, commerciaux et génétiques. Leur présence est mondiale et malheureusement croissante, a ajouté une experte norvégienne. Pourtant, le financement national et international consacré à ces maladies est minime. C’est une tragédie puisque elles sont évitables et gérables grâce à des programmes de prévention et à des politiques rentables ».

La France ne fait pas mieux que la moyenne mondiale : 17 % de nos concitoyens sont en situation d’obésité, et plus de 40 % sont au moins en surpoids. L’obésité est un facteur majeur de maladies cardiaques et vasculaires et cérébrales   et d’une quinzaine de localisations de cancers. La malbouffe serait, pour certains, responsables de ces chiffres alarmants : 8,6 millions d’obèses, plus de 1,5 millions d’insuffisants cardiaques, 1 adulte sur 3 hypertendu, plus de 4 millions de diabétiques  et 25 % de cancers liés à une mauvaise alimentation.Les aliments ultra-transformés, selon la classification Nova, désignent les produits industriels hautement modifiés, incluant sodas, plats préparés, snacks sucrés ou salés, et autres produits contenant une longue liste d’additifs. Leur fabrication repose sur des substances extraites d’aliments naturels (huiles, sucres, protéines) auxquelles sont ajoutés des conservateurs, des arômes et des colorants. Résultat : des produits attractifs, peu coûteux, mais dépourvus de réels bénéfices nutritionnels.

Est suspectée que la consommation excessive d’aliments trop gras, sucrés, salés ou ultratransformés et pollués d’augmenter le risque de maladies chroniques, et pourtant les programmes de prévention ne sont pas à la hauteur.Continuer à fermer les yeux sur ce fléau reviendrait à sacrifier des générations entières sur l’autel de la rentabilité agroalimentaire

Une étude américaine, avait été publiée en juin 2022 dans la revue Gastroenterology, explorant le lien entre le régime alimentaire des Américains et le cancer colorectal.

The BMJ ( British Medical Journal) met en évidence les effets dévastateurs des aliments ultra-transformés sur la santé humaine.

. « Obésité infantile en France : tendances et facteurs », INSERM

« Long-term health risks of childhood obesity », The Lancet

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/37256483/

 

Le devoir de vigilance s’impose pour les cours d’eaux

Dans un rapport, la Commission européenne estime que les Etats membres ne parviendront pas à atteindre les objectifs européens sur la qualité de l’eau en 2027. Lacs, rivières, fleuves, sources… En Europe, les cours d’eau (ou « eaux de surface ») sont dans un état sanitaire « critique », avertit, mardi 4 février, un rapport de la Commission européenne(Nouvelle fenêtre), qui recherche des financements pour lutter contre la pollution. « Seulement 39,5% des masses d’eau de surface de l’UE sont en bon état écologique et 26,8% en bon état chimique » en 2021, contre 33,5% en « bon état chimique » en 2015. « C’est principalement dû à une large contamination par le mercure et d’autres polluants toxiques« , explique la Commission.

Pour la surveillance aquatique la Commission européenne intègre 19 nouvelles substances et  a maintenu dans la liste de vigilance le fipronil, la clindamycine, l’ofloxacine, la metformine et la guanylurée (son métabolite), et un groupe de trois agents de protection solaire (le méthoxydibenzoylméthane de butyle, aussi connu sous le nom d’avobenzone ; l’octocrylène ; et la benzophénone-3, aussi connue sous le nom d’oxybenzone).

Sont entrés dans cette liste de produits l’agent de protection solaire salicylate de 2-éthylhexyle (ou octisalate), la substance antioxydante industrielle N-1,3-diméthylbutyl-N’-phényl-p-phénylènediamine (6PPD) et 6PPD-quinone (son produit de dégradation), l’insecticide et anthelminthique abamectine, un groupe de substances azolées antifongiques (bromuconazole, climbazole, cyazofamide, difénoconazole, époxiconazole, itraconazole, kétoconazole, méfentrifluconazole, propiconazole, triticonazole), l’insecticide étoxazole, les antidépresseurs fluoxétine et propranolol, ainsi que les antibiotiques oxytétracycline et tétracycline.

Par ailleurs deux substances sortent de la liste dans une perspective, pour l’azoxystrobine, de rejoindre celle des polluants préoccupants dans certains États membres et, pour le diflufénican, de devenir candidat à la liste des substances prioritaires, qui concerne l’ensemble des États membres.

La Commission européenne a révisé la liste de vigilance des substances susceptibles d’être à risque pour l’environnement aquatique.

https://www.ineris.fr/fr/ineris/actualites/commission-europeenne-publie-nouvelle-liste-substances-devant-faire-objet

Décision d’exécution (UE) 2025/439 de la Commission du 28 février 2025…

Selon les mêmes projets de protection des cours d’eau en France, un arrêté du 21 janvier 2025 précise pour chaque département quels sont les cours d’eau qui doivent obligatoirement être bordés d’une bande tampon. Il met à jour l’arrêté du 14 mars 2023 sur la BCAE 4 « bandes tampons le long des cours d’eau ».

Le site geoportail.gouv.fr met à disposition une « carte des cours d’eau BCAE 2025 » sur laquelle sont représentés les cours d’eau concernés par cette obligation.

La bande tampon doit mesurer au minimum cinq mètres de largeur et ne pas recevoir de produits phyto ou de fertilisation. Attention si elle est située en zone vulnérable, c’est la largeur définie par l’arrêté de la directive nitrates qui s’applique, parfois jusqu’à 10 mètres de largeur. Cette bande doit être enherbée si elle est le long d’un cours d’eau. Elle peut être enherbée ou non si elle est située le long d’un canal ou d’un fossé.

La réglementation sur les zones non traitées (ZNT) s’applique aussi à ces bandes tampons et peut notamment imposer une largeur de bande supérieure.

https://horizon-63.cerfrance.fr/actualites/pac-2025-verifiez-les-cours-deau-a-border-dune-bande-tampon

https://france.representation.ec.europa.eu/informations/des-progres-sont-necessaires-dans-toute-leurope-pour-proteger-nos-eaux-et-mieux-gerer-les-risques-2025-02-04_fr