Tous les articles par Jacqueline Collard

Le Ministère de la Santé s’est intéressé à la qualité des eaux de baignade avec la présence du coronavirus

À la demande du ministère de la Santé, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) s’est penché sur les risques sanitaires encourus par les baigneurs dans le contexte d’épidémie de Covid-19 et les mesures de gestion à mettre en œuvre.

L’arrivée de la saison estivale et la perspective de la levée progressive du confinement posent de manière accrue la question. La Direction générale de la santé ( DGS) a demandé au Haut conseil de la santé publique d’éclaircir ce point et de proposer des mesures de gestion aux collectivités.

La réponse a été : « Le risque majeur pour ces sites de baignade est lié à la promiscuité », estime-t-elle. En l’état des connaissances, la transmission du virus SARS-CoV-2 est essentiellement inter-humaine, à partir d’aérosolisation de particules virales contenues dans les gouttelettes et par contacts mains-visage »

De la même manière, le HCSP n’a retrouvé aucune donnée sur la survie et le maintien du caractère infectieux du virus SARS-CoV-2 dans les eaux du milieu naturel. « Une étude montre que le SARS-CoV-2 resterait infectieux dans les aérosols jusqu’à trois heures avec une demi-vie médiane d’environ 1,1 heure dans des conditions expérimentales d’aérosolisation, précise-t-il. Des données complémentaires sont absolument indispensables pour caractériser le pouvoir infectant des virus persistants compte tenu de la diminution importante de la charge virale ».

Survie du virus dans le New England journal of Medecine :

https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2004973

Le Covid-19 partage 88% de sa séquence génétique avec deux coronavirus de la chauve souris

Une étude canadienne publiée dans le Lancet nous confirme que les chauve-souris sont des réservoirs à virus, et ce n’est pas nouveau. Des coronavirus comme ceux du SRAS, du MERS, mais pas seulement : on leur doit Ebola, ou encore les virus Hendra et Nipah,  ont causé des maladies neurologiques chez des humains comme chez les animaux domestiques.

Les chiroptères, de leur nom scientifique, sont les seuls mammifères volants, ils sont nombreux et présentent une très grande diversité d’espèces, de même possèdent  des possibilités de déplacement sur des territoires étendus. Or l’homme, partout dans le monde a lourdement perturbé, les habitats de nombreux animaux, au détriment de la biodiversité et de l’existence d’autres espèces tant dans la faune que dans la flore.

 Cette étude canadienne indiquerait que c’est en stressant les chauve souris et donc en perturbant leurs habitats qu’elles  produiraient la multiplication de leurs virus endogènes.

https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)30251-8/fulltext

La crise sanitaire actuelle impacte considérablement les autres services de soins

Durant cette crise inédite nécessitant des mesures exceptionnelles, on a pu constater de nombreux retards de diagnostics, arrêts de traitements ou modifications des protocoles de soins, sans compter l’isolement des malades,  avec des aidants au bord du burn-out…tout comme la multiplication des problèmes quant à la continuité des soins. La pression exercée sur les établissements de soins par la pandémie de Covid-19 a de lourdes conséquences pour les autres malades.

 Axel Khan président de la Ligue contre le cancer alerte ce que vivent les malades atteints de cancers ou d’autres pathologies lourdes : « Aujourd’hui, la situation tendue des établissements de soins, la fermeture de plusieurs services (radiologie, imagerie, etc.) et la hiérarchisation des prises en charge engendrent des retards de diagnostics mettant en péril de nombreuses vies », prévient -il.  Résultat, « des traitements plus lourds et plus coûteux à l’avenir ».

« A cause du confinement, les aidants sont isolés quand la fin de vie est organisée à domicile. Ils ne disposent pas toujours du matériel médical et de l’accompagnement humain nécessaires, ce qui rend cette expérience traumatisante et douloureuse. »

Il devient urgent que l’organisation hospitalière soit plus prévoyante de situations tendues,  comme celle que nous vivons,  qui compromet largement l’ensemble des malades et de la société entière.

Les lingettes bêtes noires des circuits d’eaux usées

Depuis déjà quelques années les professionnels de l’assainissement alertent sur l’usage des lingettes qui finissent dans les toilettes. Biodégradables ou non, ces dernières bouchent les canalisations et endommagent les réseaux dans son ensemble. Mais depuis le début du confinement cette situation s’est nettement aggravée, comme nous l’explique Arnaud Lavalette, directeur des opérations de la Région Sud chez Veolia.

Le confinement a entraîné une augmentation importante de l’usage des lingettes imprégnées de produits pour nettoyer toutes sortes de surface : mais c’est sans compter sur leur statut de déchets. Ceux ci  ont  fortement augmenté en cette circonstance inédite du COVID , et de plus ils sont souvent imprégnés de produits bactéricides , virucides : aussi est-il indispensable de réfléchir à une utilisation mesurée, comme aux circuits des eaux usées jusqu’aux station d’épuration des eaux.

Malgré les alertes des professionnels de l’eau, la situation ne s’améliore pas et surtout le marketing oublie de préciser que les lingettes ne doivent pas être jeter les lingettes dans les toilettes, même si elles sont biodégradables.

La concentration en dioxyde de carbone perturbe les capacités cognitives

Respirer de l’air dans un espace clos avec une forte concentration en CO2 , augmente le niveau de dioxyde de carbone dans le sang, réduisant la quantité d’oxygène atteignant le cerveau. Des études montrent que ce phénomène peut accentuer l’endormissement, l’anxiété et altérer les facultés cognitives.L’une d’elles a été publiée  le 20 avril dans la revue scientifique GeoHealth.

Aujourd’hui, de hauts niveaux de CO2 sont souvent  observés dans une même pièce lorsqu’on effectue des mesures. « C’est même impressionnant de voir les niveaux de concentration de CO2 dans les espaces fermés », souligne dans un communiqué Kris Karnauskas, climatologue à l’Université Colorado-Boulder (États-Unis) et auteur principal de cette étude. « Cela affecte tout le monde, des enfants assis en classe aux employés dans les bureaux, en passant par les gens dans leur maison », ajoute-t-il.

« La ventilation dans les bâtiments module les niveaux de CO2, mais parfois, trop de personnes se trouvent dans une même pièce où il n’y a pas assez d’air frais pour diluer le dioxyde de carbone » , détaille Shelly Miller, professeure de génie mécanique et co-auteure de l’étude.C’est donc bien une  aération quotidienne des locaux qui s’imposent  que ce soit à titre individuel ou à titre collectif.