Tous les articles par Jacqueline Collard

L’ADEME se transforme et propose de nouvelles orientations

L’ADEME est un établissement public sous la tutelle du ministère de la Transition écologique et solidaire et du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.

Depuis le 17 avril l’ADEME,  l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie est devenue l’Agence de la transition écologique et son PDG vient de présenter les nouvelles orientations plus en accord avec les nécessités environnementales.

Une nécessité pour son président-directeur général Arnaud Leroy, qui s’en est expliqué lors d’une conférence de presse : « Nos missions ont évolué depuis de nombreuses années et sont de plus en plus variées, explique-t-il. Nous ne nous occupons plus seulement d’énergie, de déchets ou de qualité de l’air, mais aussi de mobilité, d’alimentation durable, de tourisme, de numérique, et de logement. Nous avons la capacité de prendre en compte des thématiques très différentes mais interdépendantes, pour avoir une action globale et coordonnée, et fédérer l’ensemble des acteurs ».

« Le rôle de l’agence est d’accompagner le changement en proposant des alternatives, poursuit-il. Face aux crises sanitaires, économiques ou climatiques, le maître-mot est la résilience ».

Elle vient de lancer une nouvelle plateforme numérique de services : AGIR. Un outil en ligne qui propose des « solutions concrètes » à tous les citoyens, entreprises, et collectivités, qui veulent agir pour la transition. La plateforme offre un accès simplifié à l’ensemble des contenus de l’Ademe : recherche de financements, dépôts de projets, résultats d’étude, conseils et retours d’expériences…

L’Ademe pointe la nécessité d’accélérer sur plusieurs dossiers, parmi lesquels la structuration d’une filière de réparation , synonyme également de gain de pouvoir d’achat pour les Français, ou la rénovation énergétique, avec deux éléments importants : la formation des acteurs et la simplification des procédures.

https://www.ademe.fr

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) présente des mesures en faveur de la planète

Dans un rapport publié ce jeudi 18 juin, l’AIE en collaboration avec le Fonds monétaire international (FMI), présente une série de mesures concrètes pouvant être prises dans le secteur de l’énergie au cours des trois prochaines années,

« Les sommes d’argent qui vont être injectées dans l’économie pendant cette période sont gigantesques, rappelle Fatih Birol, le directeur exécutif de l’AIE. Or, la façon dont l’énergie et le climat vont être intégrés dans les plans de relance va déterminer l’avenir de la planète. L’économie mondiale risque de s’effondrer mais la calotte polaire est aussi en train de fondre. Il faut faire face à ces deux défis en même temps. »

Ces mesures pour une relance durable à destination des gouvernements et des décideurs, détaille trente mesures spécifiques dans six secteurs clés : l’électricité, les transports, l’industrie, les bâtiments, les carburants et les technologies bas carbone.

Pour la mise en œuvre, l’AIE et le FMI estiment que mille milliards de dollars d’investissements (890 milliards d’euros) – soit environ 0,7 % du produit intérieur brut  mondial  (PIB) actuel – seront nécessaires chaque année entre 2021 et 2023, pour effectuer la relance qui leur semble nécessaire. Ceci pour stimuler la croissance mondiale de 1,1 point de pourcentage par an en moyenne et de créer chaque année environ neuf millions d’emplois, tout en réduisant les émissions mondiales de gaz à effet de serre liées à l’énergie de 4,5 milliards de tonnes d’ici à 2023. « Il est très important que l’on évite un rebond des émissions après le déclin observé cette année, insiste Fatih Birol. Avec ce plan, 2019 serait définitivement l’année du pic des émissions globales. »

«Un futur énergétique plus propre, juste et sûr est à portée de main», assure Fatih Birol, le directeur de l’AIE, qui espère convaincre une «grande coalition» de ministres, patrons, investisseurs et autres décideurs, notamment à l’occasion du sommet international sur les transitions énergétiques qui aura lieu le 9 juillet.

Le rapport : https://www.iea.org/reports/sustainable-recovery

Un rapport de parlementaires européens met l’accent sur la régulation télécoms

Un rapport de deux députés européens accuse la commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants ICNIRP d’être trop proche de l’industrie des télécoms.

La Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants (ICNIRP) est chargée de « protéger la population et l’environnement » , contre les risques liés aux ondes électromagnétiques. Depuis vingt ans, l’Union européenne s’appuie sur les recommandations de l’ICNIRP pour fixer les limites d’exposition de la population aux champs électromagnétiques. Les dernières lignes directrices de l’ICNIRP ont été publiées le 11 mars 2020, réevaluées et immédiatement endossées par Bruxelles. l’ICNIRP est reconnue par l’Organisation mondiale de la santé comme une « commission scientifique indépendante », ce qui n’est pas démontré par le rapport parlementaire, entre autre les liens qu’elle entretient avec l’Institut américain des ingénieurs électriciens et électroniciens (IEEE). Le rapport passe au crible les biographies des 42 membres du comité et de son groupe d’experts scientifiques pour conclure que « la majorité des scientifiques de l’ICNIRP ont effectué des recherches partiellement financées par l’industrie » et de ne pas prendre en compte les publications scientifiques alertant des risques sanitaires liés au développement de la 5G.

Les dernières lignes directrices de l’ICNIRP s’appliquent à la 5G. « La chose la plus importante à retenir pour les gens est que les technologies 5G ne pourront pas causer de dommages lorsque ces nouvelles lignes directrices seront respectées », concluait son président Eric van Rongen.

Vous trouverez en complément le communiqué de presse :

https://www.michele-rivasi.eu/a-la-une/icnirp-conflits-dinterets-5g-et-capture

Une étude de Générations futures met l’accent sur les résidus de pesticides dans l’eau

Notre partenaire Générations futures a publié sa dernière enquête qui concerne les résultats d’analyse de l’eau, qui bien que l’eau soit un produit particulièrement suivi,  témoigne des échecs des plans Ecophyto : c’est pourquoi il est demandé que pareil constat ne perdure pas au bénéfice de la santé publique.

CONTEXTE

L’objet de cette enquête est l’analyse des résultats des contrôles sanitaires de l’eau du robinet réalisés dans le cadre d’analyses réglementaires par les agences régionales de santé. Les données correspondent à l’année 2019 et sont fournies par le ministère des solidarités et de la santé sur le site data.gouv.fr.

L’ analyse des données démontre clairement que :
  • 56,8 % des quantifications de résidus de pesticides sont des perturbateurs endocriniens (PE).
  • 38,5 % des quantifications de résidus de pesticides sont des cancérigène, mutagène, reprotoxique (CMR).
  • 78,5 % des quantifications de résidus de pesticides retrouvés sont des PE et/ou CMR.
  • Ces données montrent clairement que des pesticides sont fréquemment retrouvés dans l’eau du robinet en France (dans 35,6% des analyses les recherchant) et que parmi les résidus retrouvés, les molécules CMR et/ou suspectées PE représentent plus des trois quart des quantifications individuelles de pesticides (et plus de la moitié pour les seuls PE) !

La Cour des comptes européenne épingle le projet Lyon-Turin

Le projet Lyon-Turin est épinglé par un rapport de la Cour des comptes européenne pour son retard, l’augmentation des coûts, son risque de non-rentabilité et son remboursement hypothétique du CO2 dépensé pour sa construction.

Ce projet de liaison ferroviaire Lyon-Turin a déjà fait coulé beaucoup d’encre or sa réalisation accuse un retard de 15 ans et ses coûts ont été beaucoup augmentés, à la hauteur  de 4,4 milliards d’euros, à savoir 85% par rapport à l’estimation initiale. La Cour pointe des prévisions de trafic trop optimistes, les volumes de trafic réels s’écartant notablement de ceux prévus et il existe un risque élevé de surestimation des effets positifs de la multi-modalité largement promue.

« Sur la ligne ferroviaire Lyon-Turin, les données les plus récentes de l’observatoire des trafics de marchandises dans la région alpine (2017), indiquent que moins de 3 millions de tonnes de marchandises sont transportées annuellement via la ligne conventionnelle existante. Or, selon les prévisions de trafic les plus récentes, ce chiffre devrait s’établir à 24 millions de tonnes en 2035, soit huit fois le flux de trafic actuel. Cette différence considérable peut s’expliquer par l’état inapproprié de la ligne conventionnelle existante et par le fait que le trafic peut emprunter d’autres cols alpins ».

« De plus, l’évaluation des avantages environnementaux générés par les infrastructures de transport phares sur le plan des émissions de CO2 doit tenir compte aussi bien des effets négatifs de la construction que des effets positifs à long terme de l’exploitation de l’infrastructure une fois celle-ci achevée. En réalité, la construction de nouvelles grandes infrastructures de transport est une source importante d’émissions de CO2, tandis que les avantages environnementaux dépendent du volume du trafic effectivement transféré depuis d’autres modes de transport, plus polluants. » 

Le gestionnaire d’infrastructure français a par exemple estimé en 2012 que la construction de la liaison transfrontalière Lyon-Turin et de ses lignes d’accès, générerait 10 millions de tonnes d’émissions de CO2. Selon ses estimations, cette infrastructure de transport phare, ne deviendra avantageuse du point de vue des émissions de CO2 que 25 ans après le début des travaux. Cependant, se fondant sur les mêmes prévisions de trafic, nos experts ont conclu que les émissions de CO2 ne seraient compensées que 25 ans après l’entrée en service de l’infrastructure.

Rapport complet à télécharger :

www.eca.europa.eu/Lists/ECADocuments/SR20_10/SR_Transport_Flagship_Infrastructures_FR.pdf