Tous les articles par Jacqueline Collard

Atmo AURA nous présente un bilan de la qualité de l’air et témoigne de la volonté de changement des transalpins

La crise sanitaire et économique que nous traversons depuis mars a profondément accéléré la prise de conscience de l’opinion publique sur les imbrications entre notre santé et la dégradation de notre environnement. Avant le confinement, la pollution de l’air constituait déjà une préoccupation environnementale forte pour les français, que la pandémie actuelle accentue.

Au cours du dernier trimestre 2019, Atmo Auvergne-Rhône-Alpes a effectué avec l’institut BVA une enquête d’opinion auprès des habitants de la Région. Ce sondage, réalisé avec le soutien financier de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, a permis de mettre à jour les perceptions et attentes du grand public en matière de qualité de l’air. En Auvergne-Rhône-Alpes, 8 habitants sur 10 se disent inquiets de la qualité de l’air qu’ils respirent. Une inquiétude qui progresse de 5 points par rapport à la précédente étude réalisée en 2013. Pour autant, 64% des auverhônalpins sont convaincus que leurs actions individuelles peuvent changer la donne. Des résultats qui vont dans le sens d’une aspiration forte des français à la transition écologique récemment exprimée dans les urnes et portée par les propositions de la convention citoyenne sur le climat. Mobilité, chauffage, consommation, pratiques de jardinage…  il est urgent d’inclure pleinement les enjeux de qualité de l’air dans les politiques locales et territoriales pour accompagner ces changements.

La qualité de l’air s’améliore effectivement depuis 10 ans sur les paramètres réglementés, preuve que la combinaison des efforts individuels et des politiques publiques porte ses fruits. Si le territoire régional respecte depuis trois années consécutives les seuils fixés par la réglementation pour les particules inhalables (PM10), 21 000 habitants ont encore été exposés à des valeurs supérieures à la réglementation en dioxyde d’azote (NO2) et 40 % du territoire est en difficulté l’été sur les niveaux d’ozone en 2019 (valeur cible).

Respecter les seuils réglementaires est une étape importante, les différentes condamnations reçues par la France, de l’Union Européenne en octobre 2019 et en juillet 2020 ou de la part du Conseil d’Etat en 2017 puis juillet 2020 sont là pour nous le rappeler. Mais il ne faut pas oublier la visée à long terme qui est le respect des normes sanitaires de l’OMS notamment pour les particules traversant la barrière respiratoire pour être véhiculées par le sang (PM2,5 notamment) et anticiper les pollutions émergentes (non encore réglementées).

L’heure n’est plus au débat mais à l’action. Le sondage récent, réalisé avant même la crise sanitaire, montre que 64 % des auverhônalpins sont convaincus que leur comportement individuel peut avoir un impact local sur la qualité de l’air. Et plus de 8 habitants sur 10 sont prêts à modifier leurs habitudes et leurs comportements pour améliorer la qualité de l’air. Cette volonté est encore plus marquée chez les jeunes (15-17 ans) et chez les personnes estimant que la qualité de l’air se dégrade.

Aller plus loin sur le sujet :

Une mission d’information de l’Assemblée nationale s’étonne du bilan des actions de groupe en Environnement

Le bilan des actions de groupe est décevant en France et même nul en matière environnementale, constate une mission d’information de l’Assemblée nationale. Celle-ci préconise une réforme à l’occasion de la transposition de la future directive européenne.

L’action de groupe a été créée dans le domaine de la consommation en 2014 avec l’objectif d’offrir une voie de recours collectif efficace aux consommateurs et de favoriser le pouvoir d’achat. Elle a été élargie aux litiges relatifs aux produits de santé début 2016, puis à l’environnement, à la protection des données personnelles et aux discriminations au travail en novembre 2016, et, enfin, à la location immobilière en 2018.

L’action de groupe « environnement » peut être engagée, en application de l’article L. 142-3-1 du Code de l’environnement, exclusivement par les associations de protection de l’environnement agréées – qui sont qu’une quarantaine en France.  Le Code de l’environnement prévoit que les associations puissent agir pour des faits portant sur un préjudice direct ou indirect « constituant une infraction aux dispositions législatives relatives à la protection de la nature et de l’environnement, à l’amélioration du cadre de vie, à la protection de l’eau, de l’air, des sols, des sites et paysages, à l’urbanisme, à la pêche maritime ou ayant pour objet la lutte contre les pollutions et les nuisances, la sûreté nucléaire et la radioprotection, les pratiques commerciales et les publicités trompeuses ou de nature à induire en erreur quand ces pratiques et publicités comportent des indications environnementales ».

Avant d’introduire une action de groupe « environnement », l’association doit mettre en demeure le défendeur à l’encontre duquel elle envisage d’agir. L’action de groupe ne pourra, par la suite, être introduite que quatre mois à compter de la réception de la mise en demeure par le défendeur, sous peine d’irrecevabilité. La loi de modernisation de la justice du XXIe siècle prévoit aussi la possibilité pour les associations de participer à une médiation afin d’obtenir la réparation des préjudices individuels.

Une conséquence inattendue du réchauffement climatique sur les réseaux Internet

Désormais chacun de nous, sait qu’avec le réchauffement climatique le niveau de la mer monte tous les ans, un rythme qui pourrait être multiplié par 100 si les émissions de gaz à effet de serre restent inchangées, a averti le mois dernier le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) dans un rapport sur les océans… En revanche, ce que l’on sait moins, c’est que cette montée des eaux pourrait affecter les réseaux internet.

En pratique, plus de 6 000 kilomètres de câbles de fibre optique pourraient être impactés dans le monde entier d’ici les dix prochaines années avec cette montée des eaux plus rapide que prévue: selon une étude menée par les chercheurs de l’Université de l’Oregon et l’Université du Wisconsin-Madison, les réseaux internet pourrait se retrouver sous l’eau à cause de cette montée des océans. Au-delà des câbles, plusieurs centres de données et un millier de centres de maintenance risquent d’être submergés.

« Une grande partie de l’infrastructure existante est située juste à côté des côtes, de sorte qu’il ne faut pas beaucoup plus que quelques centimètres d’eau en plus pour qu’elles se retrouvent sous l’eau », a expliqué l’Américain Paul Barford, scientifique à l’Université du Wisconsin, Madison et coauteur de l’étude, au magazine National Geographic. Et même si certaines de ces infrastructures peuvent résister à l’eau, peu d’entre elles sont conçues pour résister à une immersion totale dans l’eau. Un vaste réseau d’infrastructures physiques sous-tend les connexions Internet qui affectent presque tous les aspects de la vie moderne. Les câbles à fibre optique, les stations de transfert et de stockage de données et les centrales électriques forment un vaste réseau.

Problème, les scientifiques n’ont pour l’heure trouvé aucune solution permettant de protéger les réseaux internet menacés par la montée des eaux. Car la grande majorité d’entre eux ne sont conçus pour être submergés.

Accepter la réalité de notre avenir, conclut-il, est indispensable – et ce type d’études ne fait que souligner la rapidité à laquelle nous devrons nous adapter.

https://www.nationalgeographic.fr/science-innovation/2018/07/le-reseau-internet-est-en-train-de-se-noyer

 

Des chercheurs continuent à alerter de la dangerosité des néonicotinoides

Le chercheur au CNRS Jean-Marc Bonmatin vice-président du Groupe de travail sur les pesticides systémiques (TFSP) rappelle que les  néonicotinoides qu’ils ont un impact dramatique sur la biodiversité et la santé humaine.

Le projet de loi remettant en cause l’interdiction des pesticides néonicotinoïdes, était  intégralement prévu dans la loi biodiversité dés 2016, or un projet de loi va autoriser la délivrance de dérogations pour les utiliser jusqu’en 2023  pour toutes les cultures, dans toute la France. Ce qui est contraire au principe de non-régression du droit de l’environnement doit être présenté ce jeudi en Conseil des ministres, faisant fi des avis des experts et chercheurs chimistes.

La Covid 19 comment appréhender les chiffres?

Avant la rentrée, le gouvernement s’inquiète d’une « recrudescence incontestable de l’épidémie ». Celle-ci peut être appréhendée avec une certaine prudence.

En cette fin d’été le plus évident, est que le nombre de nouveaux cas positifs ( tests positifs) au SARS-CoV-2, repart à la hausse, selon la direction générale de la santé:  selon le communiqué des autorités et repris dans les médias,  5 429 nouveaux cas mercredi 26 août, 6 111 nouveaux cas jeudi 27 août. Mais rappelons qu’en début de l’épidémie, la France faisait des tests uniquement sur les cas graves. Les nombreux malades légers ou asymptomatiques n’étaient donc pas identifiés et l’on peut considérer qu’à ce moment là , moins d’un cas de Covid-19 sur dix était comptabilisé pendant cette période. Ce n’était pas forcément le cas dans certains  pays voisins comme en Allemagne. D’ailleurs selon le CDC la comptabilisation des cas

Après le déconfinement, en mai, la stratégie a changé : il s’agit désormais de « tester, tracer, isoler », en augmentant fortement le nombre de dépistages. Or, plus on teste, plus on a des chances de trouver des porteurs du virus. Avec 90 000 tests par jour à la fin août, contre seulement 5 000 à la mi-mars, les chances d’identifier des personnes contaminées sont aujourd’hui plus grandes. Et cette évolution empêche de comparer l’intensité de la circulation actuelle du virus avec celle du printemps.  Mais cette évolution empêche de comparer l’intensité de la circulation actuelle du virus avec celle du printemps.

Il existe un décalage logique entre la hausse du nombre de cas détectés et celle du nombre de personnes hospitalisées, ou mortes, en raison des délais d’incubation (cinq à sept jours) puis d’aggravation de la maladie (sept à dix jours). « Il y a en moyenne environ trois à quatre semaines entre la contamination et le décès », explique Mircea Sofonea : quatorze jours entre la contamination et l’hospitalisation, puis huit à seize jours avant l’éventuelle mort, « selon la prise en charge ou le profil des patients ».

Pour Ségolène Aymé, directrice de recherche émérite à l’Inserm, la clé de compréhension de la situation actuelle est là : « Il n’y a pas à chercher des explications compliquées à ce décalage entre les courbes. Le virus circule sans doute à un niveau élevé, mais la dynamique est aujourd’hui chez les plus jeunes : c’est pour ça qu’il y a relativement peu de cas graves. Les personnes les plus à risques, notamment les plus âgées, se protègent mieux. »

Le nombre de cas confirmés de Covid-19 augmente régulièrement depuis le milieu de l’été, mais le bilan humain reste relativement stable. Rien ne permet, pour autant, de prévoir la fin de l’épidémie.Ainsi le 22 aout assurait » il n’y a pas de signe majeur de crise, pour l’instant il n’y a pas de rebond », assurait ainsi l’épidémiologiste Laurent Toubiana, chercheur à l’Inserm,

Les institutions notent que des comorbidités sont renseignées dans 66% des certificats de décès mentionnant le Covid-19. L’hypertension artérielle est indiquée dans 25% des cas et les pathologies cardiaques dans 34%. « Les patients qui ont une comorbidité telles que le diabète, l’hypertension ou l’obésité ont un risque plus élevé de tomber gravement malade et de mourir du Covid ».Sur l’ensemble de ces certificats de décès, seules 2,8% des personnes décédées ne présentaient pas de comorbidité (et étaient âgées de moins de 65 ans).

Après étude des certificats de décès qui lui sont transmis depuis le début de l’épidémie, le CDC* dresse le constat suivant : « Pour 6% des décès, le Covid-19 était la seule cause mentionnée

L’augmentation très nette des tests pratiqués a logiquement augmenté la courbe des nouvelles informations sur les contaminations quotidiennes et modifié le profil des malades repérés.

Si le virus parvient à davantage circuler chez les personnes à risques et dans les tranches d’âge les plus élevées à la faveur de la rentrée, il est très probable que le nombre d’hospitalisations et de décès augmente aussi avec un tel décalage. Une inertie qui, pour de nombreux observateurs, altère la perception du danger par le grand public et complique le pilotage de la crise sanitaire.

*Plus d’informations sur le site du CDC international : center for disease Control and prevention

https://www.cdc.gov/coronavirus/2019-ncov/symptoms-testing/symptoms.html

https://www.cdc.gov/nchs/nvss/vsrr/covid_weekly/index.htm?fbclid=IwAR3e-4DJ416HrO7-Rvno39Bu7tsODLNW3IrY_ZcIpKrjVGJSsOVAqBdjzlk