Tous les articles par Jacqueline Collard

La sédentarité guette trop les adolescents avec des risques pour leur santé

Selon la dernière évaluation de l’Anses, les adolescents français sont de plus en plus sédentaires et inactifs, ce qui a été renforcé par le confinement. : ce qui met leur santé en danger.

Souvent associé aux adultes passant 8 heures par jour assis à un bureau, le manque d’activité physique impacte aussi les adolescents.La sédentarité est une situation d’éveil caractérisée par une dépense énergétique faible, en position assise ou allongée. Les dégâts de cette sédentarité sont bien là : en 40 ans, la génération des 9-16 ans a perdu un quart de ses capacités physiques. « Ils courent moins vite et moins longtemps », atteste la Fédération française de cardiologie (FFC). « En moyenne, un enfant courait 600 mètres en 3 minutes en 1971. Il lui en faut aujourd’hui 4 pour parcourir la même distance. » Ce recul des performances s’explique par la hausse de l’incidence du surpoids et de l’obésité qui touchent« les deux tiers des 11-17 ans qui se situent à un niveau de risque élevé ». Ceci est corrélé par des troubles du comportement alimentaire ou encore une qualité du sommeil et de vie altérée ».

La  situation est particulièrement inquiétante pour une partie de cette classe d’âge. En effet, 49% d’entre eux passent plus de 4h30 de temps devant un écran par jour et/ou moins de 20 minutes d’activité physique par jour. Ce sont les adolescents les plus âgées (15-17 ans) et ceux issus des milieux les moins favorisés qui sont les plus concernés.

En France, le temps de sommeil est insuffisant, notamment à l’adolescence où les troubles du sommeil sont fréquents et exposent à des risques pour la santé. La pratique d’activité physique améliore la qualité et augmente la quantité de sommeil. Les effets positifs de l’activité physique sur le sommeil apparaissent dès le début de la pratique et perdurent lorsqu’elle est régulière.

Plus d’activité physique et moins de sédentarité pour une meilleure santé : Des effets favorables de l’activité physique en matière de prévention de pathologies chroniques

L’Agence recommande par ailleurs de soutenir des actions de formation et d’information des professionnels de santé et des professionnels de l’activité physique et du sport, afin de favoriser l’accompagnement de la population dans la mise en œuvre des recommandations de l’Agence par des conseils adaptés (risques, progressivité, objectifs).

Les recommandations de l’Agence :
  •  favoriser la pratique d’activité physique, de types différents
  • encourager la réduction des comportements sédentaires, en position assise ou allongée, tout particulièrement

Consultez les recommandations pour les enfants et adolescents   

https://www.anses.fr/fr/content/plus-d%E2%80%99activit%C3%A9-physique-et-moins-de-s%C3%A9dentarit%C3%A9-pour-une-meilleure-sant%C3%A9

 

La tomate tant appréciée des français : d’où vient elle ?

Celle ci  à une  place prioritaire dans les légumes frais (hors pomme de terre), elle qui est la plus consommée en France, avec environ 13 kilos par habitant et par an et ce quelque soit la saison. Or pour arriver à une production permanente dans l’année la solution c’est de la produire sous serre et souvent serre chauffée : En effet plus d’une tomate sur huit en France est produite dans une serre.

C’est dans ce type d’atmosphère sous contrôle que pousse « plus de 85 % de la production française de tomates », nous explique Laurent Bergé, président de l’AOPn — Association d’organisations de producteurs nationale — tomates et concombres de France.Le marché français de la tomate est d’ environ 350.000 tonnes par an. Or D’après une étude de  l’ADEME une tomate produite sous serre chauffée émettrait 7 fois de gaz à effet de serre qu’une tomate produite dans sa saisonnalité (avec 2,2 kg de CO2 pour un kilo de tomates).

Or depuis le 21 décembre 2019 , la vente de fruits et légumes d’été issus de l’agriculture biologique et cultivés en France est interdite en dehors de dates  encadrées par la législation, ce qui évitera le recours aux serres chauffées.  Les tomates, poivrons, courgettes, concombres et aubergines bio d’origine française ne peuvent plus être commercialisés sur les étals des marchés et grandes surfaces jusqu’au 30 avril, afin de respecter le cycle naturel des saisons. Cette mesure s’applique conformément à la décision, prise le 11 juillet 2019 dernier, par le Comité national de l’agriculture biologique (Cnab), afin d’éviter des projets de grande ampleur de légumes bio produits sous serres chauffées.

20 novembre journée mondiale de l’enfance ; le 119 pour signaler de la maltraitance

À l’occasion de la Journée mondiale des enfants, et le 31e anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant, pour ceux ci leur première demande qu’ils ont envoyé au président de la République est d’améliorer l’école en réformant les pratiques pédagogiques, en offrant de meilleures possibilités d’orientation et en facilitant l’accès à l’enseignement supérieur. 92% d’entre eux expriment de l’inquiétude quant au harcèlement et aux mauvais traitements infligés aux enfants en raison de leur origine ou de leur apparence.
Et c ‘est dans cette journée emblématique que nous rappelons les accès téléphoniques qui ont été mis en place pour eux: 

Ainsi dans  toute la période du confinement, si vous êtes victime ou si vous avez connaissance d’une situation de maltraitance d’un enfant, vous devez appeler le 119. Tout le monde peut appeler le 119 : les enfants et adolescents confrontés eux-mêmes au danger, ou appelant pour un autre enfant qu’ils connaissent, et les adultes confrontés ou préoccupés par une situation d’enfant en danger (dans leur famille, voisinage, communauté éducative…). Les appels des mineurs sont traités en priorité.

Le 119 est joignable 24h/24, 7j/7, gratuit depuis tous les téléphones (fixes, mobiles, cabines…), confidentiel, invisible sur les factures détaillées, il n’apparaît sur aucun relevé de téléphone.

  À noter : cette année, le numéro 119 propose deux nouveautés :

Un documentaire sur l’interaction de nos organes

Proposé par « Sciences Grand format » sur la 5:  un voyage à la découverte de l’étonnante machinerie de notre corps sous le titre: » notre corps ce réseau social »

Plus la science avance, plus on découvre que nos organes entretiennent une communication constante les uns avec les autres. Les os parlent au cerveau, les muscles discutent avec le système immunitaire ; les reins supervisent notre équilibre sanguin. Chaque partie de notre corps participe activement à cet extraordinaire réseau social dans lequel les organes postent, tweetent, et s’envoient des textos, afin de coopérer, réagir et se mobiliser.

Autrefois, on pensait que chaque organe assurait une mission unique et participait de façon mécanique et routinière à notre équilibre. On imaginait qu’une seule tour de contrôle, le cerveau, dirigeaient tous ces éléments différents.

Mais aujourd’hui, la science décode peu à peu le langage qui permet à nos organes de se parler entre eux, et c’est au cœur de ces conversations secrètes que nous convie ce film. Une immersion ponctuée d’images exclusives qui révolutionnent la compréhension de notre corps.

La justice climatique s’impose avec « l’Affaire du siècle »

Ce matin le 19 novembre à 9h30, le Conseil d’Etat a rendu une décision véritablement historique pour la lutte contre la crise climatique : il met l’Etat face à ses responsabilités en considérant que les objectifs de réduction de gaz à effet de serre fixés par la loi sont contraignants. Répondant au recours climatique de la commune de Grande-Synthe, que soutient l’Affaire du Siècle, la plus haute juridiction administrative a donné 3 mois à l’Etat pour montrer que les actions mises en place sont suffisantes pour les atteindre. Elle a été rejointe dans son action par les villes de Paris et de Grenoble, ainsi que par les quatre associations écologistes qui portent l’Affaire du siècle. L’autre grand procès français en matière de climat, qui est soutenu par plus de deux millions de citoyens, et dont l’issue est dépendante de ce contentieux.

Décryptage de cette décision qui rebat les cartes de la politique climatique pour la France avec Guillaume Hannotin, avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation, qui représente l’Affaire du Siècle dans le dossier de Grande-Synthe.

 Le Conseil d’Etat dit en substance à l’État de respecter la loi, en quoi est-ce révolutionnaire ?

En droit, on distingue ce qu’on appelle “du droit mou” et du “droit dur”. Les lois de programmation étaient jusqu’à maintenant du droit mou, c’est-à-dire un droit qui dit beaucoup de choses, mais n’oblige à rien, ce que j’appelle du droit “y’ a qu’à – faut qu’on”, un droit qui fixe des rendez-vous – les plus lointains possibles – qui décrit des trajectoires – bientôt amendées – et qui pose des thermomètres, mais sans jamais prévoir d’obligations ni d’actions … Les objectifs contenus dans ces lois, comme la loi sur la Transition énergétique et la croissance verte de 2015, étaient donc de l’ordre de l’affichage, de l’effet d’annonce politique, éventuellement de l’incitation – mais pas de l’action…

Et là, le Conseil d’Etat dit, qu’au vu de l’urgence climatique, et du droit, ces objectifs doivent être considérés comme obligatoires.  C’est essentiel, car c’est prendre le politique au mot, rendre son sérieux à l’action publique et à la parole politique !

Le Conseil d’Etat montre aussi qu’il a compris que c’est dès maintenant que les objectifs de 2030, 2050, et au-delà, se construisent. L’argument de l’Etat était de dire “On ne peut pas prédire où nous en serons des émissions de gaz à effet de serre dans 10 ans”. Le Conseil d’Etat lui répond qu’on doit regarder aujourd’hui si on prend la bonne direction. Nous sommes en présence de trajectoire et l’objectif de dans 10 ans se construit dès à présent. Si on fonce dans un mur, on n’a pas besoin d’attendre la collision pour affirmer qu’il faut freiner.

 Que va-t-il se passer maintenant ?

Le Conseil d’Etat a donné 3 mois à l’Etat pour montrer qu’il se donne bien les moyens d’atteindre ses objectifs et que les trajectoires prévues et réelles sont cohérentes pour arriver à une réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 1990, d’ici à 2030. Ce qui va se passer, c’est donc une évaluation des politiques publiques mises en œuvre. D’habitude, cet exercice a lieu en commission parlementaire ou à la Cour des comptes. L’énorme différence ici, c’est que le Conseil d’Etat peut aller beaucoup plus loin, puisqu’il a la possibilité, à l’issue de cette évaluation, d’ordonner à l’Etat d’agir, sur des points précis ! C’est donc une décision qui a le potentiel d’amener des changements très concrets.

Pendant ces 3 mois, l’Affaire du Siècle, qui avait déjà soulevé l’insuffisance des actions de l’Etat et le non-respect patent des trajectoires, va pouvoir déposer un nouveau mémoire pour continuer à renforcer le dossier de Grande-Synthe, en s’appuyant par exemple sur l’expertise du Haut Conseil pour le Climat qui constate lui aussi que l’Etat n’en fait pas assez.

 Quelles sont les conséquences pour l’Affaire du Siècle et la justice climatique en général ?

Pour l’Affaire du Siècle, cette première décision du Conseil d’Etat dans le dossier de Grande-Synthe est déjà un premier pas vers une victoire. Car là aussi, l’Etat prétendait qu’on ne pouvait rien lui opposer avant 2030, et que de toute façon, il n’était pas vraiment tenu par ces objectifs. Le Conseil d’Etat dit que c’est faux. Or le Conseil d’Etat est la plus haute juridiction administrative en France, cette décision est donc définitive.

Le Tribunal administratif devra donc prendre en compte cette jurisprudence. Mais parce que les deux recours sont différents, et complémentaires, il pourrait aller plus loin et reconnaître par exemple l’obligation générale faite à l’Etat de lutter contre les changements climatiques, ou le sanctionner sur des carences spécifiques (énergies renouvelables, efficacité énergétique, etc), là où le Conseil d’Etat s’est prononcé uniquement sur les gaz à effet de serre.

Enfin, ça ouvre la voie à d’éventuels autres recours, y compris dans d’autres domaines, pour faire condamner par exemple des actions qui vont à l’encontre des objectifs de réduction de gaz à effet de serre et permettre à l’humanité d’échapper à des changements insurmotables.