Tous les articles par Jacqueline Collard

La fabrique des pandémies

Un livre à sortir le 4 février avant la possibilité de réaliser le film ( conditionné par les mesures sanitaires mondiales):

« La Fabrique des pandémies » : Marie-Monique Robin s’intéresse aux origines du problème: Il ​a toute sa place au cœur d’une actualité, celle du Covid-19, venue bouleverser le monde.

« La Fabrique des pandémies » (éditions La Découverte), dernier livre de Marie-Monique Robin, avec la complicité de Serge Morand (CNRS) et de Juliette Binoche est le fruit d’un long travail d’enquête. Pendant huit mois, la Deux-Sévrienne a échangé avec 62 scientifiques du monde entier spécialisés dans les zoonoses, ces maladies transmises par des animaux aux humains.

Tous leurs travaux démontrent que protéger la biodiversité est le meilleur moyen de protéger la santé humaine. Il faut stopper la déforestation et même inverser la tendance. Lorsque les forêts tropicales ne sont pas arrachées, les agents pathogènes des rongeurs et chauve-souris circulent à bas bruit​, explique-t-elle.

« Agir, c’est encore possible estime Marie-Monique Robin. La solution est dans les mains des politiques, en commençant par exemple par arrêter d’importer de l’huile de palme. Le gouvernement français va prochainement porter une motion sur le concept de déforestation importée. Chaque acte de consommation en Europe a un impact. Si on mange un poulet ou un cochon nourri au soja transgénique, on est responsable de la déforestation »​.

https://www.m2rfilms.com/la-fabrique-des-pandemies

Des révélations sur l’usage des pesticides

En 1990, l’OMS avait estimé à un million le nombre d’intoxications graves aux pesticides. Si on relève des différences dans l’emploi de pesticides dans le monde, il en existe également au sein même de l’Union européenne, première puissance agricole mondiale.

« En 2008, lors du  Grenelle de l’environnement, le gouvernement avait décidé de lancer le 1er plan Ecophyto avec comme objectif de réduire de 50 % l’utilisation de pesticides en dix ans. Dix ans après le Grenelle, en 2018, la France a enregistré une hausse de 21%de sa consommation de pesticides. C’est alors qu’un nouveau plan Écophyto II+ a été voté le 10 avril 2019. Ce dernier qUII A  pour objectif la réduction de 50 % des usages de pesticides d’ici 2025, en  prévoyant une sortie du glyphosate d’ici fin 2020 de nouveau non tenue »

En l’espace de trente ans, leur consommation mondiale a bondi en moyenne de 81 %. Un chiffre qui englobe aussi bien la baisse de 3 % en Europe, que l’augmentation de 484 % en Amérique du Sud. Les premiers exposés sont les 860 millions d’agriculteurs que compte notre planète et qui utilisent ces produits régulièrement. D’après l’étude pilotée par le PAN(Pesticides Action Network International), 43,6 % d’entre eux seraient chaque année victimes d’une intoxication grave.entre 1990 et 2018, ce continent a augmenté sa consommation de pesticides de 95 %. À l’autre bout du globe, l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale se distinguent également. Pas moins de cinq des dix pays les plus touchés par les décès dus aux intoxications graves s’y trouvent.

Cette hausse de production et de consommation de pesticides, on la doit notamment aux industries Bayer (allemande), BASF (allemande), Corteva Agriscience (américaine), FMC (américaine), et Syngenta (suisse). À elles seules, ces cinq entreprises réunies au sein du lobby CropLife contrôlent 65 % du marché mondial des pesticides. Une investigation menée par l’ONG suisse Public Eye, et Unearthed, le journal d’investigation de Greenpeace, a levé le voile sur la nature des transactions de ces firmes. Au moins un tiers de leur chiffre d’affaires a été réalisé grâce à la vente de pesticides considérés comme « extrêmement dangereux » pour la santé et l’environnement. Classés sous la dénomination HHPhighly hazardous pesticides, des pesticides particulièrement dangereux — par l’OMS, leur utilisation est interdite en Europe… mais pas leur production.

Chaque année dans le monde, combien de personnes sont victimes de ces graves intoxications ? C’est la question à laquelle a tenté de répondre une équipe de chercheurs chapeautée par Wolfgang Bödeker, consultant scientifique pour le réseau PAN (Pesticides Action Network International). Ils ont analysé 157 publications scientifiques, concernant 141 pays, et récolté les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) — alimentées par les gouvernements — répertoriant les causes des décès. Résultat : chaque année, au moins 385 millions d’intoxications graves aux pesticides provoqueraient onze mille morts (hors décès par ingestion de pesticides). Ces conclusions ont fait l’objet d’une publication dans la revue scientifique BCM Public Heal, mais « sont à considérer comme un minimum », explique à Reporterre Wolfgang Bödeker.L’équipe s’est basée sur la littérature scientifique et a été confrontée à un manque de publications pour certains pays.

 « Les symptômes les plus courants dans les cas d’intoxications graves aux pesticides sont d’ordre respiratoire et neurologique, avec un possible passage en réanimation. Une seule fois peut suffire à laisser des séquelles graves ou mener à un décès », dit à Reporterre la doctoresse Cécile Stratonovitch, membre de l’association Alerte des médecins sur les pesticides.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO, fait le même constat : «Dans les pays en développement, les pesticides extrêmement dangereux peuvent présenter des risques significatifs pour la santé humaine […], car les mesures relatives à la réduction des risques telles que l’emploi d’équipement de protection individuelle et l’entretien et le réglage du matériel […] ne sont pas efficaces». Et par ailleurs si on relève des différences dans l’emploi de pesticides dans le monde, il en existe également au sein même de l’Union européenne.

D’après un article de Reporterre

[1La Cour des comptes a publié en février 2020 un référé sur le bilan des plans Écophyto estimant « que les effets des plans Écophyto demeurent très en deçà des objectifs fixés ».

revue scientifique BCM Public Heal,

Le coût important de la pollution de l’air est très variable en Europe et en France

Une étude intéressante montre combien coûte cette pollution de l’air extérieur et combien la différence entre les territoires peut être grande.

La première étude comparative sur le coût de la pollution de l’air dans les grandes villes européennes, réalisée par l’Alliance européenne de santé publique (EPHA) a été relayée en France par l’association RESPIRE, elle dévoile le cout économique de la pollution de l’air pour 67 villes françaises et 432 villes européennes.La pollution de l’air est la cause principale de mortalité liée à l’environnement en Europe, selon l’agence européenne de l’environnement (EEA). Elle cause entre 48 et 76 000 morts par an selon les calculs en France chaque année. Et près de 400 000 en Europe.

Les villes les plus riches et les plus polluées font face aux coûts les plus élevés. Londres est ainsi la ville la plus concernée,  en France Paris est à 1602 euros par habitant, Lyon 1134, Marseille 897; Strasbourg 955, Nice 1128, Lille 886, Grenoble 758, etc..

Le secretaire general de l’EPHA, Sascha Marschang déclare:“Notre étude révèle combien un air toxique est nuisible à la santé mais aussi combien d’importante inégalités existent entre les différents pays d’Europe. La situation peut être améliorée par des politiques publiques en matière de transports et les villes peuvent réduire les coûts en encourageant les mobilités non polluantes. Les gouvernements et l’Union européenne devraient garder à l’esprit ces couts afin de soutenir les développements post Covid-19. ”

Le problème est particulièrement important dans les grandes villes, dont les deux tiers dépassent les recommandations de l’OMS pour la qualité de l’air. Les particules causent la vaste majorité des coûts (en moyenne 82,5%), suivie du dioxyde d’azote (15%, principalement émis par le trafic) puis par l’ozone (2.5%). Ces proportions varient considérablement selon les villes. Les transports sont la principale source de pollution de l’air, pour des coûts compris entre 67 et 80 milliards d’euros dans l’UE28 en 2016, selon l’ étude précédente de l’EPHA

Documents EPHA : la carte interactive

La liste complète des villes dans leur classement vis à vis du coût par habitant est ici

Une nouvelle étude inquiétante de l’air dans les métros

L’association Respire avait déjà alerté en 2016 sur l’exposition dans les stations de métro souterraines ; une nouvelle série de mesures montre que l’amélioration espérée n’est pas à la hauteur des engagements en l’occurrence de la RATP. Or depuis le début des années 2000 des recommandations sont édictées par le Ministère de la santé face à ces constats ((Bulletin Officiel n° 2001-20)

Pour ce faire un partenariat avait été établi entre la SNCF, la RATP et AirPARIF afin d’améliorer cette problématique avec des campagnes de mesures jusqu’en 2018, mais cela semble encore insuffisant: en effet L’air peut être jusqu’à dix fois plus pollué en particules fines dans le métro que dans l’air ambiant extérieur. C’est ce la conclusion d’ une équipe du CNRS dOrléans commanditée par avec l’association Respire.

L’équipe du directeur de recherche Jean-Baptiste Renard a pu mesurer pour la première fois des petites particules, jusqu’à 0,2 micron (PM 0,2), particulièrement néfastes. Ce sont «celles qui menacent tout particulièrement la santé des usagers et des salariés», précise le document de synthèse des résultats. En cause : le freinage des rames.Les scientifiques ont compté jusqu’à 800 millions de particules par m3 sur le quai du RER A ou encore dans la station de gare de Lyon. Ils notent également que dans leurs relevés «99,5 % des particules sont de taille inférieure ou égale à PM1 ». Or la RATP ou Airparif ne mesuraient jusqu’ici que des particules plus grosses, de 10 et 2,5 microns.

“ Les agents de la RATP sont les plus exposés et rien n’a été mis en place par l’entreprise pour préserver leur intégrité physique pour l’instant, comme le prévoit le code du travail », sans oublier  les voyageurs qui eux aussi sont victimes de cette pollution.

Cette étude a été publiée alors qu’arrive à échéance le délai imparti par le Conseil d’Etat au Premier ministre pour définir de nouvelles normes pour la qualité de l’air à l’intérieur des enceintes de métro.

Des mesures semblables ont été faites à Lyon: le verdict l’air du métro est 3 à 5 fois plus pollué que l’air extérieur. L’observatoire ATMO Auvergne-Rhône-Alpes a mesuré la qualité de l’air dans le métro grâce aux données collectées à la station Saxe-Gambetta, l’une des stations les plus fréquentées du réseau TCL avec 82 000 visiteurs par jour. Une étude menée grâce à un appareil de particules fines installé dans cette station. Selon le Sytral, les concentrations en particules PM10 et PM2.5 mesurées sont plus importantes la semaine en journée, diminuent le week-end et sont minimales la nuit lorsque le métro ne fonctionne pas: ce qui est compréhensible.

Pour pallier à ce problème, des rames nouvelles générations seront progressivement mises en places pour remplacer les anciennes dès le printemps 2021. Celles-ci possèderont un système de freinage électrodynamique qui devrait « réduire signification l’utilisation du freinage mécanique, et donc l’émission de particules fines » estime Bruno Bernard le Président du Sytral et de la Métropole de Lyon.

https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Dossier_de_presse_de_la_DGS_Qualite_de_l_air_dans_les_enceintes_ferroviaires_souterraines_Ile-de-France_juillet_2003-2.pdf

Communiqué de presse AIR PARIF

Rapport de l’Anses – Pollution chimique de l’air des enceintes de transports ferroviaires souterrains et risques sanitaires associés chez les travailleurs

Les bienfaits du lait maternel promus par l’OMS

L’OMS recommande  la poursuite de l’allaitement au-delà de cette période de la naissance à 6 mois, en complément du régime alimentaire du tout-petit jusqu’à 2 ans. En moyenne, ce sont seulement 36% des nourrissons qui sont nourris exclusivement au sein de leur naissance à leurs 6 premiers mois dans le monde.
Si ce mode d’alimentation est si fortement conseillé, c’est au vu des nombreux bienfaits qu’apporte le lait maternel pour la santé du bébé. Selon l’OMS, il contribue à la fois à la croissance, au développement et à la santé du nourrisson.

En effet la quantité de nutriments présente dans le lait maternel s’ajuste en fonction des besoins du bébé, au fur et à mesure de son développement. Ainsi, sa composition évolue très fortement dans les 15 premiers jours, jusqu’à atteindre la composition du lait « mature »  qui va perdurer jusqu’au 15eme mois d’allaitement, sans omettre l’apport en eau auquel il contribue(88%).

Les études démontrent par exemple que :

  • Durant les 5 premiers jours, le lait maternel s’appelle le colostrum, il a la particularité d’être très riche en protéines. Il contient en moyenne 22,9 g de protéines, 29,5 g de matières grasses, 57g de lactose, 18,6 g de vitamines et de minéraux par litre.
  • Entre le 6e et le 10e jour, il contient 71 g de lactose, 10,6 g de protéines, 45,4 g de matières grasses, 2 g de vitamines et 2 g de minéraux par litre.
  • Enfin, à partir du 15e jour jusqu’au 15e mois, le lait maternel est plus riche en matières grasses et moins riche en protéines pour satisfaire les besoins énergétiques du bébé. Il est composé de, 45,4 g de matières grasses, de 10,6 g de protéines, de 71 g de lactose et 2g de vitamines et de minéraux.

Par ailleurs on précisera la présence de  lactoferrine une protéine qui fait partie des nombreux nutriments du lait maternel. Cette  protéine joue un rôle important dans la santé et la croissance du tout-petit et apporte des propriétés anti-microbiennes et anti-virales, ce qui lui confère une capacité importante pour le système immunitaire du bébé. De plus la lactoferrine a  des effets bénéfiques en stimulant la croissance et la maturation de l’intestin du tout petit, ce qui lui permet d’acquérir une bonne flore intestinale équilibrée.