Une nouvelle étude inquiétante de l’air dans les métros

L’association Respire avait déjà alerté en 2016 sur l’exposition dans les stations de métro souterraines ; une nouvelle série de mesures montre que l’amélioration espérée n’est pas à la hauteur des engagements en l’occurrence de la RATP. Or depuis le début des années 2000 des recommandations sont édictées par le Ministère de la santé face à ces constats ((Bulletin Officiel n° 2001-20)

Pour ce faire un partenariat avait été établi entre la SNCF, la RATP et AirPARIF afin d’améliorer cette problématique avec des campagnes de mesures jusqu’en 2018, mais cela semble encore insuffisant: en effet L’air peut être jusqu’à dix fois plus pollué en particules fines dans le métro que dans l’air ambiant extérieur. C’est ce la conclusion d’ une équipe du CNRS dOrléans commanditée par avec l’association Respire.

L’équipe du directeur de recherche Jean-Baptiste Renard a pu mesurer pour la première fois des petites particules, jusqu’à 0,2 micron (PM 0,2), particulièrement néfastes. Ce sont «celles qui menacent tout particulièrement la santé des usagers et des salariés», précise le document de synthèse des résultats. En cause : le freinage des rames.Les scientifiques ont compté jusqu’à 800 millions de particules par m3 sur le quai du RER A ou encore dans la station de gare de Lyon. Ils notent également que dans leurs relevés «99,5 % des particules sont de taille inférieure ou égale à PM1 ». Or la RATP ou Airparif ne mesuraient jusqu’ici que des particules plus grosses, de 10 et 2,5 microns.

“ Les agents de la RATP sont les plus exposés et rien n’a été mis en place par l’entreprise pour préserver leur intégrité physique pour l’instant, comme le prévoit le code du travail”, sans oublier  les voyageurs qui eux aussi sont victimes de cette pollution.

Cette étude a été publiée alors qu’arrive à échéance le délai imparti par le Conseil d’Etat au Premier ministre pour définir de nouvelles normes pour la qualité de l’air à l’intérieur des enceintes de métro.

Des mesures semblables ont été faites à Lyon: le verdict l’air du métro est 3 à 5 fois plus pollué que l’air extérieur. L’observatoire ATMO Auvergne-Rhône-Alpes a mesuré la qualité de l’air dans le métro grâce aux données collectées à la station Saxe-Gambetta, l’une des stations les plus fréquentées du réseau TCL avec 82 000 visiteurs par jour. Une étude menée grâce à un appareil de particules fines installé dans cette station. Selon le Sytral, les concentrations en particules PM10 et PM2.5 mesurées sont plus importantes la semaine en journée, diminuent le week-end et sont minimales la nuit lorsque le métro ne fonctionne pas: ce qui est compréhensible.

Pour pallier à ce problème, des rames nouvelles générations seront progressivement mises en places pour remplacer les anciennes dès le printemps 2021. Celles-ci possèderont un système de freinage électrodynamique qui devrait « réduire signification l’utilisation du freinage mécanique, et donc l’émission de particules fines » estime Bruno Bernard le Président du Sytral et de la Métropole de Lyon.

https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Dossier_de_presse_de_la_DGS_Qualite_de_l_air_dans_les_enceintes_ferroviaires_souterraines_Ile-de-France_juillet_2003-2.pdf

Communiqué de presse AIR PARIF

Rapport de l’Anses – Pollution chimique de l’air des enceintes de transports ferroviaires souterrains et risques sanitaires associés chez les travailleurs