Tous les articles par Jacqueline Collard

L’endocrine Society remet en cause les analyses de l’EFSA à propos des perturbateurs endocriniens

Cette « société savante »(L’Endocrine Society,) forte de 18 000 chercheurs à l’échelle internationale vient de publier un rapport remettant en cause les analyses de l’EFSA au niveau de l’Europe et tout particulièrement le  projet de rapport de l’agence soumis à une consultation publique sur les perturbateurs endocriniens .

En effet ces « Découvertes » l’ont été depuis  le début des années 1990, pour ces substances capables d’interférer avec le système hormonal omniprésentes dans l’alimentation (pesticides, additifs, plastifiants, etc.) ou dans les objets du quotidien (traitements des meubles et des textiles, jouets, ustensiles ménagers, emballages,cosmétiques, détergents, etc.).

Cette commission d’experts du système hormonal vont jusqu’à écrire:« Les principes scientifiques de l’endocrinologie n’ont pas été inclus dans l’expertise », et ne reflète pas « le consensus scientifique le plus à jour ». Il semblerait que les autorités n’aient pas changer leur principe, fort ancien désormais que « la dose fait le poison », et n’aient pas intégré d’une relation «  dose-effet “non monotone”, avec une augmentation de l’effet à faibles doses, suivie d’une diminution à un point dit de rupture », telle que l’a décrit depuis longtemps les travaux d’Ana Soto.

Cet effet paradoxal est au centre d’une étude publiée mercredi 20 mai par la revue Environmental Health Perspectives, qui est sans doute la plus pointue et la plus complète publiée à ce jour sur le sujet.C’est donc la biologiste américaine Ana Soto (Tufts University, à Boston), qui coordonnent ces travaux  fondés sur les données de l’expérience dite « Clarity-BPA », lancée dés 2012 aux USA.

Compléments : https://www.endocrine.org/advocacy/society-letters/2021/es-comments-on-efsa-draft-nmdr-opinion

Public consultation on the draft EFSA Scientific Committee :  Opinion on biological plausibility of non-monotonic dose responses and their impact on the risk assessment

La métropole de Grenoble s’engage dans une convention citoyenne climat

Alors que la justice vient de reconnaître que l’inaction climatique de l’État est illégale, tout en rejetant la réparation du préjudice écologique, elle sursoit à statuer sur la demande d’injonction à agir. Le tribunal  doit  maintenant décider si il lui ordonne de prendre des mesures supplémentaires pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre et respecter ses engagements pour le climat et ce dés le printemps: mais  à Grenoble des mobilisations politiques proposent des moyens d’actions, que nous pouvons que soutenir.

Dès l’été 2021, et pour environ une dizaine de jours, des citoyennes et citoyens de la Métropole de Grenoble, tirés au sort, seront réunis afin de proposer des politiques publiques en matière de transition écologique et énergétique.
« En complément des nombreuses initiatives métropolitaines d’ores et déjà mises en œuvre, combinant transition écologique et justice sociale, nous lançons la convention citoyenne métropolitaine pour le climat et, en parallèle, une convention des secteurs économiques pour le climat. Elles permettront de bâtir des politiques publiques, des initiatives encore plus volontaristes, afin d’accompagner toutes et tous dans le changement » affirme Christophe Ferrari, le président de la métropole.

La convention citoyenne métropolitaine pour le climat vient compléter le dispositif de mobilisation collective pour la mise en œuvre du Plan Climat Air Energie (PCAET) Métropolitain dans lequel la Métropole s’est engagée depuis octobre 2019. Elle vise à créer des lieux de discussion et d’interpellation de toutes les parties prenantes pour conduire le territoire métropolitain vers la transition bas-carbone, dans une approche inclusive et résiliente.

Les étapes de la convention citoyenne métropolitaine pour le climat
1)    Une phase d’information, de formation et d’exploration des thématiques, y compris en lien avec les communes ;
2)    Une phase de formalisation, de hiérarchisation et de validation des propositions issues de leurs réflexions collectives ;
3)    Ces propositions seront ensuite présentées à l’ensemble des élus devant le Conseil métropolitain pour être délibérées.

Parallèlement, la Métropole lancera une convention métropolitaine des secteurs économiques (entreprises, acteurs de l’ESS, agricoles, etc.) pour le Climat.
« Nous sommes convaincus que la convention citoyenne métropolitaine pour le climat peut contribuer à une action politique réellement démocratique : c’est une démarche novatrice et majeure pour nous assurer un avenir durable à nos concitoyens » conclut Pascal Clouaire, Vice-Président  chargé de la Culture, de l’Éducation et de la Participation citoyenne .

La fabrique des pandémies

Un livre à sortir le 4 février avant la possibilité de réaliser le film ( conditionné par les mesures sanitaires mondiales):

« La Fabrique des pandémies » : Marie-Monique Robin s’intéresse aux origines du problème: Il ​a toute sa place au cœur d’une actualité, celle du Covid-19, venue bouleverser le monde.

« La Fabrique des pandémies » (éditions La Découverte), dernier livre de Marie-Monique Robin, avec la complicité de Serge Morand (CNRS) et de Juliette Binoche est le fruit d’un long travail d’enquête. Pendant huit mois, la Deux-Sévrienne a échangé avec 62 scientifiques du monde entier spécialisés dans les zoonoses, ces maladies transmises par des animaux aux humains.

Tous leurs travaux démontrent que protéger la biodiversité est le meilleur moyen de protéger la santé humaine. Il faut stopper la déforestation et même inverser la tendance. Lorsque les forêts tropicales ne sont pas arrachées, les agents pathogènes des rongeurs et chauve-souris circulent à bas bruit​, explique-t-elle.

« Agir, c’est encore possible estime Marie-Monique Robin. La solution est dans les mains des politiques, en commençant par exemple par arrêter d’importer de l’huile de palme. Le gouvernement français va prochainement porter une motion sur le concept de déforestation importée. Chaque acte de consommation en Europe a un impact. Si on mange un poulet ou un cochon nourri au soja transgénique, on est responsable de la déforestation »​.

https://www.m2rfilms.com/la-fabrique-des-pandemies

Des révélations sur l’usage des pesticides

En 1990, l’OMS avait estimé à un million le nombre d’intoxications graves aux pesticides. Si on relève des différences dans l’emploi de pesticides dans le monde, il en existe également au sein même de l’Union européenne, première puissance agricole mondiale.

« En 2008, lors du  Grenelle de l’environnement, le gouvernement avait décidé de lancer le 1er plan Ecophyto avec comme objectif de réduire de 50 % l’utilisation de pesticides en dix ans. Dix ans après le Grenelle, en 2018, la France a enregistré une hausse de 21%de sa consommation de pesticides. C’est alors qu’un nouveau plan Écophyto II+ a été voté le 10 avril 2019. Ce dernier qUII A  pour objectif la réduction de 50 % des usages de pesticides d’ici 2025, en  prévoyant une sortie du glyphosate d’ici fin 2020 de nouveau non tenue »

En l’espace de trente ans, leur consommation mondiale a bondi en moyenne de 81 %. Un chiffre qui englobe aussi bien la baisse de 3 % en Europe, que l’augmentation de 484 % en Amérique du Sud. Les premiers exposés sont les 860 millions d’agriculteurs que compte notre planète et qui utilisent ces produits régulièrement. D’après l’étude pilotée par le PAN(Pesticides Action Network International), 43,6 % d’entre eux seraient chaque année victimes d’une intoxication grave.entre 1990 et 2018, ce continent a augmenté sa consommation de pesticides de 95 %. À l’autre bout du globe, l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale se distinguent également. Pas moins de cinq des dix pays les plus touchés par les décès dus aux intoxications graves s’y trouvent.

Cette hausse de production et de consommation de pesticides, on la doit notamment aux industries Bayer (allemande), BASF (allemande), Corteva Agriscience (américaine), FMC (américaine), et Syngenta (suisse). À elles seules, ces cinq entreprises réunies au sein du lobby CropLife contrôlent 65 % du marché mondial des pesticides. Une investigation menée par l’ONG suisse Public Eye, et Unearthed, le journal d’investigation de Greenpeace, a levé le voile sur la nature des transactions de ces firmes. Au moins un tiers de leur chiffre d’affaires a été réalisé grâce à la vente de pesticides considérés comme « extrêmement dangereux » pour la santé et l’environnement. Classés sous la dénomination HHPhighly hazardous pesticides, des pesticides particulièrement dangereux — par l’OMS, leur utilisation est interdite en Europe… mais pas leur production.

Chaque année dans le monde, combien de personnes sont victimes de ces graves intoxications ? C’est la question à laquelle a tenté de répondre une équipe de chercheurs chapeautée par Wolfgang Bödeker, consultant scientifique pour le réseau PAN (Pesticides Action Network International). Ils ont analysé 157 publications scientifiques, concernant 141 pays, et récolté les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) — alimentées par les gouvernements — répertoriant les causes des décès. Résultat : chaque année, au moins 385 millions d’intoxications graves aux pesticides provoqueraient onze mille morts (hors décès par ingestion de pesticides). Ces conclusions ont fait l’objet d’une publication dans la revue scientifique BCM Public Heal, mais « sont à considérer comme un minimum », explique à Reporterre Wolfgang Bödeker.L’équipe s’est basée sur la littérature scientifique et a été confrontée à un manque de publications pour certains pays.

 « Les symptômes les plus courants dans les cas d’intoxications graves aux pesticides sont d’ordre respiratoire et neurologique, avec un possible passage en réanimation. Une seule fois peut suffire à laisser des séquelles graves ou mener à un décès », dit à Reporterre la doctoresse Cécile Stratonovitch, membre de l’association Alerte des médecins sur les pesticides.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO, fait le même constat : «Dans les pays en développement, les pesticides extrêmement dangereux peuvent présenter des risques significatifs pour la santé humaine […], car les mesures relatives à la réduction des risques telles que l’emploi d’équipement de protection individuelle et l’entretien et le réglage du matériel […] ne sont pas efficaces». Et par ailleurs si on relève des différences dans l’emploi de pesticides dans le monde, il en existe également au sein même de l’Union européenne.

D’après un article de Reporterre

[1La Cour des comptes a publié en février 2020 un référé sur le bilan des plans Écophyto estimant « que les effets des plans Écophyto demeurent très en deçà des objectifs fixés ».

revue scientifique BCM Public Heal,

Le coût important de la pollution de l’air est très variable en Europe et en France

Une étude intéressante montre combien coûte cette pollution de l’air extérieur et combien la différence entre les territoires peut être grande.

La première étude comparative sur le coût de la pollution de l’air dans les grandes villes européennes, réalisée par l’Alliance européenne de santé publique (EPHA) a été relayée en France par l’association RESPIRE, elle dévoile le cout économique de la pollution de l’air pour 67 villes françaises et 432 villes européennes.La pollution de l’air est la cause principale de mortalité liée à l’environnement en Europe, selon l’agence européenne de l’environnement (EEA). Elle cause entre 48 et 76 000 morts par an selon les calculs en France chaque année. Et près de 400 000 en Europe.

Les villes les plus riches et les plus polluées font face aux coûts les plus élevés. Londres est ainsi la ville la plus concernée,  en France Paris est à 1602 euros par habitant, Lyon 1134, Marseille 897; Strasbourg 955, Nice 1128, Lille 886, Grenoble 758, etc..

Le secretaire general de l’EPHA, Sascha Marschang déclare:“Notre étude révèle combien un air toxique est nuisible à la santé mais aussi combien d’importante inégalités existent entre les différents pays d’Europe. La situation peut être améliorée par des politiques publiques en matière de transports et les villes peuvent réduire les coûts en encourageant les mobilités non polluantes. Les gouvernements et l’Union européenne devraient garder à l’esprit ces couts afin de soutenir les développements post Covid-19. ”

Le problème est particulièrement important dans les grandes villes, dont les deux tiers dépassent les recommandations de l’OMS pour la qualité de l’air. Les particules causent la vaste majorité des coûts (en moyenne 82,5%), suivie du dioxyde d’azote (15%, principalement émis par le trafic) puis par l’ozone (2.5%). Ces proportions varient considérablement selon les villes. Les transports sont la principale source de pollution de l’air, pour des coûts compris entre 67 et 80 milliards d’euros dans l’UE28 en 2016, selon l’ étude précédente de l’EPHA

Documents EPHA : la carte interactive

La liste complète des villes dans leur classement vis à vis du coût par habitant est ici