Tous les articles par Jacqueline Collard

La nourriture des poissons d’élevage n’est pas sans poser problème

Devant une demande immodérée de poissons dans nos pays cependant riches en aliments diversifiés, depuis des dizaines d’années l’aquaculture s’est implantée à notre profit dans les pays du Sud: ceci sans réflexion pérenne sur les conséquences à moyen et long terme pour l’économie locale et pour les petits pêcheurs artisanaux. La surexploitation des petits poissons, réduits en farine, menace la sécurité alimentaire des pays du Sud.

 

 

C’est dans ce cadre que l’ONG Bloom sonne l’alerte, dénonçant les méfaits causés par l’aquaculture.

C’est ainsi que plusieurs rapports allant tous dans le même sens, dénoncent la présence de bateaux imposants qui depuis quelques années alimentent des fabricants de farine de poissons coréens, russes, chinois  ratissant les fonds marins pour aller  nourrir des saumons norvégiens, des truites polonaises, des anguilles chinoises, des crevettes thaïlandaises, mais aussi des carpes a priori herbivores, des volailles, ou encore des visons, des chiens, des chats…

Selon Bloom, les farines de poisson alimentent certes l’aquaculture mondiale (elle en consomme environ 57 %), mais elles fournissent aussi largement l’élevage de porcs (22 %) et de volailles (14 %).

Or les auteurs estiment que 90 % des poissons devenus farine étaient parfaitement comestibles, ce qui va à l’encontre du code de conduite pour une pêche responsable établi par l’Agence des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Celle-ci préconise au contraire de ne transformer que les poissons qui ne sont pas consommés par les humains (comme les lançons ou les tacauds), afin de ne pas menacer la sécurité alimentaire mondiale. En effet la FAO  considère que les stocks de poissons sauvages sont surexploités à 90 % .

 

Mardi 14 février, la Banque mondiale publiait de son côté une évaluation remise à jour du manque à gagner qui découle de la mauvaise gestion de la ressource halieutique. Selon les calculs de ses experts, « pêcher moins et mieux » pourrait générer des gains supplémentaires de 83 milliards de dollars à l’échelle mondiale. Mettre fin à la surexploitation permettrait non seulement aux populations de poissons de se reconstituer, mais aussi d’accroître la valeur des prises.

Une étude américaine associerait pollution liée au trafic routier et Alzheimer

Une nouvelle  étude publiée dans le Lancet et relayée par le Translational Psychiatry journal,  confirmerait un lien entre le fait de vivre près d’un important axe routier et le risque de développer une démence liée à l’âge, dont la maladie d’Alzheimer. Pour les personnes vivant à moins de 50 mètres, celui-ci était accru de 7%, par rapport à celles vivant à plus de 300 mètres, c’est ce que présente cette étude statistique portant sur 6,6 millions d’habitants dans l’agglomération de Los Angelès.

Un risque presque doublé

Menés par l’équipe de Jiu-Chiuan Chen, de l’University of Southern California à Los Angeles, de nouveaux travaux confirment un peu plus la nocivité cérébrale de cette pollution atmosphérique. Dans leur analyse menée sur 3.647 femmes de plus de 65 ans de la cohorte WHIMS (Women’sHealth Initiative Memory Study), les chercheurs confirment que celles exposées à un taux élevé de particules fines PM2,5[i], présentent une hausse de 92% du risque de développer une démence liée à l’âge au cours de l’étude.
En tenant compte du fait que, aux Etats-Unis, 30% des femmes âgées vivent dans des zones à forte teneur en PM2,5, les chercheurs estiment que ces polluants seraient à l’origine d’environ 21% des cas de démence liée à l’âge et de déclin cognitif accéléré dans la population générale –hommes et femmes confondus[ii].

Une interaction gène-environnement

Nouveauté de l’étude, l’équipe s’est penchée sur l’un des facteurs génétiques bien connus de la maladie d’Alzheimer, la forme epsilon4 du gène ApoE. En sa présence, le risque lié aux PM2,5 est encore plus élevé, de +195%, contre seulement +68% chez les femmes porteuses de l’allèle epsilon3. Ce qui, pour la première fois, révèle que le gène de prédisposition ApoEpourrait accroître la susceptibilité aux particules fines.

Une réponse inflammatoire aux particules

Pour Caleb Finch, co-auteur de l’étude, «les particules microscopiques générées par la combustion des énergies fossiles pénètrent dans notre corps par le nez, jusque dans notre cerveau. Les cellules de celui-ci traitent ces particules comme des envahisseurs et réagissent par une réponse inflammatoire, qui avec le temps entraine la survenue et la progression d’une maladie d’Alzheimer».

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 48 millions de personnes à travers le monde sont atteintes de la maladie d’Alzheimer, qui touche chaque année 7,7 millions de personnes en plus.

[i] Dépassant une exposition moyenne de 12 µg/m3, seuil fixé par l’agence américaine en charge de l’environnement (EPA) pour les PM2,5

[ii] Ce chiffre de 21%, résultat d’une simple extrapolation à partir de données d’exposition aux Etats-Unis, correspond à un poids global (sur l’ensemble des cas), la maladie d’Alzheimer étant, comme la plupart des maladies chroniques, d’origine multifactorielle.

Nouvelle étude sur le diabéte parue dans Plos one

Précédemment cette revue américains au fait des dernières études établissait à 5% la responsabilité du diabète dans les décès aux USA alors qu’ une dernière étude parle de 12% : il semblerait que les statistiques aient été erronées du fait de l’association fréquente entre diabète et   complications cardiovasculaires et rénales pouvant aller de même jusqu’au décès .

En 1980, les centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) estimaient à 5,53 millions le nombre de diabétiques aux Etats-Unis. En 2014, ce chiffre a presque quadruplé, atteignant 21,95 millions c’est dire combien la pathologie a pris de l’ampleur. C’est ce que révèle cette nouvelle estimation, selon le démographe Andrew Stokes,  de l’université de Boston, qui s’est appuyé sur deux grandes bases de données nationales représentatives dont le « National Health Interview Survey »  avec  les universités de Pennsylvanie et de Boston.

Cette véritable épidémie  dont la fréquence a fortement augmenté ces dernières années avec l’augmentation de l’obésité, est la troisième cause de mortalité dans le pays après les pathologies cardiovasculaires et le cancer, selon l’étude des universités de Pennsylvanie et de Boston parue dans PLOS ONE.

http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0170219

Produits cosmétiques : des allégations dangereuses pour la santé

La Direction générale des fraudes (DGCCRF)a contrôlé plus de 1.000 allégations sur les étiquettes de produits cosmétiques vendus en France et étudié leurs pratiques de fabrication et les produits pour bébés et enfants. La moitié s’est révélée non conforme à la réglementation.

Le résultat de cette vaste enquête est alarmant : parmi les 1.030 allégations contrôlées, 46 % ont été considérées non conformes et près de 9 % (91) sont même susceptibles d’entraîner des risques pour la santé des consommateurs, annonce la DGCCRF dans son communiqué de presse( lien précisé plus bas).

En majorité ce rapport pointe trois types d’anomalies sur les étiquettes : l’absence ou l’inadaptation des justificatifs des allégations , la présence d’allégations tendant à conférer aux produits la qualification de médicament ou les propriétés d’un ingrédient, sans justification : « calendula apaisant », et les allégations revendiquant la présence d’un ingrédient qui n’était pourtant pas présent dans le produit ou pas dans les quantités annoncées.En matière de composition, les anomalies portent en majorité sur la présence de substances interdites

  • La qualité microbiologique des produits est globalement bonne (seuls 5 produits sur 70 analysés ne satisfont pas aux recommandations).
  • L’utilisation de conservateurs de la famille des isothiazolinones dans les produits composés d’une grande quantité d’eau (shampooings) est assez généralisée. Quelques dépassements ont été constatés. Par conséquent, ces produits sont globalement de bonne qualité microbiologique.
  • La majeure partie des anomalies de composition a porté sur les produits de blanchiment de la peau contenant des substances interdites (hydroquinone, glucocorticoïdes, etc.).
  • D’autres non-conformités proviennent de traces de métaux lourds dans les masques de beauté, voire les produits de maquillage ou de coiffage  des produits contenant la plupart du temps des matières premières issues du sol (argile).

Cinq arrêtés préfectoraux ont entraîné la fermeture d’un établissement pour non-respect des bonnes pratiques de fabrication et le retrait, le rappel ou la suspension de commercialisation de produits contenant des substances interdites. Les saisies ont porté presque exclusivement sur des produits de blanchiment de la peau contenant des substances interdites.

Le communiqué de presse est accessible grâce au lien :

www.economie.gouv.fr/dgccrf/controle-des-produits-cosmetiques

Initiative citoyenne pour dénoncer la ré-homologation du glyphosate

 

Après avoir obtenu une nouvelle fois une homologation le Glyphosate est de nouveau en ligne de mire des ONG scandalisées par ce nouveau feu vert de l’Europe:Aussi la société civile maintient la pression sur Bruxelles.

Une quarantaine d’organisations de défense de la santé ou de l’environnement (Greenpeace, Les Amis de la Terre, Health and Environment Alliance, etc.), issues de quatorze Etats membres, ont lancé, mercredi 8 février, une initiative citoyenne européenne (ICE), afin d’obtenir l’interdiction de l’herbicide – principe actif du Roundup de Monsanto – et une réorientation de la politique communautaire en matière d’agriculture et de produits phytosanitaires (insecticides, fongicides, herbicides).

Prévue par le traité de Lisbonne, l’ICE permet d’« inviter la Commission européenne », de manière formelle, à prendre des dispositions législatives. Pour être considérée comme valide, elle doit rassembler un million de signatures en moins d’un an.

Emblématique, le glyphosate est le pesticide de synthèse le plus utilisé en Europe et dans le monde, et le plus fréquemment retrouvé dans la nature. De toutes les substances utilisées en agriculture, il n’est toutefois ni le plus néfaste pour l’environnement ni le plus dangereux pour la santé humaine.

Mais son classement par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) comme « cancérogène probable pour l’homme », en mars 2015, en a fait un abcès de fixation. D’autant plus que le processus de ré-homologation du produit était alors en cours au niveau européen, concluant, à l’inverse du CIRC, au caractère probablement non cancérogène de la substance et proposant donc sa remise en selle en Europe…

« Le glyphosate a nourri la controverse parce que sa sûreté a été évaluée par les instances européennes à partir d’études industrielles secrètes, explique Martin Pigeon, chercheur à l’ONG Corporate Europe Observatory, participant à l’initiative citoyenne. Cette opacité favorise l’industrie et empêche de contrôler scientifiquement les décisions européennes en matière de sûreté de l’alimentation. Les pesticides ne devraient être évalués que sur des éléments de preuve scientifiques publiés. »