Tous les articles par Jacqueline Collard

Rapport sur l’ air intérieur dans des ERP de villes santé OMS

Un rapport finalisé avant l’été rassemble de nombreux indicateurs et retours d’expériences sur la qualité de l’air dans les ERP de villes françaises faisant parties du Réseau des villes OMS comme : Aix les Bains, Lyon, Grenoble, Marseille, Paris, Rennes, la Rochelle, et Besançon avant l’obligation de surveillance au 1er Janvier 2018 concernant les Établissements en charge de la petite enfance.

Accompagnement à l’entrée en vigueur de la surveillance de la qualité de l’air intérieur dans les ERP recevant des enfants.

Retours d’expériences de Villes-Santé  Réseau français des villes santé de l’OMS – 2017
http://www.villes-sante.com/wp-content/uploads/Rapport_surveillance_QAI_juin2017.pdf

Nouvelle étude chinoise : La pollution atmosphérique altérerait la qualité du sperme

Une étude publiée mardi 21 novembre dans la revue Occupational & Environmental Medecine suggère désormais qu’elle pourrait également expliquer l’infertilité d’un « nombre significatif de couples » qui s »accroit d’années en années. Le déclin du sperme et de sa  qualité dans le monde n’est pas nouveau mais ce qui alarme les auteurs de ces nouveaux travaux, publiés dans Human reproduction, est que cette tendance continue à s’accentuer, principalement aux États-Unis, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Europe.

La concentration en spermatozoïdes du sperme a baissé de 52,4 % entre 1973 et 2011 chez les hommes occidentaux tandis que la quantité totale de sperme a chuté de 59,3 %, selon une méta-analyse  scrutant 50 pays.

Cette nouvelle  étude menée à Taẅan sur un nombre conséquent d’hommes: (6 457 hommes âgés de 15 à 49 ans) , conclut à un « lien fort » entre l’exposition aux particules fines PM 2,5 (de diamètre inférieur à 2,5 µm) et une dégradation de la qualité du sperme. Plus précisément, sur une période d’observation de deux ans, à chaque augmentation de 5 µg/m³ de PM 2,5 est associée une baisse de 1,29 % du nombre de spermatozoïdes à la morphologie (taille et forme) normale et à une augmentation de 26 % du risque d’avoir un taux de spermatozoïdes normal limité à 10 %. Les mêmes effets sont observés qu’il s’agisse d’une exposition à long ou à court terme (trois mois) aux PM 2,5.

Rappelons que l’OMS propose une limitation de l’exposition des PM2, 5 à 10 µg/m3 alors que les recommandations de l’Union Européenne ne sont que de 25 µg/m3

Jusqu’à maintenant, la littérature scientifique avait mis en évidence que l’exposition à des produits chimiques avait un effet délétère sur la qualité du sperme mais ne s’était jamais intéressée au rôle que pouvait jouer la pollution de l’air. Les auteurs de l’étude recommandent que d’autres recherches soient menées sur ce thème pour mieux comprendre comment la pollution de l’air peut interférer sur le  développement des spermatozoïdes. Ils relèvent cependant que des études expérimentales avaient déjà montré que de nombreux composants des particules fines, comme les métaux lourds et les hydrocarbures aromatiques polycycliques, étaient associés à une détérioration de la qualité du sperme.

Occupational and Environmental Medicine : http://oem.bmj.com/content/early/2017/10/21/oemed-2017-104529

Les mesures de Ruthénium dans l’air européen restent assez floues

En effet les divers organismes en charge de mesures ne s’accordent pas.

Notre partenaire la CRIIRAD avait depuis fin septembre demandé des éclaircissements aux autorités nationales et mondiales sans avoir eu beaucoup d’informations probantes: elle a renouvelé la semaine dernière des demandes d’informations complémentaires à l’OMS, à L’EIEA sans réponses pour l’instant.

Cet article complète celui précédemment posté du 9 novembre 2017.

Détection de ruthénium 106 dans l’atmosphère en Europe avéré début Octobre

En date du 5 octobre : »Les organismes de surveillance de la radioactivité en Europe insistent sur l’absence de risques. Effectivement, si cette contamination reste limitée dans le temps, les doses subies par inhalation du ruthénium 106 à des concentrations de quelques mBq/m3 peuvent être considérées comme négligeables.

Il est cependant important que l’origine de ces rejets de ruthénium 106 soit recherchée. De ce point de vue l’absence d’information est inquiétante. Si l’installation à l’origine des rejets n’en est pas consciente, elle n’a pas pu mettre en place de mesures de radioprotection alors que les doses subies par les riverains ou les travailleurs concernés pourraient ne pas être négligeables. S’il s’agit de dissimulation, la situation est encore plus problématique.

Voir le  communiqué de la Criirad du 5 Octobre: ici

En ce 22 Novembre des informations erronées sont diffusées,  encore, par de grands médias : les niveaux de contamination mesurés en Russie seraient « très élevés », les résultats publiés par l’agence météorologique russe confirmeraient les conclusions des modélisations de l’IRSN et du BfS. cependant il n’en est rien.
Certains médias ont titré sur les aveux de la Russie qui aurait admis être à l’origine de la fuite radioactive de ruthénium-106 ». Un communiqué de l’agence de météorologie Rosguidromet ferait état de la détection fin septembre, de concentrations de ruthénium 106 « extrêmement élevées » dans plusieurs régions de Russie.

En fait, les chiffres mentionnés dans ce communiqué figuraient déjà dans un document d’HYDROMET que la CRIIRAD avait  étudié . Loin d’apporter des réponses, les résultats de mesures posent question :

1/ les concentrations mesurées dans l’air sont du même ordre de grandeur que celles mesurées en Roumanie ;

2/ les niveaux de dépôt au sol mesurés dans des stations situées à moins de 40 km au nord et au sud de Mayak n’atteignent que quelques centaines de becquerels de ruthénium 106 par mètre carré de sol (maximum de 330 Bq/m2 à Metlino) soit de l’ordre de 100 fois à 1 000 fois inférieurs à ceux annoncés par la modélisation de l’IRSN dans son communiqué du 9/11/2017.

À ce jour, nous sommes donc toujours dans l’incertitude la plus totale. La CRIIRAD a interpellé l’OMS et l’AIEA pour dénoncer leur silence et leur demander d’intervenir. Une totale transparence est par ailleurs indispensable, tant du côté des gouvernements, et notamment de la Fédération de Russie, que des organismes d’expertise.

Les responsables se soucient enfin de l’importance des rejets du ruthénium 106 intervenus, fin septembre 2017, et des risques encourus au plus près du terme source ! Dans un premier temps, les communiqués officiels se sont contentés de souligner l’absence de risque en France et en Europe. La CRIIRAD avait alerté dès le 5 octobre, mais en vain, sur les risques encourus par les populations locales. On sait pourtant depuis Tchernobyl qu’il faut agir très vite car l’exposition est majeure dans les premiers jours et les premières semaines.
Voir le communiqué de la Criirad du   10 novembre    ici
Lire le communiqué de presse : http://www.criirad.org/accident-et-pollutions/2017-11-21_cp_oms-aiea-irsn.pdf
Lire la lettre à l’OMS : http://www.criirad.org/accident-et-pollutions/2017-11-17_lo_oms_ru-106.pdf
Lire la lettre à l’AIEAhttp://www.criirad.org/accident-et-pollutions/2017-11-17_lo_aiea_ru-106.pdf

Précision dans le communiqué CRIIRAD du 22/11/2017 : http://www.criirad.org/accident-et-pollutions/2017-11-22_cp_mise%20au%20point_2.pdf

 

De timides avancées lors de cette Cop 23

Alors que s’achève cette COP 23 à Bonn le bilan reste maigre; les faits significatifs ont été l’absence des USA et les communiqués de leur Président qui ont plombé l’atmosphère, par ailleurs on peut estimer que c’est seulement  la moitié des organisations présentes à la COP 21 à Paris qui se sont mobilisées tout autant que pour les structures gouvernementales alors que l’urgence climatique est évidente partout dans le monde.

Et pourtant cette COP sans grand relief n’a pas cependant pas été pour autant un long fleuve tranquille.

Vendredi la veille de la clôture , la coalition des petites îles a manifesté sa « profonde préoccupation quant au rythme de leurs efforts internationaux ». Les Etats insulaires, et plus largement les pays les plus vulnérables aux impacts du réchauffement climatique, ne se satisfont pas des concessions obtenues dans le dossier des pertes et dommages – provoqués par les ouragans, les inondations, ou des phénomènes plus lents comme la montée des eaux, la salinisation des terres agricoles, etc. Les délégués de la COP23 ont certes accepté la tenue d’un « dialogue d’experts » sur le sujet en 2018, mais aucune perspective ne permet d’envisager, à terme, un financement de ce mécanisme. Les ONG jugeaient ce sujet crucial alors que l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) rappelait encore il y a quelques semaines que les dérèglements climatiques étaient une des principales causes de la faim dans le Monde.

« Il est essentiel de réduire les émissions de l’agriculture industrielle et d’opérer une transition vers l’agroécologie paysanne, réagit Anne-Laure Sablé du CCFD-Terre Solidaire. Mais nous serons vigilants à ce que les fausses solutions n’envahissent pas ces futures discussions. »

La revue Nature démontre la possibilité de généraliser l’agriculture biologique

L’agriculture biologique peut nourrir 9 milliards d’habitants en 2050, les scientifiques l’affirment et c’est la sens de cet article paru dans Nature.

Longtemps, l’argument de la supposée moindre rentabilité de l’agriculture biologique a pesé dans les débats de société. Ce sont désormais de nombreuses études qui prouvent que cet obstacle peut être levé., mais avec moins de viandes.

Récemment, deux agronomes, John Reganold et Jonathan Watcher, démontraient dans la revue scientifique Nature Plants que l’écart de rendement entre l’agriculture biologique et l’agriculture conventionnelle pouvait être réduit à 9 % avec la polyculture, là où les estimations étaient plutôt de l’ordre de 20 % en 2012. Une nouvelle étude, publiée le 14 novembre 2017 dans la revue Nature Communications, explique que l’on peut atteindre une production agricole à 100 % biologique d’ici 2050, quitte toutefois à manger moins de viande.(1). Ainsi ils vérifiaient déjà les conclusions de différentes études publiées en 2014, dont celle du Proceedings of the Royal Society, l’équivalent britannique de l’Académie des sciences française, ainsi que l’étude dirigée par Claire Kremen, professeur de sciences de l’environnement et codirectrice du Berkeley Food Institute de l’Université de Californie, dans laquelle 115 études de 38 pays, portant sur 52 espèces végétales et couvrant 35 années avaient été analysées.

Au-delà de cet écart de rendement qui se réduit, l’étude de Reganold et Watcher mettaient en avant les multiples avantages de l’agriculture biologique face à l’agriculture conventionnelle. Plus efficace et résiliente en cas de sécheresse sévère, l’agriculture biologique permet aussi aux agriculteurs d’obtenir des rendements stables et ainsi de se projeter dans l’avenir malgré des conditions climatiques extrêmes.
Autrement dit : nous pouvons passer à 100 % de biologique, la pollution sera diminuée, et si nous combinons ceci à un changement de régime, la consommation de terres sera équivalente, voire réduite: Condition essentielle : réduire la part des protéines d’origine animale de 38 à 11 %.

Atteindre le 100 % d’agriculture biologique en 2050 en France et dans le monde nécessitera donc des changements culturels et d’habitudes alimentaires importants de par le monde, ce que ces études n’expliquent pas comment permettre.Mais n’est ce pas le moment de changer de cap dans la phase terminale des États généraux de l’alimentation?

Le marché du bio continue de croître en Europe

En 2015, le marché de l’agriculture biologique a augmenté de 13 % et atteint presque 30 milliards d’euros (UE : 27,1 milliards d’euros). La superficie agricole a augmenté de 8 %.

On notera toutefois que ces études et rencontres  font écho à l’augmentation du pourcentage de terres cultivées en agriculture biologique. Certes, celui-ci reste encore marginal, avec fin 2015, 50,9 millions d’hectares cultivés en agriculture biologique, soit 1,1 % de la surface agricole totale. C’est néanmoins beaucoup plus que les 11 millions d’hectares cultivés en agriculture biologique en 1999. Cela correspond par ailleurs à une augmentation de l’emprise territoriale de l’agriculture biologique de 2,4 % entre 2000 et 2010.

6 Français sur 10 consomment des produits bio régulièrement

Si les Français étaient 49 % à consommer des produits bio régulièrement en 2013, ils sont 65 % à le faire en 2015. C’est ce qu’indique le nouveau Baromètre Agence BIO / CSA, qui précise aussi que quasiment 9 Français sur 10 en ont consommé de manière occasionnelle (89 % contre 75 % en 2013 et 54 % en 2003). Le bio est progressivement passé d’occasionnel à habituel.

Références :

« Strategies for feeding the world more sustainably with organic agriculture », Nature Communications