Tous les articles par Jacqueline Collard

Le 16 Octobre ; Journée contre le gaspillage alimentaire

Pour la 5ème fois en 2017, une Journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire est organisée en France. Il était temps que le problème du gaspillage des denrées périssables soit abordé de façon frontale car ses conséquences sont désastreuses tant d’un point de vue social que du point de vue écologique.

Le 21 mai 2014, l’Assemblée nationale en France a adopté à l’unanimité trois amendements du projet de loi sur la transition énergétique qui constituent une grande avancée sur ce sujet. Désormais, il est interdit à la grande distribution de jeter les invendus alimentaires. Obligation est donc faite aux grandes surfaces d’organiser la redistribution des produits invendus, en étroite coopération avec les associations caritatives.
De plus, depuis la loi de février 2016 sur le gaspillage alimentaire, ces dispositions sont renforcées par les obligations suivantes : prévention du gaspillage, utilisation des invendus par le don ou la transformation, valorisation destinée à l’alimentation animale, utilisation à des fins de compost pour l’agriculture et l’interdiction de javelliser des invendus encore propres à la consommation. .

Le saviez-vous ?

Chaque citoyen peut jouer un rôle dans la lutte contre le gaspillage. Il faut faire reculer les idées reçues :
♦ choisir une pomme bien lisse, bien ronde, ne garantit en rien sa saveur. Pourquoi ne pas donner sa chance à une carotte tordue, une pomme de terre biscornue, une pomme légèrement tachetée ?
♦ les dates de péremption sont un gage de sécurité alimentaire, mais une certaine souplesse permet d’éviter le gaspillage. Lorsqu’il est écrit « à consommer de préférence avant le », cela signifie que la date est indicative et qu’il est laissé à votre libre arbitre la décision de consommer ou non le produit concerné. Le jeter sans vérifier l’état du produit, c’est du gaspillage.
♦ Les fruits trop mûrs seront délicieux en compote ou dans une tarte. Inspectez régulièrement votre frigo pour éviter d’acheter en trop grande quantité. Le congélateur peut vous servir à stocker les surplus, y compris du pain.
♦ Apprenez à cuisiner les restes pour éviter de jeter la nourriture ! Certaines recettes sont spécifiquement prévues pour ça : le hachis parmentier, les lasagnes, les gratins, les salades composées, les soupes…

L’ADEME alerte sur les pollutions émises par encens et bougies

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a publié,  une étude menée en partenariat avec l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) qui alerte de nouveau sur les niveaux de polluants gazeux et particulaires émis par les bâtons d’encens et les bougies parfumées et leurs impacts sur la santé.

Dans le cadre de cette étude, les mesures des émissions de polluants volatils et particulaires de neuf bâtons d’encens, de neuf bougies parfumées et d’une lampe à catalyse issus du marché français effectuées ont montré que les niveaux de concentrations atteints pendant et après la combustion des bâtons d’encens étaient très largement supérieurs à ceux obtenus pour les bougies parfumées.

L’utilisation des bâtons d’encens se traduit ainsi par des concentrations élevées en benzène, toluène, éthylbenzène, styrène, formaldéhyde, acétaldéhyde et acroléine. On relève également des concentrations de HAP (Hydrocarbures Aliphatiques Polycycliques) et de particules élevées.

Les niveaux de polluants volatils émis par les bougies sont nettement plus faibles que ceux relevés pour les encens et seuls le formaldéhyde, l’acétaldéhyde et le toluène sont mesurés à des niveaux de concentration de plusieurs µg.m3. On note cependant une décroissance des émissions de formaldéhyde peu marquée pour les bougies, ce qui suggère une émission secondaire de ce composé après leur extinction. Par ailleurs, les bougies émettent moins de particules que les encens, mais des particules plus fines (diamètre < 100 nm), sauf juste après les avoir éteintes. On remarque aussi que les bougies émettent significativement plus de NOx (oxydes d’azote) que les bâtons d’encens.

Sans pour autant recommander leur interdiction, l’Ademe recommande une utilisation modérés de ces produits et une aération suffisante.

A compter de janvier 2019, des informations portant sur la ventilation de la pièce après l’utilisation de ces produits désodorisants à combustion, ainsi que l’absence d’inhalation directe de la fumée, devront figurer sur les emballages de ces produits.

www.ademe.fr/ebene-exposition-polluants-emis-bougies-encens-environnements-interieurs

Les espaces verts bienfaiteurs de la santé

Aprés la 6e Conférence ministérielle sur l’environnement et la santé, qui s’est tenue à Ostrava (Tchéquie) du 13 au 15 juin, l’OMS a publié un nouveau rapport visant à remédier au manque de connaissances sur les bienfaits procurés par les espaces verts en ville. Ce rapport présente entre autre les résultats d’un examen des bases factuelles et d’une évaluation d’études de cas locales sur les mesures en faveur des espaces verts en ville.

 Or ces derniers jours se tenait à Bordeaux   le congrès de l’association ARBRES,  et à cette occasion a été publiée  une enquête de l’Observatoire des Villes Vertes  sur les bienfaits du végétal pour la santé des citadins. En la matière, Paris, Lyon, Nantes, Caen et Metz sont en pointe.

l’Observatoire, impulsé par Les Entreprises du Paysage (UNEP) et Hortis, organisation rassemblant les responsables d’espaces nature en ville souligne le fait que « les collectivités ne prennent pas encore suffisamment en compte le critère de la santé dans leurs réflexions et leurs projets »   et relaie les conclusions de la conférence OMS de juin 2017 selon lequel « les espaces verts doivent être considérés comme un investissement dans la santé, le bien-être et la qualité de vie des citoyens »: l’étude a été menée sur un panel de 23 villes parmi les plus vertes de France.

Pour Catherine Muller, Présidente de l’Unep, « les bienfaits du végétal pour la santé des citadins ne sont plus à démontrer : selon une étude récente, en investissant seulement 3,6 € par habitant dans la plantation d’arbres, les villes pourraient sauver entre 11 000 et 37 000 vies par an, en réduisant la pollution de l’air ! Des chiffres qui doivent encourager les services communaux (espaces verts, santé, urbanisme…) à mettre en place davantage de projets transversaux autour de la végétalisation urbaine ! » 

Quand on sait que neuf Français sur dix considèrent qu’il est important de conserver un contact quotidien avec le végétal, il ne reste plus qu’à développer les liens entre le service « Espaces verts » et le service « Santé » des villes, conclut l’Observatoire : « ces liens restent faibles, ce qui ne facilite pas la mise en place de projets transversaux. La végétalisation urbaine n’est pas encore pensée de façon globale et reste encore trop souvent cantonnée aux questions environnementales. Si celles-ci sont importantes, ce prisme tend à minimiser le rôle essentiel du vert en ville sur la santé » met-il en garde.

 Mesures en faveur d’espaces verts urbains et santé : étude des incidences et de l’efficacité (2017, en anglais seulement)

Espaces verts urbains et santé : examen des bases factuelles (2016, en anglais seulement)

Des échéances ciblées pour une diminution des polluants atmosphériques dans notre région alpine

La pollution de l’air cause encore plus de 500 000 morts par an en Europe

L’Agence européenne de l’environnement (AEE) relève dans son dernier rapport  une « lente » amélioration de la qualité de l’air. Mais nombre de pays  européens dépassent les normes.

Le bilan est toutefois un peu moins mauvais que celui du rapport 2016, qui totalisait 550 000 morts prématurées en 2013, dont 520 000 dans l’UE. Si le nombre de décès attribués aux PM2,5 a sensiblement baissé, celui imputable au dioxyde d’azote – rendu tristement célèbre par le scandale du « dieselgate » – a augmenté.

Le directeur de l’agence, Hans Bruyninckx, estime qu’« en tant que société nous ne devrions pas accepter le coût de la pollution atmosphérique ».

Au  palmarès des polluants les plus toxiques, ce sont les particules fines (PM2,5 : de diamètre inférieur à 2,5 micromètres) qui font le plus de victimes : 428 000 en  Europe dont 399 000 dans l’UE. Le dioxyde d’azote (NO2) et l’ozone (O3) sont responsables respectivement de 78 000 décès (dont 75 000 dans l’UE) et de 14 000 décès (dont 13 600 au sein de l’UE).

 En ce qui concerne la France, la Commission lui reproche notamment  les dépassements  concernent en particulier  le NO2 et dans une moindre mesure  les particules fines de diamètre inférieur à 10 micromètres (PM10); des dépassements répétés des limites journalières (50 µg/m³) en PM10 dans une dizaine de zones dont Paris,Lyon, Marseille ou la vallée de l’Arve, en Haute-Savoie. Le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a annoncé, fin septembre lors de son déplacement dans la vallée de l’Arve, qu’il entendait proposer » un plan à construire d’ici à mars 2018 » pour  réduire les deux principales sources de pollution de la région que sont le trafic des camions et le chauffage au bois. Ces dépassements lui valent, à l’instar de l’Allemagne, du Royaume-Uni ou de l’Italie, d’être poursuivie devant la Cour de justice  de l’UE(CJUE).

Pourquoi en Mars 2018 ? C’est le délai que le Conseil d’État a accordé au gouvernement pour revoir sa copie en matière de lutte contre la pollution de l’air. Le 18 juillet, la haute juridiction administrative a enjoint au premier ministre Edouard Philippe de  transmettre à la Commission, avant le 31 mars 2018, un plan capable de  ramener les concentrations en polluants sous les valeurs limites européennes.

Le prix Nobel de médecine consacré à des recherches sur l’horloge biologique

Les recherches pionnières de Jeffrey Hall, Michael Rosbash et Michael Young – lauréats du prix Nobel de médecine en 2017  nous ont permis de comprendre pour la première fois comment une horloge biologique tourne dans n’importe quel organisme vivant: Nos vies sont régies par le temps or nous utilisons le temps pour nous dire quoi faire.

Les instructions de l’horloge biologique, qui rythme un cycle d’environ 24 heures, sont enfouies dans les gènes de chacun de nous, et de presque toute la vie sur Terre. Les horloges biologiques ou  » horloges circadiennes  » nous aident à chronométrer nos habitudes de sommeil, notre vigilance, notre humeur, notre force physique, notre tension artérielle et bien plus encore.

Dans des conditions normales, nous vivons un cycle de 24 heures de lumière et d’obscurité, et notre horloge circadienne utilise ce signal pour aligner l’heure biologique sur le jour et la nuit. L’horloge est ensuite utilisée pour anticiper les différentes exigences de la journée de 24 heures et pour ajuster la physiologie et le comportement en prévision des conditions changeantes. La température corporelle baisse, la tension artérielle diminue, les performances cognitives diminuent et la fatigue augmente en prévision du coucher. Avant l’aube, le métabolisme est rehaussé en prévision d’une activité accrue au réveil.

Une horloge circadienne règle également tous les événements biologiques ce qui se déroulent en même temps dans notre organisme, assurant que les processus biologiques se produisent dans l’ordre approprié. Pour que les cellules fonctionnent correctement, elles ont besoin des bons matériaux au bon endroit et au bon moment. Des milliers de gènes doivent être activés et désactivés dans l’ordre et en harmonie. Les protéines, enzymes, graisses, glucides, hormones, acides nucléiques et autres composés doivent être absorbés, décomposés, métabolisés et produits dans un laps de temps précis. L’énergie doit être obtenue et ensuite allouée à la croissance, à la reproduction, au métabolisme, à la locomotion et à la réparation cellulaire. Tous ces processus, et beaucoup d’autres, prennent de l’énergie et tous doivent être chronométrés à l’heure correcte de la journée. Sans horloge, notre biologie serait dans le chaos.

Les perturbations du rythme circadien à court terme peuvent avoir un impact négatif important sur la mémoire, la résolution des problèmes, les réactions émotionnelles et l‘attention. Et des années de travail de nuit ont démontré qu’elles augmentent le risque de maladie cardiaque, d’infection, de cancer, de diabète de type 2 et d’obésité. Nous ignorons donc nos rythmes circadiens à nos risques et périls.