Tous les articles par Jacqueline Collard

Le rapport de la CE pointe encore les nitrates

Même si sont notées de petites améliorations sur la plan européen, la France doit encore procéder à une vraie mobilisation  pour cette problématique qui a des impacts sanitaires avérés et surtout en Bretagne.

La bio sonnera t-elle le glas des algues vertes de la Lieue de Grève, où sont ramassés chaque année entre 19.000 et 24.000 m3 d’algues vertes pour une facture pouvant aller jusqu’à 700.000 €? Alors que les taux de nitrates dans les 5 cours d’eau du Trégor sont passés de 30 à 23 mg/l d’eau, les autorités espèrent passer sous la barre des 20 mg/l avant la fin de l’année. Au menu du 2ème plan de lutte signé fin avril entre les agriculteurs, l’Etat français et l’agglomération Lannion Trégor, le passage de 12 à 20 du nombre d’exploitations en bio.

En Europe 13,2% des stations d’eaux souterraines (contre 14,4% pour la période précédente) dépassaient 50 mg de nitrates par litre et 5,7% (contre 5,9%) étaient entre 40 et 50 mg / l. Une «légère amélioration» concède donc la Commission, mais très disparate, avec par exemple l’Irlande, la Finlande et la Suède qui ne comptent aucune station en dépassement, quand Malte, l’Allemagne et l’Espagne sont dans le rouge dans respectivement 71%, 28% et 21,5% des cas. Pour les eaux de surface, 64,3% étaient en dessous de 10 mg de nitrate par litre, tandis que 2% présentaient des concentrations comprises entre 40 et 50 mg par litre et 1,8% dépassaient 50 mg par litre, sur la base des moyennes annuelles de toutes les stations de surveillance signalées. «C’est une amélioration» -très légère toutefois- a également commenté la Commission.

9,2 kilotonnes de fumier animal azoté ont été épandues entre 2012 et 2014 dans les champs européens. Avec quels effets sur les masses d’eau européennes? C’est l’objet du rapport publié par la Commission, qui décrit l’évolution entre 2012 et 2015 de la protection des eaux contre la pollution causée par les nitrates issue de sources agricoles.

Le rapport 2017 sur les drogues est paru

Le rapport 2017 sur l’usage des drogues licites et illicites l’affirme :  alcool et tabac sont les substances qui font le plus de dégâts sur la santé humaine

Selon le dernier rapport sur l’usage des drogues licites et illicites paru dans la revue Addiction, l’alcool et le tabac sont les drogues les plus consommées dans le monde et celles qui font le plus de dégâts sur la santé humaine.

Le constat est sans appel : alcool et tabac sont sur le podium des substances les plus utilisées. La prévalence (nombre de cas d’une maladie dans une population donnée) estimée parmi la population adulte est, en effet, la plus élevée pour la consommation excessive d’alcool épisodique (au cours des 30 derniers jours) avec 18,3 % (un adulte sur cinq) suivi de près par le tabagisme quotidien (15,2 %) soit  un adulte sur sept. Le cannabis arrive loin derrière avec 3,8 %, suivi des amphétamines (0,77%), des  opioïdes (héroïne…) (0,37%) et de la cocaïne (0,35 %).

Le chercheur Robert West, coauteur de l’étude explique que si l’alcool et de tabac sont plus consommés que les drogues illicites, c’est en partie dû à leur disponibilité, mais aussi “parce que leur consommation est culturellement considéré comme parfaitement normale dans les pays occidentaux. L’acceptabilité culturelle joue un rôle énorme”.

En matière de dégâts sur la santé humaine, les chiffres donnent le tournis. Le rapport chiffre “les années de vie ajustées sur l’incapacité” (DALY en anglais), une mesure qui correspond au nombre d’années de vie en bonne santé perdues à cause d’une maladie, d’un handicap ou d’une mort précoce. Résultat : au niveau mondial 170,9 millions d’années de vie en bonne santé sont perdues à cause du tabac, 85 millions d’années du fait de l’alcool et 27,8 millions d’années en raison des drogues illicites !

Et pour l’instant les addictions aux écrans ( objets connectés, jeux vidéos, etc..) ne sont pas comptabilisées, et ne sont que  très peu étudiées, même si l’OMS est en train de les reconnaitre, pourtant, il est évident que dans les jeunes générations des effets néfastes  sont déjà constatés.

https://onlinelibrary.wiley.com/doi/pdf/10.1111/add.14234

Notre microbiote intestinal aurait des gardiens spécialisés

Notre corps et en particulier notre système digestif, est colonisé par des millions de bactéries vivant en symbiose avec notre organisme. Sans elles, certaines substances ne pourraient pas être digérées et nous serions trop vulnérables à leurs congénères pathogènes.

Le déséquilibre du microbiote, en termes de diversité d’espèces bactériennes ou de quantité de bactéries, est aussi appelée dysbiose. On la retrouve dans de nombreuses pathologies, comme l’obésité, le cancer ou même l’autisme. Les scientifiques pensaient jusqu’à maintenant que les anticorps de type IgA que nous sécrétons massivement dans notre tube digestif (66 mg/kg/jour) empêchaient le passage de germes potentiellement dangereux à travers la barrière intestinale mais ses effets potentiels sur le microbiote restaient flous. Des anticorps auraient pour rôle de barrer le passage ou d’encourager l’installation de bactéries pour obtenir le meilleur équilibre possible au sein de notre microbiote intestinal. Appelés IgA, ces anticorps sont de véritables « chefs d’orchestre » du microbiote, d’après une nouvelle étude.

La fonction et la santé de notre microbiote intestinal est en partie régulé par nos anticorps, ont conclu des chercheurs de l’équipe du centre de recherche CIMI (Inserm / Sorbonne Université) et du département d’Immunologie de l’hôpital Pitié-Salpêtrière (AP-HP) dans une publication parue dans la revue Science Translational Medicine. Ces anticorps, d’un type particulier appelé IgA, seraient de véritables chefs d’orchestre du microbiote, empêchant l’installation de certaines bactéries et en favorisant d’autres.

Lancement de la consultation sur la biodiversité

À Marseille vendredi 18 mai le ministre de la transition écologique Nicolas Hulot a lancé son plan pour la biodiversité. Après avoir initié le plan Climat, fait entrer le Président  dans une forme de postérité avec son « make our planet great again », le voilà au chevet des espèces. Un plan qui pourrait bien dans les prochains mois, devenir « un frère jumeau » du plan Climat. Parce que l’un et l’autre sont liés et que tous deux ont le même but: la survie de l’humanité. Il a officialisé alors la tenue, en juin 2020, du congrès mondial de la nature, le ministre de la Transition écologique était sur son terrain d’aventures.

« Diversité est un mot essentiel qui sied bien à Marseille »,on devrait délocaliser le ministère ici ». Brûlant de convictions sur l’extinction des espèces et l’impératif devoir d’y remédier, Nicolas Hulot a appris l’art d’attirer l’attention en dédramatisant non pas les enjeux, mais leur mise en scène.“Je veux sonner le tocsin et lancer ce cri de mobilisation générale. Chacun doit prendre sa part de responsabilité”, a déclaré le ministre de la Transition écologique.

« Nous assistons à la sixième extinction de masse, celle de la biodiversité », a-t-il expliqué . « Dans le siècle, 30 à 40 % du vivant pourra avoir disparu de la surface de la planète. » A commencer par les abeilles. « En Chine, des ouvrières agricoles pollinisent à la main les champs. » Même sort pour les oiseaux.

En France, selon des études menées par le Muséum d’histoire naturelle, « 33 % des oiseaux des campagnes ont disparu entre 1989 et 2017 avec une chute de 25 % sur les quinze dernières années. Une hécatombe liée à l’intensification agricole et à la disparition des insectes dont ils se nourrissent. Nicolas Hulot lance l’alerte et prépare une riposte à laquelle il veut associer les Français. Une consultation est ouverte sur le site www.consultation-plan-biodiversité.gouv.fr. Ils sont invités jusqu’au 7 juin, à donner avis et solutions sur plusieurs thèmes : qualité de vie et santé ; produire et consommer; nature et territoires ; engager la société ; ou encore action internationale. »

Le plan Biodiversité devrait être finalisé en juillet après un comité interministériel le 28 juin. « C’est une question de survie » insiste le ministre, « à l’horizon 2030, il ne faut plus continuer à détruire la nature, mais devenir réparateur du vivant. »

 

Nécessité de repenser le stockage du carbone

Un rapport du sénateur Roland Courteau, à destination de l’office parlementaire des choix scientifiques (OPECST) démontre une fois encore l’enjeu du stockage du carbone qui devient plus que jamais important face au réchauffement climatique.

En effet les sols peuvent stocker davantage de carbone qu’ils en émettent et compenser ainsi partiellement les émissions anthropiques de CO2. Ce sont des importants réservoirs de carbone sous la forme de matière organique , pendant longtemps sous estimés. Ainsi, ce rapport met  en évidence la nécessité d’allouer des projets de recherches afin de mieux connaître leurs capacités d’absorption et de mettre en  œuvre les pratique les plus favorables.

Le climat influe sur la teneur en carbone organique des sols en jouant sur les entrées, à travers la productivité végétale par exemple,par l’intermédiaire de l’activité biologique et de l’érosion. Le sol fait figure d’acteur-clé dans les cycles biogéochimiques du carbone.

 Cependant, les sols sont marqués par une grande diversité:la quantité maximale de MO qui y est contenue peut fluctuer fortement d’un écosystème à un autre,suivant les variations des différents facteurs évoqués.Selon la nature du sol et son usage,le stockage de carbone dans les sols est très inégal: entre tourbières,sols forestiers, sols agricoles , sols dégradés,artificialisés,voire imperméabilisés, les écarts sont grands. 
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Rapport OPECST «De la biomasse à la bio économie : une stratégie pour la France» appelait en 2015 une poursuite des investigations sur la question des relations entre sols et carbone, et tout particulièrement sur les enjeux du stockage de carbone dans les sols. C’est l’objet de la présente note.