Tous les articles par Jacqueline Collard

Un rapport de l’IGAS établi dans un temps record sur la 5G

Une mission (IGAS )inter-inspections de comparaison sur le déploiement international de la 5G, et plus précisément sur ses aspects techniques et sanitaires, a été engagée au début du mois de juillet 2020, à la demande des ministres en charge de la transition écologique, des solidarités et de la santé, de l’économie et des finances.

L’objectif de cette mission était de faire un état des lieux du déploiement de la 5G dans le monde, d’analyser les expériences des pays concernés -notamment les conclusions de leurs autorités sanitaires-, de synthétiser les éléments techniques permettant d’estimer l’évolution des niveaux d’exposition, et enfin de formuler des recommandations susceptibles de garantir un déploiement de la 5G conforme aux meilleures pratiques internationales.

Réalisée dans des délais courts, la mission s’est appuyée sur un questionnaire adressé dans 26 pays aux ambassades de France et aux 40 correspondants de l’OMS -membres actifs du projet « ondes électromagnétiques » de celle-ci. Elle se fonde également sur l’analyse rigoureuse des rapports des agences et autorités sanitaires nationales et internationales, et, conformément aux pratiques habituelles des inspections générales, sur de nombreux entretiens avec les agences d’expertise françaises et avec les principales parties prenantes industrielles ou associatives.

Le rapport qui en résulte offre une synthèse des enjeux liés à la 5G. Il dresse l’état du déploiement de cette technologie, et appréhende, selon les connaissances disponibles, la question de son incidence sur les niveaux d’exposition future aux radiofréquences et sur la santé des populations. Compte tenu du temps très contraint accordé à la mission, celle-ci s’est limitée à des recommandations d’ordre général dans les domaines de l’information et de la prévention, de la recherche et de la surveillance de l’exposition :

La mission formule sept recommandations visant à améliorer l’information de la population, à soutenir l’effort de recherche et à adapter les modalités de surveillance de l’exposition à ces ondes dans les termes suivants:

  • renforcer les messages à l’intention du grand public, notamment des jeunes, sur le bon usage des terminaux et en mesurer les effets ;
  • harmoniser le contenu des sites Internet gouvernementaux sur « exposition aux radiofréquences et santé » ;
  • rendre publics les documents contributifs aux travaux des comités de dialogue et de concertation de l’ANSES et de l’ANFR ;
  • organiser une consultation formalisée à la suite de la publication des travaux de l’ANSES sur les effets sanitaires associés au déploiement de la 5G ;
  • conforter les moyens d’évaluation et de recherche de l’ANSES sur les effets sanitaires des ondes électromagnétiques, notamment sur les bandes de fréquence autour des 26 GHz et les protocoles de mesure de l’exposition ;
  • effectuer des mesures de champ électromagnétique avant/après l’installation d’antennes déployant la technologie 5G sur un nombre significatif de sites représentatifs ;
  • étudier l’intérêt et les modalités du développement d’un appareil de mesure individuel susceptible d’identifier le niveau

- Lire le rapport

https://www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/deploiement_5g_france_et_monde_aspects_techniques_et_sanitaires.pdf

La voiture électrique est-elle la solution contre les pollutions ?

Les médias nous rapportent à renfort de publicités : l’auto électrique serait le véhicule « propre »

Depuis plus de dix ans, des équipes de recherche du monde entier en débattent à coups d’analyses de cycle de vie, ces études qui quantifient les conséquences sur l’environnement d’un objet depuis l’extraction des métaux nécessaires à sa fabrication, jusqu’à sa mise au rebut. Entre 2010 et 2019, au moins 85 études de ce type ont été réalisées sur les véhicules électriques par des instituts de recherche divers (1) !

Un point fait consensus : produire un véhicule électrique demande beaucoup plus d’énergie, et émet deux fois plus de gaz à effet de serre que de produire un véhicule thermique, du fait de la production de sa batterie et de sa motorisation. Une étude de Carbon, en 2017, menait à la conclusion qu’il fallait parcourir 250.000 km pour compenser les émissions liées à la fabrication d’une batterie de véhicule… soit plus que la durée de vie de la batterie, cependant l’Institut suédois de recherche environnementale (IVL) dont la dernière étude, date de  2019, confirme l’avantage des petites voitures électriques en termes d’émissions (2)de CO2.  Il faut qu’un véhicule électrique parcoure beaucoup de kilomètres pour compenser sa production, c’est le cas des utilitaires en ville.

Quant aux émissions de CO2, la capacité des véhicules électriques à les réduire n’a rien d’évident, et s’avère même contre-productif dès lors que la voiture électrique est envisagée comme un simple substitut de la voiture thermique. « On part avec un handicap à cause de l’impact de production, explique Maxime Pasquier, de l’Ademe (Agence de la maîtrise de l’énergie). Donc, il faut compenser par un usage intelligent. » « Par rapport à l’idée que la voiture électrique va nous sauver, conclut-il pour l’Ademeque ça reste un véhicule. Pour limiter la pollution et le changement climatique, le premier levier est la sobriété : limiter les déplacements, raccourcir les chaines logistiques. Ensuite : utiliser les transports en commun, faire du vélo, partager les véhicules. Et seulement en dernier ressort, agir sur l’efficacité technique des véhicules. 

Pour plus de précisions allez sur l’article : https://reporterre.net/Non-la-voiture-electrique-n-est-pas-ecologique

  1. « Sensitivity Analysis in the Life-Cycle Assessment of Electric vs. Combustion Engine Cars under Approximate Real-World Conditions », Eckard Helmers, Johannes Dietz and Martin Weiss, Sustainability, février 2020, p. 2.
  2. « Lithium-Ion Vehicle Battery Production », IVL, 2019, p. 5.

Les phages alternatives aux antibiotiques ?

Des chercheurs français de l’INRAE ont caractérisé des phages du microbiote intestinal et leurs relations avec des bactéries de l’espèce Escherichia coli. Leurs travaux ouvrent la voie à une meilleure compréhension des interactions entre bactéries et virus et peut-être à des applications thérapeutiques dans le cadre de la lutte contre la résistance aux antibiotiques.
Les bactériophages, virus spécifiques des bactéries, comptent parmi les micro-organismes les plus nombreux du microbiote intestinal.Les bactériophages sont des virus qui infectent spécifiquement les bactéries. Ces micro-organismes ne sont donc pas capables d’infecter les cellules humaines : si elles sont présentes dans l’intestin, elles ne peuvent pas infecter les cellules intestinales. Bien que mal connus, les bactériophages « représentent la biomasse la plus importante de la planète » : il y en aurait 10 à 100 fois plus que de bactéries.

Il existe par ailleurs deux grands types de bactériophages. Le premier regroupe les phages dits virulents, qui se reproduisent massivement dans la bactérie et provoquent la mort de cette dernière. Le second concerne les phages dits tempérés, qui infectent les bactéries sans les tuer.

Les autorités de santé françaises s’engagent dans l’étude des phages, ces virus tueurs de bactéries, qui pourraient constituer une alternative importante face à la menace de l’antibiorésistance. Les phages représentent en effet un espoir immense face aux infections résistantes aux antibiotiques, de plus en plus fréquentes.

Une mission satellite pour analyser les gaz à effets de serre

La mission MAGIC, lancée en France par le CNES et le CNRS,a pour objectif d’analyser  la répartition des gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

En juin 2019, une mission scientifique a étudié le  ciel français pour y traquer les gaz à effet de serre (GES). Baptisée MAGIC (Monitoring Atmospheric composition and Greenhouse gases through multi-Instrument Campaigns), cette campagne de mesures vise à comprendre la répartition dans l’atmosphère du dioxyde de carbone (CO2), du méthane (CH4) et autres gaz à effet de serre en partie responsables du dérèglement climatique en cours.

Les données récoltées permettent de valider deux missions spatiales européennes récemment lancées pour étudier la composition atmosphérique : la mission CNES IASI (lancée en 2018) et la mission ESA Sentinel-5P du programme européen Copernicus (lancée en 2017). MAGIC a également été l’occasion de tester et de calibrer des instruments qui équiperont MERLIN et MicroCarb, deux satellites européens annoncés lors de la COP 21 qui assureront le suivi des gaz à effet de serre à l’échelle mondiale à partir de 2021.

Les crises s’entrelacent : crise écologique, sociale, humanitaire et climatique

Selon les estimations de l’Institute for Economics and Peace (l’Institut pour l’économie et la paix-IEP), c’est plus d’un milliard le nombre de personnes déplacées d’ici 2050, au niveau mondial, à cause des changements environnementaux mais aussi des conflits politiques et des troubles civils.

C’est dire l’urgence à agir et à stabiliser des situations car ce sont bien sur les habitants des pays les plus pauvres, qui sont majoritairement concernés par ces migrations en lien avec des phènoménes naturels et climatiques récurrents, entrainant sécheresse, manque d’eau et donc de nourriture, ou inondations, montée de l’océan , ouragans et cyclones et souvent perdition de leurs habitats ravagés.

Ainsi plus  d’un milliard de personnes vivent dans 31 pays « dont la résilience est probablement trop faible pour contrer l’impact des événements climatiques qui frapperont d’ici 2050, ce qui contribuera à accroitre les  déplacements massifs de la population et donc une immigration forcée ».
Et cette étude pointe que 141 pays  seront exposés à une menace écologique d’ici 2050 : tout particulièrement l’Afrique subsaharienne, l’Asie du Sud, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord qui seront les régions qui devront affronter « le plus grand nombre de menaces écologiques », prévient l’IEP.