Tous les articles par Jacqueline Collard

L’équilibre écologique, garant de la santé mondiale?

Et si la santé mondiale dépendait de l’équilibre écologique mis à mal par des siècles de développement industriel ?

Une journaliste Sonia Shah a enquêté , elle  est partie sur les traces des épidémies dans « Pandémie », un essai  qui s’avère être un vrai polar scientifique. Pandémie démontre avec brio le lien entre épidémie et écologie, mais aussi entre maladies infectieuses et conditions de vie des populations. De quoi regarder d’un autre œil la défense de la biodiversité et de la justice sociale.

  • Sonia Shah, journaliste scientifique est encensée par la critique, elle a publié des articles sur la science, la politique et les droits humains dans The New York Times, The Wall Street Journal, Foreign Affairs et Le Monde diplomatique. Pandémie a été désigné comme le « choix du rédacteur en chef » du New York Times.
  • Son ouvrage: Pandémie : Traquer les épidémies, du choléra aux coronavirus, de Sonia Shah, éditions Ecosociété,

Un film, un livre nous alertent sur les risques pendémiques

« Pandémies, une production industrielle », de Lucile Leclair, est une enquête sur les dangers sanitaires que fait peser sur la société la viande industrielle. A cause de cet élevage, toute nouvelle souche virulente trouve maintenant des conditions écologiques optimales pour se répandre à travers la planète.

Pandémies, une production industrielle, de Lucile Leclair, Seuil, octobre 2020, 144 p, 12 euros.

Et le dernier film de Marie Monique Robin qui va être présenté aux Rencontres de l’Ecologie à Die le 30 janvier en visio

  • 17h – 19h30  En VISIO : « La Fabrique des Pandémies » avec Marie-Monique Robin.
  • Votre inscription est nécessaire pour participer aux visioconférences souhaitées via le site HelloAsso==> Lien pour inscription visioconférences

Préserver la biodiversité c’est protéger notre santé thème du prochain film de Marie-Monique Robin, avec la complicité de Serge Morand (CNRS) et de Juliette Binoche.

Le film montrera en Asie, Afrique ou Amérique, comment la déforestation, l’extension des monocultures et de l’élevage industriel, mais aussi le dérèglement climatique favorisent la propagation de nouveaux agents pathogènes.

L’expérience des aires protégées et des territoires indigènes permettra de comprendre pourquoi la préservation de la biodiversité et l’équilibre des écosystèmes constituent le meilleur antidote contre l’émergence de nouvelles maladies. Réunis pour la première fois dans un film, une vingtaine de scientifiques issus des cinq continents offriront la vision d’ensemble pour pouvoir engager l’action au niveau local, national et international.

Leur constat est sans appel : si nous ne nous attaquons pas aux causes des « nouvelles pestes », les ALERTES aux pandémies prendront le pouvoir sur nos vies et le coût – financier, humain et écologique – sera colossal.

L’Eco-score s’annonce après le Nutriscore

Cet « éco-score » a été conçu par un collectif d’industries agro-alimentaires indépendant (dix acteurs de l’alimentation « engagés pour une alimentation durable ») : sur le modèle du « nutri-score », allant de A à E. Il a pour objectif de prendre en compte l’analyse du cycle de vie du produit, la production, le transport, la fabrication des emballages, comme l’ a expliqué Shafik Asal, cofondateur de ECO2 Initiative et Etiquettable, lors d’une visioconférence.

Cela donne lieu à un score sur 100, à partir de l’analyse du cycle de vie (ACV) de 2 500 aliments, selon leurs impacts environnementaux (production, transport, fabrication des emballages…) celui ci est ensuite pondéré par des « critères qualitatifs supplémentaires » via un système de bonus/malus tenant compte de la recyclabilité des emballages, des labels, du pays de provenance, de la saisonnalité..

Ce concept se base sur les données d’Agribalyse, produites par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME). Il est destiné à mieux informer et « sensibiliser » les consommateurs sur l’impact environnemental des produits alimentaires. Par ailleurs cet affichage environnemental répond à l’une des préconisations de la Convention citoyenne pour le climat, elle  sera disponible sur les applications des partenaires du collectif qui le promeut.

Ce lancement intervient alors qu’en parallèle, le gouvernement prévoit de lancer son propre Éco-Score trés bientôt , dans le cadre de la loi Économie circulaire.

Un rapport parlementaire pointe la santé environnementale

La politique de santé-environnementale doit améliorer le volet prévention, selon une commission d’enquête. Celle-ci préconise d’accroître l’effort de recherche en santé environnementale notamment sur l’exposome, comme sur les « effets combinés (effets cocktails) et les effets dus aux expositions multiples à faible dose » et la formation des médecins sur la santé environnementale. Elle propose aussi de prendre en compte les facteurs environnementaux  dans la lutte contre l’obésité, ainsi que la création d’un « diplôme de médecin obésitologue, qui permette une prise en charge au long cours »

Sandrine Josso avait été nommée en juin dernier rapporteure d’une commission d’enquête sur l’évaluation des politiques publiques de santé environnementale : elle est députée de la 7ème circonscription de Loire-Atlantique : elle s’était exprimée en ces termes :  «Il aura fallu la crise terrible suscitée par l’épidémie que nous traversons pour créer enfin un consensus autour de l’idée que la santé environnementale doit être une priorité  du 21e siècle». Selon ce rapport, il faut « placer les cancers pédiatriques au cœur de la prochaine stratégie décennale de lutte contre le cancer ».

Le rapport exhorte également à s’attaquer aux causes environnementales de maladies comme l’obésité ou les cancers pédiatriques. « Dans la continuité  du rapport qui sera publié au Journal Officiel avec mes 23 propositions début janvier, je vais créer un comité de suivi intégrant les rapporteurs parlementaires en lien avec la santé environnementale pour un sujet transpartisan ».

S’éduquer à la nature plutôt que de s’y « reconnecter »

L’auteur de cette tribune parue dans « Reporterre »: Dimitri de Boissieu est écologue de formation et éducateur à la nature et à l’environnement. Selon lui, c’est déjà l’enjeu de l’éducation à la nature, qui, par son approche globale, porte aussi un véritable projet de transformation sociale et écologique.

Affirmer qu’il est nécessaire de « se reconnecter à la nature », c’est aussi faire le constat implicite que nous en sommes tous déconnectés. L’objectif recherché derrière l’expression est de combler un déficit, d’alerter sur une dérive, celle qui voit nos existences se dérouler essentiellement entre quatre murs, de moins en moins en contact avec le dehors.

L’idée à laquelle nombre d’éducateurs-trices à l’environnement sont attaché.e.s, c’est l’alternance des approches pédagogiques : sensorielle, physique, scientifique, ludique, artistique, imaginaire… L’éducation nature valorise aussi la connaissance. Observer avec précision, savoir décrire les choses, acquérir une culture naturaliste, comprendre les cycles du vivant… Ces acquisitions de savoirs nécessitent de s’inscrire dans la durée.

Cette diversité permet de toucher chaque être dans sa propre sensibilité. L’objectif éducatif ultime est de permettre l’émancipation des personnes, de les rendre débrouillardes, autonomes, capables d’esprit critique, en mesure de vivre en société et de prendre en compte la fragilité de notre monde. C’est rendre les humains à même de faire des choix, de s’engager et d’influer sur notre destin collectif.

L’éducation à l’environnement s’est construite sur l’idée que l’établissement d’une solide relation affective des femmes et des hommes avec la nature est une condition préalable indispensable à tout changement social et environnemental significatif. Parler de connexion à la nature permet d’acquérir plus d’audience pour sensibiliser aux effets néfastes du manque de nature. Mais ne perdons pas de vue que l’éducation nature, par son approche globale, va bien au-delà d’un sentiment retrouvé de lien au vivant et aux éléments. Elle porte un véritable projet de transformation sociale