Tous les articles par Jacqueline Collard

COP 15 et COP 26 la même année quelles liaisons?

Les deux réunions internationales COP 15 Biodiversité et COP26 Climat sont aujourd’hui indépendantes. Mais le lien entre climat et biodiversité est de plus en plus mis en avant lors des réunions internationales, comme lors du Congrès de la Nature (UICN) à Marseille début septembre.

Lundi 11 octobre s’est ouverte à Kunming, en Chine, la 15e Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB)« Ce sont deux crises entremêlées qui doivent être réglées ensemble », insiste Elizabeth Maruma Mrema, la secrétaire exécutive de la CDB. Plusieurs fois décalée en raison de l’épidémie de Covid-19, le rendez-vous se présente cette année sur un format particulier, en deux temps. Jusqu’à vendredi 15 octobre, celle ci sera entièrement en visioconférence, puis début mai 2022  les décisions finales à Kunming seront présentées, dans le sud-ouest de la Chine.

L’objectif en octobre est d’adopter un nouveau cadre international commun pour restaurer et protéger la biodiversité avec  trois directions : « la conservation de la diversité biologique », « l’utilisation durable de la diversité biologique » et « le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques ». 195 pays ont ratifié cette Convention, mais ni les Etats-Unis ni le Vatican. Les pays signataires se réunissent tous les deux ans.

Et l’enjeu est de taille. Un million d’espèces animales et végétales, soit plus d’une sur huit, sont menacées d’extinction mondiale, alertait en 2019 l’IPBES, la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques. 40 % des espèces d’amphibiens, 33 % des récifs coralliens et un tiers des mammifères marins sont menacés d’extinction, indique le rapport auquel ont contribué 450 experts internationaux. Au cours des cinq dernières décennies, la biomasse des animaux sauvages a diminué de 82 %.  La biodiversité décline à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine », avec « un million d’espèces animales et végétales menacées de disparition » dans un bref délai a rappelé Elizabeth Maruma Mrema lors de la cérémonie d’ouverture de la COP15.

Alors que la Chine est donc au cœur des négociations , comme d’autres pays, tels le Brésil, l’Inde ou l’Indonésie, la Chine n’a rejoint aucune des grandes coalitions formées pour pousser certains objectifs de protection de la biodiversité. Elle n’a pas non plus signé l’Engagement des Dirigeants pour la Nature, par lequel une soixantaine de dirigeants promettent des actions significatives pour faire face à l’urgence planétaire.

Comme pour la COP26 pour le climat, la question des financements de ces mesures reste centrale, et de nombreuses divergences subsistent entre les pays. Si le texte propose de mettre « au moins 200 milliards de dollars par an » sur la table pour la biodiversité, les pays du Sud demandent aux pays du Nord de participer au financement à hauteur des dégâts causés.

L’oxyde de titane (Ti O2 ou E 171) nanométrique reconnu par l’Europe comme génotoxique

Les nanomatériaux sont de plus en plus utilisés dans notre alimentation, notamment pour améliorer l’aspect d’un produit alimentaire, son conditionnement ou sa teneur nutritive.

Certains nanoproduits sont utilisés en tant qu’additifs alimentaires, pour améliorer l’aspect et l’appétence du produit en modifiant sa structure, sa couleur ou sa texture. A titre d’exemple, le dioxyde de titane (E171) et le dioxyde de silicium (E551) sont utilisés respectivement comme colorant et antiagglomérant ;

En Europe comme en France, l’additif E171 reste néanmoins autorisé comme colorant dans les produits cosmétiques et les médicaments»

D’autres comme ingrédients à vocation nutritive, à l’image du carbonate de calcium utilisé dans les laits infantiles pour atteindre une teneur suffisante en calcium.

La présence des nanomatériaux dans notre alimentation soulève de nombreuses questions sur les risques qu’ils peuvent représenter pour la santé des consommateurs. Pour être en mesure de les évaluer, une approche standard ne suffit pas. « Les nanomatériaux doivent faire l’objet d’une approche d’évaluation du risque « nanospécifique » en raison de leur complexité, de leurs propriétés et de leurs comportements. Par exemple, les nanomatériaux interagissent facilement avec d’autres substances, ce qui peut modifier leur stabilité et leur devenir dans l’organisme » explique Bruno Teste, coordinateur scientifique à l’Anses.

Toutefois, leurs impacts potentiels sur la santé soulèvent de nombreuses questions. C’est notamment le cas du dioxyde de titane utilisé comme additif alimentaire (E171), dont la sécurité d’emploi a été questionnée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et qui est en voie d’être interdit dans l’Union européenne à compter de 2022. Pour évaluer les risques que représentent les nanomatériaux dans l’alimentation, une méthode d’évaluation « nanospécifique » est essentielle. C’est l’objet du guide scientifique que publie l’Agence ce jour. L’interdiction sera effective dès l’an prochain, à moins d’une intervention du Parlement et du Conseil européens avant la fin de l’année. Une fois l’interdiction inscrite dans la législation européenne début 2022, une procédure de suspension progressive de six mois précédera l’interdiction totale dans l’ensemble des produits alimentaires ciblés.

Nous vous prions de bien vouloir trouver le lien vers l’actualité :

Un guide spécifique pour évaluer les risques sanitaires des nanomatériaux dans l’alimentation et vers l’Avis relatif aux nanomatériaux dans les produits destinés à l’alimentation.

https://www.anses.fr/fr/content/un-guide-sp%C3%A9cifique-pour-%C3%A9valuer-les-risques-sanitaires-des-nanomat%C3%A9riaux-dans-l#overlay-context=fr/profil

14 octobre – Journée nationale de qualité de l’air

Depuis 2015, le ministère de la Transition écologique organise, chaque année, la Journée nationale de la qualité de l’air.Ce rendez-vous de mobilisation individuelle et collective a un objectif : sensibiliser les citoyens à l’importance de la qualité de l’air que nous respirons, tout en valorisant les bonnes pratiques pour le préserver et protéger sa santé au mieux lorsqu’il se dégrade.

Collectivités, associations, entreprises, écoles et citoyens… Tout le monde peut participer en proposant un événement pédagogique sur la qualité de l’air ou sur les bonnes pratiques pour lutter contre la pollution de l’air. Exposition virtuelle, webinaire, concours, conférence, portes ouvertes, exposition… En présentiel ou à distance, toutes les idées sont les bienvenues pour apprendre et comprendre l’importance de respirer un air de bonne qualité !

Vous trouverez l’événement qui correspond à votre secteur géographique: https://www.ecologie.gouv.fr/jnqa

  • Animation d’un atelier captothèque sur le stand de la Métropole de Lyon à Pollutec. à Eurexpo Lyon
  • Webinaire 14 octobre 14 h Pollutions dans les environnements intérieurs scolaires : quels leviers d’action ?

Le réseau ÎSÉE (ORS ILE DE FRANCE) en partenariat avec le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et Medieco propose un webinaire dans le cadre de la Journée nationale de la qualité de l’air 2021 qui se tiendra le 14 octobre. Les deux conférenciers ont choisi de s’arrêter sur la qualité de l’air intérieur dans les milieux scolaires.

Il s’agit non seulement de dresser un constat sur l’état actuel des connaissances, mais également d’exposer les leviers d’actions efficaces dont disposent les collectivités pour assainir l’air des salles de classe.

L’accès à la webconférence est libre sur inscription.

BlueJeans Events | Attendee RegistrationApp

Météo France a déclenché six vigilances rouges depuis le début de l’année, qu’en est-il ?

La France n’est pas épargnée non plus des changements climatiques: ainsi notre pays est il aussi confronté à de forts épisodes de pluies et d’inondations :après le Gard et l’Aude  en septembre, ce sont les Bouches du Rhône, le Var et les Alpes maritimes qui ont été placées en vigilance rouge pour ces risques le  lundi 4 octobre: l’équivalent de 3 mois de pluie qui sont tombés  en quelques heures avec de graves conséquences environnementales particulièrement.

Les conditions météorologiques connaissent de fortes fluctuations d’une année à l’autre, on le constate. On est effectivement dans une situation où on a eu plusieurs vigilances rouges en plusieurs semaines, qui font suite à l’occurrence répétée de phénomènes intenses souvent au début de la saison automnale.

Le fait qu’il y ait des précipitations intenses à ce niveau de l’année n’est pas uniquement lié au réchauffement climatique. Mais l’intensité de ces phénomènes tend à s’accroître, plusieurs études le montrent et tout porte à croire que cette augmentation est en partie la conséquence du réchauffement climatique.

A très grande échelle, les précipitations intenses vont augmenter d’entre 5 et 10 % par degré de réchauffement planétaire. On peut penser que 10, 20, 30 % ce n’est pas énorme, mais ce sont des phénomènes qui sont déjà exceptionnels… Là où, aujourd’hui, les écoulements des rivières ou des systèmes pluviaux dans les communes touchées atteignent leur limite, on va être de plus en plus souvent au-dessus de ces limites,ce qui va souvent engendrer  des dégâts tant humains qu’urbanistiques.

La question de l’impact, des dommages, est un croisement entre l’évolution de l’aléa et la façon dont on y fait face, à quel point on y est vulnérable et exposé.

Anticiper le risque n’est-il pas le meilleur moyen de se protéger ?

Alors qu’il ne se passe pas un jour sans apprendre là, ou à l’autre bout du monde, que des catastrophes naturelles, climatiques ou opérés par l’homme ont entrainé des pertes humaines graves, n’est il pas temps de s’interroger sur la culture du risque bien en amont? En mettant l’accent sur les retours d’expérience comme avec AZF, Lubrizol, la vallée de la Roya en France par exemple , la culture du risque et la responsabilisation, les politiques actuelles invitent à ce questionnement.

L’été 2021 a vu se succéder inondations, canicules, feux de forêts, tempêtes, etc. A chaque événement, les décès et les pertes nous sont insupportables, parce qu’à force de revenir inlassablement faire la « une » des médias, ils nous semblent anticipables et évitables. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) répète depuis trente ans que le réchauffement climatique augmente la probabilité et l’intensité des événements graves.

Cela  suppose donc que les parties prenantes doivent être conscientes des dangers auxquels elles s’exposent, savent ce qu’il faut faire et ont la capacité de s’engager dans des actions de réduction des risques ou d’adaptation efficaces. De nouvelles campagnes de communication sont elles nécessaires et suffisantes pour corriger ce qui relèverait de l’erreur de jugement, d’appréciation du risque et du manque de motivation ?

La crise sanitaire a testé la résilience des villes face aux chocs en tout genre. Une ville doit être avant tout « choisie » et non « subie » à l’aune des grandes transformations de nos sociétés que sont le dérèglement climatique, la mondialisation et le mécontentement qu’elle suscite, les pressions démographiques et la révolution numérique.  Repenser la ville de demain, c’est répondre à des questions très concrètes pour changer la manière dont on y vit : que vont devenir nos grandes métropoles denses à l’ère du télétravail et comment répondre aux besoins croissants des citadins en quête de nature et de calme ?

L’expérience directe sur le terrain est pourtant le facteur le plus puissant de prise de conscience et d’action de réduction des risques ou d’adaptation. Comment la pédagogie pourrait-elle faire mieux que l’expérience directe ?

C’est dans ce cadre que nous participons à des mesures d’intelligence collective sur ces sujets avec la DREAL à travers le Secrétariat permanent pour la préventions aux risques de la Région grenobloise  (SPPPY) et de  l’IRMA (http://www.irma-grenoble.com )