Selon la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), les tromperies sur l’origine des produits alimentaires se multiplient. En 2024, l’agence a conduit 10 000 contrôles sur l’origine des produits alimentaires : 34 % présentaient des anomalies — fraudes ou erreurs d’étiquetage — entraînant 562 procès-verbaux et plus de 2 300 amendes. Un taux élevé, même si les contrôles ciblés ne reflètent pas tout le marché.
« Les fraudes sur l’origine touchent particulièrement les fruits et légumes à forts volumes, dont les productions françaises et étrangères se chevauchent dans le temps et dont les variétés sont similaires : melons, tomates, pêches, poires, fraises et kiwis », explique Marion Girardot, la responsable de la communication de la DGCCRF.
En France, les exigences sanitaires et environnementales sont plus élevées que dans les pays voisins. Par exemple, 50 molécules phytosanitaires sont autorisées contre près de 300 en Italie. Cela conduit les producteurs français à investir « dans des solutions naturelles ».
Depuis le 1er janvier, plus de 5 400 établissements ont déjà été contrôlés, mais les sanctions sont jugées trop faibles par les interprofessionnels de fruits et légumes, face aux profits engrangés.
Le ministère de l’Agriculture reconnaît lui-même l’ampleur du phénomène : « La francisation des produits alimentaires nuit gravement aux producteurs français, fausse la concurrence et affaiblit la confiance des consommateurs. »