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A la recherche de médecins : il est temps de s’en inquiéter

Selon l’Ordre des Médecins ( CNOM), nous avons perdu 6,8% de généralistes depuis 2010 et nous en perdrons autant d’ici 2025. Avec 24% de généralistes âgés qui vont quitter leur cabinet et seulement 21% de médecins de moins de 40 ans, il n’y aura certainement pas de renouvellement générationnel suffisant.

La loi du 24 juillet 2019 relative à l’organisation et à la transformation du système de santé a décidé de supprimer ce numerus clausus à compter de la rentrée universitaire 2021 mais cela ressemble fort à un effet d’annonce, l’entrée en deuxième année dépendant avant tout des capacités d’accueil fixées par les universités elles-mêmes, qui manquent de place. La relève de la garde risque donc de ne pas être assurée. Il est temps, dans l’intérêt général, de redonner au médecin traitant ses lettres de noblesse : cela commence par un diplôme et finit par une reconnaissance.

Il y avait 59 800 médecins en 1967. Aujourd’hui, la sévérité de la sélection paraît disproportionnée : sur l’année scolaire 2019-2020, seuls 14 238 étudiants en médecine sur 55 252 inscrits ont pu passer en seconde année de médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie. En 2010, les médecins actifs réguliers représentaient 76.5% de l’activité contre 64.5% en 2020. L’activité intermittente (essentiellement représentée par celle des médecins remplaçants) a augmenté de 45.9% depuis 2010 et de 6.2% depuis 2019. Le nombre de médecins retraités actifs a, quant à lui, augmenté de 225.8% depuis 2010.  18 286 médecins sont en cumul emploi-retraite en 2020. Le nombre de médecins en activité totale s’élève à 218 394 soit 0.5% de plus qu’en 2019 et 0.9% depuis 2010, tout ceci avec une augmentation de la population. Le nombre de généralistes a diminué de plus de 8 % depuis 2007. Car si un numerus clausus longtemps insuffisant explique en partie le phénomène, le manque de candidats est aussi en partie dû aux aspirations des jeunes générations de médecins à exercer leur métier autrement. Notamment, en ne négligeant pas leur qualité de vie professionnelle et personnelle.

Chaque médecin qui doit envisager sa retraite bien méritée après une vie professionnelle intense  , ou même prendre des vacances, ne trouve pas de remplaçant fusse en zone urbaine, c’est ainsi que les déserts médicaux existent en dehors même des zones rurales ; ce qui peut que nous inquiéter pour les générations futures. Du côté de l’ordre des médecins, on rappelle que les maisons médicales ne constituent pas non plus la solution miracle. « Une page a été tournée, il n’y aura plus un médecin par commune », prévient Patrick Romestaing, l’un des vice-présidents du CNOM. Liée au non-remplacement d’une partie des départs à la retraite, cette chute « inexorable » et « préoccupante » devrait même se poursuivre jusqu’en 2025 et se traduire par « la perte d’un médecin généraliste sur quatre sur la période 2007-2025 », estime l’ordre.

Et pourtant chaque année, plus de 85 % des étudiants inscrits en première année de médecine échouent à passer en deuxième année. cependant les taux de réussite varient beaucoup en fonction des universités. Malgré la difficulté du cursus, les jeunes sont chaque année plus nombreux à vouloir devenir médecin pour finalement échouer malgré une préparation assidue.

La crise du Covid risque de décourager encore plus les jeunes médecins qui ont pu constater qu’entre janvier et avril 2020, la fréquentation des cabinets de médecins avait chuté de 44% chez les généralistes et de 71% chez les spécialistes. Un Français sur trois a renoncé à se faire soigner pendant le premier confinement. Et ce n’est pas la télémédecine qui est en mesure d’établir des diagnostics précis, comme il est actuellement exprimé comme solution à cette problématique.

L’ivermectine réhabilitée par une étude de l’Institut Pasteur

Pour Alexandra Calmy, médecin adjointe au service des maladies infectieuses des hôpitaux universitaires de Genève (HUG), l’utilisation de l’ivermectine dans le cadre de la recherche de traitements contre le Covid-19 est logique :

« Une activité antivirale de la molécule avait été démontrée contre d’autres virus à ARN (la dengue, le chikungunya), et des chercheurs se sont dit que cela pourrait peut-être inhiber la réplication du SARS-CoV-2 dans des cultures de cellules. Dans l’effort de rapidité qui a été mené depuis le début de la crise pour trouver des molécules efficaces, ce n’est donc pas une surprise qu’on essaie l’ivermectine. »

Il s’agit d’un traitement que l’on connaît bien depuis 40 ans, utilisé notamment contre la gale, qui aurait des effets bénéfiques contre   la COVID 19; cette molécule vient d’être réhabilité;

l’Institut Pasteur a rendu publique  le lundi 12 juillet une nouvelle étude de cette  molécule déjà bien connue pour lutter contre les divers parasites intestinaux. Et ce, au moment où la multiplication des variants, faute d’un niveau de vaccination mondiale suffisant, renouvelle l’intérêt pour des traitements susceptibles de réduire la dangerosité du Covid 19 – tout particulièrement celle de l’orage citokinique, un emballement de l’immunité qui submerge les poumons des malades.

https://www.embopress.org/doi/full/10.15252/emmm.202114122

Même en altitude la pollution plastique sévit de façon dissimulée

En Mai 2021, nous avions rapporté le retour de chercheurs partis en treck sur l’Everest pour faire des prélèvements de déchets plastiques. Ils étaient partis pour réaliser des analyses de sols afin de faire du “troisième pôle terrestre” le plus grand laboratoire du monde du changement climatique. Ces éléments surprenants ont fait l’objet d’une publication le 10 mars 2021 dans la revue Science of The Total Environment et ils avaient trouvés  de très importants taux de substances chimiques comme les perfluoroalkylées ou PFAS – qu’ils avaient  mesuré, pour la première fois au sommet de l’Everest.

 Cette fois ci ce sont des chercheurs de l’Université de Savoie qui ont fait des prélèvements sur le plus haut sommet d’Europe  le Mont Blanc : leur mission de terrain s’est clôturée en juin, avec les derniers prélèvements sur les hauteurs de Chamonix. Les chercheurs s’intéressent aux particules comprises entre 50 microns (50 millièmes de millimètre) et 5 millimètres, taille maximale des microplastiques. Avant l’opération Clean Mont-Blanc, l’équipe avait effet analysé l’eau de neuf lacs alpins situés à plus de 1 800 mètres d’altitude et éloignés, eux aussi, de toute activité humaine.

« On a retrouvé des microplastiques dans tous les lacs étudiés, rapporte David Gateuille. Il y a une certaine variabilité, certains lacs présentant des concentrations dix fois plus élevées que d’autres. » Les principales substances retrouvées portent les noms de polypropylène, de polyéthylène ou de PET, soit les plastiques les plus répandus, qui composent notamment les vêtements, les bouteilles, les sacs ou les emballages…

Le problème de la pollution plastique est devenu si grave que les microplastiques sont désormais intégrés aux cycles réguliers de l’atmosphère, circulant autour de la planète comme l’oxygène ou l’eau, selon une nouvelle étude du PNAS parue au printemps. Les particules de plastique envoyées dans l’air par les embruns océaniques et les surfaces routières traversent les continents et atteignent les endroits les plus reculés de la Terre.

«Nous avons trouvé beaucoup de pollution plastique héritée partout où nous avons regardé», explique la géologue Janice Brahney, de l’université d’État de l’Utah, qui a participé à cette étude faite sur 11 sites différents de l’ouest des États-Unis. « Ça voyage dans l’atmosphère et ça se dépose partout dans le monde ». « Ce plastique ne date pas de cette année, ajoute-t-il. Il provient de ce que nous avons déjà déversé dans l’environnement depuis plusieurs décennies. »

https://www.pnas.org/content/118/16/e2020719118

Nanomatériaux dans les cosmétiques ; la DGCCRF publie un mémo

Les autorités françaises mènent  des actions au niveau européen pour renforcer l’attention des autres États membres et de la Commission européenne sur l’utilisation des nanomatériaux dans les cosmétiques. Elles ont notamment adressé à la Commission un état des lieux des constatations effectuées depuis 2017 et l’ont alertée sur la présence de nanomatériaux non autorisés dans certains produits afin de garantir une mise en œuvre harmonisée à l’échelle du marché intérieur.

Petit rappel : le Règlement européen 1223/2009, dit Règlement Cosmétiques, qui a remplacé l’ancienne Directive, a introduisant la notion de nano-ingrédients, avec quelques obligations à la clé. Notamment, à compter du 11 juillet 2013, un produit cosmétique ne peut contenir un nano-ingrédient qu’à deux conditions :
• le nano-ingrédient a été notifié à la Commission européenne six mois avant la mise sur le marché du produit, accompagné de son lourd dossier d’évaluation de la sécurité pour examen par le CSSC : sans réponse des experts dans ce délai, il est considéré comme validé et autorisé,
OU
• le nano-ingrédient, après évaluation et avis favorable du CSSC qui le considère comme sûr d’emploi, figure dans les Annexes du Règlement (notamment celle des filtres anti-UV pour les dioxyde de titane et oxyde de zinc, ou celle des colorants pour le Carbon Black) et devient libre d’emploi.Dans les deux cas, le nano doit être signalé sur l’étiquette dans la liste des ingrédients par le terme [nano] accolé au nom INCI de la substance concernée.

En 2019, la DGCCRF a intensifié ses contrôles portant sur la thématique des nanomatériaux. Au total, près de 70 professionnels ont été contrôlées et 30 produits (produits cosmétiques ou leurs ingrédients) ont fait l’objet d’analyses.

La DGCCRF vient de publier un mémo pour un meilleur respect de la réglementation :

https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/nanomateriaux-dans-les-produits-cosmetiques-la-dgccrf-fait-le-point

29 juillet jour du dépassement 2021

L’ONG américaine Global Footprint Network calcule, chaque année, cette date appelée le « jour du dépassement de la Terre ». En 2020, cet évènement tombait le 22 août suite à l’impact des limitations d’activité en raison des confinements, il était déjà tombé le 29 juillet en 2019. Depuis les années 1970, la date du Jour du dépassement se dégrade : le 29 décembre en 1970, le 11 octobre en 1990, le 29 juillet en 2019.

Le ralentissement des activités humaines de 2020 avait réduit l’empreinte écologique mondiale de près de 10 %. Cette année au contraire c’est une augmentation de 6,6 % de l’empreinte écologique mondiale  qui a été calculée, mettant en évidence l’impact écologique négatif de la déforestation qui n’en finit pas de s’accroître.

L’humanité utiliserait actuellement 74 % de plus que ce que les écosystèmes de la planète peuvent régénérer, soit l’équivalent de 1,7 planète Terre.ce qui signifie que l’humanité a dépensé l’ensemble des ressources que la Terre peut régénérer en un an.

Face à ces données, la PDG de Global Foot Network estime que « les plans de relance de l’ère post-Covid 19 ne peuvent réussir à long terme que s’ils s’appuient sur la régénération et la gestion raisonnée des ressources écologiques »