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Le numéro 3114 créé pour la prévention suicide

Le lundi 27 septembre, le Ministre de la santé a lancé ce nouveau numéro d’appel lors de l’ouverture des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie: ce numéro 3114 sera :  gratuit, confidentiel, accessible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, depuis tout le territoire national. Il entre en fonctionnement à compter du 1er Octobre

C’est un service complémentaire à celui de SOS Amitié qui est déjà à à l’écoute dans l’objectif de la prévention du suicide depuis 60 ans maintenant, 24 heures sur 24 tous les jours de l’année au 09 72 39 40 50 ou d’autres lignes d’aide.

Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les jeunes, et la 5ème cause de mortalité chez les moins de 13 ans en France. . Dans ce contexte et dans le cadre de son programme “Psychiatrie et santé mentale” 2018-2023, la Haute autorité de Santé (HAS) a publié le 30 septembre 2021 une série de recommandations à destination des professionnels pour tenter de prévenir les tentatives de suicide chez les enfants et adolescents. Le but : mieux repérer, évaluer et orienter les enfants et adolescents pouvant présenter un risque suicidaire à court, moyen ou long terme. Quels sont les signes d’alerte ?

Ces signes ne doivent jamais être pris à la légère. “Le repérage des enfants et des adolescents suicidaires repose sur une écoute active et un questionnement direct. Il est donc important de prendre au sérieux la parole de tous les enfants et adolescents qui expriment ces idées et de leur apporter une réponse réactive et adaptée“, précise la HAS.

La crise sanitaire que nous vivons depuis des mois a été plus que jamais l’occasion de suicides et particulièrement de jeunes. Les idées suicidaires chez les enfants et les ados « ne doivent jamais être prises à la légère » et en cas de soupçon, les professionnels doivent leur poser la question sans détour, juge ce jeudi 30 octobre la Haute autorité de santé (HAS). Parmi « les signes qui doivent alerter », elle cite « un changement brutal du comportement, la consommation fréquente de drogue ou d’alcool, les actes d’automutilation ou encore les propos suicidaires, qui ne doivent jamais être pris à la légère ».

Selon la Société Française de pédiatrie, qui parle de “déferlement d’enfants qui vont mal dans les hôpitaux et en ville, les services de protection maternelle et infantile (PMI), ainsi  les psys et les centres médico-psychologiques ne savent plus où donner de la tête.

Il y a encore peu d’études quantitatives sur le sujet depuis le début du confinement. Mais on dispose de quelques indicateurs. On compte plus d’hospitalisations pour gestes suicidaires chez les moins de 15 ans, +80% de passages aux urgences pour troubles dépressifs et anxieux et plus d’actes également pour SOS médecins.

Le suicide est un phénomène complexe favorisé par plusieurs facteurs : biologiques, psychologiques et environnementaux. Ainsi, vivre dans un contexte de tensions familiales, relationnelles ou socio-économiques favorise les idées suicidaires.

Source : Idées suicidaires chez l’enfant et l’adolescent : repérer, évaluer et orienter la prise en charge, Communiqué de presse de la Haute Autorité de Santé du 30 septembre 2021

L’Agence RMC alerte sur les tensions sur l’eau dans nos territoires

(D’aprés les communiqués de presse), l’Agence de l’eau (RMC) Rhône Méditerranée Corse a  fait un  point précis sur la disponibilité en eau dans le Nord du bassin Rhône-Méditerranée et sur les stratégies adoptées pour gérer collectivement une ressource en tension.

Après plusieurs années marquées par de graves sécheresses, les situations de crise se multiplient. Pour prévenir les conflits d’usage et éviter de dégrader l’état des rivières et des nappes, le principe qui prévaut aujourd’hui est de gérer collectivement la ressource en eau. La stratégie et les mesures à prendre sont connues et déjà engagées dans des plans de gestion de la ressource en eau (PGRE), qui deviennent progressivement des projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE) en application des décisions nationales prises dans le cadre des Assises de l’eau. En Rhône-Alpes, l’Agence accompagne 22 plans de gestion de la ressource en eau.

Sur le territoire rhônalpin, les études révèlent un manque d’eau d’environ 40 millions de m3 pour satisfaire l’ensemble des usages sur les bassins versants et laisser un débit suffisant dans les rivières pour préserver la qualité de l’eau et la vie biologique. Et plus des deux-tiers des bassins versants sont en situation de déséquilibre en eau ou en équilibre fragile. Le changement climatique est à l’œuvre partout sur ce territoire. 7 nouveaux bassins versants,  jusque-là préservés, montrent les signaux d’une aggravation des tensions sur l’eau et pourraient d’ici 2022, s’ajouter aux 42 déjà en déficit : Lange – Oignin (Haut-Bugey), Avant-pays savoyard, Fier et Lac d’Annecy, Guiers Aiguebelette, Combe de Savoie, Isle Crémieu (Isère),  Rivières du Beaujolais.

“Dans la région les départements de la Drôme et de l’Ardèche sont très touchés par des déficits quantitatifs, c’est historique mais  il serait naïf de croire que seul le Sud est concerné, souligne Nicolas Alban, le Directeur de l’Agence basée à Lyon, on trouve aussi de plus en plus de petits bassins versants qui sont concernés par des déficits quantitatif, y compris plus au Nord. En 6 ans d’écart, on a +7% de territoires concernés par des déficits quantitatifs. En fait, on a un effet ciseau entre un réchauffement climatique qui diminue la ressource en eau  et une région assez dynamique qui gagne des habitants et qui donc demande plus d’eau.”

Incontestablement, le changement climatique va accroître les tensions sur l’eau. A l’horizon 2050-2070, le débit moyen des principales rivières de France devrait diminuer d’au moins 10 à 40 %. Et le débit moyen du fleuve Rhône risque de subir une baisse de 40% d’ici à la fin du siècle.

Pour l’instant les grands cours d’eau qui prennent leur source en montagne, affichent des débits confortables. “On a une impression de grande disponibilité en eau, mais il ne faut pas oublier que ces cours d’eau (le Rhône, l’Isère) sont soutenus en été par la fonte des glaciers, précise le directeur de l’Agence. C’est là qu’il y a un effet pervers :à cause du réchauffement climatique cette fonte de glaciers s’accélère et donne une disponibilité en eau qui est tout à fait trompeuse. Dans 10, 20 30 ans, quand on n’aura plus de glaciers, on risque d’avoir un effondrement des débits de ces cours d’eau “.

La dynamique est  lancée mais il reste essentiel de pouvoir rendre compte de la mise en œuvre effective des plans d’actions définis, de constater leur efficacité, et de développer une vision prospective de l’évolution de la ressource et des besoins dans le contexte urgent du changement climatique, qui s’affirme de plus en plus.

Augmentation de la présence des tiques : pourquoi ?

Depuis plus de cinquante ans, on constate une augmentation des populations de tiques en Europe, qui s’accompagne d’une propagation plus importante des maladies qu’elles véhiculent,  dont la maladie de Lyme qui fait la une des journaux.

Plusieurs facteurs ont été avancés pour expliquer les raisons de cette situation : changement climatique, modification des écosystèmes souvent induits par l’homme etc..

En Europe, les tiques les plus concernées par cette augmentation de population sont Ixodes ricinus et à un degré moindre, la tique Dermacentor reticulatus. Or Ixodes ricinus est la tique la plus abondante de l’hémisphère nord. Elle se nourrit exclusivement de sang sur des hôtes très variés : petits et grands mammifères, oiseaux et même des reptiles… Cette variété  a besoin d’une forte hygrométrie et d’une température d’au moins 5 °C pour être active. Elle se développe dans la végétation, principalement dans les forêts, mais aussi dans les zones végétalisées en ville. Elle vit dans l’humus et les litières de feuilles, passant son temps à monter sur les herbes pour chasser à l’affût puis à redescendre au sol pour se réhydrater.

Dans notre pays, la prolifération des tiques a pu être favorisée par la modification des paysages : la forêt occupe aujourd’hui 31 % du territoire (67 % des peuplements sont constitués de feuillus). Or le développement des infrastructures routières, de l’agriculture intensive (nouvelles dimensions des exploitations agricoles) et de l’urbanisation ont conduit à une fragmentation du paysage. En concentrant davantage d’animaux sur une surface restreinte, cela constitue des espaces favorisant non seulement le développement des tiques, mais aussi celui d’autres maladies véhiculées par la faune sauvage.

Les tiques sont strictement hématophages : elles se nourrissent de sang uniquement. Leurs hôtes privilégiés sont les cervidés, notamment les chevreuils et les suidés comme le sanglier, l’homme est  un hôte accidentel.

Pour plus de détails : Travaux de Nathalie BOULANGER, enseignante-chercheuse, UR7290 : virulence bactérienne précoce, responsable groupe Borrelia, Université de Strasbourg

L’OMS durcit les normes sur certains polluants atmosphériques

Communiqué de presse : L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fixé mercredi des limites plus contraignantes pour les principaux polluants de l’air :

  • Les nouvelles lignes directrices mondiales de l’OMS sur la qualité de l’air visent à éviter des millions de décès dus à la pollution atmosphérique

  • Avec les changements climatiques, la pollution atmosphérique est l’une des principales menaces environnementales pour la santé

  • On estime que l’exposition à la pollution atmosphérique entraîne sept millions de décès prématurés et la perte de millions d’années de vie en bonne santé chaque année.

  • Les nouvelles lignes directrices de l’OMS recommandent des seuils de qualité de l’air concernant six polluants, pour lesquels on dispose des données les plus récentes quant à leurs effets sur la santé. Le fait de prendre des mesures contre ces polluants dits classiques (particules en suspension (PM), ozone (O₃), dioxyde d’azote (NO₂), dioxyde de soufre (SO₂) et monoxyde de carbone (CO)) a également un impact sur d’autres polluants nocifs.

  • Les disparités en matière d’exposition à la pollution atmosphérique augmentent dans le monde entier, d’autant plus que les pays à revenu faible ou intermédiaire connaissent des niveaux croissants de pollution atmosphérique en raison d’une urbanisation à grande échelle et d’un développement économique qui repose en grande partie sur l’utilisation de combustibles fossiles.

  •  la pollution de l’air est aujourd’hui considérée comme un facteur de risque aussi important que le tabagisme ou la mauvaise alimentation. Aucune région du monde n’est épargnée, mais certaines paient un tribut plus lourd. C’est la première fois que l’OMS met à jour ses lignes directrices mondiales sur la qualité de l’air depuis 2005 et nous demandions que ces valeurs soient revues c’est donc une bonne nouvelle :  dès lors les mettre en œuvre est urgent.

La difficile gestion des risques industriels : ICPE, PPRT, CSS

Des rappels :

C’est le 21 septembre 2001 qu’a eu lieu l’explosion de l’usine AZF de Toulouse, plus grosse catastrophe technologique qu’est connue la France, à l’origine de 31 morts, environ 2 500 blessés et plusieurs milliards d’euros de dégâts matériels. Et c’est le 26 septembre 2019 qu’est survenu l’incendie de la plateforme Lubrizol  et des entrepôts NL Logistique jointifs à Rouen qui, sans faire de victimes, a profondément marqué le paysage des risques.

Comme après chaque catastrophe, les pouvoirs publics avaient réagi en lançant plusieurs réflexions dans les domaines de la prévention, du contrôle et de l’information des populations. Celles-ci ont abouti à l’adoption, en 2003, de la loi dite « Bachelot ». Un texte marqué principalement par la création des plans de prévention des risques technologiques (PPRT) destinés à mieux maîtriser l’urbanisation autour des sites « Seveso seuil haut », mais aussi par un renforcement des études de dangers (EDD) exigées des exploitants et une meilleure association des salariés et des riverains.

Les PPRT ont également permis de réduire la vulnérabilité des riverains des sites Seveso seuil haut à travers des mesures foncières (expropriations, délaissements) et de renforcement du bâti. « Cela a permis une prise de conscience des industriels et de l’administration », se réjouit- le Président d’AMARIS. Mais, dix-huit ans après la promulgation de la loi, les PPRT ne sont pas encore tous approuvés : quatre sur 389 doivent encore l’être.

A la suite de l’accident de Rouen , la ministre de l’environnement a ordonné, en septembre 2020, une inspection systématique dans les trois ans de toutes les installations classées (ICPE) dans un rayon de 100 mètres autour des sites Seveso. Mme Pompili a aussi annoncé une augmentation de 50 % des contrôles sur le terrain d’ici la fin du quinquennat. La création de 50 postes d’inspecteurs a été programmée sur 2021 et 2022. Les effectifs avaient aussi été renforcés après AZF, mais ils se sont ensuite réduits au fil des ans, tandis que les fonctionnaires sont de plus en plus absorbés par les tâches d’instruction au détriment de celles du contrôle.

« La loi a considérablement rénové les méthodologies d’élaboration des études de dangers », explique le ministère de la Transition écologique. « Ce travail, aujourd’hui terminé pour la quasi-totalité des sites, a conduit les industriels à devoir investir entre 200 et 300 millions d’euros par an dans de nouvelles mesures de réduction des risques durant les années qui ont suivi la parution des textes. Ces mesures ont permis de réduire les zones exposées à aléa de manière significative », assure le ministère.

Quant à l’information et l’association des riverains, des  Commissions de suivis de site (CSS), impliquant riverains et associations, ont été créées autour des établissements Seveso seuil haut.  « Mais le manque de dialogue avec les riverains a été mis en lumière par l’accident de Lubrizol », est clairement établi.