Tous les articles par Jacqueline Collard

La qualité de l’air intérieur des bureaux influe sur les capacités cognitives des travailleurs

Une étude publiée dans Environmental Health Reports montre la relation entre la qualité de l’air intérieur du lieu de travail et les fonctions cognitives des employés de bureau. Ainsi, l’air pollué nuirait aux fonctions cognitives des employés de bureau, pouvant amputer jusqu’à plus de la moitié de leurs capacités.

24 volontaires (architectes, ingénieurs, programmeurs, créatifs, managers, profession libérales, …) ont été amenés à travailler dans des bureaux dont la qualité de l’air était contrôlée selon  plusieurs paramètres (oxygénation, taux de carbone et de molécules volatiles). Durant 6 jours, ils ont été exposés à trois types d’atmosphères sans savoir laquelle était testée à quel moment, à savoir :

  • un air intérieur correspondant à un bureau type « années 90 », dans lequel les molécules volatiles types produit d’entretien, de peinture ou du matériel bureautique sont mal évacuées pour cause de mauvaise ventilation ;
  • un air intérieur correspondant aux bureaux des années 2000, dans lequel les taux de molécules volatiles et de CO2 restent importants puisque pour réduire les déperditions énergétiques, les constructions étaient très hermétiques malgré une ventilation intérieure ;
  • un air intérieur correspondant aux nouveaux bureaux, avec un bon taux de renouvellement de l’air et l’utilisation de produits et matériaux à faible teneur de molécules volatiles polluantes (selon les normes des Etats-Unis).

Chaque jour, les 24 volontaires passaient 1h30 de leur temps de travail à répondre à des tests cognitifs selon la méthodologie Strategic Management Simulation, évaluant leurs capacités de réaction et de prise de décision. Les résultats des scores cognitifs des employés travaillant dans les bureaux présentant la meilleure qualité de l’air surpassent de 10% ceux passés dans les bureaux des années 2000, lesquels sont supérieurs de 61% aux résultats des tests réalisés dans les bureaux présentant la plus mauvaise qualité de l’air.

Plus d’informations sur :  http://ehp.niehs.nih.gov/

Des substances cancérigènes dans les emballages cartons des aliments

L’association européenne Foodwatch a publié les résultats des dosages d’hydrocarbure (dérivés de pétrole qu’elle a réalisé en laboratoire sur 120 aliments conditionnés dans des emballages cartons. Il s’agit donc d’aliments conditionnés dans un emballage carton, allant du riz, couscous, lentilles, pâtes, aux corn flakes, cacao, …

Conclusion, 43% des aliments testés dans les trois pays (France, Allemagne, Pays-Bas) ont été contaminés par des hydrocarbures aromatiques d’huile minérale ou MOAH (potentiellement cancérigène, mutagène, reprotoxique et perturbateurs endocriniens), et 83% le sont aux hydrocarbures saturés ou MOSH, substances bioaccumulable. Ces réslutats concernent aussi bien des marques connues (Nestlé) que des distributeurs (Carrefour, Auchan, Intermarché, Monoprix, Leclerc), mais aussi les produits pour enfants ou ceux étiquetés « bio ».

Pour Ingrid Kragl, directrice de l’information de foodwatch France « Le problème est connu des fabricants, des politiques et des experts depuis de nombreuses années. Mais ni la France ni l’Union européenne n’ont mis en place de législation destinée à protéger les consommateurs. Des solutions existent pour empêcher la migration des substances toxiques dans notre alimentation. Il faut les rendre obligatoires de toute urgence. » L’association a d’ailleurs lancé une pétition allant en ce sens.

Plus d’informations sur :  www.foodwatch.org

Le manque de sommeil augmente le risque de maladies cardiovasculaires

Dans une étude prospective publiée dans Sleep Medicine, des chercheurs coréens ont démontré le lien entre manque de sommeil et le syndrome métabolique. Le syndrome métabolique se définit comme la combinaison d’au moins trois des symptômes suivants : hyperglycémie, hypercholestérolémie, taux de glucose excessif, hypertension artérielle, une obésité androïde (accumulation de graisse au niveau de la taille et du ventre). Si chacun de ces symptômes pris isolément augmente déjà le risque de pathologies cardiovasculaires, leur combinaison dans le syndrome métabolique décuple ces risques, ainsi que ceux de développer un diabète.

L’étude portait sur 2 600 adultes suivis durant deux ans. Ceux qui dormaient moins de 6 heures par nuit avaient 41% de chances supplémentaires de développer un syndrome métabolique.  « Les petits dormeurs doivent être conscients qu’ils risquent de développer le syndrome métabolique, ce qui peut mener à des maladies dangereuses et chroniques », conclut Jang Young Kim.

Pour Kristen Knutson, chercheuse et spécialiste du sommeil, il d’autant plus important de réévaluer les habitudes de sommeil que « Nous ne savons pas encore s’il est possible d’annuler les conséquences (biologiques) » de nuits trop courtes.

Plus d’informations sur :  www.sleep-journal.com

Les « Villes respirables en 5 ans » de Rhône-Alpes

Suite à la procédure d’infraction engagée par la Commission Européenne contre la France au sujet des dépassements de seuils aux particules fines, la ministre de l’écologie avait lancé l’appel à projet « Villes respirables en 5 ans ». Parmi les 25 lauréats, on trouve sans surprise dans notre région Lyon et Grenoble qui avaient été explicitement visées par l’Europe en avril dernier, ainsi qu’Annemasse, Saint-Étienne, et Faussigny-Glières-Bonneville. Clermont-Ferrand est retenu comme « ville en devenir », c’est-à-dire qu’elle bénéficie d’un délai supplémentaire.

Pour obtenir le titre de « Ville respirable en 5 ans », qui donne accès à un appui méthodologique et financier de la part de l’ADEME et de l’État, 3 conditions doivent être réunies :

  • présentation d’un projet à l’échelle intercommunale
  • création d’une zone à circulation restreinte
  • au moins 2 autres points parmi les suivants : transport/mobilité, industrie, agriculture, logement, planification urbaine, innovation vecteur de la croissance verte.

Plus d’informations sur :   www.developpement-durable.gouv.fr

Un risque de cancer associé à la consommation de viande rouge

Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) de l’Organisation Mondiale de la Santé a publié dans The Lancet Oncology les résultats d’une méta-analyse portant sur 800 études épidémiologiques, et recherchant le lien entre consommation de viande rouge et cancer. Les experts ont conclu :

  • au caractère « probablement cancérigène » de la viande rouge (c’est-à-dire « Tous les types de viande issus des tissus musculaires de mammifères comme le bœuf, le veau, le porc, l’agneau, le mouton, le cheval et la chèvre »),
  • au caractère « cancérigène pour l’homme » des produits carnés transformés, issus de l’industrie agroalimentaire (le bacon, les saucisses, le jambon, les viandes en conserve et les préparations en sauces). Le danger de cette classe de produit est en lien non seulement avec la viande présente dans les mélanges, mais également avec « les conservateurs nécessaires aux processus de fermentation, de maturation, de fumaison et de salaison ».

Ainsi, « chaque portion de 50 grammes de viande transformée consommés au quotidien augmente de 18% environ le risque de cancer colorectal », et ce seraient annuellement 50 000 décès au niveau planétaire qui seraient attribués à un régime alimentaire riche en viande rouge.

Pour le CIRC, cela ne signifie pas qu’il faille arrêter de consommer de la viande, le problème réside plutôt dans la quantité et dans l’équilibre alimentaire. En effet, si, le risque concerne surtout les gros consommateurs de viande, souvent peu consommateurs « de fruits et légumes », aliments pourtant riches en antioxydant protecteurs contre les cancers.

Plus d’informations sur : www.iarc.fr/fr

                                                    www.thelancet.com/