Tous les articles par Jacqueline Collard

Information nutritionnelle sur les emballages alimentaires

Un décret du 21 juillet 2016 précise  les modalités de mise en place d’une information nutritionnelle complémentaire sur les denrées alimentaires (au moyen de graphiques ou de symboles):il fait suite à la loi du 26 janvier 2016 de modernisation du système de santé qui prévoyait notamment la mise en place d’une information visuelle synthétique destinée à informer le consommateur sur la qualité nutritionnelle des produits alimentaires industriels.

L’obligation d’indiquer la valeur énergétique, la teneur en matières grasses, acides gras saturés, sel, sucres, glucides, protéines constituant une déclaration nutritionnelle sur les emballages des denrées alimentaires sera applicable à titre obligatoire au niveau communautaire le 13 décembre 2016.

Le décret précise en effet que les industriels de l’agroalimentaire seront invités à rajouter aux informations nutritionnelles obligatoires un logo nutritionnel « conforme à un cahier des charges fixé par arrêté des ministres chargés de la santé, de la consommation et de l’agroalimentaire, après avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) ».

Le gouvernement s’apprête à expérimenter quatre systèmes d’étiquetage destinés à identifier plus facilement les aliments meilleurs pour la santé mais l’opération suscite une polémique entre industriels de l’agroalimentaire et certains chercheurs en nutrition.

Référence à l’article 14 de la loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé.

www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/

Réchauffement climatique et croissance de la mortalité

Une nouvelle étude du Lancet rapporte les effets conjugués de toutes les conséquences du réchauffement climatique.

Durant l’été 2003, la canicule européenne a fait environ 70.000 morts, dont 15.000 rien qu’en France. Un bel aperçu de ce qui pourrait nous attendre au cours du XXIe siècle, du fait du réchauffement climatique.2015 année la plus chaude

Pourtant, difficile de dire quel sera l’effet global de la température sur la mortalité : dans son 5e rapport, publié en 2014, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) prévoit que les décès liés à la chaleur pourraient certes augmenter au cours du XXIe siècle, mais que ceux dus au froid devraient diminuer dans certaines régions du monde. Or le réchauffement climatique se traduit notamment par des phénomènes météorologiques extrêmes comme des pluies torrentielles ou des sécheresses, aux impacts dévastateurs sur les productions agricoles.

«La chaleur est un risque sanitaire immédiat à envisager », écrit l’Institut national de veille sanitaire la semaine dernière, rappelant que «les canicules de 2003 puis de 2006 et  2015 ont causé respectivement 15.000, 2000 et 3300 décès en excès en quelques jours en France ». Il va donc falloir s’adapter : revoir les seuils d’alerte à la lumière des nouvelles moyennes de température, repenser l’habitat et la ville pour limiter le phénomène d’îlot de chaleur urbain «qui contribue fortement à la mortalité lors des épisodes extrêmes ».

Des catastrophes naturelles plus fréquentes

La fréquence et surtout la puissance des ouragans, des inondations, des sécheresses devraient aller croissante. Les populations touchées, souvent les plus vulnérables de la planète, compteront des blessés, verront leurs logements détruits, manqueront de nourriture et d’eau potable avec un risque accru de maladies diarrhéiques, qui tuent déjà 600.000 enfants de moins de 5 ans par an, selon l’OMS. Les structures médicales chargées de les soigner ne seront pas épargnées, réduisant l’accès aux soins du public, et pas seulement pour les blessures urgentes liées aux circonstances : la prise en charge des maladies chroniques, la vaccination, les accouchements seront impactés.

La pollution atmosphérique

La pollution atmosphérique est le 5e  facteur de risque de maladie ou de décès dans le monde – derrière le tabagisme, mais devant le surpoids. Elle tue, par maladie respiratoire, cardiovasculaire ou cancer, 7 millions de personnes chaque année, dont 42.000 en France. Or la teneur de l’air en ozone et particules fines, qui exacerbent  les maladies cardiovasculaires  et respiratoires, augmente avec la température, rappellent dans un rapport commun les organisations professionnelles de pneumologues (SPLF, FFP).

Plus de pollens, plus d’allergies

La combinaison est sans pitié pour les allergiques, de plus en plus nombreux : la hausse des températures augmente la pollinisation des plantes, tandis que les polluants atmosphériques intensifient les symptômes.

Une étude conduite dans 9 grandes villes de l’Hexagone a évalué que la mortalité augmentait de 1 à 3 % dans les deux jours suivant un pic de pollution atmosphérique. Mais c’est encore la pollution «de fond»(habituelle) qui fait les pires dommages: on estime que 7 % des décès et hospitalisations pour des symptômes cardio-respiratoires sont attribuables aux pics, contre 93 % à la pollution de fond (pour les particules fines PM10). Si les malades chroniques – asthmatiques, insuffisants respiratoires, BPCO – voient leur état s’aggraver par la pollution de l’air, une exposition régulière tôt dans l’enfance augmente tout simplement le risque d’entrer dans la maladie, principalement l’asthme, conclut une étude néerlandaise publiée récemment dans The Lancet.

www.thelancet.com/journals/lancet

L’étiquetage de la provenance deviendra obligatoire pour la viande et le lait

La France expérimentera à compter  du 1er janvier 2017 l’étiquetage de l’origine des viandes et du lait dans les produits transformés, une mesure réclamée par les associations de consommateurs et plus récemment par les éleveurs, selon un décret paru dimanche 21 août au Journal officiel.

Ce décret « rend obligatoire l’indication de l’origine du lait ainsi que du lait et des viandes utilisés en tant qu’ingrédients dans les denrées alimentaires préemballées ». L’expérimentation, qui avait reçu le feu vert de la Commission européenne en mars dernier, débutera le 1er janvier prochain et durera deux ans, jusqu’au 31 décembre 2018.

A l’issue de l’expérimentation, un rapport d’évaluation sera transmis à la Commission européenne, « sur la base duquel pourra être envisagée la pérennisation du dispositif », précise le texte.

Les distributeurs ont jusqu’au 31 mars 2017 pour écouler les stocks de plats préparés ne mentionnant pas l’origine des viandes et du lait qu’ils contiennent.

L’étiquetage devra préciser :

  • pour la viande : le pays de naissance, d’élevage et d’abattage des animaux
  • pour le lait : le pays de collecte, de conditionnement et de transformation

Alerte 5 pour les pollens de l’ambroisie en Rhône Alpes selon le RNSA

L’ambroisie est en fleur et des dizaines de milliers de personnes souffrent d’allergies pouvant aller jusqu’à l’asthme.

Plantes invasives provenant d’Amérique du Nord et introduites en France au 19e siècle, les quatre espèces d’ambroisie se retrouvent sur de fortes densités, principalement en Rhône-Alpes. La plante fait ainsi régulièrement l’objet de campagnes d’arrachage. Mais les fruits épineux qui s’accrochent fréquemment aux poils des animaux et aux vêtements favorisent une dissémination rapide, difficile à endiguée. Quelques grains de pollen par mètre cube d’air suffisent à provoquer des rhinites asthme, dermatose, trachéite (inflammation de la trachée).

« A Lyon, le seuil de la quantité de pollens d’ambroisie à partir de laquelle les personnes souffrant d’allergies ressentent des symptômes à été dépassé, le risque d’allergie est élevé » écrit le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA). Les quantités de pollens d’ambroisie ont en effet fortement augmenté ces derniers jours. Le risque allergique est ainsi jugé « élevé à très élevé du côté de Roussillon, Lyon, Valence et Grenoble », des zones particulièrement touchées chaque année en raison de l’implantation importante de cette plante invasive.

« Dans la Loire et l’Ain, le risque est pour l’instant modéré mais pourrait rapidement passer au niveau supérieur », prévient le RNSA. Les personnes allergiques aux pollens d’ambroisie « doivent impérativement prendre leur traitement ». Le risque allergique de niveau 5 en Isère, dans le Drôme, le Rhône et l’Ardèche les enjoint même à rester chez elles.

Si vous constatez la présence d’ambroisie près de chez vous ou lors de vos promenades, n’hésitez pas à le signaler sur la plateforme de signalement ambroisie : www.signalement-ambroisie.fr/

Des milliers d’enfants victimes de la prise par leur mère d’un épileptique

Le 24 août 2016 est publiée une étude réalisée par les autorités sanitaires sur la Dépakine, un antiépileptique présentant des risques élevés pour la santé du fœtus, elle donne une idée de l’ampleur du scandale sanitaire qui pourrait avoir fait des milliers de victimes.

Ce médicament  a comme substance active le valproate de sodium, son nom courant connu par le grand public est la Dépakine , il est présent aussi dans plusieurs médicaments génériques, et pourrait avoir fait entre 50.000 et 70.000 victimes depuis le début de sa commercialisation en France par le laboratoire SANOFI depuis 1967. En France, 80.000 femmes en âge de procréer prennent de la Dépakine.

Une étude menée par l’Agence du médicament et l’Assurance maladie a révélé qu’entre 2007 et 2014, 14 322 femmes enceintes prenaient de la Dépakine, 3200 enfants en souffrance qui souffriraient de séquelles physiques ou mentales sur cette période. Depuis des années, l’association des victimes (APESAC) dénonce les dangers de ce médicament prescrit pour soigner l’épilepsie et les troubles bipolaires.

Le risque de malformations (principalement sur le coeur, les reins, la colonne vertébrale) est connu depuis les années 1980, et celui de troubles neuro-développementaux (incluant des troubles autistiques) émerge progressivement à partir de la fin des années 1990. Mais il faudra attendre 2006 pour que le médicament indispensable chez certains patients ne répondant pas autres antiépileptiques, soit déconseillé en cas de grossesse et un arbitrage européen en novembre 2014 pour que l’ensemble des risques soient répertoriés et que le médicament ne puisse plus

Lancée à la fin 2015, l’étude a été réalisée conjointement par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAMTS). Selon Marine Martin, présidente de l’Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant (Apesac) qui doit être informée mercredi des résultats de l’étude. Aucune évaluation officielle du nombre de victimes n’a encore été publiée à ce jour, à l’exception d’un chiffre de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) faisant état de 450 enfants nés avec des malformations congénitales entre 2006 et 2014 après avoir été exposés in utero au valproate, dans un rapport publié en février 2016.