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Réchauffement climatique et croissance de la mortalité

Une nouvelle étude du Lancet rapporte les effets conjugués de toutes les conséquences du réchauffement climatique.

Durant l’été 2003, la canicule européenne a fait environ 70.000 morts, dont 15.000 rien qu’en France. Un bel aperçu de ce qui pourrait nous attendre au cours du XXIe siècle, du fait du réchauffement climatique.2015 année la plus chaude

Pourtant, difficile de dire quel sera l’effet global de la température sur la mortalité : dans son 5e rapport, publié en 2014, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) prévoit que les décès liés à la chaleur pourraient certes augmenter au cours du XXIe siècle, mais que ceux dus au froid devraient diminuer dans certaines régions du monde. Or le réchauffement climatique se traduit notamment par des phénomènes météorologiques extrêmes comme des pluies torrentielles ou des sécheresses, aux impacts dévastateurs sur les productions agricoles.

«La chaleur est un risque sanitaire immédiat à envisager », écrit l’Institut national de veille sanitaire la semaine dernière, rappelant que «les canicules de 2003 puis de 2006 et  2015 ont causé respectivement 15.000, 2000 et 3300 décès en excès en quelques jours en France ». Il va donc falloir s’adapter : revoir les seuils d’alerte à la lumière des nouvelles moyennes de température, repenser l’habitat et la ville pour limiter le phénomène d’îlot de chaleur urbain «qui contribue fortement à la mortalité lors des épisodes extrêmes ».

Des catastrophes naturelles plus fréquentes

La fréquence et surtout la puissance des ouragans, des inondations, des sécheresses devraient aller croissante. Les populations touchées, souvent les plus vulnérables de la planète, compteront des blessés, verront leurs logements détruits, manqueront de nourriture et d’eau potable avec un risque accru de maladies diarrhéiques, qui tuent déjà 600.000 enfants de moins de 5 ans par an, selon l’OMS. Les structures médicales chargées de les soigner ne seront pas épargnées, réduisant l’accès aux soins du public, et pas seulement pour les blessures urgentes liées aux circonstances : la prise en charge des maladies chroniques, la vaccination, les accouchements seront impactés.

La pollution atmosphérique

La pollution atmosphérique est le 5e  facteur de risque de maladie ou de décès dans le monde – derrière le tabagisme, mais devant le surpoids. Elle tue, par maladie respiratoire, cardiovasculaire ou cancer, 7 millions de personnes chaque année, dont 42.000 en France. Or la teneur de l’air en ozone et particules fines, qui exacerbent  les maladies cardiovasculaires  et respiratoires, augmente avec la température, rappellent dans un rapport commun les organisations professionnelles de pneumologues (SPLF, FFP).

Plus de pollens, plus d’allergies

La combinaison est sans pitié pour les allergiques, de plus en plus nombreux : la hausse des températures augmente la pollinisation des plantes, tandis que les polluants atmosphériques intensifient les symptômes.

Une étude conduite dans 9 grandes villes de l’Hexagone a évalué que la mortalité augmentait de 1 à 3 % dans les deux jours suivant un pic de pollution atmosphérique. Mais c’est encore la pollution «de fond»(habituelle) qui fait les pires dommages: on estime que 7 % des décès et hospitalisations pour des symptômes cardio-respiratoires sont attribuables aux pics, contre 93 % à la pollution de fond (pour les particules fines PM10). Si les malades chroniques – asthmatiques, insuffisants respiratoires, BPCO – voient leur état s’aggraver par la pollution de l’air, une exposition régulière tôt dans l’enfance augmente tout simplement le risque d’entrer dans la maladie, principalement l’asthme, conclut une étude néerlandaise publiée récemment dans The Lancet.

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